Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour votre présence à cette Conférence de presse qui sera la dernière que je pourrais appeler " de rentrée" . Mais, nous avons encore de long mois devant nous pour travailler, échanger sur les dossiers de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport et partager avec ceux et celles qui animent ces mouvements associatifs de grands moments de plaisirs.
Le calendrier 2001-2002 nous en donne maintes occasions du match France-Algérie de football au Stade de France et devant je l'espère de nombreux grands écrans dans les communes, aux Jeux Olympiques d'Hiver en passant par l'Euro féminin de basket, les championnats du Monde d'escrime, de lutte, de canoë-kayak, et d'athlétisme handisport, nos équipes de France vont être très sollicitées.
De la rencontre du 13 octobre avec le gouvernement à la préparation du Festival en passant par l'initiative marquant le 4ème anniversaire du Conseil National de la Jeunesse, les jeunes, engagés dans les mouvements associatifs et les conseils départementaux, vont donner à voir de leur citoyenneté et de leurs propositions. Tandis que les rencontres de la Villette, en octobre, marqueront une avancée forte sur les pratiques amateurs avec la signature d'un protocole d'accord entre les ministres de la culture et de la jeunesse et des sports. Les acteurs et les actrices de l'offre publique de réflexion sur l'éducation populaire ont réfléchi sur le rôle de la culture dans les avancées sociales. Un Livre Blanc sur l'éducation populaire, a été publié l'an passé, le débat se poursuit à partir de celui-ci, un nouveau rendez-vous permettra de faire le point.
Je m'arrête-là, la liste serait trop longue des rendez-vous à venir. Certains d'ailleurs deviennent traditionnels comme les rencontres avec les dirigeants d'entreprise sur le sport de haut niveau, la Fête du Sport en Entreprise, la mobilisation estivale autour des centres de vacances, le 8 mars pour la prise de parole des filles et des sportives ou la journée nationale du réseau info-jeunesse dont le thème est cette fois-ci la santé.
Je souhaite marquer l'action de ce ministère cette année par trois efforts :
*Intensifier le débat démocratique avec les hommes et les femmes concernés par les compétences de ce ministère pour démultiplier et enrichir propositions et initiatives au niveau des enjeux de ce début de siècle.
*Intensifier l'action pour donner les moyens aux mouvements associatifs de se préserver d'une mise en tutelle étatique comme d'une prise en main par des intérêts commerciaux.
*Intensifier la coopération multilatérale entre états notamment en ce qui concerne le développement des pratiques sportives.
L'université d'été du " Conseil National de la Jeunesse " tenue la semaine passée à Ramatuelle a, une nouvelle fois, témoigné d'une envie de prise de parole des jeunes et de la portée de celle-ci pour soulever des problèmes, dégager des propositions. Un grand journal du soir faisait état hier des initiatives du CNJ sur l'image des jeunes dans les médias. Un travail sur l'autonomie est engagé. On peut multiplier les exemples.
Le CNJ est aujourd'hui dans la loi, un décret viendra conforter son fonctionnement démocratique et ses liens avec les conseils départementaux. C'est une avancée, mais, je l'ai dit aux jeunes inquiets pour l'avenir, beaucoup va dépendre de leur volonté, de la volonté politique de donner à ces outils, les moyens d'assumer leurs responsabilités et de peser sur les choix gouvernementaux dans les mois et les années à venir.
Faut-il aller vers la création d'un fond interministériel pour un budget propre au CNJ ? Faut-il rendre plus institutionnel le travail entre le CNJ, le gouvernement et les institutions ?
Ces questions viendront certainement le 13 octobre, lors d'une rencontre, que les jeunes veulent de travail, avec le gouvernement. J'espère qu'elles seront résolues pour la rencontre du 4ème anniversaire le 2 février où les jeunes pourraient remettre leur rapport annuel aux présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
Pour ma part, je pense que sur tous les problèmes même les difficiles comme la toxicomanie, la violence ou d'autres encore, il est nécessaire et utile de beaucoup plus solliciter leurs propres avis et propositions. Il est frappant de voir que face des décisions comme celle du couvre-feu pour mineurs, on a passé certes quelques réactions de jeunes, mais au-delà de la réaction, c'est avec des adultes que l'on a ouvert le débat.
Pourtant, sans utilisation politicienne, les jeunes associatifs peuvent apporter un regard et donc des apports différents, enrichissants à la recherche de solutions. Nous avons engagé avec des jeunes d'un département un travail sur la violence en ce sens. Pourquoi ne pas démultiplier cette expérience ?
A l'initiative des directions départementales de la jeunesse et des sports, après avoir recueilli l'avis du Conseil départemental de jeunes, des rencontres de jeunes associatifs pourraient se tenir sur leurs propositions pour faire reculer la violence. J'ai demandé que le CNJ soit consulté sur ce projet. On ne part pas de rien. Des Conseils, des Associations ont déjà bien travaillé. Il faut donner à voir leur travail.
Je suis sûre que cela sera efficace. Ainsi le dispositif contre la violence dans le sport qui a marqué des points en Seine-Saint-Denis et qui se décline aujourd'hui dans 26 départements, est basé, lui aussi, sur une prise en compte de la parole des responsables sportifs par les responsables de l'ordre public. Une commission nationale regroupe tous les acteurs concernés. Un dialogue s'est établi, il permet une prévention et des actions utiles.
Depuis le début de la semaine, des athlètes parlent sur les quais de la S.N.C.F. et de la R.A.T.P. de leur conception du sport. Cette campagne d'affiches va être relayée par les mairies, le réseau information jeunesse, les fédérations sportives et d'éducation populaire. Nous devons rester très vigilants, j'ai eu l'occasion de rencontrer des jeunes sportifs de Vaux en Velin cet été, je les ai trouvé très inquiets des manifestations de rejet, de racisme qu'ils rencontrent et qui, très souvent, sont suivies d'actes de violence. Ils m'ont demandé, et je me suis adressée aux fédérations sportives en ce sens, que les sanctions frappent l'origine de l'acte de violence et pas seulement l'acte lui-même.
Le Président d'Attac parlait à propos de son mouvement : " d'éducation populaire ", cela témoigne de la modernité de cette démarche. Une démarche éducative que porte ce ministère et qui sera au cur d'initiatives comme la rencontre des acteurs et actrices des " Contrats Educatifs Locaux " le 10 novembre où celle, prise par la " Jeunesse en Plein Air " sur "l'éducation à l'environnement" qui va se développer à travers les CVL et qui sera prolongée par un véritable projet de développement de l'éducation à l'environnement par le ministère.
