Texte intégral
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En avez-vous fait assez pour les patrons, ceux de la CGPME dans la rue hier, ce n'était du jamais vu d'ailleurs, ont dénoncé trop de réglementations, trop de charges. On dirait que c'est la France qui va mal à tous les étages.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oh, c'est un peu l'ambiance actuelle, où finalement chaque groupe social a envie de se rappeler à l'intérêt national. Mais, en attendant
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Enfin, les patrons dans la rue, quand même, c'est un peu inédit !
JEAN-MARIE LE GUEN
Ça existe, oui, une dizaine d'années environ, mais si vous voulez, il faut comprendre pour partie, c'est-à-dire que ça fait maintenant la sixième année que nous sommes dans une année de croissance très faible, donc il y a une difficulté pour les entreprises, en même temps, de l'autre côté, évidemment, il y a un effort considérable qui est fait par le gouvernement, à la fois en termes financiers, c'est 41 milliards d'euros qui, vous le savez, vont être injectés pour élargir la marge des entreprises, et puis, également, c'est des projets de simplification, simplification de la vie en entreprise.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est ce qu'ils réclament, mais on a l'impression que tout le monde réclame ça depuis tant d'années, et que ça n'arrive jamais.
JEAN-MARIE LE GUEN
Là je peux vous le confirmer, avec Thierry MANDON il y a, tous les 3 mois, des paquets entiers de simplification de la vie, à la fois des usagers, des entreprises, des administrations, qui sont en train d'être mis en place, et c'est un chantier qui avance très fort dans notre pays.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, c'est quand même un sacré paradoxe, vous évoquiez les 41 milliards, il y a eu le CICE, le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, vous avez dû ferrailler contre vos propres amis, vous savez, les frondeurs du Parti socialiste, et tout ça pour ça, pour vous retrouver avec les patrons dans la rue.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, enfin on ne le faisait pas pour simplement leur plaire, on le fait pour l'économie de ce pays. Ce pays a besoin d'une économie qui fonctionne.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Tout le monde est mécontent.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, les gens sont tendus. Un des problèmes de notre pays c'est le manque de confiance des uns vis-à-vis des autres, mais parfois, aussi, le manque de responsabilité. Parce que, lorsque comme le MEDEF l'a fait, il a signé le Pacte de responsabilité et de solidarité, c'est-à-dire qu'il s'engage aussi parce que l'Etat aide les entreprises, les organisations syndicales acceptent de discuter avec le patronat sur les bonnes conditions de travail et de rémunération, eh bien il faut que tout le monde assume ses responsabilités. Ce que je crois c'est que, c'est vrai du MEDEF, c'est parfois vrai d'autres groupes sociaux, mais tout le monde ne voit que les problèmes, qui peuvent encore exister, mais personne ne prend sa part de responsabilité dans le bon fonctionnement de l'économie française. Il faut maintenant qu'il y ait une mobilisation positive, et je pense que c'est quelque chose qui doit être mis à l'ordre du jour si on est responsable de l'économie du pays.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Franchement, comme l'a dit récemment Stéphane LE FOLL, est-ce qu'il y a un problème GATTAZ ? Est-ce que Pierre GATTAZ est fiable ? Parce qu'un jour il est copain avec François HOLLANDE et le lendemain il est votre premier opposant.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, moi je ne veux pas rentrer dans les querelles
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sans parler de querelles de personnes, mais quand même, le patron des patrons qui ne vous donne aucune contrepartie termes d'emplois !
