Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur,
Messieurs les Présidents des Conseils Généraux,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs,
C'est ici même, à Arles, que le Premier Ministre au Comité Interministériel d'Aménagement Durable du Territoire de juillet 1999 a annoncé le Plan pour le Patrimoine Antique. C'est l'un des plus grands chantiers de restauration du patrimoine historique lancé en France depuis de très nombreuses années.
Je voudrais vous dire ma très grande satisfaction d'être aujourd'hui parmi vous pour participer à son lancement.
Ce plan qui porte sur un patrimoine prestigieux illustre magnifiquement le rôle joué par la Provence dans l'histoire de notre pays.
Comme l'attestent les fouilles archéologiques effectuées pendant la période récente, la région est l'une des plus anciennement habitées de l'Europe méditerranéenne puisque la présence humaine est attestée vers 950 000 ans a.v. J.C. à la grotte du Valonnet dans les Alpes-Maritimes.
Dès le IVe siècle avant notre ère, les Marseillais avaient établi des liens avec Rome. On trouve la trace de l'ampleur et du succès de la romanisation aussi bien dans le tracé des villes que dans le réseau routier et dans la trilogie du blé, de la vigne et de l'olivier.
La Provence est ainsi devenue " une autre Italie " selon la formule de Pline et l'histoire nous a légué, de Marseille à Cimiez, de Digne à Vaison-la-Romaine et Saint-Rémy de Provence, d'Orange à Arles et Fréjus, d'exceptionnels vestiges monumentaux. Théâtres, amphithéâtres, cryptes, arcs-de triomphe, villas, la plupart de ces édifices ont été édifiés dès le 1er siècle de notre ère.
Il était donc grand temps de lancer un vaste programme de mise en valeur de ce patrimoine dont plusieurs de ses grands monuments sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. L'ampleur de la tâche et de la dépense avait toujours été dissuasive. Les monuments inscrits au plan sont tous la propriété de communes et chacune d'entre elles ne pouvait à elle seule s'engager dans cette vaste entreprise. Aucun chantier de restauration d'envergure n'avait donc été entrepris depuis la fin du XIXe siècle.
Le ministère de la Culture et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, aidés par les six Conseils généraux du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône, ainsi que par les communes propriétaires, ont ainsi voulu prendre pleinement en compte cette situation en engageant sur une durée de sept ans 600 millions de francs d'argent public. Au nom de Catherine Tasca, je veux souligner l'effort du ministère de la culture et les 300 millions investis pour l'Etat au total, qui témoignent de la volonté politique du gouvernement. Ils seront complétés par une centaine de millions de crédits européens et de mécénat.
L' effort consenti, d'une ampleur exceptionnelle, est justifié par l'état de dégradation parfois préoccupant des monuments et par l'attente fortement ressentie par le public. Les travaux de restauration rendus enfin possibles vont s'inscrire dans un temps nécessairement long. Ils seront en effet précédés de fouilles archéologiques et d'études préalables conduites par les architectes en chef des monuments historiques. Nous sommes aujourd'hui dans cette phase et les premiers travaux devraient débuter dans le courant de l'année 2002.
Parallèlement à ces opérations de restauration proprement dites, un ensemble d'actions d'accompagnement, destinées à rendre plus accessible et compréhensible l'état de ces lieux de mémoire a été voulu. Ainsi est née l'agence pour le patrimoine antique qui a été fondée pour intervenir sur la diffusion de la connaissance de l'ensemble de ces monuments.
Signalisation, commentaires et explications, actions pédagogiques et didactiques, créations plastiques viendront animer ces monuments.
Cette appréhension par le grand public du patrimoine antique sera également amplifiée par des programmes de coopération européenne sur la restauration du Patrimoine dans les pays méditerranéens. Les retombées économiques importantes attendues en termes d'emploi, d'insertion des jeunes et de tourisme culturel, achèveront de démontrer les mérites de cet investissement public.
Je voudrais pour conclure sur ce plan exceptionnel remercier l'ensemble des experts et des autorités responsables qui ont permis la définition et la préparation de ce plan. Permettez-moi de souligner l'engagement de la Direction régionale des affaires culturelles qui depuis l'origine s'est fortement mobilisée sur ce dossier.
Cette cause majeure a fait l'objet, et je m'en réjouis, d'une large adhésion politique. Je veux remercier l'ensemble des maires et des présidents de Conseils généraux pour leur soutien actif.
