Interview de Mme Juliette Méadel, secrétaire d'Etat à l'aide aux victimes, dans le quotidien "20 minutes" du 19 février 2016, sur son entrée en fonctions et ses attributions.

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Q - Vous êtes chargée de l'aide aux victimes. Quel est le champ exact de votre mission ?
R - Elle consiste à répondre aux besoins des victimes d'attentats et d'accidents collectifs. Si on prend l'exemple des attentats du 13 novembre, ce sont 4.000 dossiers qui sont à l'étude pour une prise en charge par les services publics. Le secrétariat d'État doit s'occuper d'accompagner et de soutenir, le plus rapidement et le mieux possible, ces victimes. Cela concerne donc également les victimes d'accidents collectifs, c'est-à-dire les accidents industriels, les catastrophes naturelles, les crashs aériens... Notre société a besoin de se sentir protégée dans ces situations exceptionnelles. Mon rôle sera de mettre de l'huile dans les rouages administratifs, de faciliter les échanges d'informations.
Q - De quels moyens allez-vous disposer ?
R - Des moyens financiers et humains que la République consacre à l'aide aux victimes depuis de nombreuses années. La politique coordonnée d'aide aux victimes a été renforcée la veille des attentats du 13 novembre, lorsque le Premier ministre a permis la création de la cellule de crise regroupant les services de la santé, de l'intérieur, de la justice et des affaires étrangères, afin de prendre en charge les victimes. Je m'appuierai sur cette cellule.
Q - Certaines associations redoutent que vous ne soyez qu'«une ministre de l'empathie»...
R - Mardi soir, à l'occasion du concert des Eagles of Death Metal, j'ai rencontré des victimes des attentats et des associations de victimes. Elles attendent des actes et de la reconnaissance. Elles ont besoin d'être accompagnées par l'État, mais l'indemnisation ne constitue pas la réponse unique à leur apporter.
Q - La France est toujours menacée par de nouveaux attentats. Ne craignez-vous pas que cela influe sur votre travail ?
R - Je suis combative, et le gouvernement est mobilisé. Ne nous laissons pas piéger par la peur, ce serait donner une victoire aux terroristes. Ce sont avec nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité que nous gagnerons. C'est aussi cela, tout le sens du secrétariat d'État à l'Aide aux victimes.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 février 2016