Texte intégral
ROLAND SICARD
Bonjour à tous. Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Les éleveurs continuent leur mouvement, des routes sont coupées en Normandie, l'accès au Mont Saint-Michel est fermé. On a le sentiment que les éleveurs se disent que s'ils ne poussent pas un grand coup de gueule il ne se passera rien. Ils ont raison ?
STEPHANE LE FOLL
D'abord depuis des mois il s'est passé des choses et en même temps on est sur une crise qui conjugue trois crises différentes : une crise sur la viande porcine, une crise sur la viande bovine et une crise sur le lait qui s'est ajoutée après un début d'année sur lequel on avait essayé d'éviter une baisse trop forte du prix du lait, il y a une stagnation de ce prix à un niveau qui est bas. Tout ça se conjugue aujourd'hui, sur une situation qui était déjà difficile avec l'embargo, russe en particulier, et puis un certain nombre de problème qu'on a rencontré avec en particulier sur la viande bovine la question de la Grèce. Il faut qu'on ait à partir de là veiller non seulement à répondre à l'urgence et puis à travailler sur le moyen et le long terme.
ROLAND SICARD
Pour l'instant les éleveurs vous disent venez sur place, venez discuter avec nous et vous vous dites : ben je vous attends jeudi à Paris.
STEPHANE LE FOLL
Non, j'ai dit
ROLAND SICARD
C'est le bras de fer ?
STEPHANE LE FOLL
J'ai dit, et j'ai déjà été voir les éleveurs, mais ma responsabilité elle est à l'échelle nationale avec des responsables qui représentent l'ensemble de ces filières, de ces trois filières. C'est un problème qui est posé à tous les agriculteurs, de tous les départements de France et que donc les solutions qu'on doit apporter elles sont à l'échelle nationale. J'ai fait beaucoup de déplacements et je continuerai à en faire mais aujourd'hui il faut avancer. Je rappelle que
ROLAND SICARD
Donc vous n'irez pas en Normandie.
Stéphane LE FOLL
Je rappelle, je suis prêt et j'irai, je suis déjà allé en Normandie, mais aujourd'hui
ROLAND SICARD
Non mais là au moment de la crise ?
STEPHANE LE FOLL
Mais aujourd'hui ma responsabilité c'est d'essayer de proposer des solutions avec le président de la République et le Premier ministre pour trouver et sortir de la situation d'urgence dans laquelle on est. Donc sur les points
ROLAND SICARD
Comment est-ce que vous pouvez agir ?
STEPHANE LE FOLL
Sur les points que j'ai évoqué et sur cette fameuse réunion du 17 juin sur la revalorisation des prix, qui concernait, je le dis, la filière porcine et la filière bovine, je rappelle que sur la filière porcine on avait un objectif qui était de revaloriser le prix à hauteur de 1,40 euro ; nous sommes aujourd'hui sur le marché au cadran à 1,38 euro, donc nous avons pratiquement atteint l'objectif qu'on avait fixé ensemble parce que pour réussir ça il faut la mobilisation de la grande distribution, de l'ensemble des intermédiaires et des abatteurs pour que le prix revalorisé puisse être un prix rémunérateur pour les producteurs en particulier en l'occurrence porcin. Sur la viande bovine on a un processus qui a été engagé mais qui est loin d'avoir atteint l'objectif que nous nous étions fixé. Et c'est pourquoi
ROLAND SICARD
Pourquoi ? Pourquoi ?
STEPHANE LE FOLL
Pourquoi ? Parce qu'il y a plein de raisons et c'est pourquoi on a demandé à un médiateur, au médiateur de la République qui est dans la loi agricole de nous donner les explications de ce qui s'est passé depuis le 17 juin sur la viande bovine et sur la viande porcine en l'occurrence, mais sur la viande bovine. Et donc j'avais prévu
ROLAND SICARD
Mais votre ressentiment c'est quoi ? Qui s'en met plein les poches ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non
ROLAND SICARD
La grande distribution
STEPHANE LE FOLL
Je ne vais pas parler comme ça, non, non moi je vais essayer de trouver
ROLAND SICARD
L'industrie?
STEPHANE LE FOLL
Une solution pour sortir la production et les producteurs de la situation dans laquelle ils sont et je ne vais pas commencer à désigner les uns et les autres, parce que moi j'ai besoin d'une solution.
