Texte intégral
FABIENNE SINTES
C'est donc Jean-Vincent PLACE l'invité politique de France Info ce matin, secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, avec Jean-François ACHILLI et Guy BIRENBAUM.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
1 145 535, à l'instant, c'est le compteur qui tourne, celui de la pétition lancée il y a 15 jours par Caroline de HAAS, pour dire non à la réforme du Code du travail. Ça fait beaucoup de signataires. Le gouvernement peut-il rester sourd à cet appel, Jean-Vincent PLACE ? Le projet de loi El Khomri sera-t-il retiré ?
JEAN-VINCENT PLACE
Alors, déjà, ce ne sont pas les réseaux sociaux qui font la loi de la République, c'est le...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Plus d'un million, quand même, de signataires, c'est beaucoup.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est le gouvernement qui présente des textes, c'est le Parlement qui va les voter, ce sont aussi les partenaires syndicaux qui vont les discuter et les renégocier. Je crois que l'initiative à cet égard, du gouvernement et de Manuel VALLS, et de Myriam El KHOMRI
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Qui démarre ce matin, Manuel VALLS.
JEAN-VINCENT PLACE
En effet, à partir de 10h00, l'ensemble des syndicats sera reçu et il est évident que, au-delà du propos liminaire que je viens de tenir, que le fait qu'il y ait cette pétition, qu'il y ait des
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce sont des gens qui s'expriment, ce ne sont pas seulement des
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, bien sûr
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
internautes ou des réseaux sociaux.
JEAN-VINCENT PLACE
Je vais vous dire, je suis très soucieux, pour le coup, alors, je suis ministre de la Simplification, très soucieux de la complexité démocratique, parce que, dans des secteurs que j'ai en charge, il y a aussi notamment la question de la révolution numérique, et la révolution numérique ce n'est pas seulement la dématérialisation, c'est aussi le fait d'utiliser le numérique pour concevoir, pour collaborer, pour surveiller, pour rendre des comptes, pour faire des évaluations. Et l'ensemble des politiques publiques doit être, à cet égard, revu sous cet angle là. Et donc
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, du coup, vous tendez l'oreille à ça.
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr. Donc il y a le processus démocratique que je viens d'indiquer, gouvernement, partenaires sociaux, Parlement, et il y a évidemment la discussion avec les citoyens, que ça soit d'ailleurs dans la rue, le droit de manifestation est tout à fait légitime et il y a différentes manifestations qui sont organisées d'ici la fin mars et d'ici le débat au Parlement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça commence mercredi, oui.
JEAN-VINCENT PLACE
Il y a cette pétition qui est extrêmement significative, évidemment, et qu'il faut respecter, et à partir de ce moment-là, il faut retrouver un équilibre autour du texte, sur les questions de fond, parce que sur les questions de fond, je le dis quand même très clairement, pourquoi le gouvernement a choisi de présenter un texte comme cela, comme celui-ci ? C'est parce qu'il faut quand même extrêmement simplifier, il faut libérer, il faut rendre flexible, davantage, le droit du travail, en particulier pour les PME PMI, et évidemment, à côté de cela, en même temps
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire quoi ?
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien sur les sujets
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire : lâcher du lest, mais ne pas retirer le texte.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, sur des sujets très précis, comme le licenciement économique, comme la question des barèmes pour les prud'hommes. Pourquoi le gouvernement a fait ces propositions-là ? Eh bien le gouvernement a fait ces propositions-là, parce qu'aujourd'hui on voit quand même qu'il y a 87 % des contrats, aujourd'hui, ce sont des CDD. Donc il y a quand même un problème. Et quand il y a eu la même réforme, qui a été portée en Espagne il y a quatre ans, juste après, 300 000 emplois en CDI, parce que les entrepreneurs, notamment les PME PMI, les moins 50 salariés, ils ont été extrêmement attentifs au fait qu'il y avait plus de flexibilité. En revanche, à côté de cela, il faut plus sécuriser et nous, au gouvernement, nous comptons particulièrement sur le compte personnel d'activité, dont nous pensons que ça peut être une vraie révolution sociale, et à cet égard, nous allons travailler pour mieux le définir
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous défendez le texte ce matin
JEAN-VINCENT PLACE
Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire qu'il ne sera pas retiré.
