Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Sénateurs, je tiens tout d'abord à remercier la Haute Assemblée pour l'engagement dont elle fait preuve dans le suivi des négociations transatlantiques, qui sont majeures à bien des égards.
J'ai déjà eu l'occasion d'échanger avec vous à de très nombreuses reprises sur ce sujet, notamment à l'occasion de l'examen, l'an passé, d'une proposition de résolution européenne sur les questions d'arbitrage, mais aussi en répondant aux convocations des commissions compétentes du Sénat. Je me tiens bien évidemment toujours à votre disposition pour débattre de ces questions avec vous.
L'intérêt que vous portez aux négociations en cours, et tout spécialement aux conséquences potentielles sur notre agriculture, nous permet de poursuivre ici un indispensable travail de fond. Tout au long de l'année 2015, je me suis engagé, au nom de la France, pour que vous ayez le meilleur degré d'information possible. Je poursuivrai évidemment dans cette voie.
Voilà maintenant plus de deux ans et demi que les négociations ont commencé. Fin février s'ouvrira la douzième session de négociations à Bruxelles : après Miami l'année dernière, celle-ci se tiendra à Bruxelles. Deux autres suivront avant l'été. Des contacts de haut niveau entre la Commission et le négociateur américain auront lieu. Le gouvernement français suivra bien sûr très attentivement ces négociations.
Vous le savez, 2016 est une année de campagne électorale aux États-Unis, ce qui aura aussi un impact sur le cours des choses. Dans cette situation, certains estiment que les négociations transatlantiques devront être conclues à tout prix cette année, sans quoi la perspective d'un accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis serait repoussée de plusieurs années, voire indéfiniment. Ce n'est ni mon analyse ni la position de la France.
Certains ajoutent aussi, et il en a été question dans plusieurs interventions, que l'aboutissement des négociations sur le partenariat transpacifique devrait là aussi accélérer les choses et nous inviter à hâter le pas. Je ne partage pas non plus ce point de vue, en particulier parce qu'il repose sur une erreur de raisonnement. Sur le TPP, plus de trente cycles de négociations ont été tenus et les négociations ont duré plus de cinq années, elles ont commencé avant celles du traité transatlantique. On ne voit donc pas bien au nom de quelle logique la conclusion de négociations entamées avant celles du partenariat transatlantique devrait automatiquement conduire à la conclusion des négociations sur ledit partenariat.
Le gouvernement français aborde les négociations transatlantiques en respectant un principe simple, que nombre d'entre vous ont mis au coeur de leur intervention : seul un bon accord, c'est-à-dire un accord ambitieux, équilibré et mutuellement bénéfique, serait acceptable. Cela a pour nous des implications très claires. Le contenu de l'accord sera pour la France le seul critère d'appréciation au regard duquel nous déciderons s'il faut approuver ou rejeter le texte final. C'est précisément cette position que j'ai exprimée publiquement, au nom de notre pays, en septembre 2015, partant du constat que, sur le fond, le compte n'y est pas aujourd'hui pour la France.
On n'aborde pas une négociation en voulant la conclure à tout prix et dans la précipitation. Ceux qui seraient tentés par cette approche font, là aussi, une erreur d'appréciation - c'est en tout cas notre analyse. La France défendra ses intérêts, ses valeurs et une conception exigeante de l'intérêt général tant national qu'européen.
Cette résolution est très importante. Elle permet aussi de faire un point sur ce que nous avons appelé, avec Stéphane Le Foll, «la diplomatie des terroirs» : il s'agit de défendre notre agriculture dans les instances européennes et internationales où sont prises des décisions très importantes, qui ont souvent un impact direct sur la vie de nos territoires. Je sais que vous êtes toutes et tous ici particulièrement sensibles et attentifs à la réalité de ce qui se passe dans les territoires de France.
L'agriculture est stratégique pour notre pays. Négocier dans ce domaine, ce n'est pas seulement discuter de chiffres ou de normes techniques, c'est aussi défendre des règles et des méthodes de production conformes à nos traditions, à la capacité d'innovation de notre agriculture et à nos valeurs. C'est parler d'alimentation, de choix de production et de consommation, et de souveraineté alimentaire.
Les négociations transatlantiques font apparaître des conceptions pour le moins différentes en matière d'agriculture. Je le redis ici devant vous, comme j'ai pu le dire à nos partenaires américains et à nos partenaires de l'Union européenne, rien ne saurait remettre en cause les règles qui traduisent les préférences collectives des citoyens européens.