Enfin, je me félicite de l'excellente coopération établie entre le ministère de la culture et la région de Provence-Alpes-Côte-d'Azur sous votre impulsion, cher Michel Vauzelle. Votre adhésion enthousiaste dès l'origine a, en effet, été déterminante.
Je voudrais maintenant évoquer un autre axe de notre coopération qui concerne également le patrimoine et qui est solennisé par la signature du protocole de décentralisation culturelle.
Vous le savez, le Premier Ministre a souhaité lancer un nouveau train de décentralisation au bénéfice des collectivités territoriales. Pour ma part, l'expérience accumulée après un an et demi de déplacements en tant que Secrétaire d'Etat dans la quasi-totalité des régions du pays, me conduit à penser qu'un nouvel équilibre doit être trouvé dans la répartition des compétences de l'Etat et des collectivités territoriales dans le domaine culturel. Le moment est venu de reconnaître le rôle croissant que jouent les collectivités territoriales au service du développement culturel.
Dans le domaine du patrimoine et de l'architecture, nous avons donc décidé de répondre à cette demande avec pragmatisme en initiant des expérimentations " grandeur nature " sur des territoires choisis autant pour la qualité et la diversité de leur patrimoine que pour la motivation dont témoignent les collectivités territoriales qui en sont responsables. Six des huit expérimentations qui ont ainsi été retenues cette année sur le plan national, portent plus précisément sur le patrimoine et l'architecture.
Ces expérimentations obéissent à une même intention politique, à une même détermination : identifier par quelles compétences précises, dans quel cadre, avec quelles ressources, humaines et financières, la collectivité répondra, mieux que l'Etat seul ne peut le faire, et avec les mêmes exigences, aux enjeux actuels, et aux évolutions dont le service public culturel, ses usagers, et la population, ont besoin.
Nous attendons, au cours de ces trois années d'expérimentation, que les compétences nouvelles appelées à se construire, constituent progressivement un tissu cohérent au service d'une responsabilité publique partagée.
Les perspectives de la généralisation des résultats de ces différentes expérimentations reposent sur un dispositif d'évaluation que nous avons mis en place autour du groupe national de suivi et d'évaluation présidé par le directeur de l'Observatoire des Politiques Culturelles.
Je veux souligner que le principe de cette démarche expérimentale, à la fois pragmatique et novatrice, vient d'être approuvé et officialisé par l'Assemblée nationale qui a voté à l'unanimité en première lecture, le 19 juin dernier, un amendement gouvernemental au projet de loi " Démocratie de proximité " qui inscrit ces expérimentations dans le processus de la décentralisation. Cet amendement, qui sera prochainement examiné par le Sénat, confère ainsi une reconnaissance nationale à cette démarche.
Sachant, Monsieur le Président, que vous êtes un ardent défenseur de la décentralisation, c'est avec un intérêt particulier que nous avons retenu le projet de protocole de décentralisation proposé pour la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Cette signature aujourd'hui avec le Conseil Régional mérite d'ailleurs d'être enrichie par des accords complémentaires avec les Conseils généraux qui le souhaitent. Ils demeurent un maillon important du partenariat dans ce domaine.
Cette action concerne la restauration et la mise en valeur des monuments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques et touche en PACA près de 1200 édifices recouvrant tout type d'architecture. Le protocole aura pour effet immédiat d'accroître fortement la capacité d'aide à la restauration de ces monuments qui appartiennent pour la plupart aux communes.
Vous l'avez compris cette collaboration est une première étape. A l'issue de celle-ci, il sera possible de tirer un bilan et de mesurer la possibilité d'effectuer au niveau national, si le Gouvernement et le Parlement en conviennent, un nouveau transfert de compétences tant pour la gestion que pour la protection de cette catégorie de monuments. La Région pourra ainsi peut-être devenir pleinement responsable de la politique de restauration et de mise en valeur du patrimoine inscrit.
Pour conclure, Monsieur le Président, je tiens à vous remercier de cette journée qui comble le Secrétaire d'État au patrimoine et à la décentralisation que je suis. Ma double attribution trouve ici une résonance qui me conforte et qui démontre que la politique publique de la culture, en l'occurrence celle du patrimoine se fonde sur le dialogue et l'entente indispensables entre l'État et les collectivités territoriales. Une dernier mot enfin pour saluer tous ceux qui sont ici présents et qui uvrent avec courage et générosité pour que l'art et la culture irriguent l'action politique la plus noble, celle qui vise à l'épanouissement du plus grand nombre.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 24 juillet 2001)
Monsieur le Président du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur,
Messieurs les Présidents des Conseils Généraux,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs,
C'est ici même, à Arles, que le Premier Ministre au Comité Interministériel d'Aménagement Durable du Territoire de juillet 1999 a annoncé le Plan pour le Patrimoine Antique. C'est l'un des plus grands chantiers de restauration du patrimoine historique lancé en France depuis de très nombreuses années.