JEAN-VINCENT PLACE
Je défends tout à la fois, le texte, parce qu'il est nécessaire, et tout à la fois, je défends la négociation syndicale, et je le dis très clairement, en particulier avec celles et ceux qui veulent discuter, parce qu'on nous dit « ah ben vous choisissez de privilégier la discussion avec les syndicats réformistes, comme la CFDT ». Non, on veut plutôt discuter avec les gens qui ne demandent pas strictement le retrait, voilà.
FABIENNE SINTES
Mais concrètement, Jean-Vincent PLACE, par exemple, sur les indemnités prud'homales, est-ce qu'il faut revenir en arrière, est-ce qu'il faut descendre le plafond, monter le plancher, qu'est-ce qu'il faut faire ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non mais moi, je vais être très très clair avec vous, on est en début de discussions avec les partenaires sociaux, il y aura des arbitrages qui vont être faits par le Premier ministre, et par la ministre du travail, sous l'autorité du président de la République. Je dis, et il y a un séminaire, une réunion du gouvernement, j'imagine que nous allons discuter politiquement de cela, et vous imaginez bien que ce n'est pas moi qui vais proposer à cette heure-ci, même, sur votre antenne, des arbitrages dont je ne suis pas en situation de les faire.
FABIENNE SINTES
La question c'est : est-ce qu'il faut accepter de lâcher du lest, en fait ? Est-ce qu'il faut lâcher du lest ? Ça fait partie du jeu.
JEAN-VINCENT PLACE
Je n'ai pas plus de commentaire à faire que cela.
GUY BIRENBAUM
Mais ce que vous dites, on est en début de discussion, Jean-Vincent PLACE, en fait non, on n'aurait pas dû être en début de discussion, puisque ça devait être présenté là, c'est bien qu'il y a eu un problème, au départ, dans la façon d'organiser la confrontation.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, il y a eu un avant-projet, qui a été envoyé au Conseil dEtat, c'est également la procédure, et puis la Presse, mais c'est très bien, s'est emparée de cet avant-projet, on est en démocratie
GUY BIRENBAUM
Et puis des Français, comme le disait Jean-François.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, et on va se dire aussi les choses, c'est, est-ce que, alors que le processus est long, bon, franchement, moi j'ai été parlementaire, le processus est long, enfin, on ne peut pas me dire que dans ce pays, on va vite pour faire la loi, ce n'est pas vrai. On fait des navettes, on va aller à l'Assemblée début avril, on sera au Sénat en mai, on va revenir à l'Assemblée en juin, est-ce que, dans ce pays, à chaque fois qu'on est mécontent, parfois même très légitimement, on peut éviter de hurler, de jeter l'opprobre
GUY BIRENBAUM
Mais c'est le seul moyen de se faire entendre dans ce pays, Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Je ne pense pas, sans que je sois le promoteur d'une démocratie à la scandinave, je pense qu'on devrait avoir beaucoup plus de respect, beaucoup plus d'apaisement, on est dans des grandes difficultés, on est dans un pays quand même qui est assez figé, moi je vois, j'ai en charge aussi la réforme de l'Etat ou de la simplification, eh bien, et des habitudes à bouger, on a des fonctionnaires qui sont évidemment formidables, mais il y a beaucoup de choses à faire. Il y a beaucoup de choses à faire, et on ne pourra pas le faire avec cette façon un peu révolution permanente, manifs permanentes, critiques permanentes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ah vous n'êtes pas pour le grand soir, vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, moi je suis un réformiste radical, j'assume, et écologiste, et c'est vraiment en assumant la nécessité de réforme, et c'est ça aussi qui fait la marque de fabrique de Manuel VALLS, c'est parce qu'il faut continuer de réformer. On pourrait à un moment se dire : on est bientôt face à des échéances électorales, on pourrait éviter de s'embrouiller, non, il faut continuer à réformer, et éventuellement, évidemment, sans s'embrouiller, bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On l'a bien compris. Vous avez remarqué que ce sont essentiellement des opposants de gauche qui se dressent contre ce projet de loi, vous êtes écologiste, vous l'avez rappelé à l'instant, est-ce qu'il y a désormais deux gauches ? C'est même pas une question, d'ailleurs, il y a désormais deux gauches qui s'opposent. Vous êtes conscient de ça ? Votre majorité a volé en éclats.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, je ne cherche pas, moi, à essayer de théoriser
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Regardez ce qui s'est passé chez vous, chez Europe écologie les Verts, vous êtes irréconciliables maintenant.
