Texte intégral
JOURNALISTE
Comme promis, on revient sur la crise agricole avec l'invité en direct du 6/9, le ministre de l'Agriculture interrogé par Régis HERVE.
REGIS HERVE
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
REGIS HERVE
Merci de votre présence ce matin sur France Bleu. Vous étiez à Matignon hier avec Manuel VALLS et Emmanuel MACRON. Vous avez reçu les responsables de la grande distribution. Stéphane LE FOLL, ce sont eux les responsables de la crise comme le disent les éleveurs ? La grande distribution fait son beurre donc sur le dos des agriculteurs ?
STEPHANE LE FOLL
La grande distribution a une place particulière puisque 80 % de ce qui est produit par l'agriculture française va trouver son débouché dans la grande distribution, 20 % dans d'autres circuits, et puis il y a la partie qui est exportée. On est dans une crise à l'échelle européenne. J'ai eu encore mon collègue espagnol hier qui, sur la question du lait, était dans une situation encore plus dramatique que celle qu'on peut connaître dans d'autres pays et en France. On a à travailler donc à l'échelle européenne et puis, bien sûr, à faire en sorte que dans les négociations commerciales qui se nouent en ce moment entre industriels et grande distribution et j'ai bien dit industriels et grande distribution il y ait un partage de responsabilités.
REGIS HERVE
Et un peu plus de transparence peut-être aussi, non ?
STEPHANE LE FOLL
Alors plus de transparence, plus de responsabilités des deux côtés. Parce que vous me parlez de la grande distribution : bien sûr qu'il y a une responsabilité mais si je regarde ce qui avait été mis en place dans une médiation par rapport au relèvement du cours de Plérin l'an dernier, ce n'est pas la grande distribution sur le coup qui a fait que ce qui avait été mis en place par la médiation n'a pas été poursuivi. C'est plutôt les industriels. Donc il faut que tout le monde ait aussi sa responsabilité.
REGIS HERVE
Tout le monde doit balayer devant sa porte.
STEPHANE LE FOLL
Oui, absolument. Parce que les agriculteurs aujourd'hui qui constatent la baisse des prix par exemple, par rapport à ce que ça avait pu être au printemps et aujourd'hui, où cette différence est-elle aujourd'hui partie ? C'est la question.
REGIS HERVE
Et elle part où ?
STEPHANE LE FOLL
Elle est partie sûrement vers l'aval avec plusieurs étapes d'une chaîne de distribution de valeurs qui est extrêmement complexe. Peut-être aussi en partie vers l'amont avec les questions liées à l'alimentation et tout ça. Il y a une partie mais il y a là une question que les agriculteurs se posent et à juste titre. J'ai eu Emmanuel MACRON juste pour conclure sur un point
REGIS HERVE
Oui, rapidement s'il-vous-plaît.
STEPHANE LE FOLL
On s'est mis d'accord pour essayer de fixer un rendez-vous avec industriels, producteurs et grande distribution d'avoir une discussion ce qu'on appelle tripartite. Ce qu'on veut maintenant, c'est ces discussions et cette appréhension des négociations commerciales tripartites, avec une proposition que j'ai faite qui consiste à dire : quand on négocie entre grande distribution et industriels, on pourra indiquer, on doit savoir quelle est la conséquence en termes de prix pour les agriculteurs.
REGIS HERVE
Manuel VALLS a mis en cause hier, on l'a entendu d'ailleurs ce matin sur France Bleu, il a mis en cause la grande distribution accusée enfin, la Commission européenne surtout accusée de faire trop peu ou trop tard. Est-ce que dans cette phrase, il n'y a pas aussi quand même un aveu d'impuissance face à la crise sur le thème : « Nous, on n'y peut rien, ce n'est pas de notre faute. Regardez ce que fait ou ne fait pas d'ailleurs l'Europe » ?
STEPHANE LE FOLL
Sur cette question, quand au mois de juin il y avait un Conseil l'an dernier des ministres, la première réaction de la Commission c'était qu'il n'y avait pas de crise. Je me souviens très bien. L'été a été nécessaire pour que j'arrive à obtenir un Conseil extraordinaire en septembre où là, la Commission a pris des décisions. Elle a mobilisé cinq cents millions d'euros qui ont été répartis dans les vingt-huit pays dont soixante-trois millions pour la France. Mais le vrai problème, c'est que si je prends par exemple le lait : le lait aujourd'hui, on est avec une production qui continue à augmenter dans une dizaine de pays.
REGIS HERVE
Qu'est-ce que peut faire concrètement Bruxelles ?
