Texte intégral
M. Cazeneuve : "Nous voulions pour ce Conseil Justice Affaires intérieures une décision qui témoigne de la capacité de l'Europe à prendre ses responsabilités et à progresser. Nous voulions une décision qui repose sur un équilibre entre humanité, générosité, responsabilité et fermeté. Parce que comme vient de le dire mon collègue et ami Thomas de Maizière à l'instant, ce que nous faisons en matière d'accueil des réfugiés collectivement n'a de soutenabilité que dès lors que nous sommes capables d'assurer le contrôle des frontières extérieures de l'UE, et dès lors que nous sommes capables aussi de mettre en place rapidement les hotspots que nous, France et Allemagne, avons appelé de nos vux.
Nous devons nous réjouir que dans la décision qui vient d'être adoptée, le cahier des charges concernant leur mise en uvre est précisé : il s'agit de mettre en place de véritables centres d'accueil et de contrôle des frontières extérieures de l'UE. Ces centres doivent permettre l'enregistrement des réfugiés et la rétention de ces derniers jusqu'à cet enregistrement, mais aussi permettre la reconduite à la frontière de ceux qui relèvent de l'immigration économique irrégulière vers les pays d'origine.
C'est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité de mettre en uvre désormais ces conventions de retour avec les pays de provenance et nous souhaitons que le mandat qui a été confié à la Haute représentante Federica Mogherini puisse se mettre en uvre dans les meilleurs délais.
Il n'y a pas, encore une fois, de possibilité d'assurer l'accueil dans des conditions qui correspondent aux standards européens des réfugiés s'il n'y a pas une maitrise des flux. Et c'est dans cet équilibre que la France et l'Allemagne se sont engagées. Les décisions d'aujourd'hui ne concernent pas simplement la relocalisation de 120 000 réfugiés entre les pays de l'UE, elles concernent aussi les modalités de mise en uvre de cet équilibre entre générosité, humanité et fermeté, parce que sans cet équilibre il n'y aura pas de possibilité pour l'Europe de faire face au contexte migratoire. Et je rejoins tout à fait les propos qui viennent d'être tenus par Thomas de Maizière sur le fait que l'Europe ne peut pas accueillir l'ensemble de ceux qui sont aujourd'hui dans les camps de réfugiés. Il y a de ce point de vue là un travail important à faire avec la Turquie, avec la Jordanie, avec le Liban. Il y a une mobilisation très forte du HCR que nous, France et Allemagne, soutenons.
Si le Conseil Justice/Affaires intérieures d'aujourd'hui n'est pas la fin de l'histoire qui nous lie face à la situation migratoire, cette décision prise par le Conseil constitue incontestablement une étape importante qui en appelle d'autres, concernant notamment le contrôle de nos frontières et le dialogue avec les pays de provenance".
( )
M. Cazeneuve : "Il était très important pour nous que tout le monde puisse participer à ce dispositif de répartition. Cela a toujours été la position de nos deux pays. Et nous avons tous les deux considéré que la possibilité, par un mécanisme de compensation, de refuser des réfugiés en contrepartie du paiement d'une somme à la Commission européenne, ne correspondait pas aux valeurs des pères fondateurs de l'UE, à l'esprit de l'UE.
Mais nous avons en même temps compris qu'il devait y avoir des processus de flexibilité. Nous les avons construits avec nos partenaires, dans une relation de confiance, et c'est la raison pour laquelle nous sommes parvenus, cet après-midi à un bon accord, équilibré.
Si cet accord était possible, c'est parce qu'il y a entre le ministre de l'Intérieur allemand et moi-même une relation de confiance et d'amitié, c'est parce que le moteur franco-allemand fonctionne, c'est parce que nous nous parlons toujours franchement pour trouver des solutions. Cela permet d'engager le dialogue avec d'autres pays de l'UE et je veux saluer avec beaucoup de sincérité et d'amitié l'importance de l'engagement de Thomas de Maizière sur ces sujets extrêmement difficiles depuis de nombreuses semaines, et la qualité des initiatives qu'il a pu prendre pour faciliter l'aboutissement de ce Conseil JAI et après-midi".
Q - Le projet européen n'est-il pas affaibli au travers du recours au vote pour l'adoption de la décision ? N'y a-t-il pas désunion entre la vieille et la nouvelle Europe ?
M. Cazeneuve : "Vous êtes très difficiles à satisfaire : quand il n'y a pas de solution, l'Europe est affaiblie, et quand il y en a elle l'est aussi.