JEAN-VINCENT PLACE
Alors, je pense qu'il y a un fond commun, tout à la fois sur la justice, sur la solidarité, sur l'humanisme, sur l'écologie d'une gauche qui est aujourd'hui, en effet, et vous avez raison de le dire, est assez divisée. Mais c'est vrai, et moi, voilà, j'ai l'habitude de le dire, j'appelle à la recomposition politique, vous entendez le message sur la réforme, la nécessité de réformer notre administration, de nos collectivités locales, les simplifications pour les entreprises, la sécurisation pour les salariés, ce sont des beaux enjeux pour faire en sorte qu'il y ait plus d'emploi dans notre pays. On ne pourra le faire qu'à un moment, dans une forme de recomposition, où en effet, lorsque j'entends monsieur MELENCHON ou le Parti communiste français
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce sont vos opposants aujourd'hui.
JEAN-VINCENT PLACE
Non. D'une part, ils sont opposants au gouvernement, mais ils le sont depuis le début, en réalité, ils n'ont pas voulu intégrer la responsabilité gouvernementale en 2012, et ils sont dans une critique, avec une idéologie que j'estime en tant qu'élément de la discussion, mais que je suis très loin de partager, notamment au regard de la mondialisation dans laquelle nous sommes confrontés
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Cécile DUFLOT est votre opposante aujourd'hui, également.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, aujourd'hui, Cécile DUFLOT est une opposante au gouvernement, incontestablement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, il y a deux gauches.
JEAN-VINCENT PLACE
Et justement, au-delà, la théorisation des deux gauches, dont je ne suis pas, moi, un exégèse, eh bien je pense que ce qu'il faut, c'est essayer d'arriver dans une vraie recomposition, et moi je le dis très clairement, et j'assume de le dire, je pense que nous devrions avoir une vision commune et partagée, j'ai cité souvent Jean-Pierre RAFFARIN, Jean-Louis BORLOO, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Frédéric LEFEBVRE, moi je vois que ce sont des gens qui, dans le cadre de ce que nous faisons, font des propositions, parfois même sont à nous soutenir
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous êtes un nouveau centriste, en fait, ça y est.
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien je vais vous dire la vérité, je crois que je l'ai toujours été, mais peut-être moins assumé.
FABIENNE SINTES
Ah le coming out !
GUY BIRENBAUM
Ah ben bon ben d'accord !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Belle déclaration, ce matin, sur France Info.
GUY BIRENBAUM
Bon, eh ben c'est bien.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Vincent PLACE, le directeur financier d'EDF, Thomas PIQUEMAL, a démissionné, estimant infaisable un projet d'EPR. L'EPR, vous savez, c'est le réacteur nucléaire de troisième génération, dans une centrale nucléaire, celle de Hinkley Point, c'est en Angleterre. Il n'y a toujours pas de retour d'expérience de l'EPR de Flamanville, ça va couter très cher tout ça, et apparemment ça bouge à EDF, il y a de grosses inquiétudes, rappelez-vous Ségolène ROYAL qui a annoncé la prolongation de dix ans des centrales nucléaires, mais sans le financement qui va avec. Ou est-ce qu'on va, avec tout ça, Jean-Vincent PLACE ?
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien c'est d'ailleurs assez triste qu'il faille cette démission du directeur financier d'EDF, pour qu'on se rende compte de ce que nous disons depuis près de 15 ans sur la situation industrielle, économique, de l'EPR, parce là, voyez-vous, monsieur PIQUEMAL qui a démissionné, ce n'est pas un antinucléaire, il n'est pas pour la sortie du nucléaire, et pourtant il dit ce que nous disons depuis 15 ans, c'est-à-dire que l'EPR est une impasse économique et industrielle et commerciale.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites ça en tant que membre du gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, je le dis et je l'assume, triplement du coût de Flamanville, le réacteur finlandais, on ne sait pas où on en est, parce que maintenant les Finlandais veulent faire des recours contre le constructeur, et la fuite en avant à Hinkley Point, sur un sujet aussi lourd, doit interroger la stratégie d'EDF. Moi et mes amis écologistes, je pense en particulier à Denis BAUPIN, nous alerterons sur le sujet, parce que nous avons voté la loi de transition énergétique pour essayer de réduire la part du nucléaire, donc ça c'est un sujet y compris d'ailleurs idéologique et humaniste, et là c'est même plus le problème par rapport à l'EPR, c'est que cela met en danger, on l'a bien vu, la situation d'AREVA, ça met en danger cette entreprise nationale, AREVA, qui est importante et moi je pense aux salariés d'AREVA, c'est pas les écologistes qui ont les fauteurs de trouble dans cette affaire, ce sont les gens qui ont géré AREVA, et de la même manière aujourd'hui, avec le nouvel accord qui a été trouvé, et donc je pense qu'il a une logique par rapport au réacteur qui était à AREVA, par rapport aujourd'hui à la gestion future, non pas gestion quotidienne d'EDF
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui oui, on l'a bien compris.