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, c'est ce que je disais. Ce que nous attendons du MEDEF c'est qu'il prenne ses responsabilités pour tirer l'économie vers le haut. On peut comprendre que le MEDEF, ou d'autres groupes sociaux, attirent l'attention sur un certain nombre de difficultés, on voudrait aussi qu'on arrête un petit peu le fameux « french bashing » et la morosité développée, comme étant un art de la communication vis-à-vis de son propre groupe social. Il faut que les responsables de ce pays tirent le pays vers le haut, prennent leurs responsabilités. Tous les Français, et en particulier les responsables, ne peuvent pas simplement être toujours dans le dénigrement et dans le misérabilisme, il faut tirer vers le haut, c'est la responsabilité des responsables de ce pays, et j'attends de monsieur GATTAZ, effectivement, qu'il prenne en considération que ses commentaires ont un effet sur l'économie. Et à partir du moment où il y a eu un accord, où il a signé cet accord, il le respecte en tirant le pays vers le haut, en en appelant, y compris les patrons, à s'engager, pour la croissance, pour le développement de l'emploi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Message à la veille de cette réunion organisée par le MEDEF à Lyon où tous les patrons vont vous interpeller, une fois de plus.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, eh bien écoutez, il y a aussi la théâtralité dans les relations sociales, qui sont un petit peu dépassées. Je pense que ce pays a besoin qu'on tourne la page, de cette forme de théâtralisation des relations sociales. Soyons plus pragmatiques, plus concrets, moins dans la victimisation générale, essayons de positiver et d'avancer.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, Manuel VALLS, en visite à Nantes, a réaffirmé sa détermination à voir se réaliser l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous le rappelions à l'instant, des entreprises locales liées à ce projet font l'objet de menaces, la justice a été saisie, c'est ce que révèle France Info ce matin. Cet aéroport se fera, est-ce que ça va aller au bout, parce qu'il y a de quoi se poser des questions aujourd'hui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, il y a des procédures dans ce pays. Nous sommes un pays d'Etat de droit, nous avons des lois, qui respectent, d'ailleurs, l'environnement, nous avons des procédures, qui respectent la démocratie, et donc ces procédures et cet Etat de droit progressent, au sens où toutes les étapes sont en train d'être réalisées. Lorsqu'elles seront réalisées, et si elles valident ce chantier, il n'y a aucune raison qu'un certain nombre de groupes d'activistes empêchent la réalisation d'un chantier. Nous sommes dans un Etat de droit. Nous réfléchissons, d'ailleurs, avec Ségolène ROYAL, à améliorer encore les procédures, parce que c'est vrai que ces procédures sont parfois longues, elles sont difficilement compréhensibles, elles existent, elles ont le mérite d'exister, d'être validées, eh bien aujourd'hui nous réfléchissons à les rendre plus efficaces, plus ramassées, plus simples, on en parlait à l'instant, mais, en attendant, l'Etat de droit est là, et donc ce qui est autorisé par la loi doit être mis en oeuvre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
François HOLLANDE, le président de la République, récemment, c'était en levée de rideau de la Conférence environnementale, a prôné alors il était question du barrage de Sivens en creux la tenue de référendums locaux pour ces grands projets d'aménagement du territoire. Ça n'a pas été le cas sur Notre-Dame-des-Landes, ça peut s'imaginer.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais nous réfléchissons à des procédures effectivement qui aillent plus loin dans la participation des gens, encore qu'on voit bien que
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
La démocratie participative.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, absolument ; il faut donc qu'il y ait une association plus grande. Mais quand on parle d'un aéroport, par exemple, ce n'est évidemment pas les personnes qui sont 3 kilomètres autour, ça intéresse une région dans son ensemble, donc il faut trouver les bonnes procédures qui permettent la bonne décision de politique publique. Ne nous enfermons pas non plus dans des tensions sur un point de vue, essayons d'admettre et de ce point de vue je rappelle que les élus, dans leur quasi-totalité, dans cette région de Notre-Dame-des-Landes, dans cette région nantaise
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Y compris la droite, oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
