Texte intégral
Monsieur le Président du Comité international,
Messieurs les Ministres,
Excellences,
Monsieur le Directeur général,
Mesdames et Messieurs,
C'est un honneur et un plaisir particulier pour moi de vous souhaiter la bienvenue en France en mon nom propre et au nom du Gouvernement français à l'occasion de l'ouverture de la 67e Session générale de votre Comité international.
Cette 67e Session générale revêt une importance toute particulière puisqu'elle coïncide avec la célébration du 75e anniversaire de votre Organisation, créée en 1924. A cette époque, seule une vingtaine de pays participait à ces travaux ; les 152 pays membres d'aujourd'hui, l'intérêt que lui portent les organisations non gouvernementales, témoignent du succès de l'Office International des Epizooties (OIE).
Le Gouvernement français tient à féliciter l'OIE pour les succès qu'il a remportés depuis le début de ce siècle au prix d'un engagement constant sur la scène internationale dans la lutte contre les maladies des animaux et la facilitation des échanges d'animaux et de leurs produits.
Des résultats particulièrement positifs ont été obtenus par votre Office dans les principaux domaines d'intervention que lui assignaient ses textes fondateurs de 1924 :
Tout d'abord dans celui de la circulation des informations sur la situation sanitaire des pays membres. En la matière, la validation de ces informations par les autorités gouvernementales constitue une garantie essentielle pour le maintien du commerce international des animaux et produits d'origine animale. C'est devenu aussi une exigence des opérateurs commerciaux.
Au vu de l'expérience sur les 75 dernières années, nous pouvons juger de la sagesse de l'Office, de votre sagesse, mesdames et messieurs les délégués. Le risque de réticences de certains pays à adresser l'information dont ils disposent, en raison des enjeux économiques, a quasiment toujours pu être surmonté grâce à vous.
La collecte des informations manquantes s'effectue également par l'établissement de Représentations régionales, par des missions d'experts consultants ou par le renforcement du partenariat avec d'autres organisations internationales ou régionales.
La mise en place de Commissions spécialisées a permis d'assurer les autres missions essentielles confiées à l'Office depuis sa création. Je citerai notamment le suivi des Accords internationaux relatifs aux conditions fixées pour les échanges d'animaux et de leurs produits. Le Code Zoosanitaire international, ouvrage international unique, élaboré et régulièrement mis à jour par l'OIE, guide en permanence la communauté internationale pour établir ses règles sanitaires de commerce.
L'élaboration du code zoosanitaire découle des recommandations des plus grandes sommités vétérinaires scientifiques internationales. Ceci facilite les règles décisionnelles de consensus que vous appliquez avec sagesse.
L'OIE est, à ce titre, à la pointe de l'information scientifique vétérinaire dont elle irrigue tous les pays membres. L'OIE établit aussi, pour un certain nombre de maladies, notamment la fièvre aphteuse et peut-être bientôt pour l'ESB, un référentiel sanitaire des pays membres.
La responsabilité de ces commissions spécialisées s'est considérablement accrue au cours des années 1990. L'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l'Organisation mondiale du commerce a en effet précisé que l'OIE serait l'organisation compétente pour établir les normes, recommandations et lignes directrices relatives à la santé animale et aux zoonoses.
Cette référence explicite aux travaux de l'OIE, notamment en cas de différend commercial international, a donné un poids singulier aux textes adoptés par votre Organisation.
Leur adoption formelle par le Comité international, leur acceptation de facto par la communauté internationale, mais aussi et je devrais dire surtout leur application, constituent aujourd'hui des éléments-clés de la sécurité sanitaire mondiale. Celle-ci est également fondée sur la crédibilité des certifications vétérinaires, lors des échanges d'animaux et de certains de leurs produits.
La mise en transparence de normes sanitaires à appliquer dans le cadre des échanges d'animaux et de leurs produits, joue un rôle fondamental dans l'amélioration de la fluidité des échanges commerciaux.
La tentation d'utiliser les barrières sanitaires comme entrave aux échanges existe. Mais vos travaux, Mesdames et Messieurs les délégués, ainsi que le rôle de l'Office vont dans le sens inverse et je m'en réjouis. En effet, il faut des barrières aux maladies, pas aux produits.
Les normes élaborées par votre comité doivent assurer un niveau de protection sanitaire élevé pour le pays importateur. Ces normes doivent également permettre aux pays exportateurs qui ont développé des dispositifs de surveillance et de lutte contre les maladies, de faire reconnaître le niveau élevé de garanties sanitaires qu'ils offrent. Ces deux exigences sont légitimes.
La protection d'un pays ou d'un territoire indemne de certaines maladies est sans doute assurée par une meilleure information sanitaire et un renforcement de la sécurité sanitaire des échanges internationaux. Mais cela ne suffit pas.
Elle doit à l'évidence être complétée par d'autres mesures visant à aider les pays infectés à assainir leur cheptel, et si possible, à supprimer les réservoirs d'agents pathogènes existant sur leurs territoires.
