Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Tout d'abord merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur un sujet qui me tient à coeur.
En effet, quoi de plus important aujourd'hui que d'apprendre à nos enfants et à nos jeunes, quelle que soit leur situation, à devenir autonomes, libres et responsables dans le monde que nous leur construisons, toujours en évolution !
En effet, quelle que soit la situation du jeune, quel que soit son environnement, nous devons tout mettre en oeuvre pour le protéger, l'aider à grandir, en le respectant, en lui permettant de se structurer et de s'inscrire dans un parcours de progrès qui doit toujours rester possible.
Pour aider les mineurs -les jeunes qui nous sont confiés- il nous faut les aider à comprendre que les adultes, y compris ceux qui suppléent ou se substituent à leurs parents, sont là et les considèrent, mais aussi que les institutions ont des cadres avec des codes et des repères, qui ne sont pas seulement là pour interdire, pour réprimer, mais pour l'élever, lui ouvrir le chemin qui le conduira vers l'âge adulte en lui permettant de surmonter les difficultés que chacun doit affronter.
La demande dans ce domaine est forte.
Les Etats généraux de la santé ont bien montré que les jeunes, qui ont participé en grand nombre, souhaitent avoir plus d'information mais aussi plus de soutien. Il en a été de même lors du Conseil National de la Jeunesse organisé par Marie-Georges BUFFET.
Un sondage récent révèle que nos jeunes attendent, avant tout, de leurs parents, des adultes qui les entourent, d'abord du temps, le temps de discuter avec eux, de partager des moments de vie, de l'amour, des marques d'amour et d'attention, d'intérêt.
Ils seront capables de grandir en comprenant, en identifiant leurs propres problèmes, et ceux des autres, et en sachant se faire entendre, se faire aider en cas de période d'incertitude, de difficultés, de problèmes, si les adultes qui les entourent sont attentifs et accessibles, s'ils sont crédibles dans leurs attitudes éducatives.
Pendant vos deux journées de débats, je vous demande d'être vigilants sur ce point.
Il faut que les pouvoirs publics veillent à ce que les parents soient en capacité d'exercer leurs obligations envers leurs enfants et, le cas échéant, dès que nécessaire, les aident, voire les suppléent dans les cas les plus graves.
On peut rappeler les grandes politiques de l'Etat menées en faveur des jeunes :
-la loi de lutte contre les exclusions avec le renforcement des actions pour l'insertion des jeunes (TRACE, FAJ) et l'accent mis sur l'amélioration, l'adaptation de la formation des travailleurs sociaux,
-les mesures adoptées dans le cadre du Conseil de sécurité intérieure, qui vise à maintenir l'équilibre entre l'aspect éducatif et l'aspect répressif, notamment en matière de lutte contre la drogue et de prévention des toxicomanies, des conduites addictives,
-l'adoption d'un plan de lutte contre la violence à l'école et les recherches partenariales inter-institutionnelles dans ce domaine,
-le soutien aux écoles de parents et aux innovations institutionnelles.
-le soutien des acteurs investis localement par l'intermédiaire des contrats locaux de sécurité.
Je rappellerai également les actions plus spécifiques menées sur le thème de votre colloque :
-la recherche de bonnes pratiques dans le domaine éducatif,
-la prévention des situations de mal-être, de conflit et de délinquance. La création, depuis quelques années, de points d'accueil et d'écoute qui permet d'offrir des espaces dans lesquels les jeunes peuvent exprimer leurs difficultés hors de tout contexte normatif,
-et le lancement, il y a tout juste un an, sous l'impulsion du Délégué interministériel à la Famille, des réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents que Ségolène Royal s'est engagée à conforter et développer.
Mais au-delà de ces dispositifs, les mineurs en difficulté posent des problèmes bien spécifiques de plus en plus prégnants dans toute définition de projets de cohésion sociale, d'éducation, de prévention, de développement humain.
La question des jeunes en difficulté émerge de manière récurrente ces dernières années tant dans sa dimension éducative, rééducative que dans sa dimension santé.
Des jeunes, parfois très jeunes mineurs parmi ceux qui sont suivis dans le cadre d'un mandat judiciaire souffrent de réelles difficultés psychiques.
