Texte intégral
Les attentes que nous avons, comme consommateurs, comme citoyens, à l'égard de l'agriculture, se sont transformées au fil des ans. Nous voulons aujourd'hui une production sûre, de qualité, diversifiée, une agriculture plus respectueuse de l'environnement. La priorité de la Politique agricole commune doit être de produire mieux, pas de produire plus. Cette réorientation ne peut pas attendre. La protection des consommateurs et la Politique agricole commune doivent être adaptées pour que les crises que nous avons vécues dans le passé proche ne se répètent plus. C'est dans l'intérêt de tous, notamment des agriculteurs, mais aussi des autres secteurs qui participent à la transformation et à la commercialisation des denrées alimentaires. Nous devons prendre en compte aussi les défis que nous poseront l'élargissement de l'Union européenne ainsi que la négociation dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.
Il ne s'agit pas de refaire, dans la précipitation, une réforme complète de la PAC. Nous commençons tout juste à mettre en uvre ce qui a été convenu à Berlin en 1999. C'est un projet pour six ans. Nous devons d'abord repenser les relations entre agriculteurs et consommateurs en créant ce qui est appelé à devenir le "troisième pilier" de notre politique agricole. Les crises de sécurité des aliments comme le débat sur les OGM ou le rejet de la "malbouffe" ont suffisamment montré comment ces relations se sont détériorées. La crise de la vache folle aurait été mieux combattue si nous avions mis en place, plus tôt, un étiquetage complet pour le secteur bovin.
L'épizootie de fièvre aphteuse aurait été maîtrisée plus vite si nous avions été capables d'assurer la traçabilité des moutons en Europe. Nous ne répondrons aux attentes de nos concitoyens sur les nouveaux modes de production que lorsque nous disposerons d'un régime d'étiquetage qui permettra une traçabilité sans faille dans la chaîne de la production. C'est essentiel pour identifier les risques et prendre les mesures adéquates rapidement. Si nous voulons produire mieux en Europe, il faut introduire des signes de qualité qui présentent des garanties comparables dans les quinze pays. L'agriculture biologique montre l'exemple d'une agriculture de qualité respectueuse de l'environnement : encourageons-la à se développer, pour représenter une part plus grande de la consommation. Encourageons aussi l'agriculture conventionnelle pour qu'elle augmente ses standards de production en matière de qualité, d'environnement et de protection des animaux.
Pour l'avenir, nous allons engager un large débat sur la réorientation des soutiens de la PAC vers le développement rural et l'agriculture extensive. Cette réorientation doit s'appuyer sur le mécanisme fondamental du basculement de l'effort budgétaire, depuis les aides directes de marché liées à la production vers des soutiens exprimant les diverses fonctions de l'agriculture aujourd'hui reconnues par la société : environnement, développement rural, emploi, qualité, bien-être des animaux.
L'Allemagne et la France ont décidé d'appliquer, au niveau national, le système de modulation facultatif des aides. Nous voulons aller plus loin, et rendre obligatoire, à l'échelle de l'Europe, un mécanisme communautaire de modulation ou de dégressivité des aides. Les modalités exactes de ce mécanisme devront faire l'objet d'une proposition de la Commission, et d'un débat entre les Etats membres. D'ores et déjà, on peut imaginer qu'il prenne une forme progressive dans le temps et qu'il prenne en compte les situations spécifiques des régions et les problèmes de cofinancement dans ce deuxième pilier de la Politique agricole commune. Dans ce contexte, nous devrons réfléchir à un aménagement et à une simplification des instruments du développement rural.