L'agriculture européenne est en particulier caractérisée par une recherche de qualité, par l'exigence qu'ont nos agriculteurs dans leur manière de produire, et par des contrôles très forts «de la ferme à l'assiette» pour réduire les risques sanitaires. Notre approche est clairement préventive. Aux États-Unis, l'accent est mis sur le traitement final des produits pour garantir leur qualité sanitaire. Ce sont deux manières différentes d'envisager l'agriculture et la protection du consommateur. Je le redis, il n'est pas envisageable de remettre en cause nos préférences collectives, comme l'interdiction de la viande traitée aux hormones, la décontamination chimique des viandes ou encore notre réglementation en matière d'OGM.
Je souligne également les divergences transatlantiques dans la gestion des risques : les États-Unis insistent sur la mobilisation de preuves scientifiques pour procéder à l'interdiction de certaines pratiques de production, alors qu'en Europe, le principe de précaution joue un rôle déterminant. Chacun doit être en mesure de gérer le risque à sa manière. Chaque approche est légitime, mais chacun est aussi légitime à définir l'approche qu'il choisit. Plusieurs des voeux formulés dans la présente proposition de résolution européenne vont en ce sens. Sachez que le Gouvernement tout entier est mobilisé pour s'assurer du respect du mandat de négociation confié par les États membres à l'Union européenne et, donc, à la Commission.
Ne nous méprenons pas : le maintien d'une agriculture européenne fidèle à nos traditions et à nos valeurs nécessite une mobilisation politique de chaque instant, non seulement dans le cadre des négociations sur la convergence réglementaire - il en a été question -, mais aussi dans celui plus classique des négociations tarifaires.
La résolution que vous proposez mentionne, à raison, ce point en évoquant le cas du secteur de l'élevage qui connaît, nous le savons tous, une crise aiguë. Le ministre de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt, mon collègue Stéphane Le Foll, est totalement mobilisé sur ce sujet aux niveaux tant national qu'européen et international. Pour ce qui est des négociations transatlantiques, la France a obtenu le classement en produits sensibles des viandes de boeuf, de porc et de volaille. Au-delà du secteur de l'élevage, qui est particulièrement sensible, j'ajoute que d'autres produits agricoles font l'objet de ce type de traitement. Il s'agit par exemple du maïs doux, des petits légumes, des produits amylacés - contenant donc de l'amidon -, de l'éthanol, le sucre, du rhum ou des ovoproduits - les sous-produits des oeufs.
Il est désormais exclu de faire des concessions significatives supplémentaires en matière agricole. La France comme l'Europe ont multiplié, via la Commission européenne, les offres. Nous considérons que c'est maintenant aux Américains de faire mouvement et de présenter des propositions. Le Gouvernement restera attentif à la poursuite des négociations sur l'ensemble de ces sujets, avec pour objectif de ne pas déstabiliser plus encore nos secteurs agricoles, qui traversent des situations très difficiles en termes tant économiques qu'humains. De nombreuses situations dramatiques sont là, semaine après semaine, pour nous le rappeler.
Votre proposition de résolution aborde également avec justesse la nécessaire reconnaissance de la protection des indications géographiques. Il en a été question dans les interventions. Comme vous le savez, l'Union européenne et les États-Unis ont des systèmes très différents pour protéger les productions agroalimentaires. En Europe, nous nous appuyons sur l'origine régionale et sur le respect d'un certain nombre de règles de fabrication. Le système américain repose, lui, beaucoup plus largement sur un système de marques, même si les deux peuvent bien sûr coexister.
Une fois de plus, ce sont deux conceptions différentes de l'agriculture qui se font face ici. L'une se concentre sur les caractéristiques de nos produits de terroir, l'autre davantage sur le droit de propriété, avec souvent une déconnexion entre les modes de production, les terroirs et le produit finalement réalisé et consommé. Dans le cadre des négociations commerciales, l'enjeu est d'obtenir un haut niveau de protection pour les appellations et indications françaises. C'est vrai pour les vins et spiritueux et pour toutes les productions agricoles de notre pays. Nous souhaitons aussi l'abandon des dénominations semi-génériques - je pense en particulier au champagne de Californie. Un certain nombre d'appellations proches de «champagne» usurpent en réalité la qualité de cette appellation à travers le monde. Nous sommes là aussi mobilisés.
On pourrait prendre malheureusement de très nombreux autres exemples qui, en la matière, faussent les choses. C'est d'ailleurs l'esprit qui présidait à l'accord sur le commerce de vins de 2006 signé par les États-Unis. La France a proposé des listes très ambitieuses d'indications géographiques, à l'image de ce qui a été fait pour la négociation avec le Canada. Ce pays a en effet reconnu, dans le cadre du CETA, Comprehensive economic and trade agreement, de très nombreuses indications géographiques françaises, en particulier des produits laitiers et charcutiers, après la reconnaissance déjà très exigeante des vins et spiritueux dans l'accord sur ce sujet au début des années 2000.
