Texte intégral
JULIE
Elle est la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, après les propos d'Emmanuel MACRON sur les fonctionnaires Marylise LEBRANCHU est votre invitée Thomas pour l'Interview Vérité d'Europe 1.
THOMAS SOTTO
Bonjour Marylise LEBRANCHU.
MARYLISE LEBRANCHU
Bonjour.
THOMAS SOTTO
C'est vous la ministre des fonctionnaires, ces fonctionnaires dont le statut n'est plus justifiable selon le ministre de l'Economie. Est-ce qu'il y a un problème MACRON aujourd'hui dans le gouvernement dont vous faites partie ?
MARYLISE LEBRANCHU
Il n'y a pas un problème MACRON, moi j'ai simplement dit à Emmanuel MACRON comme je le pense depuis très longtemps qu'un ministre n'est pas libre de ses propos, y compris dans un cercle de réflexion. Parce que regardez là, il s'agissait de comparer des cadres et la phrase a été reprise pour l'ensemble de la fonction publique. Donc un ministre n'est pas libre de ses propos, il faut être extrêmement prudent, parler le moins souvent possible et ne pas oublier qu'y compris dans une réunion de petits groupes de réflexion, il y a toujours quelqu'un pour reprendre une phrase que vous avez jetée ou même si elle n'est pas totalement établie.
THOMAS SOTTO
On comprend à vos propos que vous lui avez parlé donc à Emmanuel MACRON, qu'est-ce qu'il a dit, qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
MARYLISE LEBRANCHU
Bien sûr, on s'est parlé et on va continuer à se parler. Moi ce que je dis, c'est Emmanuel MACRON m'a parlé de cadre, un cadre de son service ou tout proche de son cabinet, donc c'est un cadre de la haute fonction publique, un cadre dans le privé, il comparait les deux statuts. Moi je pense profondément que le statut de la fonction publique, ce n'est pas seulement la solidité de l'Etat, c'est la solidité de la nation. Et il faut avoir en tête que l'Etat réforme de façon permanente ses services et depuis de nombreuses années, et que si on peut faire des réorganisations aussi difficiles que celles qu'on est en train de faire en ce moment dans les régions, avec les nouvelles lois sur les collectivités territoriales et j'en passe, eh bien ! C'est parce que le statut permet des droits et des obligations, c'est-à-dire que la contrepartie de la sécurité de l'emploi c'est qu'un employeur public peut changer la définition, le contenu des missions de chacun comme son affectation, alors qu'avec un contrat de travail d'ordre privé ce n'est pas possible, ce serait le changement
THOMAS SOTTO
Ça veut dire que pour vous Marylise LEBRANCHU
MARYLISE LEBRANCHU
Du contrat.
THOMAS SOTTO
L'emploi à vie ce n'est pas un sujet, on n'y touche pas, point barre, dans la fonction publique ?
MARYLISE LEBRANCHU
Ce n'est pas un sujet si on veut continuer à réformer l'Etat, à bouger nos personnels, à leur permettre de changer à permettre à ce qu'ils changent de mission, pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, nous avons une concurrence entre les territoires partout dans le monde, même une concurrence qui est difficile. C'est les services publics qui réussissent à répondre à l'attractivité des territoires. Pour cela, il faut qu'on ait des fonctionnaires capables de bouger, de changer, d'évoluer de manière substantielle. Et moi ce que je propose dans les parcours professionnels, les rémunérations, les salaires, l'accord que j'ai mis sur la table, c'est justement de permettre plus de passerelles mais aussi de respecter le fonctionnaire, y compris dans sa rémunération. Sinon on n'en trouvera plus, embaucher un enseignant au Smic ça ne va pas marcher longtemps.
THOMAS SOTTO
Mais vous comprenez qu'il y a quand même un trouble après les propos du ministre de l'Economie, on se demande d'où il parle, il parle pour qui, au nom de qui Emmanuel MACRON ? Je vais vous citer une réaction, celle de la sénatrice écologiste Esther BENBASSA, elle dit : ce gouvernement est ventriloque et MACRON sa marionnette, quand MACRON parle c'est le gouvernement qui parle du ventre !
MARYLISE LEBRANCHU
Ah non ! Sûrement pas, d'ailleurs le président de la République a été très clair samedi, le Premier ministre a parlé du statut, je présente un projet de loi sur la déontologie et le statut des fonctionnaires justement pour lier les deux, ce serait totalement aberrant. Non, MACRON pardon ! Emmanuel MACRON a parlé pour lui, il a peut-être parlé de cadre, c'est ce qu'il me dit
THOMAS SOTTO
Il a trop parlé, il a parlé trop vite ?