STEPHANE LE FOLL
Je continue. Elle continue à augmenter à un moment où l'Observatoire du lait, qui a été mis en place après la fin des quotas à la demande d'ailleurs de la France pour avoir des outils d'analyse, dit que les perspectives en termes de marché à l'exportation ne sont pas celles qui étaient anticipées. Donc si on continue à augmenter la production sans avoir les débouchés à l'exportation, qu'est-ce qui se passe ? Vous avez du beurre, de la poudre et du lait qui s'accumulent en Europe et des prix qui ne cessent de baisser, et la production continue d'augmenter. Donc moi lundi, au Conseil européen, la première des choses que je vais dire c'est : il faut qu'on soit capable quand même de réguler un peu mieux, sans revenir aux quotas, de réguler un peu mieux la production, sinon on va à la catastrophe. Deuxième point sur lequel on est particulièrement mobilisé et pas très content avec la Commission, c'est la question de l'embargo russe. J'étais allé en Russie, on avait pris les contacts avec les Russes et ensuite, la Commission qui négocie avec la Russie, depuis que j'y suis allé c'était en novembre de l'an dernier il ne s'est rien passé. C'est ce que va voir aussi le Premier ministre avec sa rencontre avec MEDVEDEV. Mais là, on a besoin de bouger, il faut que l'Europe bouge sur cette question.
REGIS HERVE
Pas des quotas mais un peu plus de régulation, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
Un peu plus de régulation du lait, une offensive sur l'embargo russe pour le lever vraiment. Il faut le faire, il ne suffit pas d'attendre. Maintenant, on a besoin de lever cet embargo russe et ça, c'est de la responsabilité de la Commission. Il faut qu'elle s'en donne les moyens. Puis troisième point, je le rappelle au passage : on va faire, nous, un décret sur l'étiquetage.
REGIS HERVE
C'est pour quand ? C'est pour quand ce décret ?
STEPHANE LE FOLL
Là, on est en train de le finaliser cette semaine. Mais ça fait un an, plus d'un an et demi que le Parlement avait demandé à la Commission de lui faire une proposition sur l'étiquetage et que rien n'a été fait. Rien n'a été fait.
REGIS HERVE
Donc ce n'est pas de la faute du gouvernement, c'est de la faute de l'Europe en fait.
STEPHANE LE FOLL
Alors là, loin de moi cette idée. Je regarde ce qui s'est passé hier. J'ai vu l'étude qui a été faite par Que Choisir sur la traçabilité des produits. Vous avez vu qu'il y a des entreprises ou même des grands distributeurs qui ont progressé de manière extrêmement importante sur la traçabilité. J'ai vu qu'hier une grande entreprise privée
REGIS HERVE
FLEURY MICHON pour ne pas la citer.
STEPHANE LE FOLL
Voilà, FLEURY MICHON allait annoncer qu'elle allait passer à plus de 50 % de l'origine France. Origine France avec le fameux logo « viande de France ». Ça fonctionne, c'est en train de prendre. Donc on va prendre un décret pour aller compléter ce système pour l'origine dans les produits transformés et on va aller aussi solliciter l'Europe. C'est vrai qu'à l'échelle européenne, vous savez, ils sont très clairs. Sur cette question ils ont dit : « Mais si on oblige à étiqueter dans les produits transformés, au bout du compte les consommateurs sont d'accord mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que pour faire ça, ça va coûter plus cher ». Donc comme on suppose qu'ils ne veulent pas payer plus cher, on ne va pas le faire.
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL, deux questions encore, rapidement, deux réponses. Les actions se poursuivent, notamment ce matin en Bretagne, avec le blocage de plateformes INTERMARCHE, c'est le cas du côté de Saint-Gérand, dans le Morbihan, à Rostrenen, dans le Côtes d'Armor, qu'est-ce que vous dites clairement, en quelques secondes, aux éleveurs, il est temps de rentrer dans les fermes, dans les exploitations ; le temps des manifestations est terminé ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Non, je ne vais pas parler comme ça, je ne suis pas là pour leur parler comme ça, je leur dis simplement que ceux que vous me citiez, INTERMARCHE, ont été dans tous les choix qui ont pu être créés, en particulier sur celui des questions posées par le porc, et à Plérin, des partenaires qui ont été jusqu'ici tout à fait loyaux, et en même temps, je sais que cette colère, elle trouve avec ces manifestations une manière de s'exprimer, bon. Il faut éviter la violence, il faut aussi continuer à travailler dans la structuration de tout ce qui est en train d'être fait, il faut continuer à aider les éleveurs pour, avec le plan de soutien, avec l'ensemble des dispositions, et puis, il faut peser sur les négociations, c'est ce que je disais tout à l'heure. En même temps, pour pouvoir remonter et faire attention à ne pas casser encore une fois des prix en descendant, en descendant les prix, voilà ce qu'il faut faire. Le tout nécessite, à la fois de la responsabilité, je l'ai dit, pour tous les acteurs, du respect pour les agriculteurs, et c'est ça aussi un message aux éleveurs, et tout ça, c'est, vous le voyez bien, quelque chose qui est à la fois à l'échelle européenne, est à la fois même à l'échelle mondiale, si je prends la question du lait, nécessite
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL
STÉPHANE LE FOLL
Qu'on change donc une partie des règles dans les négociations commerciales, et nécessite aussi qu'on soit là pour aider les éleveurs.