Cela fixe clairement un haut degré d'ambition et nous souhaitons atteindre des résultats comparables dans les négociations transatlantiques en cours ; du point de vue de l'étalonnage, il est très intéressant de le rappeler. Nous souhaitons que les choses avancent sur ce sujet ; ce n'est pas le cas aujourd'hui, l'honnêteté nous force à l'admettre.
Nos demandes sont très précises, cohérentes et étayées. De fait, la coexistence entre un système de marques et un système d'indications géographiques est possible ; l'exemple canadien le démontre. Là encore, c'est désormais à nos partenaires américains de prouver qu'ils souhaitent avancer à ce sujet mais, en ce qui concerne les indications géographiques, croyez à la détermination totale du gouvernement pour faire avancer les choses et en faire l'une des conditions absolues de ratification d'un accord.
À ce stade, les négociateurs américains n'ont pas du tout souhaité aborder ces sujets et ils ont clairement signifié que les négociations seraient ardues. Nous restons toutefois convaincus qu'il existe une solution : d'abord parce que la négociation est loin d'être terminée, ensuite parce que la question des indications géographiques peut faire l'objet des sujets abordés tout à la fin, et enfin parce que les producteurs américains souffrent parfois de difficultés comparables à celles de l'Union européenne avec le système des marques et qu'ils font entendre leur voix ; c'est un point d'appui pour nous. J'ajoute que le partenariat transpacifique, dont on se sert souvent comme référence, comprend la protection des indications géographiques. À ce sujet, une priorité pour la France, la balle est, je le répète, dans le camp des États-Unis.
La reconnaissance des indications géographiques n'est pas notre seule demande ; nous souhaitons aussi la levée de barrières sanitaires et phytosanitaires qui continuent d'être opposées à nos produits. Aujourd'hui, le marché américain du boeuf est de facto fermé du fait de l'épidémie dite «de la vache folle» des années 1990. Pourtant cela n'est plus d'actualité ; d'ailleurs, notre pays s'est vu attribuer le meilleur statut en matière de sécurité relative à l'encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB, par l'Organisation internationale de la santé animale. À l'unanimité, le statut de risque négligeable en la matière nous a été décerné. Cela doit donc logiquement se traduire par la levée des embargos ; là encore, nous sommes totalement mobilisés.
Je pourrais multiplier les exemples à l'envi : ainsi, la législation «Grade A» nous empêche d'exporter de nombreux produits laitiers comme les yaourts, la crème ou le lait ; nos exportations de pommes ont repris mais restent très compliquées du fait notamment de doubles contrôles souvent identiques de part et d'autre de l'Atlantique ; les États-Unis ont activé le 5 octobre dernier des mesures de sauvegarde contre le beurre européen, déjà très frappé par la situation russe.
Face à cela, nous avons mené des travaux techniques très approfondis, identifiant précisément chacune des barrières en matière agricole et agroalimentaire. Cela vient à l'appui des demandes européennes, notamment la reconnaissance du système sanitaire européen - comme demandé dans la résolution examinée aujourd'hui - ou encore la garantie d'une transparence et de délais raisonnables dans le traitement des dossiers.
Mesdames, Messieurs les Sénateurs, l'agriculture, parce qu'elle nous nourrit, qu'elle aménage nos paysages et qu'elle a des effets sur notre santé et traduit des modes de vie hérités de notre histoire, occupe une place particulière dans la négociation du TTIP. J'ai rappelé les lignes rouges que nous défendons et les évolutions que nous recherchons.
Je souhaite ajouter que la position du gouvernement français est fondée non seulement sur un attachement à nos valeurs mais aussi sur une analyse économique extrêmement précise, rigoureuse et exigeante. J'en veux pour preuve la parution en décembre dernier d'un rapport directement issu de l'organisme de recherche du ministère fédéral de l'agriculture des États-Unis. Cette étude américaine porte sur les conséquences de la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires. On peut en retenir de nombreux points, notamment qu'une réduction significative des droits de douane agricoles aurait des effets délétères pour l'Union européenne, avec un déséquilibre qui serait très largement en notre défaveur.
Q - Si même eux le disent...
R - Oui, Madame la Sénatrice, c'est bien une étude américaine qui l'affirme. Elle a été publiée sur internet - j'ignore si c'est par des voies directes ou indirectes - et c'est évidemment un objet à verser au débat.
Vous demandez à la Commission européenne de réitérer auprès du gouvernement américain ses demandes en matière d'ouverture et de transparence. Je partage pleinement cette préoccupation et j'en ai fait, vous le savez, l'un des axes de mon action. Aujourd'hui, notamment grâce à des demandes répétées de la France, nous avons enfin accès aux documents consolidés dans une salle de lecture d'une administration française, à Paris.
