Texte intégral
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Préfets,
chers amis,
Le dîner des Trois Océans organisé chaque année par le Ministre des Outremer à l'occasion de la Conférence des Ambassadeurs constitue un rendez-vous traditionnel important pour le ministère des affaires étrangères, les Outremers occupant une place importante dans notre politique étrangère. Je suis heureuse à ce titre d'y assister.
Vous pouvez aisément imaginer qu'en tant qu'élue d'outre-mer, cet évènement revêt une résonance particulière pour moi.
C'est d'ailleurs assez cocasse pour moi de faire ce discours pour vous dire combien les outre-mer sont essentiels pour le rayonnement de la France.
Les outre-mer constituent en effet pour la France un multiplicateur d'influence régionale. Depuis deux ans, le ministère des affaires étrangères a, avec Victorin Lurel puis George Pau-Langevin, favorisé cette intégration toujours plus grande des territoires d'Outremer dans leur environnement régional.
J'ai tenu à y apporter moi-même ma contribution. Ainsi, la loi du 7 juillet 2014 d' orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, que j'ai eu l'honneur de porter au Sénat, j'ai eu l'occasion sous l'impulsion de la délégation sénatoriale à l'outre-mer et de son Président Serge Larcher, de traduire concrètement cette ambition pour les outre-mer. Les collectivités ultramarines peuvent s'appuyer sur la politique d'aide au développement pour consolider leur intégration régionale. Et à contrario, nous avons souhaité que notre politique de développement s'appuie davantage sur leur savoir-faire, leurs réseaux et leur environnement régional, qu'ils ont participé à construire et soit menée en totale cohérence avec la place des outre-mer dans leur environnement régional.
Je salue d'ailleurs les élus et les responsables de ces territoires, qui sont les principaux acteurs de cette intégration, du point de vue économique, culturel, humain et aussi politique, au sein des organisations régionales. Leur rôle de trait d'union est important. Vous savez que la réunion de Paris Climat 2015 en décembre de l'année prochaine constituera la principale réunion diplomatique du quinquennat à Paris. Les Outremers y sont associés, car ils constituent des canaux importants pour le dialogue engagé avec les Etats insulaires, dont certains sont menacés dans leur existence même.
J'illustrerai ce propos par un bref tour du monde, en partant de l'Océan le plus éloigné géographiquement : le Pacifique. Je vais être dans quelques jours aux Iles Samoa pour la Conférence internationale sur le développement des petits Etats insulaires en développement. J'y porterai l'engagement fort de la France dans cette région, avant la visite du Président de la République dans le Pacifique en novembre, en marge du sommet du G20 de Brisbane. La présence de la France, à travers notamment la Nouvelle-Calédonie, qui accueille le siège de la Communauté du Pacifique, et la Polynésie Française, est considérée par tous comme un facteur de stabilité dans une zone où des Etats souvent fragiles doivent faire face à des défis sécuritaires et environnementaux majeurs. Le gouvernement français appuie fortement l'insertion régionale de nos territoires, avec notamment l'accueil de délégués de ces collectivités dans les ambassades. Cette formule innovante a été inaugurée avec l'intégration au sein de l'Ambassade de France en Nouvelle-Zélande d'un délégué pour la Nouvelle-Calédonie qui porte les intérêts du Territoire. Autre domaine d'action, désormais sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères, le tourisme, afin d'aider ces territoires à capter les immenses marchés asiatiques, chinois, indien, japonais ou coréen.
Rapprochons nous de quelques milliers de kilomètres avec l'Océan Indien. Les défis sécuritaires pression migratoire à Mayotte notamment, risques de contagion de l'insécurité qui s'étend de Nouakchott à Mogadiscio dans le Sud-ouest de l'océan Indien sont à la mesure des opportunités, notamment économiques, qu'offre la proximité des marchés d'Afrique australe et orientale. Notre engagement politique est marqué au plus haut niveau : le Président de la République s'est rendu samedi dernier à Moroni pour le Sommet de la Commission de l'océan Indien (COI), la seule organisation régionale africaine dont la France est membre. La France est fermement engagée dans la sécurité et la stabilité de la zone : notre outil militaire, avec les FAZSOI ou l'opération Atalante, est mobilisé. Laurent Fabius s'est personnellement impliqué dans la solution de la crise malgache. Sur le plan économique, il faut là aussi valoriser les atouts de nos territoires en matière de tourisme, mais aussi d'environnement et d'énergie. C'est la volonté du gouvernement, réaffirmé par le Président lors de son récent déplacement à la Réunion. La conférence sur l'économie bleue prévue cet automne représente une excellente initiative.