À propos des CVL, des récents drames montrent la nécessité de ne pas relâcher les efforts de conseils et de contrôles afin de protéger les enfants-10.000 contrôles ont été effectués cet été et nous avons renforcé dans la loi en juillet 2001 les dispositions sur les incapacités d'exercer, les sanctions et le projet éducatif. Nous allons avec Madame Ségolène ROYALE sortir un guide pratique en direction de toutes les administrations concernées afin que chacun, chacune connaisse ses obligations.
Intensifier le débat démocratique avec les jeunes, et, avec le mouvement associatif. 2001 aura été marquée, avec le centenaire de la loi de 1901, par toute une série d'initiatives, d'avancées pour les bénévoles, notamment à travers la loi sur le sport.
Une nouvelle édition du " guide des bénévoles " est disponible. La mesure concernant les déductions fiscales a été revue sous l'impulsion des ministres de l'économie et du budget, les barèmes sont en hausse comme le réclamaient les bénévoles. Enfin, le travail sur le congé de responsabilité associative et l'indemnisation des présidents se poursuit. Les conventions pluriannuelles, la subvention au fonctionnement rentrent dans la vie. La réforme de l'agrément est votée.
La signature par le gouvernement d'une charte de la vie associative avec notamment le CNOSF, le CNAJEP et la CPCA va déboucher sur la mise en place d'un groupe permanent de la vie associative. Cette structure devant non pas encadrer les associations mais créer les conditions d'un développement d'une vie associative pleinement indépendante et d'une concertation suivie entre les associations et l'Etat.
L'arrivée des emplois jeunes, pas loin de 60 000 à la fin de l'année dans les clubs et associations, a été un élément de dynamique, ces jeunes salariés ont montré leurs compétences, ils ont répondu à de vrais besoins -leur pérennisation avec le nouveau dispositif va mobiliser cette année le ministère et les associations. Comme d'habitude nous le ferons avec les acteurs eux-mêmes et nous allons tenir notre quatrième rencontre nationale avec les jeunes salariés et les associations employeuses.
Nous allons veiller à ce que l'ensemble des clubs et associations voient leur utilité sociale reconnue et soient donc aidés et dans le même temps à ce que ce dispositif ne soit pas détourné de son sens. Ce dispositif a été un élément provocateur pour la refonte de nos formations-jeunesse et sport qui se termine avec la création du brevet professionnel. Un énorme travail a été réalisé pour que nos formations gagnent encore en qualité et en efficacité par rapport aux besoins actuels.
En ce qui concerne le sport, les trois textes de loi adoptés visent à un essor de la pratique, de la démocratie, de l'éthique et à la préservation des missions d'intérêt général. Nous sommes maintenant en plein dans leur mise en oeuvre, par l'élaboration, dans la concertation, de tous les décrets d'application et par la mise en place des moyens humains et financiers nécessaires.
L'abandon des statuts-types obligatoires pour les fédérations sportives va dans le sens de l'indépendance nécessaire dont je parlais. Sur la base d'articles communs visant à définir le corps électoral, le mode d'élection, la place des femmes chaque fédération, à partir je l'espère d'un riche débat interne, va construire des statuts correspondants à sa réalité et aux attentes des clubs -Un nouveau lieu de débat s'est également ouvert avec la mise en place, sous la présidence d'Ewige AVICE, du CNAPS Avec Henri SERANDOUR nous avons entamé des réunions régionales pour débattre en direct et en commun de l'ensemble des questions avec les dirigeants des clubs, districts et ligues. Je ressens une envie nouvelle de la part de jeunes athlètes, d'éducateurs, de médecins, de kiné, de participer pleinement à tous ces débats concernant le sport. Je l'ai récemment constaté avec la délégation d'athlétisme à Tunis.
En ce qui concerne le texte sur les droits et obligations des sportifs et sportives de haut niveau, nous allons prendre des initiatives particulières de rencontre avec eux et les associations que certains se sont donnés. La première certainement à l'INSEP.
À ce point de mon propos, je voudrais souligner combien le sport féminin, sa pleine reconnaissance, son développement et pour moi une condition incontournable à la démocratie. Sur cette question depuis quatre ans les choses ont bougé, mais de nouvelles mesures sont nécessaires. Nous y travaillons pour la rencontre nationale du 1er décembre prochain, qui se tiendra à Tours.
Cette intensification de la vie fédérale, du débat dans le mouvement sportif, entre l'Etat et le mouvement sportif est indispensable au plan national et je vais y revenir au plan international, pour faire face aux formidables enjeux sportifs, mais aussi, sociaux, économiques, stratégiques qui traversent le sport.
Comment ne pas évoquer à ce sujet l'échec, hélas, de la candidature de Paris 2008, et le choix de Pékin. Ce choix selon moi doit moins aux agissements dont se vante André Guelfi, dit "Dédé la Sardine" comme un malfrat de seconde zone, à la volonté des sponsors ou de Monsieur Samaranch, ou aux positions des pays européens candidats pour 2012, même si, tout cela a compté, qu'au désir de voir les JO se tenir ailleurs qu'en Amérique du Nord ou en Europe. Ayant rencontré à Ottawa lors de la réunion de la CONFEJES et à Tunis lors de la réunion des états des pourtours de la Méditerranée beaucoup de mes confrères d'Asie, de l'Océan Indien et d'Afrique, je peux témoigner, sans que cela entache leur amitié avec la France, de la satisfaction de beaucoup d'entre eux pour les Jeux Olympiques à Pékin. Quelque part à jouer une certaine idée d'une mondialisation où tout n'irait pas toujours aux mêmes.
Monsieur Delanoë va rencontrer le Président du CIO. Dans le respect de la Charte Olympique et du partenariat déjà installé, nous aurons alors à nous concerter, à consulter avant de prendre une décision.
Sans attendre, nous avons quelque part, à laisser des traces de cette première candidature en réalisant le vélodrome, la piscine olympique et la base nautique dans cette région Ile-de-France, nous prendrions ainsi quelques avances sur l'éventuelle prochaine candidature. Car ce défi olympique est une belle aventure.
