Texte intégral
Madame l'Adjointe à la maire de Paris, chère Catherine,
Madame l'ambassadrice d'Irlande,
Monsieur l'ambassadeur d'Allemagne,
Monsieur le député de la Meuse, cher Jean-Louis,
Monsieur le sénateur de la Meuse, cher Christian,
Monsieur le Président du Conseil départemental de la Meuse, cher Claude,
Monsieur le conseiller régional, président de la commission Culture de la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine,
Monsieur le maire, cher Samuel,
Madame la présidente du comité régional du tourisme,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le directeur général de la mission du centenaire,
Madame, la directrice générale de l'ONAC-VG,
Messieurs les présidents et représentants d'associations d'anciens combattants,
Et bien entendu un salut particulier au professeur Antoine Prost et son collègue allemand, Guerd Krumeith,
Mesdames et messieurs,
J'ai l'honneur et le plaisir d'inaugurer aujourd'hui cette exposition. Il y a trois jours, nous étions présents à Verdun pour ouvrir les commémorations du Centenaire de la bataille. Cette exposition s'inscrit pleinement dans le cycle commémoratif des « 300 jours de Verdun ».
Je voudrais tout d'abord saluer Laurent Loiseau, le commissaire de l'exposition, ainsi que naturellement Michael Sheil. En 2014, vous étiez déjà à l'origine de l'exposition photographique « Fields of Battle Terres de paix 14-18 » au Jardin du Luxembourg, sur les grilles du Sénat. Fruit d'un travail de six années, l'exposition présentait les paysages aujourd'hui pacifiés des anciens champs de bataille.
L'exposition « Verdun-Champs Elysées, un siècle pour la paix » reprend cette belle idée d'une exposition en plein air, gratuite et populaire, en un lieu symbolique de la capitale.
Le ministère de la Défense prend toute sa part dans les commémorations du Centenaire de la bataille de Verdun, à travers les manifestations qu'il organise ou co-produit. Le 2 février dernier, j'avais déjà eu l'occasion d'assister au vernissage de l'exposition « L'hyperbataille de Verdun » à l'hôtel des Invalides.
Mais les collectivités territoriales ont également toute leur place dans ce travail de mémoire. C'est pourquoi les commémorations des batailles de Verdun et de la Somme sont une coproduction entre l'État et les collectivités territoriales.
Je voudrais ici saluer l'action du Conseil départemental de la Meuse, qui a financé l'essentiel de l'exposition. Depuis deux ans, le département, sous l'impulsion de son président, participe à de belles initiatives comme par exemple le lancement du site « Verdun2016.org » ou la rénovation du Mémorial de Verdun. Son travail est un exemple en la matière.
Je voudrais également souligner l'engagement du Comité Régional du Tourisme, ainsi que celui de la Mairie de Verdun, qui a souhaité reprendre l'exposition au printemps et qui organise déjà l'exposition « Verdun 1914-1916 : La vie continue ».
Je voudrais enfin remercier la Mairie de Paris, qui n'a pas hésité à accueillir cette exposition sur la plus belle avenue du monde au moment où elle s'engage dans la candidature pour les Jeux Olympiques de 2024.
Egalement associé à ce projet, l'IGN, que je remercie pour son engagement et la qualité de son travail, a offert ses moyens techniques en développant une carte 3D géante du front de Verdun au sol. L'Institut s'était déjà associé au Centenaire en éditant des cartes du front 1914-1918 ainsi que des plans des batailles de Verdun et de la Somme.
En parcourant l'exposition, je ne doute pas que le promeneur qui ira de panneau en panneau aura du mal à imaginer que ces champs paisibles furent le théâtre de combats d'une violence inouïe. Et pourtant, il y a un siècle, dans ces bois, les soldats vivaient dans la terreur des obus. La vie était précaire, le lendemain une hypothèse. Cette exposition est un moyen de leur rendre hommage.
Le travail de Michael Sheil nous présente, côte-à-côte, des images d'archives et des images contemporaines des paysages de Verdun.
Aujourd'hui, les bois et les arbres dominent ; hier, les obus et les bombes réduisaient à néant les forêts du bois des Caures. Aujourd'hui, la quiétude, la tranquillité, le calme ; hier, les obus, les gaz, les lance-flammes.
Le visiteur se questionne : s'agit-il vraiment des mêmes lieux ? Comment, du chaos et de l'enfer, peuvent surgir les perspectives parfois magnifiques que montre l'exposition ?
La beauté envoûtante ou le charme crépusculaire de certaines des uvres de Michael Sheil, contrastent ainsi mystérieusement avec l'ombre des tombes d'un conflit centenaire. Sur les ruines causées par les hommes, la nature a repris ses droits. A la souffrance des soldats a succédé la sérénité sylvestre.
Michael Sheil nous montre combien le passage du temps modifie profondément un paysage pourtant marqué dans sa chair. Son travail ne signifie pas que tout est effacé, que tout est oublié ; il nous rappelle au contraire la fragilité de la nature comme de la paix.
Le titre même de l'exposition, « Un siècle pour la paix », nous rappelle à cette vigilance. Et le vandalisme que cette exposition a subi dès son installation lundi - une main anonyme a fait un ignoble rapprochement entre l'arrivée des réfugiés sur notre sol et le risque d'une nouvelle guerre mondiale - me conforte dans l'idée que ce travail de mémoire est plus essentiel que jamais, pour comprendre les véritables germes de la guerre et de la violence : le nationalisme exacerbé, la négation de l'autre, l'intolérance, le repli identitaire.
Aujourd'hui, cent ans après, grâce à la littérature, grâce encore au cinéma et aux productions audiovisuelles, la mémoire de Verdun perdure, des champs de bataille aux Champs-Elysées. Mais rien ne remplace l'émotion ressentie sur les lieux mêmes des combats. C'est en allant à Verdun que l'on prend conscience du sacrifice des hommes, que l'on est saisi par leur héritage et leur mémoire.
Parisiens, franciliens, touristes, tous sont concernés par cette exposition. Elle est une vitrine aux yeux du monde. Elle est une invitation au voyage. Au voyage à Verdun. Aucun champ de bataille moderne n'est aussi bien conservé. Ce patrimoine exceptionnel doit être mis en valeur à travers la promotion du tourisme de mémoire.
J'étais à Verdun dimanche. Je suis à Paris aujourd'hui. Je serai bientôt au salon du tourisme international à Berlin, avec Matthias Fekl, le Secrétaire d'État au Commerce Extérieur, de la Promotion du Tourisme et des Français de l'Etranger, et Claude Léonard, le Président du Conseil départemental de la Meuse.
L'exposition « Verdun : un siècle pour la paix » nous rappelle une nouvelle fois que la paix doit être entretenue à chaque instant. Elle nous rassemble autour d'une mémoire commune et partagée. Elle nous montre la grâce de la nature et de la paix. Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 mars 2016