Pour sa part, l'OIE a toujours contribué à stimuler une coopération en organisant de multiples conférences régionales, techniques ou scientifiques , en accordant une aide d'urgence ou en envoyant des experts consultants dans les pays atteints par les maladies les plus préoccupantes.
Cet effort s'est toujours fait en étroite collaboration avec les Services vétérinaires des Pays membres de l'Office et en concertation permanente avec les autres organisations intergouvernementales intéressées (notamment la FAO et l'OMS) ou avec les organisations régionales d'intégration économique.
Je tenais à saluer tout particulièrement cet engagement de l'OIE qui doit être apprécié à sa juste valeur et pérennisé.
Les résultats de tous ces efforts collectifs ont eu des effets tangibles durant la dernière décennie. Parmi les grands succès obtenus par les services vétérinaires des pays membres au niveau régional, on peut noter la quasi disparition de la peste bovine en Afrique et en Asie, la libération quasi effective du cône sud de l'Amérique latine de la fièvre aphteuse, et de multiples
autres réussites, moins spectaculaires, mais toutes aussi importantes pour chacun des pays directement concernés.
Ces succès encouragent la mobilisation de tous les Services vétérinaires et des différentes organisations internationales intéressées. Sont-ils suffisants et doit on conclure que les objectifs et la stratégie de l'Office doivent rester inchangés dans les années à venir ? L'approche du troisième millénaire était propice à la réflexion.
Je sais que votre Comité international doit en débattre au cours de cette Session en vue de proposer, en mai 2000, le troisième plan stratégique qui guidera l'action de l'OIE pour les prochaines années.
Sans anticiper sur les conclusions de votre Comité quant à ce plan, qui devra entre autres se prononcer sur le rôle qu'entend jouer votre Organisation dans des domaines aussi importants que la protection des consommateurs, de l'environnement ou du bien-être animal, je puis vous assurer que l'OIE recevra l'appui inconditionnel de la France. Mon pays poursuivra, avec détermination, l'effort qu'il a toujours consenti pour aider politiquement et matériellement une organisation internationale aussi prestigieuse et efficace que la vôtre, et dont il a l'honneur d'abriter le siège depuis 75 ans.
Au nom du Gouvernement français et à titre personnel, je souhaite plein succès aux travaux de cette 67ème session générale de votre Comité international et un agréable séjour à Paris à chacune et à chacun d'entre vous.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 19 mai 1999)
Messieurs les Ministres,
Excellences,
Monsieur le Directeur général,
Mesdames et Messieurs,
C'est un honneur et un plaisir particulier pour moi de vous souhaiter la bienvenue en France en mon nom propre et au nom du Gouvernement français à l'occasion de l'ouverture de la 67e Session générale de votre Comité international.
Cette 67e Session générale revêt une importance toute particulière puisqu'elle coïncide avec la célébration du 75e anniversaire de votre Organisation, créée en 1924. A cette époque, seule une vingtaine de pays participait à ces travaux ; les 152 pays membres d'aujourd'hui, l'intérêt que lui portent les organisations non gouvernementales, témoignent du succès de l'Office International des Epizooties (OIE).
Le Gouvernement français tient à féliciter l'OIE pour les succès qu'il a remportés depuis le début de ce siècle au prix d'un engagement constant sur la scène internationale dans la lutte contre les maladies des animaux et la facilitation des échanges d'animaux et de leurs produits.
Des résultats particulièrement positifs ont été obtenus par votre Office dans les principaux domaines d'intervention que lui assignaient ses textes fondateurs de 1924 :
Tout d'abord dans celui de la circulation des informations sur la situation sanitaire des pays membres. En la matière, la validation de ces informations par les autorités gouvernementales constitue une garantie essentielle pour le maintien du commerce international des animaux et produits d'origine animale. C'est devenu aussi une exigence des opérateurs commerciaux.
Au vu de l'expérience sur les 75 dernières années, nous pouvons juger de la sagesse de l'Office, de votre sagesse, mesdames et messieurs les délégués. Le risque de réticences de certains pays à adresser l'information dont ils disposent, en raison des enjeux économiques, a quasiment toujours pu être surmonté grâce à vous.
La collecte des informations manquantes s'effectue également par l'établissement de Représentations régionales, par des missions d'experts consultants ou par le renforcement du partenariat avec d'autres organisations internationales ou régionales.
La mise en place de Commissions spécialisées a permis d'assurer les autres missions essentielles confiées à l'Office depuis sa création. Je citerai notamment le suivi des Accords internationaux relatifs aux conditions fixées pour les échanges d'animaux et de leurs produits. Le Code Zoosanitaire international, ouvrage international unique, élaboré et régulièrement mis à jour par l'OIE, guide en permanence la communauté internationale pour établir ses règles sanitaires de commerce.