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL, un remaniement du gouvernement se profile, c'est éminent, je ne vais pas vous demander si vous serez évidemment dans ce nouveau gouvernement, en revanche, est-ce que vous souhaitez poursuivre votre travail ? Est-ce que vous en avez envie ?
STEPHANE LE FOLL
Ah, mais moi, je ne me pose même pas la question, vous m'avez appelé ce matin, vous avez vu ce que je vous ai dit, moi, j'ai déjà pris dix contacts avec des ministres européens pour préparer lundi prochain, donc le 15, donc moi, je me mets dans la perspective d'essayer de tout faire pour trouver des solutions aux problèmes qui sont posés. Le reste
REGIS HERVE
Donc vous serez dans ce nouveau gouvernement ?
STEPHANE LE FOLL
Mais je n'en sais rien du tout, ce n'est pas moi qui décide. Mais moi, je ne me pose pas la question, j'ai déjà enjambé, j'ai fait en sorte que ce Conseil du 15 février soit utile, et qu'on puisse aussi bouger un peu les choses au niveau européen, ce qui n'est pas facile.
REGIS HERVE
Le remaniement aura lieu d'ici le 15 ?
STEPHANE LE FOLL
Ah ben, je l'avais déjà plus ou moins dit un jour devant Europe 1, mais voilà.
REGIS HERVE
Bon, Stéphane LE FOLL, le ministre de l'Agriculture, était ce matin l'invité de France Bleu. Merci à vous. Bonne journée et à bientôt.
STEPHANE LE FOLL
Merci. Au revoir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 février 2016
Comme promis, on revient sur la crise agricole avec l'invité en direct du 6/9, le ministre de l'Agriculture interrogé par Régis HERVE.
REGIS HERVE
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
REGIS HERVE
Merci de votre présence ce matin sur France Bleu. Vous étiez à Matignon hier avec Manuel VALLS et Emmanuel MACRON. Vous avez reçu les responsables de la grande distribution. Stéphane LE FOLL, ce sont eux les responsables de la crise comme le disent les éleveurs ? La grande distribution fait son beurre donc sur le dos des agriculteurs ?
STEPHANE LE FOLL
La grande distribution a une place particulière puisque 80 % de ce qui est produit par l'agriculture française va trouver son débouché dans la grande distribution, 20 % dans d'autres circuits, et puis il y a la partie qui est exportée. On est dans une crise à l'échelle européenne. J'ai eu encore mon collègue espagnol hier qui, sur la question du lait, était dans une situation encore plus dramatique que celle qu'on peut connaître dans d'autres pays et en France. On a à travailler donc à l'échelle européenne et puis, bien sûr, à faire en sorte que dans les négociations commerciales qui se nouent en ce moment entre industriels et grande distribution et j'ai bien dit industriels et grande distribution il y ait un partage de responsabilités.
REGIS HERVE
Et un peu plus de transparence peut-être aussi, non ?
STEPHANE LE FOLL
Alors plus de transparence, plus de responsabilités des deux côtés. Parce que vous me parlez de la grande distribution : bien sûr qu'il y a une responsabilité mais si je regarde ce qui avait été mis en place dans une médiation par rapport au relèvement du cours de Plérin l'an dernier, ce n'est pas la grande distribution sur le coup qui a fait que ce qui avait été mis en place par la médiation n'a pas été poursuivi. C'est plutôt les industriels. Donc il faut que tout le monde ait aussi sa responsabilité.
REGIS HERVE
Tout le monde doit balayer devant sa porte.
STEPHANE LE FOLL
Oui, absolument. Parce que les agriculteurs aujourd'hui qui constatent la baisse des prix par exemple, par rapport à ce que ça avait pu être au printemps et aujourd'hui, où cette différence est-elle aujourd'hui partie ? C'est la question.
REGIS HERVE
Et elle part où ?