Enfin, l'évolution plus générale des mécanismes de gestion des marchés devra également être envisagée. Dans deux domaines on peut avancer sans attendre. Ainsi, pour la viande bovine, l'évolution de l'organisation commune de marché doit être de nature à promouvoir davantage la qualité, l'environnement, la production extensive et l'aménagement du territoire. Diverses mesures peuvent être examinées, comme la suggestion faite par l'Allemagne de la mise en place d'une prime à l'hectare de fourrage. En outre, il est nécessaire d'encourager la production des protéagineux en Europe pour diminuer notre dépendance envers les importations de produits génétiquement modifiés et de contribuer à un meilleur aménagement du territoire. Il est temps de passer du stade de la critique à celui des réponses. Le profond désarroi des consommateurs causé par les crises alimentaires récentes impose dans l'intérêt de tous une réorientation de la protection alimentaire et de la Politique agricole commune, sans oublier la transformation et la commercialisation des denrées alimentaires. Il est impératif que nous traitions ces questions en coopération étroite.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er août 2001)
Il ne s'agit pas de refaire, dans la précipitation, une réforme complète de la PAC. Nous commençons tout juste à mettre en uvre ce qui a été convenu à Berlin en 1999. C'est un projet pour six ans. Nous devons d'abord repenser les relations entre agriculteurs et consommateurs en créant ce qui est appelé à devenir le "troisième pilier" de notre politique agricole. Les crises de sécurité des aliments comme le débat sur les OGM ou le rejet de la "malbouffe" ont suffisamment montré comment ces relations se sont détériorées. La crise de la vache folle aurait été mieux combattue si nous avions mis en place, plus tôt, un étiquetage complet pour le secteur bovin.
L'épizootie de fièvre aphteuse aurait été maîtrisée plus vite si nous avions été capables d'assurer la traçabilité des moutons en Europe. Nous ne répondrons aux attentes de nos concitoyens sur les nouveaux modes de production que lorsque nous disposerons d'un régime d'étiquetage qui permettra une traçabilité sans faille dans la chaîne de la production. C'est essentiel pour identifier les risques et prendre les mesures adéquates rapidement. Si nous voulons produire mieux en Europe, il faut introduire des signes de qualité qui présentent des garanties comparables dans les quinze pays. L'agriculture biologique montre l'exemple d'une agriculture de qualité respectueuse de l'environnement : encourageons-la à se développer, pour représenter une part plus grande de la consommation. Encourageons aussi l'agriculture conventionnelle pour qu'elle augmente ses standards de production en matière de qualité, d'environnement et de protection des animaux.
Pour l'avenir, nous allons engager un large débat sur la réorientation des soutiens de la PAC vers le développement rural et l'agriculture extensive. Cette réorientation doit s'appuyer sur le mécanisme fondamental du basculement de l'effort budgétaire, depuis les aides directes de marché liées à la production vers des soutiens exprimant les diverses fonctions de l'agriculture aujourd'hui reconnues par la société : environnement, développement rural, emploi, qualité, bien-être des animaux.
L'Allemagne et la France ont décidé d'appliquer, au niveau national, le système de modulation facultatif des aides. Nous voulons aller plus loin, et rendre obligatoire, à l'échelle de l'Europe, un mécanisme communautaire de modulation ou de dégressivité des aides. Les modalités exactes de ce mécanisme devront faire l'objet d'une proposition de la Commission, et d'un débat entre les Etats membres. D'ores et déjà, on peut imaginer qu'il prenne une forme progressive dans le temps et qu'il prenne en compte les situations spécifiques des régions et les problèmes de cofinancement dans ce deuxième pilier de la Politique agricole commune. Dans ce contexte, nous devrons réfléchir à un aménagement et à une simplification des instruments du développement rural.
Enfin, l'évolution plus générale des mécanismes de gestion des marchés devra également être envisagée. Dans deux domaines on peut avancer sans attendre. Ainsi, pour la viande bovine, l'évolution de l'organisation commune de marché doit être de nature à promouvoir davantage la qualité, l'environnement, la production extensive et l'aménagement du territoire. Diverses mesures peuvent être examinées, comme la suggestion faite par l'Allemagne de la mise en place d'une prime à l'hectare de fourrage. En outre, il est nécessaire d'encourager la production des protéagineux en Europe pour diminuer notre dépendance envers les importations de produits génétiquement modifiés et de contribuer à un meilleur aménagement du territoire. Il est temps de passer du stade de la critique à celui des réponses. Le profond désarroi des consommateurs causé par les crises alimentaires récentes impose dans l'intérêt de tous une réorientation de la protection alimentaire et de la Politique agricole commune, sans oublier la transformation et la commercialisation des denrées alimentaires. Il est impératif que nous traitions ces questions en coopération étroite.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er août 2001)