Texte intégral
JOURNALISTE
Votre invitée Jean-Jacques BOURDIN, Marylise LEBRANCHU, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Marylise LEBRANCHU bonjour.
MARYLISE LEBRANCHU
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'un ministre est libre de ses propos ?
MARYLISE LEBRANCHU
Non, un ministre n'est pas libre de ses propos, et ça la question, c'est que partout où on peut aller y compris dans des petits cercles de réflexion il faut faire attention. Un ministre parle toujours au nom du gouvernement, même s'il est là simplement pour réfléchir avec d'autres. C'est dommage sans doute mais c'est comme ça, un ministre n'est pas libre de ses propos.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, « le statut des fonctionnaires n'est plus justifiable, c'est dans Les Echos, ce n'est pas un petit cercle, il n'est plus adapté au monde tel qu'il va et surtout il n'est plus justifiable compte tenu de ses missions ». Je vais revenir sur le fond mais Marylise LEBRANCHU, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'un ministre qui n'est pas libre de ses propos mais qui tient de tels propos doit être démissionné ?
MARYLISE LEBRANCHU
Pas du tout, moi je ne suis pas chef du gouvernement et je ne suis pas présidente de la République. Il n'y a pas de souci de ce côté-là, le Premier ministre a dit ce qu'il avait à dire, c'est un bon ministre de l'Economie et on ne touchera pas au statut de la fonction publique, le président de la République a pris la parole, voilà
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais il n'est pas libre de ses propos, il tient des propos qui ne vont pas dans le sens voulu par le gouvernement apparemment
MARYLISE LEBRANCHU
Oui mais
JEAN-JACQUES BOURDIN
Si j'entends Manuel VALLS et aucune remarque !
MARYLISE LEBRANCHU
48 heures, ça fait 48 heures, vous savez encore mieux que moi monsieur BOURDIN qu'au bout de 48 heures, tout ça sera oublié, ce n'est pas un sujet. Maintenant, c'est à moi aussi de réaffirmer un certain nombre de principes, parce que moi je veux dire que la fonction publique, elle est là pas seulement pour assurer la solidité de l'Etat mais la solidité de la nation. C'est vrai que grâce à la fonction publique, nous pouvons changer, réformer tout le temps. Regardez ce que nous faisons actuellement sur les régions, sur le territoire, réorganisation des services de l'Etat. Pourquoi c'est possible de réorganiser ? Parce que grâce au statut, les fonctionnaires ont des droits et des obligations et que l'employeur public, lui, il peut changer la définition, le contenu des missions de chacun, y compris l'affectation des agents qui ne sont pas forcément affectés là où ils veulent, parce que justement il y a ces droits et ce statut. Avec un contrat de travail privé, ça ne serait pas possible. Donc au moment où moi, je négocie un protocole de progrès avec nos fonctionnaires, au moment où on fait tout pour améliorer la gestion, les parcours, les mobilités, permettre des carrières plus intéressantes, voilà ! C'est un propos qui a mis comment vous dire, beaucoup d'émotion chez les fonctionnaires et dans les organisations syndicales. Je les ai tous appelés depuis, ils savent bien aujourd'hui que c'était une phrase lancée pour la réflexion mais pas
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est une phrase lancée pour la réflexion, ce n'est pas du tout une intention, si j'ai bien compris !
MARYLISE LEBRANCHU
Non et c'est terminé, je pense que la page est tournée. Ça nous a permis au fond d'avoir les choses de claires. Regardez ! Rappelons-nous, on parle tous du Canada qui en 93 avait diminué de 20 % ses effectifs, désormais ils sont revenus depuis 2002 ils sont revenus au même niveau. On parle tous de la Suède qui a arrêté effectivement d'appliquer le statut, et on sait tous et l'OCDE le montre que la dépense des agents publics est beaucoup plus importante qu'en France et que nous, nous avons 90 agents pour 1.000 personnes ; qu'en Suède on arrive à 140. Donc il faut faire attention, le statut ce n'est pas un problème
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais un emploi garanti à vie, c'est encore dans le monde dans lequel nous vivons, où l'on change de plus en plus souvent d'activité, est-ce que ce n'est pas anachronique ?
MARYLISE LEBRANCHU
Non, ce que je vous disais justement c'est que ça permet de gérer le fait que l'Etat grâce à ses fonctionnaires est toujours en réorganisation, qu'on fait bouger l'action, qu'on fait bouger y compris les personnes sur le lieu géographique. On change bien évidemment telle ou telle mission, regardez sur l'économie en ce moment y compris. Et donc, c'est parce qu'il y a ce statut qu'on peut se permettre en tant qu'employeur de réorganiser, de faire bouger les choses tout le temps. Si vous prenez le contrat de travail de droit privé, si vous avez un changement substantiel dans le contrat, les personnes peuvent se séparer, employeur et salarié, ce n'est pas le cas dans la fonction publique. Il faut regarder non seulement ce qui est un droit mais il faut regarder les conséquences, ça nous permet de réorganiser l'Etat et les missions tout le temps. Parlez en ce moment par exemple au personnel de santé et vous verrez qu'effectivement sans le statut, ce sont des gens qui ne supporteraient peut-être plus toutes les difficultés qu'ils ont. Donc regardons les choses en face calmement, sereinement : solidité de l'Etat et attractivité des territoires, dans une concurrence permanente les fonctionnaires nous permettent d'assurer l'attractivité des territoires.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Merci Marylise LEBRANCHU, merci
MARYLISE LEBRANCHU
C'est moi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015
Votre invitée Jean-Jacques BOURDIN, Marylise LEBRANCHU, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Marylise LEBRANCHU bonjour.