Enfin, l'Atlantique. Grâce à ses collectivités des Amériques, la France est l'une des puissances qui compte dans le bassin des Caraïbes et en Amazonie. Les enjeux sont là aussi nombreux. Pour la préparation de Paris Climat 2015, nous travaillons avec les Etats des Caraïbes, très actifs dans le groupe des nations insulaires fragiles. Enjeu de sécurité également avec la pression migratoire qui s'exerce en Guyane, mais aussi avec le rôle des Caraïbes comme zone de transit pour la cocaïne exportée vers l'Europe. Nos collectivités des Amériques sont les premières victimes de ce commerce. C'est avec ces enjeux à l'esprit que Laurent Fabius a effectué, le 12 avril dernier, la première visite d'un ministre français des Affaires étrangères à Cuba depuis 31 ans : la France se doit d'entretenir un dialogue politique régulier avec la plus peuplée et la plus puissante des nations de la Caraïbe. C'est aussi pour ces raisons que l'Etat soutient les efforts d'intégration des collectivités des Amériques et leur participation aux organisations régionales et sous-régionales. Comme dans le Pacifique, des agents des collectivités sont accueillis dans nos postes diplomatiques à Québec, Miami, Panama, Saint Domingue, Sainte-Lucie, Belem et Paramaribo, et bientôt à Port-au-Prince et à Port-d'Espagne. Ces efforts donnent déjà des résultats : en deux ans, nos échanges commerciaux avec les Etats insulaires des Caraïbes ont doublé. Grâce au soutien de l'Agence française de développement, et aux efforts déployés par le Conseil régional de la Martinique, GDF a annoncé au printemps son intérêt pour le développement d'un centrale de production d'énergie d'origine géothermique à la Dominique, appelé à devenir le plus important investissement français dans la Caraïbe, avec un objectif de diversification du « mix énergétique » des collectivités françaises des Amériques.
Et je ne pouvais pas manquer d'évoquer l'Amérique du Nord. Puisque grâce à Saint-Pierre et Miquelon, la France est aussi un pays d'Amérique du Nord. Ce Gouvernement est attaché à la coopération entre ce territoire et le Canada, avec le souci de résoudre des dossiers en suspens en matière de commerce, de mouvement des personnes, de sécurité maritime et environnementale. Je dois également évoquer les questions d'espaces maritimes dans lesquelles je me suis impliquée en tant qu'élue de ce territoire. La France a déposé devant la Commission des limites du plateau continental des Nations Unies, le 17 avril dernier, un dossier de demande de délimitation d'un plateau continental étendu au titre de Saint-Pierre-et-Miquelon. Le Canada a de son côté déposé devant cette commission un dossier qui fait apparaître un chevauchement avec la demande française. Notre démarche n'a rien d'inamical envers le Canada, elle vise à faire respecter les droits de la France dans le cadre du droit international. Nous avons indiqué, à plusieurs reprises notre disponibilité à ouvrir des discussions avec Ottawa pour résoudre ce différend.
Enfin, Secrétaire d'Etat en charge du développement et aussi de la francophonie, je ne peux manquer d'ajouter un mot sur cette dernière mission. En matière de francophonie aussi, les outre-mer constituent des postes avancés pour notre langue au sein de leur environnement régional. Je souhaite d'ailleurs que les services du MAEDI travaillent à une mise en cohérence des actions en faveur du français à l'échelon des régions auxquels appartiennent nos outre-mer.
Je partage l'analyse de Jacques Attali concernant l'intérêt que représentent ce qu'il appelle les francophilophones pour le rayonnement économique de notre pays. Cela ne doit pas faire oublier l'urgence que représente la maîtrise de la langue française dans les pays francophones, dont la France elle-même ! Cela implique de mettre résolument l'accent sur la jeunesse, qui sera une des priorités de mon action au gouvernement, et que le prochain sommet de la francophonie à Dakar sera l'occasion d'affirmer.
Vous le voyez, le ministère des Affaires étrangères est pleinement mobilisé aux côtés du Ministère des Outremer. Nous avons beaucoup à faire ensemble, ministres, élus, préfets, diplomates. Vous pouvez compter sur mon engagement et celui du ministre sur ces dossiers stratégiques pour la France et ses territoires d'Outremer. Merci.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 15 septembre 2014
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Préfets,
chers amis,
Le dîner des Trois Océans organisé chaque année par le Ministre des Outremer à l'occasion de la Conférence des Ambassadeurs constitue un rendez-vous traditionnel important pour le ministère des affaires étrangères, les Outremers occupant une place importante dans notre politique étrangère. Je suis heureuse à ce titre d'y assister.