Nous devons également préparer les grands événements internationaux que nous allons accueillir, je les ai cité tout à l'heure- J'ai la ferme volonté pour les championnats du Monde d'athlétisme de 2003 de mettre en place un GIP afin de créer un partenariat exigeant entre le Ministère, la fédération nationale, et les autres partenaires : Région, département de Seine-Saint-Denis, ville de Paris et de Saint-Denis. Sur la lutte contre le dopage, j'ai d'ores et déjà saisi le président de la Fédération Internationale d'Athlétisme car je souhaite transparence et rigueur dans la préparation de cet événement.
La France terre d'accueil de nombreux événements internationaux se doit de tenir sa place de grande nation sportive à travers ses équipes.
Henri Serandour et moi-même allons réunir prochainement les présidents des fédérations olympiques pour examiner les conditions à mettre en uvre pour l'excellence dans le haut-niveau.
Je crois que l'année 2001 a témoigné du bon niveau du sport français malgré le calendrier pléthorique et la progression du niveau dans un nombre de pays de plus en plus important. Les championnats européens ou mondiaux ont confirmé les résultats des jeux olympiques. Et nous avons vu à travers d'autres épreuves comme les Jeux de la Francophonie ou de la Méditerranée la montée en puissance de jeunes champions et championnes.
Je veux en féliciter les sportifs et sportives, leurs éducateurs, leur encadrement, les fédérations et le CNOSF. Mais si nous voulons maintenir ces résultats, les améliorer, il ne faut pas s'endormir. La préparation olympique, la commission nationale du haut niveau doivent se mobiliser aux côtés du CNOSF et du Ministère avec l'objectif d'abord des Jeux d'Hiver à Salt Lake City.
J'étais fin août avec l'équipe française qui se prépare pour le défi de la coupe America -qu'ai-je vu ? une équipe jeune, soudée, s'entraînant jour après jour, un encadrement d'excellence, une très haute technologie, des moments de respirations pensés dans la préparation... tout cela en effet est aujourd'hui indispensable au haut-niveau.
Pour y arriver nous avons nos acquis sur les filières de formation, nos établissements, nos cadres techniques et entraîneurs.
Ces acquis on nous les envie mais il faut leur donner les moyens optimums. D'où les chantiers ouverts : rénovation et modernisation, changement de statut de l'INSEP, tête de réseau de tout le système, un CREPS par région, dotés d'un nouveau statut, responsabilités nouvelles du Ministère sur les centres de formation, débat sur les conditions d'encadrement, convention entre les ligues et les fédérations, droits et obligations des sportifs et sportives de haut-niveau, y compris dans les entreprises qui les emploient, situation des arbitres, suivi médical, toutes ces mesures sont en cours de concrétisation. Je souhaite terminer ces chantiers d'ici la fin de mon mandat, mais bien évidemment nous avançons au rythme des concertations nécessaires.
Mais l'excellence dans le haut-niveau ne peut exister sans des pratiques amateurs développées dans les 170.000 clubs et sans la consolidation incessante de la recherche de valeurs et de l'éthique dans le sport dont le mouvement sportif et toute la société sont éminemment garants.
J'ai évoqué les mesures concernant les bénévoles, mais ces bénévoles ont également besoin des équipements et des moyens financiers nécessaires à l'accueil et la pratique de leurs licenciés.
Le schéma collectif du sport construit avec le mouvement sportif, une gestion améliorée du FNDS, nous ont permis de progresser sur les équipements.
La taxe de 5 % sur les droits télés, l'augmentation de la part régionale du FNDS ont permis de dépasser les 500 millions d'aides directes aux clubs, districts et ligues. Le fonctionnement rapide du Fonds Fernand Sastre a satisfait les clubs locaux et les petites communes. Bientôt, tous les bénéfices de la Coupe du Monde seront épuisés, nous clôturerons avec 150 000 ballons pour les clubs.
Ce n'est, d'après moi, qu'un début, il n'y a pas encore assez de moyens pour les associations sportives amateurs.
Nous devons dégager plus d'argent public et favoriser une meilleure redistribution de l'argent privé qui arrive dans le sport. On ne peut pas accepter d'un côté des droits de retransmission vertigineux, des télévisions qui font des bénéfices sur ces droits grâce à la publicité, des fédérations internationales qui prennent de fortes primes au passage et des fédérations nationales, des clubs voire des pays Qui manquent de moyens ? N'y a-t-il pas à lever un débat sur cette question à l'intérieur même du mouvement sportif international à l'initiative du CIO ? Ayant rencontré le président du CIO je pense que cet objectif peut être partagé.
Je dois vous dire que cette entrevue m'a donné confiance sur un partenariat réel entre le CIO et les Etats sur tous ces graves problèmes. Un signe est la présence annoncée du Président à la réunion des Ministres des Sports de l'Union Européenne et au Forum Européen des Sports. Quelque chose de nouveau et de prometteur, peut, me semble-t-il, émaner de cette présidence.
Une collaboration, Etat mouvement sportif qui se décline à la française de bonne façon, chacun respectant le rôle, les responsabilités de l'autre. Cette collaboration, je l'ai montrée à travers les avancées, elle existe aussi face aux problèmes rencontrés dans le sport.
En ce qui concerne l'action pour la santé des sportifs(ves) et la lutte contre le dopage, ces mois d'été ont d'abord été marqués par de nouvelles avancées même s'il y a eu des " loupés " comme l'un d'entre vous l'a écrit. Avancée dans une pleine application de l'accord entre l'UCI, le MJS et le CPLD lors du Tour de France 2001, loupé dans une application, sans suffisamment de concertation avec la Fédération Internationale d'Athlétisme des tests EPO dans les contrôles urinaires, avancée dans la généralisation de la recherche d'EPO. J'ai envie de dire que plus la lutte s'intensifie, plus nous n'avons pas droit au faux pas et pourtant plus nous risquons d'en faire tant les enjeux se précisent, s'internationalisent. Là aussi nous devons rechercher l'excellence.
L'ensemble des décrets d'application de la loi du 23 mars 1999 sont sortis sauf deux concernant la communication des données médicales et le suivi médical de la filière du sport de haut niveau.
Le CPLD travaille en toute indépendance. Chacun a pu le constater. 9 Antennes régionales médicales de lutte contre le dopage sont agréées, 4 sont en cours de signature. On peut dire qu'à ce rythme, chaque région disposera dans le courant du premier semestre 2002 d'une Antenne opérationnelle.