ROLAND SICARD
Les éleveurs le font, ils dissent c'est la grande distribution.
Stephane LE FOLL
Oui les éleveurs le font, moi j'ai besoin de trouver une solution collective, on ne s'en sortira pas si on n'est pas capable de se mettre tous autour d'une table, c'est ce qui c'était passé le 17 juin. Donc le médiateur devait rendre son rapport demain soir, il le rendra ce soir. On aura à partir de là une discussion et une analyse sur ce qui s'est passé et sur ce qu'il faut faire et rajouter pour pouvoir atteindre l'objectif. Je le dis en particulier pour tenir la ligne qui a été obtenue sur le porc et améliorer la situation des prix sur la viande bovine, ça sera l'objet de la discussion de ce soir, sur la base d'un travail qui a été fait par le médiateur et il a travaillé pendant une semaine continument pour pouvoir analyser l'ensemble des dispositions et des dispositifs, ça c'est ce soir. Je verrai et j'ai vu le président de la République, le Premier ministre ce matin pour qu'on accompagne aussi ces éléments liés au marché avec des mesures de soutien aux éleveurs qui connaissent les difficultés. J'avais déjà annoncé et le Premier ministre m'a donné son accord sur le fait que le 23 millions d'euros qu'on avait mis déjà en mouvement depuis le 20 février avec des cellules d'urgence dans tous les départements soient réévalués en fonction de la situation de difficulté que connaissent concrètement des exploitations agricoles ; donc ça fera l'objet d'une discussion ce matin.
ROLAND SICARD
Ça veut dire qu'il y aura des aides temporaires ?
STEPHANE LE FOLL
Il y aura pour l'élevage dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd'hui des aides spécifiques. Il y aura aussi une mobilisation
ROLAND SICARD
De quel ordre ? Sur quel plan ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien je vais voir le Premier ministre tout à l'heure, tout de suite après Télématin. Ensuite il y aura aussi une politique à structurer au niveau de l'exportation et c'est pourquoi cet après-midi j'aurais une discussion avec Matthias FEKL, le ministre du commerce extérieur, sur la plateforme qu'on a mise en place pour pouvoir exporter et répondre à la demande qui nous est faite à la France, pour pouvoir faire en sorte qu'on trouve des marchés et qu'on solutionne globalement le problème de l'élevage aujourd'hui qui connait, je l'ai dit, à la fois dans le porc, dans la viande bovine avec les difficultés que j'ai rappelées, et aussi dans le lait. Et là c'est un autre sujet qui fera aussi l'objet d'un travail spécifique qu'on avait commencé dès le début de l'année, parce que j'ai anticipé dès le début de l'année sur la question du lait, mais il faut qu'on continue à travailler pour voir comment face à un marché mondial de la poudre et du beurre on peut trouver des solutions pour l'élevage.
ROLAND SICARD
Est-ce que les éleveurs doivent se regrouper pour être plus performants ?
STEPHANE LE FOLL
Je pense que dans le débat, et j'ai vu un certain nombre de reportages en particulier sur France 2 hier soir, qu'il y a un débat qui consiste à dire : est-ce qu'il faut aller vers l'industrialisation de l'agriculture ? Après tout pour faire de l'élevage il n'y a qu'à faire des fermes de 5.000, 10.000 vaches et comme cela on sera compétitif. Moi je crois que notre atout, et je l'ai dit depuis longtemps, il est au contraire dans ce qu'on appelle la polyculture élevage, c'est-à-dire le lien qu'on va faire avec la capacité qu'on a à produire des protéines végétales pour nourrir les animaux et cela c'est un atout de la France et il faut, et il y a dans la loi d'avenir, dans la politique agricole commune, dans tous les dispositifs qu'on est en train de mettre en place en particulier sur les groupements, les regroupements d'agriculteurs, moyen de combiner la production animale, porcine, bovine, laitière avec ce qui est notre force, c'est-à-dire le foncier, la terre et la capacité qu'on a produire des aliments à des coûts qui seront tout à fait compétitif ifs.
ROLAND SICARD
Mais les 1.000 vaches, les fermes de 1.000 vaches ce n'est pas l'avenir ?