JEAN-VINCENT PLACE
mais la vision stratégique d'EDF, je le dis très clairement, cet argent, ces milliards, ils seraient vraiment bien mieux sur les énergies renouvelables, bien, mieux sur la recherche et développement, et bien mieux sur un environnement qui tout à la fois permette de maitriser la consommation énergétique, de réduire la part du nucléaire et d'aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous vous sentez bien, vous, en tant qu'écologiste, au sein de ce gouvernement, quand vous voyez, par exemple l'épisode de l'amendement pollueur/payeur, on ne va pas le détailler ce matin, qui a été retiré, avec des exploitations un peu fumeuses
JEAN-VINCENT PLACE
Non mais Jean-François ACHILLI, ce que je viens de dire par exemple sur
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous êtes au sein du gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr, bien sûr. Et je suis sur les idées écologistes, probablement minoritaire au sein du gouvernement, puisque la majorité de ce gouvernement est socialiste, seulement voilà, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Vous préférez la version de Jean-Luc MELENCHON, ou des Verts d'extrême gauche, à manifester tous les jours ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous pensez à qui, à Cécile DUFLOT, notamment ?
JEAN-VINCENT PLACE
Moi je pense qu'il y a de telles urgences pour la planète. On ne peut pas dire que l'urgence est absolue et qu'il faut agir et qu'à chaque fois on se planque et on fuit les responsabilités. Moi j'assume. En quatre heures, l'amendement gouvernemental controversé, dont vous venez de parler, en quatre heures, l'amendement gouvernemental, sous notre impulsion Barbara POMPILI, Emmanuelle COSSE, moi-même, avec l'accord de Ségolène ROYAL, l'arbitrage a été fait, il a été retiré. En quatre heures. On n'est pas autour de la table, on n'est pas autour de la table, est-ce qu'il est retiré cet amendement ? Eh bien on ne le saura jamais ! On pourra me dire : « Ah mais si si, il aurait été retiré », il a été retiré, et grâce à nous. Voilà, c'est ça. C'est déjà une preuve de l'efficacité de notre participation gouvernementale.
GUY BIRENBAUM
Sujet totalement différent : est-ce que vous irez, je crois que vous y étiez l'année dernière, ce soir, au diner du Conseil représentatif des institutions juives de France ?
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, j'y serai vers 19h30.
GUY BIRENBAUM
Est-ce que vous ne trouvez pas que dans un pays laïque et républicain, ce genre de cérémonie annuelle pose question ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que c'est pas une on ne sort pas de la laïcité pour aller vers une sorte de communautarisme ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non, je crois que c'est exactement le contraire, c'est parce que nous sommes, et moi j'y suis particulièrement attaché, et je suis vraiment éloigné de tous les communautarismes, que je combats, je suis attaché à la laïcité, la laïcité n'a pas besoin d'adjectifs, elle est pleine et entière, elle veut dire que tout à la fois on respecte la République, ses fondamentaux, et qu'on est aussi respectueux de chacune des religions, en privé. Eh bien moi, à chaque fois je me suis
GUY BIRENBAUM
Enfin là, c'est très très public comme privé, là, si je puis me permettre.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, mais vous savez, moi, lorsqu'il y a des cérémonies importantes, je vais même à des messes, je vais aussi, c'est très beau et parfois un peu long ,à des cérémonies de chrétiens orthodoxes, lorsqu'il y a des structures représentatives du monde musulman, j'y vais aussi, et donc je suis très heureux d'y aller ce soir, c'est ça justement la laïcité, tel qu'un républicain doit l'assumer, c'est-à-dire clair par rapport à la gestion de l'Etat, clair par rapport aux valeurs que l'Etat porte, et aussi très très très respectueux et même en empathie, moi je suis en empathie avec les différentes communautés qui apportent énormément à la République et en particulier nos amis juifs.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Vincent PLACE, il reste très peu de temps. Question courte, réponse courte si possible. Vous êtes plus HOLLANDE ou MACRON pour 2017 ? J'ai vu qu'il montait son club il cherche des soutiens. Allez, lancez-vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Moi je suis pour ce qui est le plus efficace et le plus juste et le plus institutionnel
GUY BIRENBAUM
A tous les coups, la langue de bois revient.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, non non, je vais vous dire, c'est pas langue de bois, et puis
FABIENNE SINTES
On va le refaire. Qui est le plus efficace de François HOLLANDE ou de Emmanuel MACRON ?