L'élaboration du code zoosanitaire découle des recommandations des plus grandes sommités vétérinaires scientifiques internationales. Ceci facilite les règles décisionnelles de consensus que vous appliquez avec sagesse.
L'OIE est, à ce titre, à la pointe de l'information scientifique vétérinaire dont elle irrigue tous les pays membres. L'OIE établit aussi, pour un certain nombre de maladies, notamment la fièvre aphteuse et peut-être bientôt pour l'ESB, un référentiel sanitaire des pays membres.
La responsabilité de ces commissions spécialisées s'est considérablement accrue au cours des années 1990. L'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l'Organisation mondiale du commerce a en effet précisé que l'OIE serait l'organisation compétente pour établir les normes, recommandations et lignes directrices relatives à la santé animale et aux zoonoses.
Cette référence explicite aux travaux de l'OIE, notamment en cas de différend commercial international, a donné un poids singulier aux textes adoptés par votre Organisation.
Leur adoption formelle par le Comité international, leur acceptation de facto par la communauté internationale, mais aussi et je devrais dire surtout leur application, constituent aujourd'hui des éléments-clés de la sécurité sanitaire mondiale. Celle-ci est également fondée sur la crédibilité des certifications vétérinaires, lors des échanges d'animaux et de certains de leurs produits.
La mise en transparence de normes sanitaires à appliquer dans le cadre des échanges d'animaux et de leurs produits, joue un rôle fondamental dans l'amélioration de la fluidité des échanges commerciaux.
La tentation d'utiliser les barrières sanitaires comme entrave aux échanges existe. Mais vos travaux, Mesdames et Messieurs les délégués, ainsi que le rôle de l'Office vont dans le sens inverse et je m'en réjouis. En effet, il faut des barrières aux maladies, pas aux produits.
Les normes élaborées par votre comité doivent assurer un niveau de protection sanitaire élevé pour le pays importateur. Ces normes doivent également permettre aux pays exportateurs qui ont développé des dispositifs de surveillance et de lutte contre les maladies, de faire reconnaître le niveau élevé de garanties sanitaires qu'ils offrent. Ces deux exigences sont légitimes.
La protection d'un pays ou d'un territoire indemne de certaines maladies est sans doute assurée par une meilleure information sanitaire et un renforcement de la sécurité sanitaire des échanges internationaux. Mais cela ne suffit pas.
Elle doit à l'évidence être complétée par d'autres mesures visant à aider les pays infectés à assainir leur cheptel, et si possible, à supprimer les réservoirs d'agents pathogènes existant sur leurs territoires.
Pour sa part, l'OIE a toujours contribué à stimuler une coopération en organisant de multiples conférences régionales, techniques ou scientifiques , en accordant une aide d'urgence ou en envoyant des experts consultants dans les pays atteints par les maladies les plus préoccupantes.
Cet effort s'est toujours fait en étroite collaboration avec les Services vétérinaires des Pays membres de l'Office et en concertation permanente avec les autres organisations intergouvernementales intéressées (notamment la FAO et l'OMS) ou avec les organisations régionales d'intégration économique.
Je tenais à saluer tout particulièrement cet engagement de l'OIE qui doit être apprécié à sa juste valeur et pérennisé.
Les résultats de tous ces efforts collectifs ont eu des effets tangibles durant la dernière décennie. Parmi les grands succès obtenus par les services vétérinaires des pays membres au niveau régional, on peut noter la quasi disparition de la peste bovine en Afrique et en Asie, la libération quasi effective du cône sud de l'Amérique latine de la fièvre aphteuse, et de multiples
autres réussites, moins spectaculaires, mais toutes aussi importantes pour chacun des pays directement concernés.
Ces succès encouragent la mobilisation de tous les Services vétérinaires et des différentes organisations internationales intéressées. Sont-ils suffisants et doit on conclure que les objectifs et la stratégie de l'Office doivent rester inchangés dans les années à venir ? L'approche du troisième millénaire était propice à la réflexion.
Je sais que votre Comité international doit en débattre au cours de cette Session en vue de proposer, en mai 2000, le troisième plan stratégique qui guidera l'action de l'OIE pour les prochaines années.
Sans anticiper sur les conclusions de votre Comité quant à ce plan, qui devra entre autres se prononcer sur le rôle qu'entend jouer votre Organisation dans des domaines aussi importants que la protection des consommateurs, de l'environnement ou du bien-être animal, je puis vous assurer que l'OIE recevra l'appui inconditionnel de la France. Mon pays poursuivra, avec détermination, l'effort qu'il a toujours consenti pour aider politiquement et matériellement une organisation internationale aussi prestigieuse et efficace que la vôtre, et dont il a l'honneur d'abriter le siège depuis 75 ans.
Au nom du Gouvernement français et à titre personnel, je souhaite plein succès aux travaux de cette 67ème session générale de votre Comité international et un agréable séjour à Paris à chacune et à chacun d'entre vous.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 19 mai 1999)