STEPHANE LE FOLL
Elle est partie sûrement vers l'aval avec plusieurs étapes d'une chaîne de distribution de valeurs qui est extrêmement complexe. Peut-être aussi en partie vers l'amont avec les questions liées à l'alimentation et tout ça. Il y a une partie mais il y a là une question que les agriculteurs se posent et à juste titre. J'ai eu Emmanuel MACRON juste pour conclure sur un point
REGIS HERVE
Oui, rapidement s'il-vous-plaît.
STEPHANE LE FOLL
On s'est mis d'accord pour essayer de fixer un rendez-vous avec industriels, producteurs et grande distribution d'avoir une discussion ce qu'on appelle tripartite. Ce qu'on veut maintenant, c'est ces discussions et cette appréhension des négociations commerciales tripartites, avec une proposition que j'ai faite qui consiste à dire : quand on négocie entre grande distribution et industriels, on pourra indiquer, on doit savoir quelle est la conséquence en termes de prix pour les agriculteurs.
REGIS HERVE
Manuel VALLS a mis en cause hier, on l'a entendu d'ailleurs ce matin sur France Bleu, il a mis en cause la grande distribution accusée enfin, la Commission européenne surtout accusée de faire trop peu ou trop tard. Est-ce que dans cette phrase, il n'y a pas aussi quand même un aveu d'impuissance face à la crise sur le thème : « Nous, on n'y peut rien, ce n'est pas de notre faute. Regardez ce que fait ou ne fait pas d'ailleurs l'Europe » ?
STEPHANE LE FOLL
Sur cette question, quand au mois de juin il y avait un Conseil l'an dernier des ministres, la première réaction de la Commission c'était qu'il n'y avait pas de crise. Je me souviens très bien. L'été a été nécessaire pour que j'arrive à obtenir un Conseil extraordinaire en septembre où là, la Commission a pris des décisions. Elle a mobilisé cinq cents millions d'euros qui ont été répartis dans les vingt-huit pays dont soixante-trois millions pour la France. Mais le vrai problème, c'est que si je prends par exemple le lait : le lait aujourd'hui, on est avec une production qui continue à augmenter dans une dizaine de pays.
REGIS HERVE
Qu'est-ce que peut faire concrètement Bruxelles ?
STEPHANE LE FOLL
Je continue. Elle continue à augmenter à un moment où l'Observatoire du lait, qui a été mis en place après la fin des quotas à la demande d'ailleurs de la France pour avoir des outils d'analyse, dit que les perspectives en termes de marché à l'exportation ne sont pas celles qui étaient anticipées. Donc si on continue à augmenter la production sans avoir les débouchés à l'exportation, qu'est-ce qui se passe ? Vous avez du beurre, de la poudre et du lait qui s'accumulent en Europe et des prix qui ne cessent de baisser, et la production continue d'augmenter. Donc moi lundi, au Conseil européen, la première des choses que je vais dire c'est : il faut qu'on soit capable quand même de réguler un peu mieux, sans revenir aux quotas, de réguler un peu mieux la production, sinon on va à la catastrophe. Deuxième point sur lequel on est particulièrement mobilisé et pas très content avec la Commission, c'est la question de l'embargo russe. J'étais allé en Russie, on avait pris les contacts avec les Russes et ensuite, la Commission qui négocie avec la Russie, depuis que j'y suis allé c'était en novembre de l'an dernier il ne s'est rien passé. C'est ce que va voir aussi le Premier ministre avec sa rencontre avec MEDVEDEV. Mais là, on a besoin de bouger, il faut que l'Europe bouge sur cette question.
REGIS HERVE
Pas des quotas mais un peu plus de régulation, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
Un peu plus de régulation du lait, une offensive sur l'embargo russe pour le lever vraiment. Il faut le faire, il ne suffit pas d'attendre. Maintenant, on a besoin de lever cet embargo russe et ça, c'est de la responsabilité de la Commission. Il faut qu'elle s'en donne les moyens. Puis troisième point, je le rappelle au passage : on va faire, nous, un décret sur l'étiquetage.
REGIS HERVE
C'est pour quand ? C'est pour quand ce décret ?
STEPHANE LE FOLL
Là, on est en train de le finaliser cette semaine. Mais ça fait un an, plus d'un an et demi que le Parlement avait demandé à la Commission de lui faire une proposition sur l'étiquetage et que rien n'a été fait. Rien n'a été fait.
REGIS HERVE
Donc ce n'est pas de la faute du gouvernement, c'est de la faute de l'Europe en fait.