478 médecins pré leveurs sont agréés et assermentés. 160,5 MF seront consacrés à cette action en 2002 contre 23 MF en 1997. Les crédits pour la médecine fédérale sont passés de 14 M.F. en 1999 à 52 MF en 2001. Environ 3600 sportives et sportifs de haut niveau ont bénéficié de la totalité de la surveillance médicale. L'objectif est d'étendre ce suivi à 6000 athlètes et de commencer en 2003 à toucher les jeunes des filières d'accès.
Le laboratoire va devenir, à partir du 1er janvier 2002, un établissement public administratif, 4 emplois supplémentaires sont inscrits au budget 2002 portant à 38 le nombre de postes.
Cette transformation statutaire du laboratoire permettra de pérenniser son fonctionnement, de l'intégrer dans la politique publique de santé et de stabiliser la situation de ses personnels.
6100 prélèvements ont été réalisés au 1er août. Au laboratoire 2410 échantillons sont en souffrance. Les travaux en cours dans le laboratoire devraient permettre avec la création de postes, de mieux faire face. Mais permettez ici de saluer la mobilisation du personnel du laboratoire.
J'ai pris connaissance du rapport du directeur, le Docteur de CEAURIZ sur le déroulement des analyses EPO pratiquées sur les prélèvements faits à Saint Denis à l'athlète Mme YEGOROVA. Ce rapport ne permet pas pour l'instant de trancher entre une erreur involontaire de manipulation et un geste mal intentionné.
J'attends un complément à ce rapport. Si la deuxième hypothèse devait se confirmer, je demanderais à Monsieur le Directeur de porter plainte afin qu'une enquête de police soit déclenchée.
Le 1er octobre, à l'occasion de l'inauguration de l'Antenne de Poitiers, nous allons, je le souhaite, passer une nouvelle étape dans la lutte contre le dopage avec l'intervention du Ministre de la Santé B. KOUCHNER sur le rôle et la place des médecins le renouveau de la médecine du sport.
Enfin, j'espère que l'affaire du siège étant réglée l'AMA va pouvoir d'ici la fin de l'année, régler son financement et son statut. Je souhaite pour ma part, que le renouvellement de son président en 2002, qui doit déboucher sur l'élection d'un représentant des Etats et j'espère qu'il s'agira d'une personnalité qualifiée européenne, soit l'occasion d'un nouveau débat sur ses missions. Une nouvelle fois, je crois que son rôle essentiel est dans la mise en cohérence et la mondialisation de cette lutte.
Mesdames, Messieurs,
Je sais que rien n'est irréversible et que nous avons encore beaucoup à faire pour faire reculer ce fléau et nous savons tous et toutes que les seuls contrôles ne suffiront pas.
Nous avons besoin de plus de prévention, nous avons besoin de mieux entendre les problèmes rencontrés par les sportifs et sportives, de mieux leur assurer un suivi social et professionnel. Nous avons besoin de remettre en cause des calendriers et surtout de faire reculer la marchandisation du sport. Ce combat n'est donc pas un long chemin tranquille. J'ai parfois l'impression qu'un point marqué contre la marchandisation déclenche en retour des offensives dure de la part de ceux qui veulent utiliser le sports à des fin mercantiles, mais je crois qu'il se passe quelque chose... une interpellation sur l'avenir du sport qui me motive pour continuer.
J'ai abordé l'international avec l'AMA, nous en avons de plus en plus besoin pour faire face aux enjeux qui traversent le sport. Une présidence de l'Union Européenne sans réunion des ministres des sports, nous a fait stagner sur la mise en oeuvre concrète de la reconnaissance de la spécificité du sport face aux règles de la libre concurrence. Sa présidence Belge devrait nous permettre de reprendre pied et de faire entendre la voix des gouvernements sur différents dossiers tels que l'AMA, la directive télévision sans frontière, la protection des jeunes, les responsabilités des fédérations notamment sur l'organisation des compétitions et des règles sportives. Je souhaite dans l'objectif de la réunion intergouvernementale de 2004, relancer le débat sur l'inscription ou non du sport dans le Traité. 2004, année olympique pour l'Europe. Au delà de cette question précise, c'est à travers ce débat et les signes politiques données que l'on montrera si nous sommes ou non capable de préserver le modèle européen en matière de sport.
La réunion de la CONFEJES à Ottawa a témoigné de la montée d'une exigence des pays du sud d'une coopération leur permettant de développer le haut-niveau dans leur pays. Après la déclaration de Bamako sur la protection des jeunes sportifs, Abidjan devrait voir se développer un débat sur le rôle des fédérations internationales.
Un groupe de suivi est en place qui se réunira à Paris en Décembre.
À Tunis, les ministres des sports du pourtour de la Méditerranée ont décidé de créer une conférence régulière. Une prochaine réunion devrait se tenir dans le premier semestre 2002.
Après l'Euro-Méditerranée sur le sport féminin, une nouvelle réunion Euro-Méditerranée se tiendra le 22 janvier au Maroc sur le dopage.
Enfin les 11 et 12 janvier, tous les ministres des sports seront réunis à Paris à l'initiative de l'UNESCO. J'attends beaucoup de cette réunion sur les principaux dossiers.
Je me félicite de cette mobilisation internationale sur le sport, elle est indispensable pour assurer dans tous les pays le développement de cette activité humaine, la préservation de son sens à un moment où comme jamais des intérêts financiers ou partisans lui font courir des risques.
Le Dimanche 7 octobre se déroulera le relais sport et culture du parvis des droits de l'homme au Trocadéro au stade Charlety, nous marcherons pour qu'une délégation d'hommes et de femmes Afghanes soit présente aux JO d'Athènes 2004. Nos amis grecs ont repris cette initiative. C'est un bel hommage au sport de voir en lui un moyen d'être libre.
Vous avez déjà noté que le 19 septembre vous êtes conviés à un petit déjeuner au cours duquel tous les partenaires de cette manifestation vous donneront plus d'informations sur ce relais.
Mesdames, Messieurs,
Je ne puis terminer cette intervention sans souligner l'engagement de l'ensemble des personnels de jeunesse et sports sur ces objectifs.
Une mobilisation au quotidien mais également une capacité, un courage à engager des réflexions de fond sur les " métiers " du ministère répondant aux besoins d'aujourd'hui, sur des réformes structurelles.
Je tiens à les en remercier.
