Déclaration de M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du gouvernement, sur les négociations en cours à Bruxelles sur la crise des agriculteurs français, à l'Assemblée nationale le 2 mars 2016.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 2 mars 2016

Texte intégral

(...)
Vous avez évoqué mes propos sur les libéraux : ces derniers ont pour principe de considérer que le marché doit finir par régler les problèmes qui se posent. Il se trouve qu'en agriculture, le marché, alors que nous sommes déjà en excédent de production, a conduit à des baisses de prix, et que ces baisses de prix suscitent chez certains l'idée qu'il faut, pour compenser la baisse, continuer à augmenter la production. Or si on continue comme cela, les prix poursuivront leur baisse et la production continuera d'augmenter : c'est insoutenable !
Ce n'est pas le ministre socialiste de l'agriculture qui le dit : un comité d'experts du lait, au niveau de la Commission européenne, affirme également que cette situation est insoutenable.
Vous avez ensuite évoqué un certain nombre de pistes. Vous avez constaté que nous avons, avec le Premier ministre, mis la pression sur les industriels et sur la grande distribution. Dans ces négociations, chacun se renvoie la balle en disant d'un côté «C'est la grande distribution !» et de l'autre «Ce sont les industriels !» - résultat des courses : ce sont les agriculteurs qui payent !
Il y a donc un moment où il faut agir et c'est ce que nous avons fait. Ainsi que les producteurs laitiers l'ont dit ce matin, il y a eu des négociations, sur lesquelles nous avons mis l'accent pour arrêter la baisse des prix. Il semble aujourd'hui, pour les informations que j'en ai - il faudra bien vérifier tout cela, aussi je le dis avec prudence -, que cette baisse continue des prix a été stoppée : c'est un point important.
Mais il faut poursuivre et tenter d'avancer à l'échelle européenne. C'est tout le travail qui est engagé depuis le 14 février, quand j'ai obtenu cette discussion sur la crise, et qui aboutira le 14 mars à un Conseil européen où la Commission européenne devra faire des propositions qui, dans ce domaine, doivent rejoindre ce que la France propose depuis le mois de septembre 2015.
Voilà, Monsieur le Député, les objectifs que nous nous fixons et sur lesquels nous devons aboutir. Le commissaire européen rencontrera cet après-midi toutes les organisations professionnelles.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 mars 2016