Leur violence à l'égard des autres ou d'eux-mêmes et leur capacité à déstabiliser le fonctionnement institutionnel entraînent inquiétude, interrogations, désarrois et démobilisation.
Cette souffrance des jeunes en difficulté est reconnue et clairement identifiée par chacun d'entre nous, mais seuls dans la plupart des cas, nous n'avons pas de réponse satisfaisante et durable à offrir.
Face à ce constat, le décloisonnement des institutions et le travail en réseau des professionnels concernés sont une nécessité.
Pierre GUILLET va nous présenter dans quelques minutes le rapport que m'a remis il y a quelques semaines, le Haut Comité de Santé Publique, sur la souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes.
Il confirme chez les 12-25 ans, des indicateurs inquiétants en terme de tentatives de suicides, de violences subies ou agies, d'accidents, d'usage de substances psycho-actives.
Devant cette situation alarmante, le HCSP a su, et je l'en félicite, rappeler l'importance de la prévention et la nécessité de mettre en place des actions en amont pour un dépistage précoce et un accompagnement de qualité des difficultés identifiées. Il insiste également sur l'évolution nécessaire des institutions et de leurs réponses.
Cette évolution a heureusement déjà débuté et je rappellerai que la prise en charge psychiatrique des adolescents a été identifiée comme prioritaire dans 19 schémas régionaux de psychiatrie avec, dans la plupart des cas :
-l'identification d'unité d'hospitalisation spécifique,
-une meilleure articulation avec la psychiatrie adulte,
-l'organisation de l'accueil en crise,
-une meilleure articulation avec les lieux d'écoute et avec les structures médico-sociale,
-enfin, la formation des professionnels prenant en charge des adolescents.
Ces programmes doivent être évalués puis généralisés en fonction des besoins -qui comme le souligne le rapport du HCSP- évoluent et imposent l'innovation.
Cette innovation nécessaire implique le décloisonnement de notre système de prise en charge sanitaire, mais un décloisonnement qui doit s'étendre aussi à tous les domaines de la vie des adolescents, à l'éducation bien sûr, la justice également, et je tiens encore une fois à vous dire comment j'apprécie cette réunion Santé-Justice, preuve tangible que ce décloisonnement que nous appelons tous de nos vux est en marche.
Depuis la circulaire de novembre 1998, une véritable coopération a débuté -dans de nombreux endroits- entre la PJJ et les responsables de la pédopsychiatrie. Je vous demande de poursuivre ces efforts et je serais très attentive aux conclusions de vos journées qui permettront de renforcer les collaborations.
Certains axes d'action sont déjà clairement établis, en particulier :
-le travail en réseau et la mutualisation des compétences,
-la nécessité d'assurer l'accès à des soins gradués en psychiatrie infanto-juvénile et de développer des prises en charge adaptées aux adolescents.
D'autres nécessitent une démarche plus volontaire, très ciblée, je pense en particulier :
-aux réponses que nous sommes capables de donner à la crise et à l'urgence, sans préjuger de la solution institutionnelle ultérieure,
-à nos capacités de prévenir et d'accompagner le mineur en crise, sans le stigmatiser,
-enfin aux modalités et aux conséquences et aux suites d'une hospitalisation, lorsque celle ci est nécessaire.
En lisant votre programme, je sais que vous aborderez dans le cadre de vos ateliers la plupart de ces thèmes et je prendrai connaissance de vos travaux avec attention.
Avant de terminer, j'aimerai dire quelques mots sur l'importance que j'attache dans cette réflexion à la prévention et à l'éducation pour la santé.
Martine Aubry et moi-même sommes très attachées à développer ces secteurs. Dans le cadre de la préparation de la loi de modernisation du système de santé, la réflexion en cours aboutira à des propositions concrètes au Parlement.
L'éducation pour la santé est en effet un formidable vecteur d'inclusion sociale, de développement de la responsabilité, de bien être et de qualité vie.