STEPHANE LE FOLL
Alors là, loin de moi cette idée. Je regarde ce qui s'est passé hier. J'ai vu l'étude qui a été faite par Que Choisir sur la traçabilité des produits. Vous avez vu qu'il y a des entreprises ou même des grands distributeurs qui ont progressé de manière extrêmement importante sur la traçabilité. J'ai vu qu'hier une grande entreprise privée
REGIS HERVE
FLEURY MICHON pour ne pas la citer.
STEPHANE LE FOLL
Voilà, FLEURY MICHON allait annoncer qu'elle allait passer à plus de 50 % de l'origine France. Origine France avec le fameux logo « viande de France ». Ça fonctionne, c'est en train de prendre. Donc on va prendre un décret pour aller compléter ce système pour l'origine dans les produits transformés et on va aller aussi solliciter l'Europe. C'est vrai qu'à l'échelle européenne, vous savez, ils sont très clairs. Sur cette question ils ont dit : « Mais si on oblige à étiqueter dans les produits transformés, au bout du compte les consommateurs sont d'accord mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que pour faire ça, ça va coûter plus cher ». Donc comme on suppose qu'ils ne veulent pas payer plus cher, on ne va pas le faire.
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL, deux questions encore, rapidement, deux réponses. Les actions se poursuivent, notamment ce matin en Bretagne, avec le blocage de plateformes INTERMARCHE, c'est le cas du côté de Saint-Gérand, dans le Morbihan, à Rostrenen, dans le Côtes d'Armor, qu'est-ce que vous dites clairement, en quelques secondes, aux éleveurs, il est temps de rentrer dans les fermes, dans les exploitations ; le temps des manifestations est terminé ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Non, je ne vais pas parler comme ça, je ne suis pas là pour leur parler comme ça, je leur dis simplement que ceux que vous me citiez, INTERMARCHE, ont été dans tous les choix qui ont pu être créés, en particulier sur celui des questions posées par le porc, et à Plérin, des partenaires qui ont été jusqu'ici tout à fait loyaux, et en même temps, je sais que cette colère, elle trouve avec ces manifestations une manière de s'exprimer, bon. Il faut éviter la violence, il faut aussi continuer à travailler dans la structuration de tout ce qui est en train d'être fait, il faut continuer à aider les éleveurs pour, avec le plan de soutien, avec l'ensemble des dispositions, et puis, il faut peser sur les négociations, c'est ce que je disais tout à l'heure. En même temps, pour pouvoir remonter et faire attention à ne pas casser encore une fois des prix en descendant, en descendant les prix, voilà ce qu'il faut faire. Le tout nécessite, à la fois de la responsabilité, je l'ai dit, pour tous les acteurs, du respect pour les agriculteurs, et c'est ça aussi un message aux éleveurs, et tout ça, c'est, vous le voyez bien, quelque chose qui est à la fois à l'échelle européenne, est à la fois même à l'échelle mondiale, si je prends la question du lait, nécessite
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL
STÉPHANE LE FOLL
Qu'on change donc une partie des règles dans les négociations commerciales, et nécessite aussi qu'on soit là pour aider les éleveurs.
REGIS HERVE
Stéphane LE FOLL, un remaniement du gouvernement se profile, c'est éminent, je ne vais pas vous demander si vous serez évidemment dans ce nouveau gouvernement, en revanche, est-ce que vous souhaitez poursuivre votre travail ? Est-ce que vous en avez envie ?
STEPHANE LE FOLL
Ah, mais moi, je ne me pose même pas la question, vous m'avez appelé ce matin, vous avez vu ce que je vous ai dit, moi, j'ai déjà pris dix contacts avec des ministres européens pour préparer lundi prochain, donc le 15, donc moi, je me mets dans la perspective d'essayer de tout faire pour trouver des solutions aux problèmes qui sont posés. Le reste
REGIS HERVE
Donc vous serez dans ce nouveau gouvernement ?
STEPHANE LE FOLL
Mais je n'en sais rien du tout, ce n'est pas moi qui décide. Mais moi, je ne me pose pas la question, j'ai déjà enjambé, j'ai fait en sorte que ce Conseil du 15 février soit utile, et qu'on puisse aussi bouger un peu les choses au niveau européen, ce qui n'est pas facile.
REGIS HERVE
Le remaniement aura lieu d'ici le 15 ?
STEPHANE LE FOLL
Ah ben, je l'avais déjà plus ou moins dit un jour devant Europe 1, mais voilà.
REGIS HERVE
Bon, Stéphane LE FOLL, le ministre de l'Agriculture, était ce matin l'invité de France Bleu. Merci à vous. Bonne journée et à bientôt.
STEPHANE LE FOLL
Merci. Au revoir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 février 2016