Voilà, les éléments que je voulais vous présenter, en vous priant de bien vouloir m'excuser de cette longueur inhabituelle chez moi, je suis à votre disposition.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 26 septembre 2001)
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour votre présence à cette Conférence de presse qui sera la dernière que je pourrais appeler " de rentrée" . Mais, nous avons encore de long mois devant nous pour travailler, échanger sur les dossiers de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport et partager avec ceux et celles qui animent ces mouvements associatifs de grands moments de plaisirs.
Le calendrier 2001-2002 nous en donne maintes occasions du match France-Algérie de football au Stade de France et devant je l'espère de nombreux grands écrans dans les communes, aux Jeux Olympiques d'Hiver en passant par l'Euro féminin de basket, les championnats du Monde d'escrime, de lutte, de canoë-kayak, et d'athlétisme handisport, nos équipes de France vont être très sollicitées.
De la rencontre du 13 octobre avec le gouvernement à la préparation du Festival en passant par l'initiative marquant le 4ème anniversaire du Conseil National de la Jeunesse, les jeunes, engagés dans les mouvements associatifs et les conseils départementaux, vont donner à voir de leur citoyenneté et de leurs propositions. Tandis que les rencontres de la Villette, en octobre, marqueront une avancée forte sur les pratiques amateurs avec la signature d'un protocole d'accord entre les ministres de la culture et de la jeunesse et des sports. Les acteurs et les actrices de l'offre publique de réflexion sur l'éducation populaire ont réfléchi sur le rôle de la culture dans les avancées sociales. Un Livre Blanc sur l'éducation populaire, a été publié l'an passé, le débat se poursuit à partir de celui-ci, un nouveau rendez-vous permettra de faire le point.
Je m'arrête-là, la liste serait trop longue des rendez-vous à venir. Certains d'ailleurs deviennent traditionnels comme les rencontres avec les dirigeants d'entreprise sur le sport de haut niveau, la Fête du Sport en Entreprise, la mobilisation estivale autour des centres de vacances, le 8 mars pour la prise de parole des filles et des sportives ou la journée nationale du réseau info-jeunesse dont le thème est cette fois-ci la santé.
Je souhaite marquer l'action de ce ministère cette année par trois efforts :
*Intensifier le débat démocratique avec les hommes et les femmes concernés par les compétences de ce ministère pour démultiplier et enrichir propositions et initiatives au niveau des enjeux de ce début de siècle.
*Intensifier l'action pour donner les moyens aux mouvements associatifs de se préserver d'une mise en tutelle étatique comme d'une prise en main par des intérêts commerciaux.
*Intensifier la coopération multilatérale entre états notamment en ce qui concerne le développement des pratiques sportives.
L'université d'été du " Conseil National de la Jeunesse " tenue la semaine passée à Ramatuelle a, une nouvelle fois, témoigné d'une envie de prise de parole des jeunes et de la portée de celle-ci pour soulever des problèmes, dégager des propositions. Un grand journal du soir faisait état hier des initiatives du CNJ sur l'image des jeunes dans les médias. Un travail sur l'autonomie est engagé. On peut multiplier les exemples.
Le CNJ est aujourd'hui dans la loi, un décret viendra conforter son fonctionnement démocratique et ses liens avec les conseils départementaux. C'est une avancée, mais, je l'ai dit aux jeunes inquiets pour l'avenir, beaucoup va dépendre de leur volonté, de la volonté politique de donner à ces outils, les moyens d'assumer leurs responsabilités et de peser sur les choix gouvernementaux dans les mois et les années à venir.
Faut-il aller vers la création d'un fond interministériel pour un budget propre au CNJ ? Faut-il rendre plus institutionnel le travail entre le CNJ, le gouvernement et les institutions ?
Ces questions viendront certainement le 13 octobre, lors d'une rencontre, que les jeunes veulent de travail, avec le gouvernement. J'espère qu'elles seront résolues pour la rencontre du 4ème anniversaire le 2 février où les jeunes pourraient remettre leur rapport annuel aux présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
Pour ma part, je pense que sur tous les problèmes même les difficiles comme la toxicomanie, la violence ou d'autres encore, il est nécessaire et utile de beaucoup plus solliciter leurs propres avis et propositions. Il est frappant de voir que face des décisions comme celle du couvre-feu pour mineurs, on a passé certes quelques réactions de jeunes, mais au-delà de la réaction, c'est avec des adultes que l'on a ouvert le débat.
Pourtant, sans utilisation politicienne, les jeunes associatifs peuvent apporter un regard et donc des apports différents, enrichissants à la recherche de solutions. Nous avons engagé avec des jeunes d'un département un travail sur la violence en ce sens. Pourquoi ne pas démultiplier cette expérience ?
A l'initiative des directions départementales de la jeunesse et des sports, après avoir recueilli l'avis du Conseil départemental de jeunes, des rencontres de jeunes associatifs pourraient se tenir sur leurs propositions pour faire reculer la violence. J'ai demandé que le CNJ soit consulté sur ce projet. On ne part pas de rien. Des Conseils, des Associations ont déjà bien travaillé. Il faut donner à voir leur travail.
Je suis sûre que cela sera efficace. Ainsi le dispositif contre la violence dans le sport qui a marqué des points en Seine-Saint-Denis et qui se décline aujourd'hui dans 26 départements, est basé, lui aussi, sur une prise en compte de la parole des responsables sportifs par les responsables de l'ordre public. Une commission nationale regroupe tous les acteurs concernés. Un dialogue s'est établi, il permet une prévention et des actions utiles.
Depuis le début de la semaine, des athlètes parlent sur les quais de la S.N.C.F. et de la R.A.T.P. de leur conception du sport. Cette campagne d'affiches va être relayée par les mairies, le réseau information jeunesse, les fédérations sportives et d'éducation populaire. Nous devons rester très vigilants, j'ai eu l'occasion de rencontrer des jeunes sportifs de Vaux en Velin cet été, je les ai trouvé très inquiets des manifestations de rejet, de racisme qu'ils rencontrent et qui, très souvent, sont suivies d'actes de violence. Ils m'ont demandé, et je me suis adressée aux fédérations sportives en ce sens, que les sanctions frappent l'origine de l'acte de violence et pas seulement l'acte lui-même.
Le Président d'Attac parlait à propos de son mouvement : " d'éducation populaire ", cela témoigne de la modernité de cette démarche. Une démarche éducative que porte ce ministère et qui sera au cur d'initiatives comme la rencontre des acteurs et actrices des " Contrats Educatifs Locaux " le 10 novembre où celle, prise par la " Jeunesse en Plein Air " sur "l'éducation à l'environnement" qui va se développer à travers les CVL et qui sera prolongée par un véritable projet de développement de l'éducation à l'environnement par le ministère.