Son objectif est de " rendre les personnes et les groupes aptes à adopter des modes de vie les plus favorables possibles à leur santé et à celles des autres ". Pour continuer à citer le Pr Jean Pierre Deschamps, l'éducation pour la santé " s'adresse à chaque personne, à chaque groupe, pour lui permettre d'accroître sa liberté de choix de mode de vie et de maîtrise de son environnement dans un sens favorable à sa santé et à celle de son entourage ".
Ainsi, conçue et développée dans ce sens, l'éducation pour la santé sera à même de respecter les libertés et les spécificités de chacun, comprises par tous.
Car le paradoxe est que pour se construire et pour se comprendre, les adolescents ont besoin de s'évader parfois dans un autre monde, forcément différent de celui des adultes. Ils vont même jusqu'à détourner en positif des messages d'alerte au danger, de prévention du risque qui leur sont adressés, sans doute maladroitement sur un mode qui valorise l'interdit plutôt que son objectif et son fondement.
Même dans des situations difficiles, où l'institution et les adultes doutent, nous devons tout mettre en oeuvre pour montrer au jeune qu'on le respecte et qu'on est là pour le protéger, lui donner l'estime de lui-même, l'ambition de sa réussite dans une société qui le considère et qui a besoin de lui. Qui soit-il !
Mais c'est bien en amont, dans le dépistage et l'accompagnement des difficultés identifiées, au niveau de l'école, de la cité que nous devons mettre en place cette éducation pour la santé que nous avons depuis trop longtemps négligée. J'investis dans cet objectif toute ma conviction, toute mon expérience acquise et toute la volonté gouvernementale de constituer une société plus juste, plus accueillante aux plus fragiles et aux plus fragilisé !
Un beau projet de cohésion sociale. Aucune situation n'est jamais définitivement acquise et chacun doit pouvoir infléchir son parcours de citoyenneté vers le progrès pour autant qu'on le lui permette.
Pour terminer, je tiens à vous remercier, vous tous qui vous investissez quotidiennement dans ce travail difficile mais essentiel, avec le souci, le questionnement du sens de votre engagement et de votre responsabilité dans les équilibres de notre société de demain.
Merci.
(source http://www.social.gouv.fr, le 6 juin 2000)
Tout d'abord merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur un sujet qui me tient à coeur.
En effet, quoi de plus important aujourd'hui que d'apprendre à nos enfants et à nos jeunes, quelle que soit leur situation, à devenir autonomes, libres et responsables dans le monde que nous leur construisons, toujours en évolution !
En effet, quelle que soit la situation du jeune, quel que soit son environnement, nous devons tout mettre en oeuvre pour le protéger, l'aider à grandir, en le respectant, en lui permettant de se structurer et de s'inscrire dans un parcours de progrès qui doit toujours rester possible.
Pour aider les mineurs -les jeunes qui nous sont confiés- il nous faut les aider à comprendre que les adultes, y compris ceux qui suppléent ou se substituent à leurs parents, sont là et les considèrent, mais aussi que les institutions ont des cadres avec des codes et des repères, qui ne sont pas seulement là pour interdire, pour réprimer, mais pour l'élever, lui ouvrir le chemin qui le conduira vers l'âge adulte en lui permettant de surmonter les difficultés que chacun doit affronter.
La demande dans ce domaine est forte.
Les Etats généraux de la santé ont bien montré que les jeunes, qui ont participé en grand nombre, souhaitent avoir plus d'information mais aussi plus de soutien. Il en a été de même lors du Conseil National de la Jeunesse organisé par Marie-Georges BUFFET.
Un sondage récent révèle que nos jeunes attendent, avant tout, de leurs parents, des adultes qui les entourent, d'abord du temps, le temps de discuter avec eux, de partager des moments de vie, de l'amour, des marques d'amour et d'attention, d'intérêt.
Ils seront capables de grandir en comprenant, en identifiant leurs propres problèmes, et ceux des autres, et en sachant se faire entendre, se faire aider en cas de période d'incertitude, de difficultés, de problèmes, si les adultes qui les entourent sont attentifs et accessibles, s'ils sont crédibles dans leurs attitudes éducatives.
Pendant vos deux journées de débats, je vous demande d'être vigilants sur ce point.