Vous pouvez aisément imaginer qu'en tant qu'élue d'outre-mer, cet évènement revêt une résonance particulière pour moi.
C'est d'ailleurs assez cocasse pour moi de faire ce discours pour vous dire combien les outre-mer sont essentiels pour le rayonnement de la France.
Les outre-mer constituent en effet pour la France un multiplicateur d'influence régionale. Depuis deux ans, le ministère des affaires étrangères a, avec Victorin Lurel puis George Pau-Langevin, favorisé cette intégration toujours plus grande des territoires d'Outremer dans leur environnement régional.
J'ai tenu à y apporter moi-même ma contribution. Ainsi, la loi du 7 juillet 2014 d' orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, que j'ai eu l'honneur de porter au Sénat, j'ai eu l'occasion sous l'impulsion de la délégation sénatoriale à l'outre-mer et de son Président Serge Larcher, de traduire concrètement cette ambition pour les outre-mer. Les collectivités ultramarines peuvent s'appuyer sur la politique d'aide au développement pour consolider leur intégration régionale. Et à contrario, nous avons souhaité que notre politique de développement s'appuie davantage sur leur savoir-faire, leurs réseaux et leur environnement régional, qu'ils ont participé à construire et soit menée en totale cohérence avec la place des outre-mer dans leur environnement régional.
Je salue d'ailleurs les élus et les responsables de ces territoires, qui sont les principaux acteurs de cette intégration, du point de vue économique, culturel, humain et aussi politique, au sein des organisations régionales. Leur rôle de trait d'union est important. Vous savez que la réunion de Paris Climat 2015 en décembre de l'année prochaine constituera la principale réunion diplomatique du quinquennat à Paris. Les Outremers y sont associés, car ils constituent des canaux importants pour le dialogue engagé avec les Etats insulaires, dont certains sont menacés dans leur existence même.
J'illustrerai ce propos par un bref tour du monde, en partant de l'Océan le plus éloigné géographiquement : le Pacifique. Je vais être dans quelques jours aux Iles Samoa pour la Conférence internationale sur le développement des petits Etats insulaires en développement. J'y porterai l'engagement fort de la France dans cette région, avant la visite du Président de la République dans le Pacifique en novembre, en marge du sommet du G20 de Brisbane. La présence de la France, à travers notamment la Nouvelle-Calédonie, qui accueille le siège de la Communauté du Pacifique, et la Polynésie Française, est considérée par tous comme un facteur de stabilité dans une zone où des Etats souvent fragiles doivent faire face à des défis sécuritaires et environnementaux majeurs. Le gouvernement français appuie fortement l'insertion régionale de nos territoires, avec notamment l'accueil de délégués de ces collectivités dans les ambassades. Cette formule innovante a été inaugurée avec l'intégration au sein de l'Ambassade de France en Nouvelle-Zélande d'un délégué pour la Nouvelle-Calédonie qui porte les intérêts du Territoire. Autre domaine d'action, désormais sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères, le tourisme, afin d'aider ces territoires à capter les immenses marchés asiatiques, chinois, indien, japonais ou coréen.
Rapprochons nous de quelques milliers de kilomètres avec l'Océan Indien. Les défis sécuritaires pression migratoire à Mayotte notamment, risques de contagion de l'insécurité qui s'étend de Nouakchott à Mogadiscio dans le Sud-ouest de l'océan Indien sont à la mesure des opportunités, notamment économiques, qu'offre la proximité des marchés d'Afrique australe et orientale. Notre engagement politique est marqué au plus haut niveau : le Président de la République s'est rendu samedi dernier à Moroni pour le Sommet de la Commission de l'océan Indien (COI), la seule organisation régionale africaine dont la France est membre. La France est fermement engagée dans la sécurité et la stabilité de la zone : notre outil militaire, avec les FAZSOI ou l'opération Atalante, est mobilisé. Laurent Fabius s'est personnellement impliqué dans la solution de la crise malgache. Sur le plan économique, il faut là aussi valoriser les atouts de nos territoires en matière de tourisme, mais aussi d'environnement et d'énergie. C'est la volonté du gouvernement, réaffirmé par le Président lors de son récent déplacement à la Réunion. La conférence sur l'économie bleue prévue cet automne représente une excellente initiative.