À propos des CVL, des récents drames montrent la nécessité de ne pas relâcher les efforts de conseils et de contrôles afin de protéger les enfants-10.000 contrôles ont été effectués cet été et nous avons renforcé dans la loi en juillet 2001 les dispositions sur les incapacités d'exercer, les sanctions et le projet éducatif. Nous allons avec Madame Ségolène ROYALE sortir un guide pratique en direction de toutes les administrations concernées afin que chacun, chacune connaisse ses obligations.
Intensifier le débat démocratique avec les jeunes, et, avec le mouvement associatif. 2001 aura été marquée, avec le centenaire de la loi de 1901, par toute une série d'initiatives, d'avancées pour les bénévoles, notamment à travers la loi sur le sport.
Une nouvelle édition du " guide des bénévoles " est disponible. La mesure concernant les déductions fiscales a été revue sous l'impulsion des ministres de l'économie et du budget, les barèmes sont en hausse comme le réclamaient les bénévoles. Enfin, le travail sur le congé de responsabilité associative et l'indemnisation des présidents se poursuit. Les conventions pluriannuelles, la subvention au fonctionnement rentrent dans la vie. La réforme de l'agrément est votée.
La signature par le gouvernement d'une charte de la vie associative avec notamment le CNOSF, le CNAJEP et la CPCA va déboucher sur la mise en place d'un groupe permanent de la vie associative. Cette structure devant non pas encadrer les associations mais créer les conditions d'un développement d'une vie associative pleinement indépendante et d'une concertation suivie entre les associations et l'Etat.
L'arrivée des emplois jeunes, pas loin de 60 000 à la fin de l'année dans les clubs et associations, a été un élément de dynamique, ces jeunes salariés ont montré leurs compétences, ils ont répondu à de vrais besoins -leur pérennisation avec le nouveau dispositif va mobiliser cette année le ministère et les associations. Comme d'habitude nous le ferons avec les acteurs eux-mêmes et nous allons tenir notre quatrième rencontre nationale avec les jeunes salariés et les associations employeuses.
Nous allons veiller à ce que l'ensemble des clubs et associations voient leur utilité sociale reconnue et soient donc aidés et dans le même temps à ce que ce dispositif ne soit pas détourné de son sens. Ce dispositif a été un élément provocateur pour la refonte de nos formations-jeunesse et sport qui se termine avec la création du brevet professionnel. Un énorme travail a été réalisé pour que nos formations gagnent encore en qualité et en efficacité par rapport aux besoins actuels.
En ce qui concerne le sport, les trois textes de loi adoptés visent à un essor de la pratique, de la démocratie, de l'éthique et à la préservation des missions d'intérêt général. Nous sommes maintenant en plein dans leur mise en oeuvre, par l'élaboration, dans la concertation, de tous les décrets d'application et par la mise en place des moyens humains et financiers nécessaires.
L'abandon des statuts-types obligatoires pour les fédérations sportives va dans le sens de l'indépendance nécessaire dont je parlais. Sur la base d'articles communs visant à définir le corps électoral, le mode d'élection, la place des femmes chaque fédération, à partir je l'espère d'un riche débat interne, va construire des statuts correspondants à sa réalité et aux attentes des clubs -Un nouveau lieu de débat s'est également ouvert avec la mise en place, sous la présidence d'Ewige AVICE, du CNAPS Avec Henri SERANDOUR nous avons entamé des réunions régionales pour débattre en direct et en commun de l'ensemble des questions avec les dirigeants des clubs, districts et ligues. Je ressens une envie nouvelle de la part de jeunes athlètes, d'éducateurs, de médecins, de kiné, de participer pleinement à tous ces débats concernant le sport. Je l'ai récemment constaté avec la délégation d'athlétisme à Tunis.
En ce qui concerne le texte sur les droits et obligations des sportifs et sportives de haut niveau, nous allons prendre des initiatives particulières de rencontre avec eux et les associations que certains se sont donnés. La première certainement à l'INSEP.
À ce point de mon propos, je voudrais souligner combien le sport féminin, sa pleine reconnaissance, son développement et pour moi une condition incontournable à la démocratie. Sur cette question depuis quatre ans les choses ont bougé, mais de nouvelles mesures sont nécessaires. Nous y travaillons pour la rencontre nationale du 1er décembre prochain, qui se tiendra à Tours.
Cette intensification de la vie fédérale, du débat dans le mouvement sportif, entre l'Etat et le mouvement sportif est indispensable au plan national et je vais y revenir au plan international, pour faire face aux formidables enjeux sportifs, mais aussi, sociaux, économiques, stratégiques qui traversent le sport.
Comment ne pas évoquer à ce sujet l'échec, hélas, de la candidature de Paris 2008, et le choix de Pékin. Ce choix selon moi doit moins aux agissements dont se vante André Guelfi, dit "Dédé la Sardine" comme un malfrat de seconde zone, à la volonté des sponsors ou de Monsieur Samaranch, ou aux positions des pays européens candidats pour 2012, même si, tout cela a compté, qu'au désir de voir les JO se tenir ailleurs qu'en Amérique du Nord ou en Europe. Ayant rencontré à Ottawa lors de la réunion de la CONFEJES et à Tunis lors de la réunion des états des pourtours de la Méditerranée beaucoup de mes confrères d'Asie, de l'Océan Indien et d'Afrique, je peux témoigner, sans que cela entache leur amitié avec la France, de la satisfaction de beaucoup d'entre eux pour les Jeux Olympiques à Pékin. Quelque part à jouer une certaine idée d'une mondialisation où tout n'irait pas toujours aux mêmes.
Monsieur Delanoë va rencontrer le Président du CIO. Dans le respect de la Charte Olympique et du partenariat déjà installé, nous aurons alors à nous concerter, à consulter avant de prendre une décision.
Sans attendre, nous avons quelque part, à laisser des traces de cette première candidature en réalisant le vélodrome, la piscine olympique et la base nautique dans cette région Ile-de-France, nous prendrions ainsi quelques avances sur l'éventuelle prochaine candidature. Car ce défi olympique est une belle aventure.