JEAN-VINCENT PLACE
C'est évidemment de soutenir le président de la République qui travaille bien pour notre pays, et qui est très respecté dans le monde entier.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien c'est clair.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 8 mars 2016
C'est donc Jean-Vincent PLACE l'invité politique de France Info ce matin, secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, avec Jean-François ACHILLI et Guy BIRENBAUM.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
1 145 535, à l'instant, c'est le compteur qui tourne, celui de la pétition lancée il y a 15 jours par Caroline de HAAS, pour dire non à la réforme du Code du travail. Ça fait beaucoup de signataires. Le gouvernement peut-il rester sourd à cet appel, Jean-Vincent PLACE ? Le projet de loi El Khomri sera-t-il retiré ?
JEAN-VINCENT PLACE
Alors, déjà, ce ne sont pas les réseaux sociaux qui font la loi de la République, c'est le...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Plus d'un million, quand même, de signataires, c'est beaucoup.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est le gouvernement qui présente des textes, c'est le Parlement qui va les voter, ce sont aussi les partenaires syndicaux qui vont les discuter et les renégocier. Je crois que l'initiative à cet égard, du gouvernement et de Manuel VALLS, et de Myriam El KHOMRI
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Qui démarre ce matin, Manuel VALLS.
JEAN-VINCENT PLACE
En effet, à partir de 10h00, l'ensemble des syndicats sera reçu et il est évident que, au-delà du propos liminaire que je viens de tenir, que le fait qu'il y ait cette pétition, qu'il y ait des
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce sont des gens qui s'expriment, ce ne sont pas seulement des
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, bien sûr
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
internautes ou des réseaux sociaux.
JEAN-VINCENT PLACE
Je vais vous dire, je suis très soucieux, pour le coup, alors, je suis ministre de la Simplification, très soucieux de la complexité démocratique, parce que, dans des secteurs que j'ai en charge, il y a aussi notamment la question de la révolution numérique, et la révolution numérique ce n'est pas seulement la dématérialisation, c'est aussi le fait d'utiliser le numérique pour concevoir, pour collaborer, pour surveiller, pour rendre des comptes, pour faire des évaluations. Et l'ensemble des politiques publiques doit être, à cet égard, revu sous cet angle là. Et donc
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, du coup, vous tendez l'oreille à ça.
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr. Donc il y a le processus démocratique que je viens d'indiquer, gouvernement, partenaires sociaux, Parlement, et il y a évidemment la discussion avec les citoyens, que ça soit d'ailleurs dans la rue, le droit de manifestation est tout à fait légitime et il y a différentes manifestations qui sont organisées d'ici la fin mars et d'ici le débat au Parlement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça commence mercredi, oui.
JEAN-VINCENT PLACE
Il y a cette pétition qui est extrêmement significative, évidemment, et qu'il faut respecter, et à partir de ce moment-là, il faut retrouver un équilibre autour du texte, sur les questions de fond, parce que sur les questions de fond, je le dis quand même très clairement, pourquoi le gouvernement a choisi de présenter un texte comme cela, comme celui-ci ? C'est parce qu'il faut quand même extrêmement simplifier, il faut libérer, il faut rendre flexible, davantage, le droit du travail, en particulier pour les PME PMI, et évidemment, à côté de cela, en même temps
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire quoi ?