Je voudrais vous dire ma très grande satisfaction d'être aujourd'hui parmi vous pour participer à son lancement.
Ce plan qui porte sur un patrimoine prestigieux illustre magnifiquement le rôle joué par la Provence dans l'histoire de notre pays.
Comme l'attestent les fouilles archéologiques effectuées pendant la période récente, la région est l'une des plus anciennement habitées de l'Europe méditerranéenne puisque la présence humaine est attestée vers 950 000 ans a.v. J.C. à la grotte du Valonnet dans les Alpes-Maritimes.
Dès le IVe siècle avant notre ère, les Marseillais avaient établi des liens avec Rome. On trouve la trace de l'ampleur et du succès de la romanisation aussi bien dans le tracé des villes que dans le réseau routier et dans la trilogie du blé, de la vigne et de l'olivier.
La Provence est ainsi devenue " une autre Italie " selon la formule de Pline et l'histoire nous a légué, de Marseille à Cimiez, de Digne à Vaison-la-Romaine et Saint-Rémy de Provence, d'Orange à Arles et Fréjus, d'exceptionnels vestiges monumentaux. Théâtres, amphithéâtres, cryptes, arcs-de triomphe, villas, la plupart de ces édifices ont été édifiés dès le 1er siècle de notre ère.
Il était donc grand temps de lancer un vaste programme de mise en valeur de ce patrimoine dont plusieurs de ses grands monuments sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. L'ampleur de la tâche et de la dépense avait toujours été dissuasive. Les monuments inscrits au plan sont tous la propriété de communes et chacune d'entre elles ne pouvait à elle seule s'engager dans cette vaste entreprise. Aucun chantier de restauration d'envergure n'avait donc été entrepris depuis la fin du XIXe siècle.
Le ministère de la Culture et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, aidés par les six Conseils généraux du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône, ainsi que par les communes propriétaires, ont ainsi voulu prendre pleinement en compte cette situation en engageant sur une durée de sept ans 600 millions de francs d'argent public. Au nom de Catherine Tasca, je veux souligner l'effort du ministère de la culture et les 300 millions investis pour l'Etat au total, qui témoignent de la volonté politique du gouvernement. Ils seront complétés par une centaine de millions de crédits européens et de mécénat.
L' effort consenti, d'une ampleur exceptionnelle, est justifié par l'état de dégradation parfois préoccupant des monuments et par l'attente fortement ressentie par le public. Les travaux de restauration rendus enfin possibles vont s'inscrire dans un temps nécessairement long. Ils seront en effet précédés de fouilles archéologiques et d'études préalables conduites par les architectes en chef des monuments historiques. Nous sommes aujourd'hui dans cette phase et les premiers travaux devraient débuter dans le courant de l'année 2002.
Parallèlement à ces opérations de restauration proprement dites, un ensemble d'actions d'accompagnement, destinées à rendre plus accessible et compréhensible l'état de ces lieux de mémoire a été voulu. Ainsi est née l'agence pour le patrimoine antique qui a été fondée pour intervenir sur la diffusion de la connaissance de l'ensemble de ces monuments.
Signalisation, commentaires et explications, actions pédagogiques et didactiques, créations plastiques viendront animer ces monuments.
Cette appréhension par le grand public du patrimoine antique sera également amplifiée par des programmes de coopération européenne sur la restauration du Patrimoine dans les pays méditerranéens. Les retombées économiques importantes attendues en termes d'emploi, d'insertion des jeunes et de tourisme culturel, achèveront de démontrer les mérites de cet investissement public.
Je voudrais pour conclure sur ce plan exceptionnel remercier l'ensemble des experts et des autorités responsables qui ont permis la définition et la préparation de ce plan. Permettez-moi de souligner l'engagement de la Direction régionale des affaires culturelles qui depuis l'origine s'est fortement mobilisée sur ce dossier.
Cette cause majeure a fait l'objet, et je m'en réjouis, d'une large adhésion politique. Je veux remercier l'ensemble des maires et des présidents de Conseils généraux pour leur soutien actif.