STEPHANE LE FOLL
Moi je ne pense pas. Je pense que les fermes des 1.000 vaches se sont des capitaux énormes qu'il faut investir. Alors à un moment T donné parce que ça va bien on investit beaucoup et dès que ça va plus mal à ce moment vous n'avez plus la capacité de réinvestir, donc je ne crois pas à ce modèle. Je crois qu'on a nous un modèle à construire et c'est sûr qu'il va falloir revoir les choses, mais on a quelque chose à revoir dans l'organisation telle qu'elle existe aujourd'hui.
ROLAND SICARD
Les éleveurs se plaignent des prix, les céréaliers de la sécheresse, est-ce que là aussi il y a un vrai danger ?
STEPHANE LE FOLL
Oui il y a un danger, il y a une menace sur la sécheresse avec les canicules que vous évoquez tous les jours et encore aujourd'hui j'imagine puisqu'une partie de la France est touchée par des températures extrêmement élevées, oui on a une menace et donc dans les mesures qui seront prises aussi pour l'élevage il y aura la question de la sécheresse qui sera intégrée. Et puis pour ce qui est des céréales on a aussi un regard particulier à avoir parce qu'il y a des endroits où il y a eu des difficultés liées à la canicule et au fait que ça a pu avoir un impact sur les rendements.
ROLAND SICARD
Est-ce que des barrages types Sivens très controversés auraient pu permettre d'éviter ce genre de crise ?
STEPHANE LE FOLL
Des barrages comme Sivens, moi je l'avais dit à l'époque, on n'est plus dans des retenues d'eau pour faire de l'irrigation uniquement sur le maïs. On est dans des retenues d'eau, et la vallée de Sivens en particulier, c'est 90 agriculteurs qui ont en moyenne 50 hectares avec des agricultures bio. C'est fait aussi pour permettre justement de passer des évènements climatiques type sécheresse et permettre aux éleveurs de garantir le fourrage, je le disais tout à l'heure voilà le modèle de garantir la production de protéines et de fourrage ; c'est ça l'objectif, ça a toujours été celui-là et c'est pourquoi j'ai défendu dès le départ le projet qui consistait à réviser le niveau du barrage mais à garantir à partir de là cet approvisionnement en eau nécessaire pour faire face à des périodes de sécheresse.
ROLAND SICARD
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 juillet 2015
Bonjour à tous. Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Les éleveurs continuent leur mouvement, des routes sont coupées en Normandie, l'accès au Mont Saint-Michel est fermé. On a le sentiment que les éleveurs se disent que s'ils ne poussent pas un grand coup de gueule il ne se passera rien. Ils ont raison ?
STEPHANE LE FOLL
D'abord depuis des mois il s'est passé des choses et en même temps on est sur une crise qui conjugue trois crises différentes : une crise sur la viande porcine, une crise sur la viande bovine et une crise sur le lait qui s'est ajoutée après un début d'année sur lequel on avait essayé d'éviter une baisse trop forte du prix du lait, il y a une stagnation de ce prix à un niveau qui est bas. Tout ça se conjugue aujourd'hui, sur une situation qui était déjà difficile avec l'embargo, russe en particulier, et puis un certain nombre de problème qu'on a rencontré avec en particulier sur la viande bovine la question de la Grèce. Il faut qu'on ait à partir de là veiller non seulement à répondre à l'urgence et puis à travailler sur le moyen et le long terme.
ROLAND SICARD
Pour l'instant les éleveurs vous disent venez sur place, venez discuter avec nous et vous vous dites : ben je vous attends jeudi à Paris.
STEPHANE LE FOLL
Non, j'ai dit
ROLAND SICARD
C'est le bras de fer ?
STEPHANE LE FOLL
J'ai dit, et j'ai déjà été voir les éleveurs, mais ma responsabilité elle est à l'échelle nationale avec des responsables qui représentent l'ensemble de ces filières, de ces trois filières. C'est un problème qui est posé à tous les agriculteurs, de tous les départements de France et que donc les solutions qu'on doit apporter elles sont à l'échelle nationale. J'ai fait beaucoup de déplacements et je continuerai à en faire mais aujourd'hui il faut avancer. Je rappelle que
ROLAND SICARD
Donc vous n'irez pas en Normandie.
Stéphane LE FOLL
Je rappelle, je suis prêt et j'irai, je suis déjà allé en Normandie, mais aujourd'hui
ROLAND SICARD
Non mais là au moment de la crise ?