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien sur les sujets
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire : lâcher du lest, mais ne pas retirer le texte.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, sur des sujets très précis, comme le licenciement économique, comme la question des barèmes pour les prud'hommes. Pourquoi le gouvernement a fait ces propositions-là ? Eh bien le gouvernement a fait ces propositions-là, parce qu'aujourd'hui on voit quand même qu'il y a 87 % des contrats, aujourd'hui, ce sont des CDD. Donc il y a quand même un problème. Et quand il y a eu la même réforme, qui a été portée en Espagne il y a quatre ans, juste après, 300 000 emplois en CDI, parce que les entrepreneurs, notamment les PME PMI, les moins 50 salariés, ils ont été extrêmement attentifs au fait qu'il y avait plus de flexibilité. En revanche, à côté de cela, il faut plus sécuriser et nous, au gouvernement, nous comptons particulièrement sur le compte personnel d'activité, dont nous pensons que ça peut être une vraie révolution sociale, et à cet égard, nous allons travailler pour mieux le définir
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous défendez le texte ce matin
JEAN-VINCENT PLACE
Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça veut dire qu'il ne sera pas retiré.
JEAN-VINCENT PLACE
Je défends tout à la fois, le texte, parce qu'il est nécessaire, et tout à la fois, je défends la négociation syndicale, et je le dis très clairement, en particulier avec celles et ceux qui veulent discuter, parce qu'on nous dit « ah ben vous choisissez de privilégier la discussion avec les syndicats réformistes, comme la CFDT ». Non, on veut plutôt discuter avec les gens qui ne demandent pas strictement le retrait, voilà.
FABIENNE SINTES
Mais concrètement, Jean-Vincent PLACE, par exemple, sur les indemnités prud'homales, est-ce qu'il faut revenir en arrière, est-ce qu'il faut descendre le plafond, monter le plancher, qu'est-ce qu'il faut faire ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non mais moi, je vais être très très clair avec vous, on est en début de discussions avec les partenaires sociaux, il y aura des arbitrages qui vont être faits par le Premier ministre, et par la ministre du travail, sous l'autorité du président de la République. Je dis, et il y a un séminaire, une réunion du gouvernement, j'imagine que nous allons discuter politiquement de cela, et vous imaginez bien que ce n'est pas moi qui vais proposer à cette heure-ci, même, sur votre antenne, des arbitrages dont je ne suis pas en situation de les faire.
FABIENNE SINTES
La question c'est : est-ce qu'il faut accepter de lâcher du lest, en fait ? Est-ce qu'il faut lâcher du lest ? Ça fait partie du jeu.
JEAN-VINCENT PLACE
Je n'ai pas plus de commentaire à faire que cela.
GUY BIRENBAUM
Mais ce que vous dites, on est en début de discussion, Jean-Vincent PLACE, en fait non, on n'aurait pas dû être en début de discussion, puisque ça devait être présenté là, c'est bien qu'il y a eu un problème, au départ, dans la façon d'organiser la confrontation.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, il y a eu un avant-projet, qui a été envoyé au Conseil dEtat, c'est également la procédure, et puis la Presse, mais c'est très bien, s'est emparée de cet avant-projet, on est en démocratie
GUY BIRENBAUM
Et puis des Français, comme le disait Jean-François.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, et on va se dire aussi les choses, c'est, est-ce que, alors que le processus est long, bon, franchement, moi j'ai été parlementaire, le processus est long, enfin, on ne peut pas me dire que dans ce pays, on va vite pour faire la loi, ce n'est pas vrai. On fait des navettes, on va aller à l'Assemblée début avril, on sera au Sénat en mai, on va revenir à l'Assemblée en juin, est-ce que, dans ce pays, à chaque fois qu'on est mécontent, parfois même très légitimement, on peut éviter de hurler, de jeter l'opprobre
GUY BIRENBAUM
Mais c'est le seul moyen de se faire entendre dans ce pays, Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Je ne pense pas, sans que je sois le promoteur d'une démocratie à la scandinave, je pense qu'on devrait avoir beaucoup plus de respect, beaucoup plus d'apaisement, on est dans des grandes difficultés, on est dans un pays quand même qui est assez figé, moi je vois, j'ai en charge aussi la réforme de l'Etat ou de la simplification, eh bien, et des habitudes à bouger, on a des fonctionnaires qui sont évidemment formidables, mais il y a beaucoup de choses à faire. Il y a beaucoup de choses à faire, et on ne pourra pas le faire avec cette façon un peu révolution permanente, manifs permanentes, critiques permanentes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ah vous n'êtes pas pour le grand soir, vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, moi je suis un réformiste radical, j'assume, et écologiste, et c'est vraiment en assumant la nécessité de réforme, et c'est ça aussi qui fait la marque de fabrique de Manuel VALLS, c'est parce qu'il faut continuer de réformer. On pourrait à un moment se dire : on est bientôt face à des échéances électorales, on pourrait éviter de s'embrouiller, non, il faut continuer à réformer, et éventuellement, évidemment, sans s'embrouiller, bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On l'a bien compris. Vous avez remarqué que ce sont essentiellement des opposants de gauche qui se dressent contre ce projet de loi, vous êtes écologiste, vous l'avez rappelé à l'instant, est-ce qu'il y a désormais deux gauches ? C'est même pas une question, d'ailleurs, il y a désormais deux gauches qui s'opposent. Vous êtes conscient de ça ? Votre majorité a volé en éclats.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, je ne cherche pas, moi, à essayer de théoriser
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Regardez ce qui s'est passé chez vous, chez Europe écologie les Verts, vous êtes irréconciliables maintenant.