La gauche et la droite, ont validé ce projet, encore faut-il vérifier que c'est bien conforme, que toutes les procédures légales sont bien vérifiées, mais une fois que c'est fait, évidemment la décision publique doit s'appliquer.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, l'Assemblée nationale s'apprête à voter aujourd'hui pour, ou contre d'ailleurs, une résolution déposée par le groupe socialiste visant à reconnaître l'Etat de Palestine. Est-ce que le moment était bien choisi et, à quoi ça sert ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je pense, d'abord il faut bien dire que c'est une invitation au gouvernement, ça ne veut pas dire que la France va, aujourd'hui, reconnaître l'Etat palestinien, c'est le rappel d'une position traditionnelle de la France, à un moment donné où, c'est vrai, on perd un peu l'espoir de la négociation et de la paix. Donc je veux, et je crois, que l'intention première de ceux qui ont porté cette résolution, c'est, au-delà de l'affirmation de la reconnaissance de l'Etat palestinien, qui est une revendication française, qui est une position française traditionnelle, c'est un appel à la communauté internationale et aux belligérants en particulier, de reprendre le chemin de la paix et de la discussion.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le gouvernement, que vous représentez ce matin, va tourner la tête, regarder ailleurs ? Parce que ça fait 30 ans ou 40 ans que ça dure cette histoire de reconnaissance ou pas de l'Etat de Palestine.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, la France a un rôle particulier aujourd'hui. On voit bien, pour parler en les Etats-Unis aujourd'hui sont dans une période de repli, les Israéliens et les Palestiniens sont chacun dans une période où ils se tournent le dos, où ils n'envisagent pas d'avenir en commun, la réalité elle est là. Je pense que l'intention de ceux qui ont porté, notamment du groupe socialiste, qui a porté cette résolution, c'est de rappeler à la communauté internationale qu'il faut retrouver le chemin de la discussion, de la négociation. La France, Laurent FABIUS l'a signifié, est en train de réfléchir, et de proposer, à la communauté internationale, notamment à l'ONU, un certain nombre de pistes qui pourraient amener à une véritable reprise des discussions pour atteindre la paix. C'est évidemment très compliqué, mais la France a un rôle singulier dans cette situation, au regard de la position diplomatique qui est la sienne, aujourd'hui, dans le monde.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, le retour de Nicolas SARKOZY sur le devant de la scène, ça vous intéresse ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, forcément. D'abord, parce que spontanément j'ai envie de dire, la France a besoin d'une opposition républicaine, et d'une opposition qui à la fois prépare un projet alternatif, mais aussi, aujourd'hui, dit un certain nombre de choses sur l'état du pays. Alors, je constate, évidemment, que la manière dont Nicolas SARKOZY revient, un retour plutôt perdant, une désignation plutôt étriquée. J'ai plutôt entendu c'est inquiétant des propos de restauration, d'abrogation, c'est-à-dire quelqu'un qui est là plutôt sur la revanche que sur le projet. Maintenant, nous verrons bien ce qui va se passer dans les mois qui viennent.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question, très courte, réponse très courte. Vous avez réglé votre différend d'avec la sénatrice verte Leïla AÏCHI ? Vous avez fait sensation en l'appelant, au Sénat, « Madame la sénateur », ça l'a énervée.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, oui, je reconnais. Certains sénateurs préfèrent dire « Madame la sénateur », d'autres « Madame la sénatrice »
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez dit « la. »
JEAN-MARIE LE GUEN
« La », bien sûr, « la », « la », je n'ai pas de doute là-dessus, donc voilà, ces querelles sémantiques on ne peut pas rester, je crois, il faut parfois aller au fond des choses, donc n'agissons pas, là aussi, dans la théâtralisation, en tout cas on est un peu ridicules.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Jean-Marie LE GUEN.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 3 décembre 2014
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En avez-vous fait assez pour les patrons, ceux de la CGPME dans la rue hier, ce n'était du jamais vu d'ailleurs, ont dénoncé trop de réglementations, trop de charges. On dirait que c'est la France qui va mal à tous les étages.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oh, c'est un peu l'ambiance actuelle, où finalement chaque groupe social a envie de se rappeler à l'intérêt national. Mais, en attendant
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Enfin, les patrons dans la rue, quand même, c'est un peu inédit !
JEAN-MARIE LE GUEN
Ça existe, oui, une dizaine d'années environ, mais si vous voulez, il faut comprendre pour partie, c'est-à-dire que ça fait maintenant la sixième année que nous sommes dans une année de croissance très faible, donc il y a une difficulté pour les entreprises, en même temps, de l'autre côté, évidemment, il y a un effort considérable qui est fait par le gouvernement, à la fois en termes financiers, c'est 41 milliards d'euros qui, vous le savez, vont être injectés pour élargir la marge des entreprises, et puis, également, c'est des projets de simplification, simplification de la vie en entreprise.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est ce qu'ils réclament, mais on a l'impression que tout le monde réclame ça depuis tant d'années, et que ça n'arrive jamais.