Aujourd'hui il y a une solution. Une solution qui a fait l'objet d'un rassemblement d'une écrasante majorité des pays de l'UE. Cette décision que nous avons prise est entièrement conforme aux valeurs de l'UE parce qu'elle repose sur de la solidarité entre les pays de l'UE, elle repose sur de la responsabilité, parce que la solidarité sans la responsabilité et la fermeté ça ne marche pas, et elle fait la démonstration que même si le temps des discussions est parfois trop long au goût de la France et de l'Allemagne, les institutions européennes, quand la France et l'Allemagne se mettent en mouvement avec l'ensemble de leurs partenaires, cela aboutit à des décisions positives pour l'Europe quand l'essentiel est en jeu. Et là il s'agit de l'essentiel puisqu'il s'agit d'une crise humanitaire, avec des femmes et des hommes qui perdent la vie sur le chemin de l'exode après avoir été persécutés. Cela appelait une réponse de notre part ; nous l'avons trouvée".Source http://www.rpfrance.eu, le 24 septembre 2015
Nous devons nous réjouir que dans la décision qui vient d'être adoptée, le cahier des charges concernant leur mise en uvre est précisé : il s'agit de mettre en place de véritables centres d'accueil et de contrôle des frontières extérieures de l'UE. Ces centres doivent permettre l'enregistrement des réfugiés et la rétention de ces derniers jusqu'à cet enregistrement, mais aussi permettre la reconduite à la frontière de ceux qui relèvent de l'immigration économique irrégulière vers les pays d'origine.
C'est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité de mettre en uvre désormais ces conventions de retour avec les pays de provenance et nous souhaitons que le mandat qui a été confié à la Haute représentante Federica Mogherini puisse se mettre en uvre dans les meilleurs délais.
Il n'y a pas, encore une fois, de possibilité d'assurer l'accueil dans des conditions qui correspondent aux standards européens des réfugiés s'il n'y a pas une maitrise des flux. Et c'est dans cet équilibre que la France et l'Allemagne se sont engagées. Les décisions d'aujourd'hui ne concernent pas simplement la relocalisation de 120 000 réfugiés entre les pays de l'UE, elles concernent aussi les modalités de mise en uvre de cet équilibre entre générosité, humanité et fermeté, parce que sans cet équilibre il n'y aura pas de possibilité pour l'Europe de faire face au contexte migratoire. Et je rejoins tout à fait les propos qui viennent d'être tenus par Thomas de Maizière sur le fait que l'Europe ne peut pas accueillir l'ensemble de ceux qui sont aujourd'hui dans les camps de réfugiés. Il y a de ce point de vue là un travail important à faire avec la Turquie, avec la Jordanie, avec le Liban. Il y a une mobilisation très forte du HCR que nous, France et Allemagne, soutenons.
Si le Conseil Justice/Affaires intérieures d'aujourd'hui n'est pas la fin de l'histoire qui nous lie face à la situation migratoire, cette décision prise par le Conseil constitue incontestablement une étape importante qui en appelle d'autres, concernant notamment le contrôle de nos frontières et le dialogue avec les pays de provenance".
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M. Cazeneuve : "Il était très important pour nous que tout le monde puisse participer à ce dispositif de répartition. Cela a toujours été la position de nos deux pays. Et nous avons tous les deux considéré que la possibilité, par un mécanisme de compensation, de refuser des réfugiés en contrepartie du paiement d'une somme à la Commission européenne, ne correspondait pas aux valeurs des pères fondateurs de l'UE, à l'esprit de l'UE.
Mais nous avons en même temps compris qu'il devait y avoir des processus de flexibilité. Nous les avons construits avec nos partenaires, dans une relation de confiance, et c'est la raison pour laquelle nous sommes parvenus, cet après-midi à un bon accord, équilibré.
Si cet accord était possible, c'est parce qu'il y a entre le ministre de l'Intérieur allemand et moi-même une relation de confiance et d'amitié, c'est parce que le moteur franco-allemand fonctionne, c'est parce que nous nous parlons toujours franchement pour trouver des solutions. Cela permet d'engager le dialogue avec d'autres pays de l'UE et je veux saluer avec beaucoup de sincérité et d'amitié l'importance de l'engagement de Thomas de Maizière sur ces sujets extrêmement difficiles depuis de nombreuses semaines, et la qualité des initiatives qu'il a pu prendre pour faciliter l'aboutissement de ce Conseil JAI et après-midi".
Q - Le projet européen n'est-il pas affaibli au travers du recours au vote pour l'adoption de la décision ? N'y a-t-il pas désunion entre la vieille et la nouvelle Europe ?
M. Cazeneuve : "Vous êtes très difficiles à satisfaire : quand il n'y a pas de solution, l'Europe est affaiblie, et quand il y en a elle l'est aussi.
Aujourd'hui il y a une solution. Une solution qui a fait l'objet d'un rassemblement d'une écrasante majorité des pays de l'UE. Cette décision que nous avons prise est entièrement conforme aux valeurs de l'UE parce qu'elle repose sur de la solidarité entre les pays de l'UE, elle repose sur de la responsabilité, parce que la solidarité sans la responsabilité et la fermeté ça ne marche pas, et elle fait la démonstration que même si le temps des discussions est parfois trop long au goût de la France et de l'Allemagne, les institutions européennes, quand la France et l'Allemagne se mettent en mouvement avec l'ensemble de leurs partenaires, cela aboutit à des décisions positives pour l'Europe quand l'essentiel est en jeu. Et là il s'agit de l'essentiel puisqu'il s'agit d'une crise humanitaire, avec des femmes et des hommes qui perdent la vie sur le chemin de l'exode après avoir été persécutés. Cela appelait une réponse de notre part ; nous l'avons trouvée".Source http://www.rpfrance.eu, le 24 septembre 2015