JEAN-VINCENT PLACE
Alors, je pense qu'il y a un fond commun, tout à la fois sur la justice, sur la solidarité, sur l'humanisme, sur l'écologie d'une gauche qui est aujourd'hui, en effet, et vous avez raison de le dire, est assez divisée. Mais c'est vrai, et moi, voilà, j'ai l'habitude de le dire, j'appelle à la recomposition politique, vous entendez le message sur la réforme, la nécessité de réformer notre administration, de nos collectivités locales, les simplifications pour les entreprises, la sécurisation pour les salariés, ce sont des beaux enjeux pour faire en sorte qu'il y ait plus d'emploi dans notre pays. On ne pourra le faire qu'à un moment, dans une forme de recomposition, où en effet, lorsque j'entends monsieur MELENCHON ou le Parti communiste français
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce sont vos opposants aujourd'hui.
JEAN-VINCENT PLACE
Non. D'une part, ils sont opposants au gouvernement, mais ils le sont depuis le début, en réalité, ils n'ont pas voulu intégrer la responsabilité gouvernementale en 2012, et ils sont dans une critique, avec une idéologie que j'estime en tant qu'élément de la discussion, mais que je suis très loin de partager, notamment au regard de la mondialisation dans laquelle nous sommes confrontés
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Cécile DUFLOT est votre opposante aujourd'hui, également.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, aujourd'hui, Cécile DUFLOT est une opposante au gouvernement, incontestablement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, il y a deux gauches.
JEAN-VINCENT PLACE
Et justement, au-delà, la théorisation des deux gauches, dont je ne suis pas, moi, un exégèse, eh bien je pense que ce qu'il faut, c'est essayer d'arriver dans une vraie recomposition, et moi je le dis très clairement, et j'assume de le dire, je pense que nous devrions avoir une vision commune et partagée, j'ai cité souvent Jean-Pierre RAFFARIN, Jean-Louis BORLOO, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Frédéric LEFEBVRE, moi je vois que ce sont des gens qui, dans le cadre de ce que nous faisons, font des propositions, parfois même sont à nous soutenir
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous êtes un nouveau centriste, en fait, ça y est.
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien je vais vous dire la vérité, je crois que je l'ai toujours été, mais peut-être moins assumé.
FABIENNE SINTES
Ah le coming out !
GUY BIRENBAUM
Ah ben bon ben d'accord !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Belle déclaration, ce matin, sur France Info.
GUY BIRENBAUM
Bon, eh ben c'est bien.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Vincent PLACE, le directeur financier d'EDF, Thomas PIQUEMAL, a démissionné, estimant infaisable un projet d'EPR. L'EPR, vous savez, c'est le réacteur nucléaire de troisième génération, dans une centrale nucléaire, celle de Hinkley Point, c'est en Angleterre. Il n'y a toujours pas de retour d'expérience de l'EPR de Flamanville, ça va couter très cher tout ça, et apparemment ça bouge à EDF, il y a de grosses inquiétudes, rappelez-vous Ségolène ROYAL qui a annoncé la prolongation de dix ans des centrales nucléaires, mais sans le financement qui va avec. Ou est-ce qu'on va, avec tout ça, Jean-Vincent PLACE ?