Nous devons également préparer les grands événements internationaux que nous allons accueillir, je les ai cité tout à l'heure- J'ai la ferme volonté pour les championnats du Monde d'athlétisme de 2003 de mettre en place un GIP afin de créer un partenariat exigeant entre le Ministère, la fédération nationale, et les autres partenaires : Région, département de Seine-Saint-Denis, ville de Paris et de Saint-Denis. Sur la lutte contre le dopage, j'ai d'ores et déjà saisi le président de la Fédération Internationale d'Athlétisme car je souhaite transparence et rigueur dans la préparation de cet événement.
La France terre d'accueil de nombreux événements internationaux se doit de tenir sa place de grande nation sportive à travers ses équipes.
Henri Serandour et moi-même allons réunir prochainement les présidents des fédérations olympiques pour examiner les conditions à mettre en uvre pour l'excellence dans le haut-niveau.
Je crois que l'année 2001 a témoigné du bon niveau du sport français malgré le calendrier pléthorique et la progression du niveau dans un nombre de pays de plus en plus important. Les championnats européens ou mondiaux ont confirmé les résultats des jeux olympiques. Et nous avons vu à travers d'autres épreuves comme les Jeux de la Francophonie ou de la Méditerranée la montée en puissance de jeunes champions et championnes.
Je veux en féliciter les sportifs et sportives, leurs éducateurs, leur encadrement, les fédérations et le CNOSF. Mais si nous voulons maintenir ces résultats, les améliorer, il ne faut pas s'endormir. La préparation olympique, la commission nationale du haut niveau doivent se mobiliser aux côtés du CNOSF et du Ministère avec l'objectif d'abord des Jeux d'Hiver à Salt Lake City.
J'étais fin août avec l'équipe française qui se prépare pour le défi de la coupe America -qu'ai-je vu ? une équipe jeune, soudée, s'entraînant jour après jour, un encadrement d'excellence, une très haute technologie, des moments de respirations pensés dans la préparation... tout cela en effet est aujourd'hui indispensable au haut-niveau.
Pour y arriver nous avons nos acquis sur les filières de formation, nos établissements, nos cadres techniques et entraîneurs.
Ces acquis on nous les envie mais il faut leur donner les moyens optimums. D'où les chantiers ouverts : rénovation et modernisation, changement de statut de l'INSEP, tête de réseau de tout le système, un CREPS par région, dotés d'un nouveau statut, responsabilités nouvelles du Ministère sur les centres de formation, débat sur les conditions d'encadrement, convention entre les ligues et les fédérations, droits et obligations des sportifs et sportives de haut-niveau, y compris dans les entreprises qui les emploient, situation des arbitres, suivi médical, toutes ces mesures sont en cours de concrétisation. Je souhaite terminer ces chantiers d'ici la fin de mon mandat, mais bien évidemment nous avançons au rythme des concertations nécessaires.
Mais l'excellence dans le haut-niveau ne peut exister sans des pratiques amateurs développées dans les 170.000 clubs et sans la consolidation incessante de la recherche de valeurs et de l'éthique dans le sport dont le mouvement sportif et toute la société sont éminemment garants.
J'ai évoqué les mesures concernant les bénévoles, mais ces bénévoles ont également besoin des équipements et des moyens financiers nécessaires à l'accueil et la pratique de leurs licenciés.
Le schéma collectif du sport construit avec le mouvement sportif, une gestion améliorée du FNDS, nous ont permis de progresser sur les équipements.
La taxe de 5 % sur les droits télés, l'augmentation de la part régionale du FNDS ont permis de dépasser les 500 millions d'aides directes aux clubs, districts et ligues. Le fonctionnement rapide du Fonds Fernand Sastre a satisfait les clubs locaux et les petites communes. Bientôt, tous les bénéfices de la Coupe du Monde seront épuisés, nous clôturerons avec 150 000 ballons pour les clubs.
Ce n'est, d'après moi, qu'un début, il n'y a pas encore assez de moyens pour les associations sportives amateurs.
Nous devons dégager plus d'argent public et favoriser une meilleure redistribution de l'argent privé qui arrive dans le sport. On ne peut pas accepter d'un côté des droits de retransmission vertigineux, des télévisions qui font des bénéfices sur ces droits grâce à la publicité, des fédérations internationales qui prennent de fortes primes au passage et des fédérations nationales, des clubs voire des pays Qui manquent de moyens ? N'y a-t-il pas à lever un débat sur cette question à l'intérieur même du mouvement sportif international à l'initiative du CIO ? Ayant rencontré le président du CIO je pense que cet objectif peut être partagé.
Je dois vous dire que cette entrevue m'a donné confiance sur un partenariat réel entre le CIO et les Etats sur tous ces graves problèmes. Un signe est la présence annoncée du Président à la réunion des Ministres des Sports de l'Union Européenne et au Forum Européen des Sports. Quelque chose de nouveau et de prometteur, peut, me semble-t-il, émaner de cette présidence.
Une collaboration, Etat mouvement sportif qui se décline à la française de bonne façon, chacun respectant le rôle, les responsabilités de l'autre. Cette collaboration, je l'ai montrée à travers les avancées, elle existe aussi face aux problèmes rencontrés dans le sport.
En ce qui concerne l'action pour la santé des sportifs(ves) et la lutte contre le dopage, ces mois d'été ont d'abord été marqués par de nouvelles avancées même s'il y a eu des " loupés " comme l'un d'entre vous l'a écrit. Avancée dans une pleine application de l'accord entre l'UCI, le MJS et le CPLD lors du Tour de France 2001, loupé dans une application, sans suffisamment de concertation avec la Fédération Internationale d'Athlétisme des tests EPO dans les contrôles urinaires, avancée dans la généralisation de la recherche d'EPO. J'ai envie de dire que plus la lutte s'intensifie, plus nous n'avons pas droit au faux pas et pourtant plus nous risquons d'en faire tant les enjeux se précisent, s'internationalisent. Là aussi nous devons rechercher l'excellence.
L'ensemble des décrets d'application de la loi du 23 mars 1999 sont sortis sauf deux concernant la communication des données médicales et le suivi médical de la filière du sport de haut niveau.
Le CPLD travaille en toute indépendance. Chacun a pu le constater. 9 Antennes régionales médicales de lutte contre le dopage sont agréées, 4 sont en cours de signature. On peut dire qu'à ce rythme, chaque région disposera dans le courant du premier semestre 2002 d'une Antenne opérationnelle.