STEPHANE LE FOLL
Mais aujourd'hui ma responsabilité c'est d'essayer de proposer des solutions avec le président de la République et le Premier ministre pour trouver et sortir de la situation d'urgence dans laquelle on est. Donc sur les points
ROLAND SICARD
Comment est-ce que vous pouvez agir ?
STEPHANE LE FOLL
Sur les points que j'ai évoqué et sur cette fameuse réunion du 17 juin sur la revalorisation des prix, qui concernait, je le dis, la filière porcine et la filière bovine, je rappelle que sur la filière porcine on avait un objectif qui était de revaloriser le prix à hauteur de 1,40 euro ; nous sommes aujourd'hui sur le marché au cadran à 1,38 euro, donc nous avons pratiquement atteint l'objectif qu'on avait fixé ensemble parce que pour réussir ça il faut la mobilisation de la grande distribution, de l'ensemble des intermédiaires et des abatteurs pour que le prix revalorisé puisse être un prix rémunérateur pour les producteurs en particulier en l'occurrence porcin. Sur la viande bovine on a un processus qui a été engagé mais qui est loin d'avoir atteint l'objectif que nous nous étions fixé. Et c'est pourquoi
ROLAND SICARD
Pourquoi ? Pourquoi ?
STEPHANE LE FOLL
Pourquoi ? Parce qu'il y a plein de raisons et c'est pourquoi on a demandé à un médiateur, au médiateur de la République qui est dans la loi agricole de nous donner les explications de ce qui s'est passé depuis le 17 juin sur la viande bovine et sur la viande porcine en l'occurrence, mais sur la viande bovine. Et donc j'avais prévu
ROLAND SICARD
Mais votre ressentiment c'est quoi ? Qui s'en met plein les poches ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non
ROLAND SICARD
La grande distribution
STEPHANE LE FOLL
Je ne vais pas parler comme ça, non, non moi je vais essayer de trouver
ROLAND SICARD
L'industrie?
STEPHANE LE FOLL
Une solution pour sortir la production et les producteurs de la situation dans laquelle ils sont et je ne vais pas commencer à désigner les uns et les autres, parce que moi j'ai besoin d'une solution.
ROLAND SICARD
Les éleveurs le font, ils dissent c'est la grande distribution.
Stephane LE FOLL
Oui les éleveurs le font, moi j'ai besoin de trouver une solution collective, on ne s'en sortira pas si on n'est pas capable de se mettre tous autour d'une table, c'est ce qui c'était passé le 17 juin. Donc le médiateur devait rendre son rapport demain soir, il le rendra ce soir. On aura à partir de là une discussion et une analyse sur ce qui s'est passé et sur ce qu'il faut faire et rajouter pour pouvoir atteindre l'objectif. Je le dis en particulier pour tenir la ligne qui a été obtenue sur le porc et améliorer la situation des prix sur la viande bovine, ça sera l'objet de la discussion de ce soir, sur la base d'un travail qui a été fait par le médiateur et il a travaillé pendant une semaine continument pour pouvoir analyser l'ensemble des dispositions et des dispositifs, ça c'est ce soir. Je verrai et j'ai vu le président de la République, le Premier ministre ce matin pour qu'on accompagne aussi ces éléments liés au marché avec des mesures de soutien aux éleveurs qui connaissent les difficultés. J'avais déjà annoncé et le Premier ministre m'a donné son accord sur le fait que le 23 millions d'euros qu'on avait mis déjà en mouvement depuis le 20 février avec des cellules d'urgence dans tous les départements soient réévalués en fonction de la situation de difficulté que connaissent concrètement des exploitations agricoles ; donc ça fera l'objet d'une discussion ce matin.
ROLAND SICARD
Ça veut dire qu'il y aura des aides temporaires ?