MARYLISE LEBRANCHU
En tout cas, ce n'est pas du tout à l'emploi du jour ce que je vous disais en début de propos, moi je ne veux pas taper sur un collègue du gouvernement, je dis simplement qu'un ministre n'est jamais libre de s'exprimer sans avoir construit une pensée collective avec l'ensemble de ses collègues sur un point, parce que le risque c'est justement celui-là. C'est-à-dire qu'à partir d'une question posée sur l'encadrement, eh bien ! On met (pardonnez-moi l'expression) un peu le feu partout et en particulier dans les syndicats de la fonction publique, dont moi j'attends qu'ils signent un protocole d'accord qui est déterminant pour eux, comme déterminant pour les citoyens français pour que nous retrouvions un équilibre.
THOMAS SOTTO
A vous entendre donc, Emmanuel MACRON met le feu partout et vous, vous tendez d'éteindre l'incendie ce matin
MARYLISE LEBRANCHU
Ah non !
THOMAS SOTTO
Est-ce que vous pouvez m'expliquer la réaction de Manuel VALLS quand même, parce que vous l'avez cité, il a dit son attachement au statut des fonctionnaires, ça on est d'accord, tout en louant un ministre de l'Economie talentueux qu'il soutient jusqu'au bout, qu'il soutient jusqu'au bout. Vous comprenez vous la ligne là ?
MARYLISE LEBRANCHU
Bien sûr, pour moi c'est extrêmement clair, c'est-à-dire que le statut des fonctionnaires, le Premier ministre n'avait pas besoin de le confirmer puisque je connais son avis comme celui du président de la République, mais on a un bon ministre de l'Economie et puis il y a eu une phrase, on va tourner la page bientôt, vous savez ça va durer 48 h 00. Le seul souci que nous avions, c'était justement que je suis en pleine négociation avec les fonctionnaires et que ça n'a pas mis de l'huile dans les rouages, donc voilà. Maintenant, c'est à moi de gérer et ne vous en faites pas, je vais le faire.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Marylise LEBRANCHU d'avoir été en direct sur Europe 1 ce matin
MARYLISE LEBRANCHU
C'est moi.
THOMAS SOTTO
Je rappelle que vous êtes la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique. Bonne journée.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015
Elle est la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, après les propos d'Emmanuel MACRON sur les fonctionnaires Marylise LEBRANCHU est votre invitée Thomas pour l'Interview Vérité d'Europe 1.
THOMAS SOTTO
Bonjour Marylise LEBRANCHU.
MARYLISE LEBRANCHU
Bonjour.
THOMAS SOTTO
C'est vous la ministre des fonctionnaires, ces fonctionnaires dont le statut n'est plus justifiable selon le ministre de l'Economie. Est-ce qu'il y a un problème MACRON aujourd'hui dans le gouvernement dont vous faites partie ?
MARYLISE LEBRANCHU
Il n'y a pas un problème MACRON, moi j'ai simplement dit à Emmanuel MACRON comme je le pense depuis très longtemps qu'un ministre n'est pas libre de ses propos, y compris dans un cercle de réflexion. Parce que regardez là, il s'agissait de comparer des cadres et la phrase a été reprise pour l'ensemble de la fonction publique. Donc un ministre n'est pas libre de ses propos, il faut être extrêmement prudent, parler le moins souvent possible et ne pas oublier qu'y compris dans une réunion de petits groupes de réflexion, il y a toujours quelqu'un pour reprendre une phrase que vous avez jetée ou même si elle n'est pas totalement établie.
THOMAS SOTTO
On comprend à vos propos que vous lui avez parlé donc à Emmanuel MACRON, qu'est-ce qu'il a dit, qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
MARYLISE LEBRANCHU
Bien sûr, on s'est parlé et on va continuer à se parler. Moi ce que je dis, c'est Emmanuel MACRON m'a parlé de cadre, un cadre de son service ou tout proche de son cabinet, donc c'est un cadre de la haute fonction publique, un cadre dans le privé, il comparait les deux statuts. Moi je pense profondément que le statut de la fonction publique, ce n'est pas seulement la solidité de l'Etat, c'est la solidité de la nation. Et il faut avoir en tête que l'Etat réforme de façon permanente ses services et depuis de nombreuses années, et que si on peut faire des réorganisations aussi difficiles que celles qu'on est en train de faire en ce moment dans les régions, avec les nouvelles lois sur les collectivités territoriales et j'en passe, eh bien ! C'est parce que le statut permet des droits et des obligations, c'est-à-dire que la contrepartie de la sécurité de l'emploi c'est qu'un employeur public peut changer la définition, le contenu des missions de chacun comme son affectation, alors qu'avec un contrat de travail d'ordre privé ce n'est pas possible, ce serait le changement
THOMAS SOTTO
Ça veut dire que pour vous Marylise LEBRANCHU
MARYLISE LEBRANCHU
Du contrat.