Cela met fin à la mascarade inacceptable qui consistait à proposer aux États membres de l'Union européenne de consulter ces documents cruciaux soit à Bruxelles, soit dans une salle des ambassades américaines des différents États membres. C'était, pour tout membre du gouvernement ou tout parlementaire d'un État souverain, évidemment inacceptable ; je l'ai d'ailleurs indiqué en ces termes à nos partenaires européens, qui étaient souvent d'accord, à la Commission européenne et au représentant du président Obama pour le commerce, l'ambassadeur Froman. Il y a donc eu un progrès important en la matière et tant l'ambassadeur Froman que la Commission européenne se sont engagés en ce sens.
Il manque toutefois encore beaucoup de choses et, en matière de transparence, nous n'en sommes qu'au début. La transparence des négociations commerciales internationales est l'un des enjeux du siècle qui commence - il est déjà bien entamé. Les négociations commerciales modernes ne pourront plus se faire en cachette, à l'abri des regards, eu égard en particulier aux sujets désormais abordés. Il ne s'agit plus de négociations tarifaires classiques ; de nombreux sujets concernant potentiellement la vie de tous les jours sont évoqués. Le regard citoyen ainsi que le contrôle démocratique et parlementaire sont donc indispensables à la légitimité de ces négociations et de tout accord.
Nous souhaitons en particulier que les États membres aient accès aux offres américaines, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui. Les États-Unis refusent pour le moment que les États de l'Union, qui sont pourtant directement concernés par les négociations, aient accès aux offres qui sont adressées à la Commission européenne de manière détaillée, chapitre par chapitre. C'est un manque qui nuit gravement à notre capacité d'assurer une information parfaite de tous - Parlement, gouvernement et citoyens - et d'agir efficacement. J'ai adressé des messages répétés à ce sujet et je continuerai de le faire. Ce n'est là que l'un des aspects de la transparence en la matière.
Je veux dire quelques mots de la nature juridique de l'accord, puisque, notamment, M. Bonnecarrère en a parlé. La France considère que le TTIP est un accord mixte, j'ai eu l'occasion de le dire devant les deux chambres du Parlement, c'est-à-dire appelant une ratification aux niveaux européen et national, qui, dans notre pays, se déroulerait selon nos procédures constitutionnelles, avec le vote du Parlement. C'est aussi la position unanime de tous les États membres de l'Union européenne. La Commission reste à ce stade plus prudente ; elle ne s'est jamais clairement exprimée sur ce point. Cela est peut-être dû à la procédure en cours devant la Cour de justice de l'Union européenne concernant le projet d'accord entre l'Union et Singapour.
Je vais répondre très précisément à votre question, Monsieur le Sénateur. Pour la France, plusieurs éléments relèvent de la compétence des États membres et justifient ainsi la mixité nationale et européenne de cet accord. Il s'agit notamment d'éléments relatifs à la propriété intellectuelle, aux investissements et au transport.
En cas de vote négatif, que vous avez évoqué, une phase d'incertitude s'ouvrirait ; distinguons l'analyse juridique de l'analyse politique. Du point de vue juridique, l'état du droit prévoit la juxtaposition de stipulations qui continueraient à vivre même en cas de vote négatif et de stipulations qui tomberaient. Néanmoins, en la matière, c'est évidemment l'analyse politique qui doit primer. Ma conviction personnelle, qui correspond à la position du Gouvernement, est qu'un rejet d'un accord TTIP par le Parlement français conduirait nécessairement à la remise en cause de l'ensemble de l'accord.
Que ce soit dans l'hypothèse de la non-mixité de l'accord - s'il en était ainsi décidé à l'échelon européen - ou dans celle d'un vote négatif sur un accord mixte, cela équivaudrait selon moi à un coup d'État démocratique. La France n'acceptera ni l'hypothèse où cet accord serait déclaré purement communautaire sans intervention du Parlement européen ni l'hypothèse du rejet d'un projet qui vous serait soumis mais entrerait en vigueur. Une telle hypothèse ferait trop de mal à notre conception de la démocratie et au projet européen. Telle est la position du gouvernement français sur ce sujet majeur.
Mesdames, Messieurs les Sénateurs, l'agriculture est et restera au coeur des débats du TTIP et elle exige un degré important de transparence. Il est indispensable à la poursuite de nos objectifs ; la rapporteur Mme Primas a aussi insisté sur ce point. Réciprocité, défense de nos préférences collectives, attention portée aux secteurs sensibles et à l'ensemble des secteurs de l'agriculture française, ambition et détermination dans la levée des obstacles au commerce avec les États-Unis - en particulier l'accès au marché - : voilà quelques-uns des piliers de la position de la France en matière agricole. Ils correspondent totalement, je crois, à l'esprit de la proposition de résolution européenne qui est soumise aujourd'hui à votre appréciation et dont le gouvernement partage tant l'esprit que la lettre.
Je vous remercie de votre engagement sur ce sujet.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2016