Il faut que les pouvoirs publics veillent à ce que les parents soient en capacité d'exercer leurs obligations envers leurs enfants et, le cas échéant, dès que nécessaire, les aident, voire les suppléent dans les cas les plus graves.
On peut rappeler les grandes politiques de l'Etat menées en faveur des jeunes :
-la loi de lutte contre les exclusions avec le renforcement des actions pour l'insertion des jeunes (TRACE, FAJ) et l'accent mis sur l'amélioration, l'adaptation de la formation des travailleurs sociaux,
-les mesures adoptées dans le cadre du Conseil de sécurité intérieure, qui vise à maintenir l'équilibre entre l'aspect éducatif et l'aspect répressif, notamment en matière de lutte contre la drogue et de prévention des toxicomanies, des conduites addictives,
-l'adoption d'un plan de lutte contre la violence à l'école et les recherches partenariales inter-institutionnelles dans ce domaine,
-le soutien aux écoles de parents et aux innovations institutionnelles.
-le soutien des acteurs investis localement par l'intermédiaire des contrats locaux de sécurité.
Je rappellerai également les actions plus spécifiques menées sur le thème de votre colloque :
-la recherche de bonnes pratiques dans le domaine éducatif,
-la prévention des situations de mal-être, de conflit et de délinquance. La création, depuis quelques années, de points d'accueil et d'écoute qui permet d'offrir des espaces dans lesquels les jeunes peuvent exprimer leurs difficultés hors de tout contexte normatif,
-et le lancement, il y a tout juste un an, sous l'impulsion du Délégué interministériel à la Famille, des réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents que Ségolène Royal s'est engagée à conforter et développer.
Mais au-delà de ces dispositifs, les mineurs en difficulté posent des problèmes bien spécifiques de plus en plus prégnants dans toute définition de projets de cohésion sociale, d'éducation, de prévention, de développement humain.
La question des jeunes en difficulté émerge de manière récurrente ces dernières années tant dans sa dimension éducative, rééducative que dans sa dimension santé.
Des jeunes, parfois très jeunes mineurs parmi ceux qui sont suivis dans le cadre d'un mandat judiciaire souffrent de réelles difficultés psychiques.
Leur violence à l'égard des autres ou d'eux-mêmes et leur capacité à déstabiliser le fonctionnement institutionnel entraînent inquiétude, interrogations, désarrois et démobilisation.
Cette souffrance des jeunes en difficulté est reconnue et clairement identifiée par chacun d'entre nous, mais seuls dans la plupart des cas, nous n'avons pas de réponse satisfaisante et durable à offrir.
Face à ce constat, le décloisonnement des institutions et le travail en réseau des professionnels concernés sont une nécessité.
Pierre GUILLET va nous présenter dans quelques minutes le rapport que m'a remis il y a quelques semaines, le Haut Comité de Santé Publique, sur la souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes.
Il confirme chez les 12-25 ans, des indicateurs inquiétants en terme de tentatives de suicides, de violences subies ou agies, d'accidents, d'usage de substances psycho-actives.
Devant cette situation alarmante, le HCSP a su, et je l'en félicite, rappeler l'importance de la prévention et la nécessité de mettre en place des actions en amont pour un dépistage précoce et un accompagnement de qualité des difficultés identifiées. Il insiste également sur l'évolution nécessaire des institutions et de leurs réponses.
Cette évolution a heureusement déjà débuté et je rappellerai que la prise en charge psychiatrique des adolescents a été identifiée comme prioritaire dans 19 schémas régionaux de psychiatrie avec, dans la plupart des cas :
-l'identification d'unité d'hospitalisation spécifique,
-une meilleure articulation avec la psychiatrie adulte,
-l'organisation de l'accueil en crise,
-une meilleure articulation avec les lieux d'écoute et avec les structures médico-sociale,
-enfin, la formation des professionnels prenant en charge des adolescents.
Ces programmes doivent être évalués puis généralisés en fonction des besoins -qui comme le souligne le rapport du HCSP- évoluent et imposent l'innovation.
