Déclaration de M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du gouvernement, sur la promotion des techniques agricoles permettant d'augmenter la capacité des sols à stocker le carbone, à l'Assemblée nationale le 2 décembre 2015.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 2 décembre 2015

Texte intégral

Madame la Députée, vous avez évoqué la COP21 ; ce sujet a été évoqué par de nombreux autres députés aujourd'hui. C'est un enjeu majeur. Nous devons nous engager à la fois pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, et pour nous adapter. Nous sommes contraints de modifier nos stratégies, nos modèles de production, voire les végétaux qui sont cultivés dans certains endroits de la planète qui connaissent le réchauffement climatique.
Vous avez évoqué l'initiative «4 pour 1000». Je voudrais brièvement l'expliquer à la représentation nationale. Elle concerne les sols. Savez-vous combien de milliards de tonnes de carbone sont stockées dans les sols de la planète, notamment dans les sols agricoles ? 2.500 milliards de tonnes de carbone !
Le taux de 4%, soit 0,4%, cela consiste à faire une règle de trois qui aboutit à 9,6 milliards de tonnes de carbone. C'est le rapport entre la totalité du carbone stocké et le 0,4%. 9,6 milliards de tonnes, c'est exactement la quantité de carbone que les activités humaines rejettent chaque année dans l'atmosphère. En augmentant dans une proportion limitée le stock de carbone des sols grâce à l'agriculture, on pourrait capturer une quantité de carbone équivalente à ce que l'humanité rejette chaque année dans l'atmosphère.
Le potentiel de cette technique est énorme. Pour le réaliser, il faut s'occuper des sols, il faut promouvoir des stratégies, des modèles agricoles permettant d'augmenter, dans une mesure limitée, la capacité des sols à séquestrer du carbone grâce à la photosynthèse. L'initiative «4 pour 1000», promue par la France et inscrite dans l'Agenda des solutions, a été soutenue hier par près de cent institutions et une quarantaine de pays. Elle va dans le sens de vos souhaits : atténuer les émissions de gaz à effet de serre et adapter l'agriculture de sorte qu'elle ne soit plus un problème mais une solution.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 décembre 2015