STEPHANE LE FOLL
Il y aura pour l'élevage dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd'hui des aides spécifiques. Il y aura aussi une mobilisation
ROLAND SICARD
De quel ordre ? Sur quel plan ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien je vais voir le Premier ministre tout à l'heure, tout de suite après Télématin. Ensuite il y aura aussi une politique à structurer au niveau de l'exportation et c'est pourquoi cet après-midi j'aurais une discussion avec Matthias FEKL, le ministre du commerce extérieur, sur la plateforme qu'on a mise en place pour pouvoir exporter et répondre à la demande qui nous est faite à la France, pour pouvoir faire en sorte qu'on trouve des marchés et qu'on solutionne globalement le problème de l'élevage aujourd'hui qui connait, je l'ai dit, à la fois dans le porc, dans la viande bovine avec les difficultés que j'ai rappelées, et aussi dans le lait. Et là c'est un autre sujet qui fera aussi l'objet d'un travail spécifique qu'on avait commencé dès le début de l'année, parce que j'ai anticipé dès le début de l'année sur la question du lait, mais il faut qu'on continue à travailler pour voir comment face à un marché mondial de la poudre et du beurre on peut trouver des solutions pour l'élevage.
ROLAND SICARD
Est-ce que les éleveurs doivent se regrouper pour être plus performants ?
STEPHANE LE FOLL
Je pense que dans le débat, et j'ai vu un certain nombre de reportages en particulier sur France 2 hier soir, qu'il y a un débat qui consiste à dire : est-ce qu'il faut aller vers l'industrialisation de l'agriculture ? Après tout pour faire de l'élevage il n'y a qu'à faire des fermes de 5.000, 10.000 vaches et comme cela on sera compétitif. Moi je crois que notre atout, et je l'ai dit depuis longtemps, il est au contraire dans ce qu'on appelle la polyculture élevage, c'est-à-dire le lien qu'on va faire avec la capacité qu'on a à produire des protéines végétales pour nourrir les animaux et cela c'est un atout de la France et il faut, et il y a dans la loi d'avenir, dans la politique agricole commune, dans tous les dispositifs qu'on est en train de mettre en place en particulier sur les groupements, les regroupements d'agriculteurs, moyen de combiner la production animale, porcine, bovine, laitière avec ce qui est notre force, c'est-à-dire le foncier, la terre et la capacité qu'on a produire des aliments à des coûts qui seront tout à fait compétitif ifs.
ROLAND SICARD
Mais les 1.000 vaches, les fermes de 1.000 vaches ce n'est pas l'avenir ?
STEPHANE LE FOLL
Moi je ne pense pas. Je pense que les fermes des 1.000 vaches se sont des capitaux énormes qu'il faut investir. Alors à un moment T donné parce que ça va bien on investit beaucoup et dès que ça va plus mal à ce moment vous n'avez plus la capacité de réinvestir, donc je ne crois pas à ce modèle. Je crois qu'on a nous un modèle à construire et c'est sûr qu'il va falloir revoir les choses, mais on a quelque chose à revoir dans l'organisation telle qu'elle existe aujourd'hui.
ROLAND SICARD
Les éleveurs se plaignent des prix, les céréaliers de la sécheresse, est-ce que là aussi il y a un vrai danger ?
STEPHANE LE FOLL
Oui il y a un danger, il y a une menace sur la sécheresse avec les canicules que vous évoquez tous les jours et encore aujourd'hui j'imagine puisqu'une partie de la France est touchée par des températures extrêmement élevées, oui on a une menace et donc dans les mesures qui seront prises aussi pour l'élevage il y aura la question de la sécheresse qui sera intégrée. Et puis pour ce qui est des céréales on a aussi un regard particulier à avoir parce qu'il y a des endroits où il y a eu des difficultés liées à la canicule et au fait que ça a pu avoir un impact sur les rendements.
ROLAND SICARD
Est-ce que des barrages types Sivens très controversés auraient pu permettre d'éviter ce genre de crise ?
STEPHANE LE FOLL
Des barrages comme Sivens, moi je l'avais dit à l'époque, on n'est plus dans des retenues d'eau pour faire de l'irrigation uniquement sur le maïs. On est dans des retenues d'eau, et la vallée de Sivens en particulier, c'est 90 agriculteurs qui ont en moyenne 50 hectares avec des agricultures bio. C'est fait aussi pour permettre justement de passer des évènements climatiques type sécheresse et permettre aux éleveurs de garantir le fourrage, je le disais tout à l'heure voilà le modèle de garantir la production de protéines et de fourrage ; c'est ça l'objectif, ça a toujours été celui-là et c'est pourquoi j'ai défendu dès le départ le projet qui consistait à réviser le niveau du barrage mais à garantir à partir de là cet approvisionnement en eau nécessaire pour faire face à des périodes de sécheresse.
ROLAND SICARD
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 juillet 2015