Cette innovation nécessaire implique le décloisonnement de notre système de prise en charge sanitaire, mais un décloisonnement qui doit s'étendre aussi à tous les domaines de la vie des adolescents, à l'éducation bien sûr, la justice également, et je tiens encore une fois à vous dire comment j'apprécie cette réunion Santé-Justice, preuve tangible que ce décloisonnement que nous appelons tous de nos vux est en marche.
Depuis la circulaire de novembre 1998, une véritable coopération a débuté -dans de nombreux endroits- entre la PJJ et les responsables de la pédopsychiatrie. Je vous demande de poursuivre ces efforts et je serais très attentive aux conclusions de vos journées qui permettront de renforcer les collaborations.
Certains axes d'action sont déjà clairement établis, en particulier :
-le travail en réseau et la mutualisation des compétences,
-la nécessité d'assurer l'accès à des soins gradués en psychiatrie infanto-juvénile et de développer des prises en charge adaptées aux adolescents.
D'autres nécessitent une démarche plus volontaire, très ciblée, je pense en particulier :
-aux réponses que nous sommes capables de donner à la crise et à l'urgence, sans préjuger de la solution institutionnelle ultérieure,
-à nos capacités de prévenir et d'accompagner le mineur en crise, sans le stigmatiser,
-enfin aux modalités et aux conséquences et aux suites d'une hospitalisation, lorsque celle ci est nécessaire.
En lisant votre programme, je sais que vous aborderez dans le cadre de vos ateliers la plupart de ces thèmes et je prendrai connaissance de vos travaux avec attention.
Avant de terminer, j'aimerai dire quelques mots sur l'importance que j'attache dans cette réflexion à la prévention et à l'éducation pour la santé.
Martine Aubry et moi-même sommes très attachées à développer ces secteurs. Dans le cadre de la préparation de la loi de modernisation du système de santé, la réflexion en cours aboutira à des propositions concrètes au Parlement.
L'éducation pour la santé est en effet un formidable vecteur d'inclusion sociale, de développement de la responsabilité, de bien être et de qualité vie.
Son objectif est de " rendre les personnes et les groupes aptes à adopter des modes de vie les plus favorables possibles à leur santé et à celles des autres ". Pour continuer à citer le Pr Jean Pierre Deschamps, l'éducation pour la santé " s'adresse à chaque personne, à chaque groupe, pour lui permettre d'accroître sa liberté de choix de mode de vie et de maîtrise de son environnement dans un sens favorable à sa santé et à celle de son entourage ".
Ainsi, conçue et développée dans ce sens, l'éducation pour la santé sera à même de respecter les libertés et les spécificités de chacun, comprises par tous.
Car le paradoxe est que pour se construire et pour se comprendre, les adolescents ont besoin de s'évader parfois dans un autre monde, forcément différent de celui des adultes. Ils vont même jusqu'à détourner en positif des messages d'alerte au danger, de prévention du risque qui leur sont adressés, sans doute maladroitement sur un mode qui valorise l'interdit plutôt que son objectif et son fondement.
Même dans des situations difficiles, où l'institution et les adultes doutent, nous devons tout mettre en oeuvre pour montrer au jeune qu'on le respecte et qu'on est là pour le protéger, lui donner l'estime de lui-même, l'ambition de sa réussite dans une société qui le considère et qui a besoin de lui. Qui soit-il !
Mais c'est bien en amont, dans le dépistage et l'accompagnement des difficultés identifiées, au niveau de l'école, de la cité que nous devons mettre en place cette éducation pour la santé que nous avons depuis trop longtemps négligée. J'investis dans cet objectif toute ma conviction, toute mon expérience acquise et toute la volonté gouvernementale de constituer une société plus juste, plus accueillante aux plus fragiles et aux plus fragilisé !
Un beau projet de cohésion sociale. Aucune situation n'est jamais définitivement acquise et chacun doit pouvoir infléchir son parcours de citoyenneté vers le progrès pour autant qu'on le lui permette.
Pour terminer, je tiens à vous remercier, vous tous qui vous investissez quotidiennement dans ce travail difficile mais essentiel, avec le souci, le questionnement du sens de votre engagement et de votre responsabilité dans les équilibres de notre société de demain.
Merci.
(source http://www.social.gouv.fr, le 6 juin 2000)