JEAN-MARIE LE GUEN
Là je peux vous le confirmer, avec Thierry MANDON il y a, tous les 3 mois, des paquets entiers de simplification de la vie, à la fois des usagers, des entreprises, des administrations, qui sont en train d'être mis en place, et c'est un chantier qui avance très fort dans notre pays.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, c'est quand même un sacré paradoxe, vous évoquiez les 41 milliards, il y a eu le CICE, le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, vous avez dû ferrailler contre vos propres amis, vous savez, les frondeurs du Parti socialiste, et tout ça pour ça, pour vous retrouver avec les patrons dans la rue.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, enfin on ne le faisait pas pour simplement leur plaire, on le fait pour l'économie de ce pays. Ce pays a besoin d'une économie qui fonctionne.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Tout le monde est mécontent.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, les gens sont tendus. Un des problèmes de notre pays c'est le manque de confiance des uns vis-à-vis des autres, mais parfois, aussi, le manque de responsabilité. Parce que, lorsque comme le MEDEF l'a fait, il a signé le Pacte de responsabilité et de solidarité, c'est-à-dire qu'il s'engage aussi parce que l'Etat aide les entreprises, les organisations syndicales acceptent de discuter avec le patronat sur les bonnes conditions de travail et de rémunération, eh bien il faut que tout le monde assume ses responsabilités. Ce que je crois c'est que, c'est vrai du MEDEF, c'est parfois vrai d'autres groupes sociaux, mais tout le monde ne voit que les problèmes, qui peuvent encore exister, mais personne ne prend sa part de responsabilité dans le bon fonctionnement de l'économie française. Il faut maintenant qu'il y ait une mobilisation positive, et je pense que c'est quelque chose qui doit être mis à l'ordre du jour si on est responsable de l'économie du pays.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Franchement, comme l'a dit récemment Stéphane LE FOLL, est-ce qu'il y a un problème GATTAZ ? Est-ce que Pierre GATTAZ est fiable ? Parce qu'un jour il est copain avec François HOLLANDE et le lendemain il est votre premier opposant.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, moi je ne veux pas rentrer dans les querelles
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sans parler de querelles de personnes, mais quand même, le patron des patrons qui ne vous donne aucune contrepartie termes d'emplois !
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, c'est ce que je disais. Ce que nous attendons du MEDEF c'est qu'il prenne ses responsabilités pour tirer l'économie vers le haut. On peut comprendre que le MEDEF, ou d'autres groupes sociaux, attirent l'attention sur un certain nombre de difficultés, on voudrait aussi qu'on arrête un petit peu le fameux « french bashing » et la morosité développée, comme étant un art de la communication vis-à-vis de son propre groupe social. Il faut que les responsables de ce pays tirent le pays vers le haut, prennent leurs responsabilités. Tous les Français, et en particulier les responsables, ne peuvent pas simplement être toujours dans le dénigrement et dans le misérabilisme, il faut tirer vers le haut, c'est la responsabilité des responsables de ce pays, et j'attends de monsieur GATTAZ, effectivement, qu'il prenne en considération que ses commentaires ont un effet sur l'économie. Et à partir du moment où il y a eu un accord, où il a signé cet accord, il le respecte en tirant le pays vers le haut, en en appelant, y compris les patrons, à s'engager, pour la croissance, pour le développement de l'emploi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Message à la veille de cette réunion organisée par le MEDEF à Lyon où tous les patrons vont vous interpeller, une fois de plus.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, eh bien écoutez, il y a aussi la théâtralité dans les relations sociales, qui sont un petit peu dépassées. Je pense que ce pays a besoin qu'on tourne la page, de cette forme de théâtralisation des relations sociales. Soyons plus pragmatiques, plus concrets, moins dans la victimisation générale, essayons de positiver et d'avancer.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, Manuel VALLS, en visite à Nantes, a réaffirmé sa détermination à voir se réaliser l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous le rappelions à l'instant, des entreprises locales liées à ce projet font l'objet de menaces, la justice a été saisie, c'est ce que révèle France Info ce matin. Cet aéroport se fera, est-ce que ça va aller au bout, parce qu'il y a de quoi se poser des questions aujourd'hui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, il y a des procédures dans ce pays. Nous sommes un pays d'Etat de droit, nous avons des lois, qui respectent, d'ailleurs, l'environnement, nous avons des procédures, qui respectent la démocratie, et donc ces procédures et cet Etat de droit progressent, au sens où toutes les étapes sont en train d'être réalisées. Lorsqu'elles seront réalisées, et si elles valident ce chantier, il n'y a aucune raison qu'un certain nombre de groupes d'activistes empêchent la réalisation d'un chantier. Nous sommes dans un Etat de droit. Nous réfléchissons, d'ailleurs, avec Ségolène ROYAL, à améliorer encore les procédures, parce que c'est vrai que ces procédures sont parfois longues, elles sont difficilement compréhensibles, elles existent, elles ont le mérite d'exister, d'être validées, eh bien aujourd'hui nous réfléchissons à les rendre plus efficaces, plus ramassées, plus simples, on en parlait à l'instant, mais, en attendant, l'Etat de droit est là, et donc ce qui est autorisé par la loi doit être mis en oeuvre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