Enfin, l'Atlantique. Grâce à ses collectivités des Amériques, la France est l'une des puissances qui compte dans le bassin des Caraïbes et en Amazonie. Les enjeux sont là aussi nombreux. Pour la préparation de Paris Climat 2015, nous travaillons avec les Etats des Caraïbes, très actifs dans le groupe des nations insulaires fragiles. Enjeu de sécurité également avec la pression migratoire qui s'exerce en Guyane, mais aussi avec le rôle des Caraïbes comme zone de transit pour la cocaïne exportée vers l'Europe. Nos collectivités des Amériques sont les premières victimes de ce commerce. C'est avec ces enjeux à l'esprit que Laurent Fabius a effectué, le 12 avril dernier, la première visite d'un ministre français des Affaires étrangères à Cuba depuis 31 ans : la France se doit d'entretenir un dialogue politique régulier avec la plus peuplée et la plus puissante des nations de la Caraïbe. C'est aussi pour ces raisons que l'Etat soutient les efforts d'intégration des collectivités des Amériques et leur participation aux organisations régionales et sous-régionales. Comme dans le Pacifique, des agents des collectivités sont accueillis dans nos postes diplomatiques à Québec, Miami, Panama, Saint Domingue, Sainte-Lucie, Belem et Paramaribo, et bientôt à Port-au-Prince et à Port-d'Espagne. Ces efforts donnent déjà des résultats : en deux ans, nos échanges commerciaux avec les Etats insulaires des Caraïbes ont doublé. Grâce au soutien de l'Agence française de développement, et aux efforts déployés par le Conseil régional de la Martinique, GDF a annoncé au printemps son intérêt pour le développement d'un centrale de production d'énergie d'origine géothermique à la Dominique, appelé à devenir le plus important investissement français dans la Caraïbe, avec un objectif de diversification du « mix énergétique » des collectivités françaises des Amériques.
Et je ne pouvais pas manquer d'évoquer l'Amérique du Nord. Puisque grâce à Saint-Pierre et Miquelon, la France est aussi un pays d'Amérique du Nord. Ce Gouvernement est attaché à la coopération entre ce territoire et le Canada, avec le souci de résoudre des dossiers en suspens en matière de commerce, de mouvement des personnes, de sécurité maritime et environnementale. Je dois également évoquer les questions d'espaces maritimes dans lesquelles je me suis impliquée en tant qu'élue de ce territoire. La France a déposé devant la Commission des limites du plateau continental des Nations Unies, le 17 avril dernier, un dossier de demande de délimitation d'un plateau continental étendu au titre de Saint-Pierre-et-Miquelon. Le Canada a de son côté déposé devant cette commission un dossier qui fait apparaître un chevauchement avec la demande française. Notre démarche n'a rien d'inamical envers le Canada, elle vise à faire respecter les droits de la France dans le cadre du droit international. Nous avons indiqué, à plusieurs reprises notre disponibilité à ouvrir des discussions avec Ottawa pour résoudre ce différend.
Enfin, Secrétaire d'Etat en charge du développement et aussi de la francophonie, je ne peux manquer d'ajouter un mot sur cette dernière mission. En matière de francophonie aussi, les outre-mer constituent des postes avancés pour notre langue au sein de leur environnement régional. Je souhaite d'ailleurs que les services du MAEDI travaillent à une mise en cohérence des actions en faveur du français à l'échelon des régions auxquels appartiennent nos outre-mer.
Je partage l'analyse de Jacques Attali concernant l'intérêt que représentent ce qu'il appelle les francophilophones pour le rayonnement économique de notre pays. Cela ne doit pas faire oublier l'urgence que représente la maîtrise de la langue française dans les pays francophones, dont la France elle-même ! Cela implique de mettre résolument l'accent sur la jeunesse, qui sera une des priorités de mon action au gouvernement, et que le prochain sommet de la francophonie à Dakar sera l'occasion d'affirmer.
Vous le voyez, le ministère des Affaires étrangères est pleinement mobilisé aux côtés du Ministère des Outremer. Nous avons beaucoup à faire ensemble, ministres, élus, préfets, diplomates. Vous pouvez compter sur mon engagement et celui du ministre sur ces dossiers stratégiques pour la France et ses territoires d'Outremer. Merci.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 15 septembre 2014