Texte intégral
Intervention de Monsieur François REBSAMEN,
Ministre du Travail, de l'emploi,
de la formation professionnelle et du dialogue social
Introduction
Réunion de mobilisation des branches
10 septembre 2014
Mesdames et Messieurs,
Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier pour votre présence aujourd'hui ici. Réunir les principales branches professionnelles de ce pays n'est pas un exercice fréquent. Mais je l'ai souhaité car vous êtes des acteurs centraux du dialogue social. Vous représentez les 50 plus grandes branches. À vous seules, vous regroupez 75% des salariés, soit plus de 11 millions de personnes. C'est dire si votre rôle est important.
A travers cette invitation, je veux d'abord saluer le rôle des branches pour tous les salariés et les entreprises de ce pays. Vous en connaissez mieux que moi l'importance, puisqu'elles ont un rôle décisif dans les rémunérations, la santé, l'organisation et la qualité de vie au travail, les parcours professionnels... La branche est bel et bien un pilier de notre modèle économique et social que je veux valoriser et préserver. Je salue aussi la présence des confédérations qui sont au cœur du dialogue social national et qui sont également engagées dans la démarche de suivi des négociations de branches qui nous réunit aujourd'hui. D'emblée, je veux être très clair. Le gouvernement ne joue pas « la branche contre l'interprofessionnel », pas plus que l'entreprise contre la branche. Nous poursuivrons d'ailleurs le travail de suivi avec vos confédérations. Depuis 2012, nous avons eu de grandes négociations interprofessionnelles sur la sécurisation de l'emploi, le contrat de génération, la qualité de vie au travail ou bien encore la réforme de la formation professionnelle. Je m'en félicite et je remercie les confédérations d'avoir accepté d'entamer un nouveau cycle de négociation sur la modernisation et la qualité du dialogue social.. Mon objectif, c'est d'entraîner tous les niveaux du dialogue social dans une nouvelle dynamique.
Aujourd'hui, nous faisons un point d'étape sur la négociation qui a lieu dans les branches, dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité et au-delà. Plusieurs organisations ont d'ailleurs pris des engagements clairs dans le relevé de conclusion du 5 mars 2014. Le Premier ministre, lors de la grande conférence sociale, m'a confié la mission d'en assurer le suivi branche par branche.
Et puisque nous allons nous parler avec franchise, je vais aussi vous dire tout de suite qu'il ne s'agit pas de réduire la négociation de branche - qui a sa vie propre - au pacte de responsabilité et de solidarité. J'ai entendu cette crainte s'exprimer. En revanche, le gouvernement attend, dans le cadre du Pacte, des négociations notamment pour le développement de l'emploi et des compétences, qui accompagnent les efforts du gouvernement pour soutenir la compétitivité des entreprises.
La Direction générale du travail va vous présenter dans un instant un premier bilan de la mobilisation des branches telle qu'elle lui est remontée. J'en ai pris connaissance et je veux vous dire clairement que je n'accepterai pas que des branches restent dans l'attentisme et ne s'engagent pas rapidement dans des négociations. Je m'impliquerai personnellement sur ce sujet. Je veux aussi désamorcer les polémiques : il y aura sans doute entre nous, entre vous, une différence de définition de ce que signifie avoir entrepris des démarches autour du Pacte. Cela explique que les appréciations des uns et des autres ne soient pas rigoureusement identiques. Mais nos travaux aujourd'hui, et ceux qui viendront ensuite, permettront à mon sens de rapprocher les points de vue, et ce qui comptera in fine, c'est que les discussions aboutissent, au plus vite. Pour l'heure, ce dont nous devons nous assurer collectivement, c'est de la pleine mobilisation de chacun d'entre vous et d'un engagement pour des accords de qualité !
Je compte sur vous, bonne discussion !
Source http://travail-emploi.gouv.fr, le 16 septembre 2014