Enfin, je me félicite de l'excellente coopération établie entre le ministère de la culture et la région de Provence-Alpes-Côte-d'Azur sous votre impulsion, cher Michel Vauzelle. Votre adhésion enthousiaste dès l'origine a, en effet, été déterminante.
Je voudrais maintenant évoquer un autre axe de notre coopération qui concerne également le patrimoine et qui est solennisé par la signature du protocole de décentralisation culturelle.
Vous le savez, le Premier Ministre a souhaité lancer un nouveau train de décentralisation au bénéfice des collectivités territoriales. Pour ma part, l'expérience accumulée après un an et demi de déplacements en tant que Secrétaire d'Etat dans la quasi-totalité des régions du pays, me conduit à penser qu'un nouvel équilibre doit être trouvé dans la répartition des compétences de l'Etat et des collectivités territoriales dans le domaine culturel. Le moment est venu de reconnaître le rôle croissant que jouent les collectivités territoriales au service du développement culturel.
Dans le domaine du patrimoine et de l'architecture, nous avons donc décidé de répondre à cette demande avec pragmatisme en initiant des expérimentations " grandeur nature " sur des territoires choisis autant pour la qualité et la diversité de leur patrimoine que pour la motivation dont témoignent les collectivités territoriales qui en sont responsables. Six des huit expérimentations qui ont ainsi été retenues cette année sur le plan national, portent plus précisément sur le patrimoine et l'architecture.
Ces expérimentations obéissent à une même intention politique, à une même détermination : identifier par quelles compétences précises, dans quel cadre, avec quelles ressources, humaines et financières, la collectivité répondra, mieux que l'Etat seul ne peut le faire, et avec les mêmes exigences, aux enjeux actuels, et aux évolutions dont le service public culturel, ses usagers, et la population, ont besoin.
Nous attendons, au cours de ces trois années d'expérimentation, que les compétences nouvelles appelées à se construire, constituent progressivement un tissu cohérent au service d'une responsabilité publique partagée.
Les perspectives de la généralisation des résultats de ces différentes expérimentations reposent sur un dispositif d'évaluation que nous avons mis en place autour du groupe national de suivi et d'évaluation présidé par le directeur de l'Observatoire des Politiques Culturelles.
Je veux souligner que le principe de cette démarche expérimentale, à la fois pragmatique et novatrice, vient d'être approuvé et officialisé par l'Assemblée nationale qui a voté à l'unanimité en première lecture, le 19 juin dernier, un amendement gouvernemental au projet de loi " Démocratie de proximité " qui inscrit ces expérimentations dans le processus de la décentralisation. Cet amendement, qui sera prochainement examiné par le Sénat, confère ainsi une reconnaissance nationale à cette démarche.
Sachant, Monsieur le Président, que vous êtes un ardent défenseur de la décentralisation, c'est avec un intérêt particulier que nous avons retenu le projet de protocole de décentralisation proposé pour la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Cette signature aujourd'hui avec le Conseil Régional mérite d'ailleurs d'être enrichie par des accords complémentaires avec les Conseils généraux qui le souhaitent. Ils demeurent un maillon important du partenariat dans ce domaine.
Cette action concerne la restauration et la mise en valeur des monuments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques et touche en PACA près de 1200 édifices recouvrant tout type d'architecture. Le protocole aura pour effet immédiat d'accroître fortement la capacité d'aide à la restauration de ces monuments qui appartiennent pour la plupart aux communes.
Vous l'avez compris cette collaboration est une première étape. A l'issue de celle-ci, il sera possible de tirer un bilan et de mesurer la possibilité d'effectuer au niveau national, si le Gouvernement et le Parlement en conviennent, un nouveau transfert de compétences tant pour la gestion que pour la protection de cette catégorie de monuments. La Région pourra ainsi peut-être devenir pleinement responsable de la politique de restauration et de mise en valeur du patrimoine inscrit.
Pour conclure, Monsieur le Président, je tiens à vous remercier de cette journée qui comble le Secrétaire d'État au patrimoine et à la décentralisation que je suis. Ma double attribution trouve ici une résonance qui me conforte et qui démontre que la politique publique de la culture, en l'occurrence celle du patrimoine se fonde sur le dialogue et l'entente indispensables entre l'État et les collectivités territoriales. Une dernier mot enfin pour saluer tous ceux qui sont ici présents et qui uvrent avec courage et générosité pour que l'art et la culture irriguent l'action politique la plus noble, celle qui vise à l'épanouissement du plus grand nombre.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 24 juillet 2001)