THOMAS SOTTO
L'emploi à vie ce n'est pas un sujet, on n'y touche pas, point barre, dans la fonction publique ?
MARYLISE LEBRANCHU
Ce n'est pas un sujet si on veut continuer à réformer l'Etat, à bouger nos personnels, à leur permettre de changer à permettre à ce qu'ils changent de mission, pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, nous avons une concurrence entre les territoires partout dans le monde, même une concurrence qui est difficile. C'est les services publics qui réussissent à répondre à l'attractivité des territoires. Pour cela, il faut qu'on ait des fonctionnaires capables de bouger, de changer, d'évoluer de manière substantielle. Et moi ce que je propose dans les parcours professionnels, les rémunérations, les salaires, l'accord que j'ai mis sur la table, c'est justement de permettre plus de passerelles mais aussi de respecter le fonctionnaire, y compris dans sa rémunération. Sinon on n'en trouvera plus, embaucher un enseignant au Smic ça ne va pas marcher longtemps.
THOMAS SOTTO
Mais vous comprenez qu'il y a quand même un trouble après les propos du ministre de l'Economie, on se demande d'où il parle, il parle pour qui, au nom de qui Emmanuel MACRON ? Je vais vous citer une réaction, celle de la sénatrice écologiste Esther BENBASSA, elle dit : ce gouvernement est ventriloque et MACRON sa marionnette, quand MACRON parle c'est le gouvernement qui parle du ventre !
MARYLISE LEBRANCHU
Ah non ! Sûrement pas, d'ailleurs le président de la République a été très clair samedi, le Premier ministre a parlé du statut, je présente un projet de loi sur la déontologie et le statut des fonctionnaires justement pour lier les deux, ce serait totalement aberrant. Non, MACRON pardon ! Emmanuel MACRON a parlé pour lui, il a peut-être parlé de cadre, c'est ce qu'il me dit
THOMAS SOTTO
Il a trop parlé, il a parlé trop vite ?
MARYLISE LEBRANCHU
En tout cas, ce n'est pas du tout à l'emploi du jour ce que je vous disais en début de propos, moi je ne veux pas taper sur un collègue du gouvernement, je dis simplement qu'un ministre n'est jamais libre de s'exprimer sans avoir construit une pensée collective avec l'ensemble de ses collègues sur un point, parce que le risque c'est justement celui-là. C'est-à-dire qu'à partir d'une question posée sur l'encadrement, eh bien ! On met (pardonnez-moi l'expression) un peu le feu partout et en particulier dans les syndicats de la fonction publique, dont moi j'attends qu'ils signent un protocole d'accord qui est déterminant pour eux, comme déterminant pour les citoyens français pour que nous retrouvions un équilibre.
THOMAS SOTTO
A vous entendre donc, Emmanuel MACRON met le feu partout et vous, vous tendez d'éteindre l'incendie ce matin
MARYLISE LEBRANCHU
Ah non !
THOMAS SOTTO
Est-ce que vous pouvez m'expliquer la réaction de Manuel VALLS quand même, parce que vous l'avez cité, il a dit son attachement au statut des fonctionnaires, ça on est d'accord, tout en louant un ministre de l'Economie talentueux qu'il soutient jusqu'au bout, qu'il soutient jusqu'au bout. Vous comprenez vous la ligne là ?
MARYLISE LEBRANCHU
Bien sûr, pour moi c'est extrêmement clair, c'est-à-dire que le statut des fonctionnaires, le Premier ministre n'avait pas besoin de le confirmer puisque je connais son avis comme celui du président de la République, mais on a un bon ministre de l'Economie et puis il y a eu une phrase, on va tourner la page bientôt, vous savez ça va durer 48 h 00. Le seul souci que nous avions, c'était justement que je suis en pleine négociation avec les fonctionnaires et que ça n'a pas mis de l'huile dans les rouages, donc voilà. Maintenant, c'est à moi de gérer et ne vous en faites pas, je vais le faire.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Marylise LEBRANCHU d'avoir été en direct sur Europe 1 ce matin
MARYLISE LEBRANCHU
C'est moi.
THOMAS SOTTO
Je rappelle que vous êtes la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique. Bonne journée.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015