François HOLLANDE, le président de la République, récemment, c'était en levée de rideau de la Conférence environnementale, a prôné alors il était question du barrage de Sivens en creux la tenue de référendums locaux pour ces grands projets d'aménagement du territoire. Ça n'a pas été le cas sur Notre-Dame-des-Landes, ça peut s'imaginer.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais nous réfléchissons à des procédures effectivement qui aillent plus loin dans la participation des gens, encore qu'on voit bien que
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
La démocratie participative.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, absolument ; il faut donc qu'il y ait une association plus grande. Mais quand on parle d'un aéroport, par exemple, ce n'est évidemment pas les personnes qui sont 3 kilomètres autour, ça intéresse une région dans son ensemble, donc il faut trouver les bonnes procédures qui permettent la bonne décision de politique publique. Ne nous enfermons pas non plus dans des tensions sur un point de vue, essayons d'admettre et de ce point de vue je rappelle que les élus, dans leur quasi-totalité, dans cette région de Notre-Dame-des-Landes, dans cette région nantaise
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Y compris la droite, oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
La gauche et la droite, ont validé ce projet, encore faut-il vérifier que c'est bien conforme, que toutes les procédures légales sont bien vérifiées, mais une fois que c'est fait, évidemment la décision publique doit s'appliquer.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, l'Assemblée nationale s'apprête à voter aujourd'hui pour, ou contre d'ailleurs, une résolution déposée par le groupe socialiste visant à reconnaître l'Etat de Palestine. Est-ce que le moment était bien choisi et, à quoi ça sert ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je pense, d'abord il faut bien dire que c'est une invitation au gouvernement, ça ne veut pas dire que la France va, aujourd'hui, reconnaître l'Etat palestinien, c'est le rappel d'une position traditionnelle de la France, à un moment donné où, c'est vrai, on perd un peu l'espoir de la négociation et de la paix. Donc je veux, et je crois, que l'intention première de ceux qui ont porté cette résolution, c'est, au-delà de l'affirmation de la reconnaissance de l'Etat palestinien, qui est une revendication française, qui est une position française traditionnelle, c'est un appel à la communauté internationale et aux belligérants en particulier, de reprendre le chemin de la paix et de la discussion.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le gouvernement, que vous représentez ce matin, va tourner la tête, regarder ailleurs ? Parce que ça fait 30 ans ou 40 ans que ça dure cette histoire de reconnaissance ou pas de l'Etat de Palestine.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, la France a un rôle particulier aujourd'hui. On voit bien, pour parler en les Etats-Unis aujourd'hui sont dans une période de repli, les Israéliens et les Palestiniens sont chacun dans une période où ils se tournent le dos, où ils n'envisagent pas d'avenir en commun, la réalité elle est là. Je pense que l'intention de ceux qui ont porté, notamment du groupe socialiste, qui a porté cette résolution, c'est de rappeler à la communauté internationale qu'il faut retrouver le chemin de la discussion, de la négociation. La France, Laurent FABIUS l'a signifié, est en train de réfléchir, et de proposer, à la communauté internationale, notamment à l'ONU, un certain nombre de pistes qui pourraient amener à une véritable reprise des discussions pour atteindre la paix. C'est évidemment très compliqué, mais la France a un rôle singulier dans cette situation, au regard de la position diplomatique qui est la sienne, aujourd'hui, dans le monde.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, le retour de Nicolas SARKOZY sur le devant de la scène, ça vous intéresse ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, forcément. D'abord, parce que spontanément j'ai envie de dire, la France a besoin d'une opposition républicaine, et d'une opposition qui à la fois prépare un projet alternatif, mais aussi, aujourd'hui, dit un certain nombre de choses sur l'état du pays. Alors, je constate, évidemment, que la manière dont Nicolas SARKOZY revient, un retour plutôt perdant, une désignation plutôt étriquée. J'ai plutôt entendu c'est inquiétant des propos de restauration, d'abrogation, c'est-à-dire quelqu'un qui est là plutôt sur la revanche que sur le projet. Maintenant, nous verrons bien ce qui va se passer dans les mois qui viennent.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question, très courte, réponse très courte. Vous avez réglé votre différend d'avec la sénatrice verte Leïla AÏCHI ? Vous avez fait sensation en l'appelant, au Sénat, « Madame la sénateur », ça l'a énervée.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, oui, je reconnais. Certains sénateurs préfèrent dire « Madame la sénateur », d'autres « Madame la sénatrice »
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez dit « la. »
JEAN-MARIE LE GUEN
« La », bien sûr, « la », « la », je n'ai pas de doute là-dessus, donc voilà, ces querelles sémantiques on ne peut pas rester, je crois, il faut parfois aller au fond des choses, donc n'agissons pas, là aussi, dans la théâtralisation, en tout cas on est un peu ridicules.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Jean-Marie LE GUEN.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 3 décembre 2014