MARYLISE LEBRANCHU
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'un ministre est libre de ses propos ?
MARYLISE LEBRANCHU
Non, un ministre n'est pas libre de ses propos, et ça la question, c'est que partout où on peut aller y compris dans des petits cercles de réflexion il faut faire attention. Un ministre parle toujours au nom du gouvernement, même s'il est là simplement pour réfléchir avec d'autres. C'est dommage sans doute mais c'est comme ça, un ministre n'est pas libre de ses propos.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, « le statut des fonctionnaires n'est plus justifiable, c'est dans Les Echos, ce n'est pas un petit cercle, il n'est plus adapté au monde tel qu'il va et surtout il n'est plus justifiable compte tenu de ses missions ». Je vais revenir sur le fond mais Marylise LEBRANCHU, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'un ministre qui n'est pas libre de ses propos mais qui tient de tels propos doit être démissionné ?
MARYLISE LEBRANCHU
Pas du tout, moi je ne suis pas chef du gouvernement et je ne suis pas présidente de la République. Il n'y a pas de souci de ce côté-là, le Premier ministre a dit ce qu'il avait à dire, c'est un bon ministre de l'Economie et on ne touchera pas au statut de la fonction publique, le président de la République a pris la parole, voilà
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais il n'est pas libre de ses propos, il tient des propos qui ne vont pas dans le sens voulu par le gouvernement apparemment
MARYLISE LEBRANCHU
Oui mais
JEAN-JACQUES BOURDIN
Si j'entends Manuel VALLS et aucune remarque !
MARYLISE LEBRANCHU
48 heures, ça fait 48 heures, vous savez encore mieux que moi monsieur BOURDIN qu'au bout de 48 heures, tout ça sera oublié, ce n'est pas un sujet. Maintenant, c'est à moi aussi de réaffirmer un certain nombre de principes, parce que moi je veux dire que la fonction publique, elle est là pas seulement pour assurer la solidité de l'Etat mais la solidité de la nation. C'est vrai que grâce à la fonction publique, nous pouvons changer, réformer tout le temps. Regardez ce que nous faisons actuellement sur les régions, sur le territoire, réorganisation des services de l'Etat. Pourquoi c'est possible de réorganiser ? Parce que grâce au statut, les fonctionnaires ont des droits et des obligations et que l'employeur public, lui, il peut changer la définition, le contenu des missions de chacun, y compris l'affectation des agents qui ne sont pas forcément affectés là où ils veulent, parce que justement il y a ces droits et ce statut. Avec un contrat de travail privé, ça ne serait pas possible. Donc au moment où moi, je négocie un protocole de progrès avec nos fonctionnaires, au moment où on fait tout pour améliorer la gestion, les parcours, les mobilités, permettre des carrières plus intéressantes, voilà ! C'est un propos qui a mis comment vous dire, beaucoup d'émotion chez les fonctionnaires et dans les organisations syndicales. Je les ai tous appelés depuis, ils savent bien aujourd'hui que c'était une phrase lancée pour la réflexion mais pas
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est une phrase lancée pour la réflexion, ce n'est pas du tout une intention, si j'ai bien compris !
MARYLISE LEBRANCHU
Non et c'est terminé, je pense que la page est tournée. Ça nous a permis au fond d'avoir les choses de claires. Regardez ! Rappelons-nous, on parle tous du Canada qui en 93 avait diminué de 20 % ses effectifs, désormais ils sont revenus depuis 2002 ils sont revenus au même niveau. On parle tous de la Suède qui a arrêté effectivement d'appliquer le statut, et on sait tous et l'OCDE le montre que la dépense des agents publics est beaucoup plus importante qu'en France et que nous, nous avons 90 agents pour 1.000 personnes ; qu'en Suède on arrive à 140. Donc il faut faire attention, le statut ce n'est pas un problème
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais un emploi garanti à vie, c'est encore dans le monde dans lequel nous vivons, où l'on change de plus en plus souvent d'activité, est-ce que ce n'est pas anachronique ?
MARYLISE LEBRANCHU
Non, ce que je vous disais justement c'est que ça permet de gérer le fait que l'Etat grâce à ses fonctionnaires est toujours en réorganisation, qu'on fait bouger l'action, qu'on fait bouger y compris les personnes sur le lieu géographique. On change bien évidemment telle ou telle mission, regardez sur l'économie en ce moment y compris. Et donc, c'est parce qu'il y a ce statut qu'on peut se permettre en tant qu'employeur de réorganiser, de faire bouger les choses tout le temps. Si vous prenez le contrat de travail de droit privé, si vous avez un changement substantiel dans le contrat, les personnes peuvent se séparer, employeur et salarié, ce n'est pas le cas dans la fonction publique. Il faut regarder non seulement ce qui est un droit mais il faut regarder les conséquences, ça nous permet de réorganiser l'Etat et les missions tout le temps. Parlez en ce moment par exemple au personnel de santé et vous verrez qu'effectivement sans le statut, ce sont des gens qui ne supporteraient peut-être plus toutes les difficultés qu'ils ont. Donc regardons les choses en face calmement, sereinement : solidité de l'Etat et attractivité des territoires, dans une concurrence permanente les fonctionnaires nous permettent d'assurer l'attractivité des territoires.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Merci Marylise LEBRANCHU, merci
MARYLISE LEBRANCHU
C'est moi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015