478 médecins pré leveurs sont agréés et assermentés. 160,5 MF seront consacrés à cette action en 2002 contre 23 MF en 1997. Les crédits pour la médecine fédérale sont passés de 14 M.F. en 1999 à 52 MF en 2001. Environ 3600 sportives et sportifs de haut niveau ont bénéficié de la totalité de la surveillance médicale. L'objectif est d'étendre ce suivi à 6000 athlètes et de commencer en 2003 à toucher les jeunes des filières d'accès.
Le laboratoire va devenir, à partir du 1er janvier 2002, un établissement public administratif, 4 emplois supplémentaires sont inscrits au budget 2002 portant à 38 le nombre de postes.
Cette transformation statutaire du laboratoire permettra de pérenniser son fonctionnement, de l'intégrer dans la politique publique de santé et de stabiliser la situation de ses personnels.
6100 prélèvements ont été réalisés au 1er août. Au laboratoire 2410 échantillons sont en souffrance. Les travaux en cours dans le laboratoire devraient permettre avec la création de postes, de mieux faire face. Mais permettez ici de saluer la mobilisation du personnel du laboratoire.
J'ai pris connaissance du rapport du directeur, le Docteur de CEAURIZ sur le déroulement des analyses EPO pratiquées sur les prélèvements faits à Saint Denis à l'athlète Mme YEGOROVA. Ce rapport ne permet pas pour l'instant de trancher entre une erreur involontaire de manipulation et un geste mal intentionné.
J'attends un complément à ce rapport. Si la deuxième hypothèse devait se confirmer, je demanderais à Monsieur le Directeur de porter plainte afin qu'une enquête de police soit déclenchée.
Le 1er octobre, à l'occasion de l'inauguration de l'Antenne de Poitiers, nous allons, je le souhaite, passer une nouvelle étape dans la lutte contre le dopage avec l'intervention du Ministre de la Santé B. KOUCHNER sur le rôle et la place des médecins le renouveau de la médecine du sport.
Enfin, j'espère que l'affaire du siège étant réglée l'AMA va pouvoir d'ici la fin de l'année, régler son financement et son statut. Je souhaite pour ma part, que le renouvellement de son président en 2002, qui doit déboucher sur l'élection d'un représentant des Etats et j'espère qu'il s'agira d'une personnalité qualifiée européenne, soit l'occasion d'un nouveau débat sur ses missions. Une nouvelle fois, je crois que son rôle essentiel est dans la mise en cohérence et la mondialisation de cette lutte.
Mesdames, Messieurs,
Je sais que rien n'est irréversible et que nous avons encore beaucoup à faire pour faire reculer ce fléau et nous savons tous et toutes que les seuls contrôles ne suffiront pas.
Nous avons besoin de plus de prévention, nous avons besoin de mieux entendre les problèmes rencontrés par les sportifs et sportives, de mieux leur assurer un suivi social et professionnel. Nous avons besoin de remettre en cause des calendriers et surtout de faire reculer la marchandisation du sport. Ce combat n'est donc pas un long chemin tranquille. J'ai parfois l'impression qu'un point marqué contre la marchandisation déclenche en retour des offensives dure de la part de ceux qui veulent utiliser le sports à des fin mercantiles, mais je crois qu'il se passe quelque chose... une interpellation sur l'avenir du sport qui me motive pour continuer.
J'ai abordé l'international avec l'AMA, nous en avons de plus en plus besoin pour faire face aux enjeux qui traversent le sport. Une présidence de l'Union Européenne sans réunion des ministres des sports, nous a fait stagner sur la mise en oeuvre concrète de la reconnaissance de la spécificité du sport face aux règles de la libre concurrence. Sa présidence Belge devrait nous permettre de reprendre pied et de faire entendre la voix des gouvernements sur différents dossiers tels que l'AMA, la directive télévision sans frontière, la protection des jeunes, les responsabilités des fédérations notamment sur l'organisation des compétitions et des règles sportives. Je souhaite dans l'objectif de la réunion intergouvernementale de 2004, relancer le débat sur l'inscription ou non du sport dans le Traité. 2004, année olympique pour l'Europe. Au delà de cette question précise, c'est à travers ce débat et les signes politiques données que l'on montrera si nous sommes ou non capable de préserver le modèle européen en matière de sport.
La réunion de la CONFEJES à Ottawa a témoigné de la montée d'une exigence des pays du sud d'une coopération leur permettant de développer le haut-niveau dans leur pays. Après la déclaration de Bamako sur la protection des jeunes sportifs, Abidjan devrait voir se développer un débat sur le rôle des fédérations internationales.
Un groupe de suivi est en place qui se réunira à Paris en Décembre.
À Tunis, les ministres des sports du pourtour de la Méditerranée ont décidé de créer une conférence régulière. Une prochaine réunion devrait se tenir dans le premier semestre 2002.
Après l'Euro-Méditerranée sur le sport féminin, une nouvelle réunion Euro-Méditerranée se tiendra le 22 janvier au Maroc sur le dopage.
Enfin les 11 et 12 janvier, tous les ministres des sports seront réunis à Paris à l'initiative de l'UNESCO. J'attends beaucoup de cette réunion sur les principaux dossiers.
Je me félicite de cette mobilisation internationale sur le sport, elle est indispensable pour assurer dans tous les pays le développement de cette activité humaine, la préservation de son sens à un moment où comme jamais des intérêts financiers ou partisans lui font courir des risques.
Le Dimanche 7 octobre se déroulera le relais sport et culture du parvis des droits de l'homme au Trocadéro au stade Charlety, nous marcherons pour qu'une délégation d'hommes et de femmes Afghanes soit présente aux JO d'Athènes 2004. Nos amis grecs ont repris cette initiative. C'est un bel hommage au sport de voir en lui un moyen d'être libre.
Vous avez déjà noté que le 19 septembre vous êtes conviés à un petit déjeuner au cours duquel tous les partenaires de cette manifestation vous donneront plus d'informations sur ce relais.
Mesdames, Messieurs,
Je ne puis terminer cette intervention sans souligner l'engagement de l'ensemble des personnels de jeunesse et sports sur ces objectifs.
Une mobilisation au quotidien mais également une capacité, un courage à engager des réflexions de fond sur les " métiers " du ministère répondant aux besoins d'aujourd'hui, sur des réformes structurelles.
Je tiens à les en remercier.
Voilà, les éléments que je voulais vous présenter, en vous priant de bien vouloir m'excuser de cette longueur inhabituelle chez moi, je suis à votre disposition.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 26 septembre 2001)