JEAN-VINCENT PLACE
Eh bien c'est d'ailleurs assez triste qu'il faille cette démission du directeur financier d'EDF, pour qu'on se rende compte de ce que nous disons depuis près de 15 ans sur la situation industrielle, économique, de l'EPR, parce là, voyez-vous, monsieur PIQUEMAL qui a démissionné, ce n'est pas un antinucléaire, il n'est pas pour la sortie du nucléaire, et pourtant il dit ce que nous disons depuis 15 ans, c'est-à-dire que l'EPR est une impasse économique et industrielle et commerciale.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites ça en tant que membre du gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, je le dis et je l'assume, triplement du coût de Flamanville, le réacteur finlandais, on ne sait pas où on en est, parce que maintenant les Finlandais veulent faire des recours contre le constructeur, et la fuite en avant à Hinkley Point, sur un sujet aussi lourd, doit interroger la stratégie d'EDF. Moi et mes amis écologistes, je pense en particulier à Denis BAUPIN, nous alerterons sur le sujet, parce que nous avons voté la loi de transition énergétique pour essayer de réduire la part du nucléaire, donc ça c'est un sujet y compris d'ailleurs idéologique et humaniste, et là c'est même plus le problème par rapport à l'EPR, c'est que cela met en danger, on l'a bien vu, la situation d'AREVA, ça met en danger cette entreprise nationale, AREVA, qui est importante et moi je pense aux salariés d'AREVA, c'est pas les écologistes qui ont les fauteurs de trouble dans cette affaire, ce sont les gens qui ont géré AREVA, et de la même manière aujourd'hui, avec le nouvel accord qui a été trouvé, et donc je pense qu'il a une logique par rapport au réacteur qui était à AREVA, par rapport aujourd'hui à la gestion future, non pas gestion quotidienne d'EDF
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui oui, on l'a bien compris.
JEAN-VINCENT PLACE
mais la vision stratégique d'EDF, je le dis très clairement, cet argent, ces milliards, ils seraient vraiment bien mieux sur les énergies renouvelables, bien, mieux sur la recherche et développement, et bien mieux sur un environnement qui tout à la fois permette de maitriser la consommation énergétique, de réduire la part du nucléaire et d'aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous vous sentez bien, vous, en tant qu'écologiste, au sein de ce gouvernement, quand vous voyez, par exemple l'épisode de l'amendement pollueur/payeur, on ne va pas le détailler ce matin, qui a été retiré, avec des exploitations un peu fumeuses
JEAN-VINCENT PLACE
Non mais Jean-François ACHILLI, ce que je viens de dire par exemple sur
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous êtes au sein du gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr, bien sûr. Et je suis sur les idées écologistes, probablement minoritaire au sein du gouvernement, puisque la majorité de ce gouvernement est socialiste, seulement voilà, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Vous préférez la version de Jean-Luc MELENCHON, ou des Verts d'extrême gauche, à manifester tous les jours ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous pensez à qui, à Cécile DUFLOT, notamment ?
JEAN-VINCENT PLACE
Moi je pense qu'il y a de telles urgences pour la planète. On ne peut pas dire que l'urgence est absolue et qu'il faut agir et qu'à chaque fois on se planque et on fuit les responsabilités. Moi j'assume. En quatre heures, l'amendement gouvernemental controversé, dont vous venez de parler, en quatre heures, l'amendement gouvernemental, sous notre impulsion Barbara POMPILI, Emmanuelle COSSE, moi-même, avec l'accord de Ségolène ROYAL, l'arbitrage a été fait, il a été retiré. En quatre heures. On n'est pas autour de la table, on n'est pas autour de la table, est-ce qu'il est retiré cet amendement ? Eh bien on ne le saura jamais ! On pourra me dire : « Ah mais si si, il aurait été retiré », il a été retiré, et grâce à nous. Voilà, c'est ça. C'est déjà une preuve de l'efficacité de notre participation gouvernementale.
GUY BIRENBAUM
Sujet totalement différent : est-ce que vous irez, je crois que vous y étiez l'année dernière, ce soir, au diner du Conseil représentatif des institutions juives de France ?
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, j'y serai vers 19h30.
GUY BIRENBAUM
Est-ce que vous ne trouvez pas que dans un pays laïque et républicain, ce genre de cérémonie annuelle pose question ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que c'est pas une on ne sort pas de la laïcité pour aller vers une sorte de communautarisme ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non, je crois que c'est exactement le contraire, c'est parce que nous sommes, et moi j'y suis particulièrement attaché, et je suis vraiment éloigné de tous les communautarismes, que je combats, je suis attaché à la laïcité, la laïcité n'a pas besoin d'adjectifs, elle est pleine et entière, elle veut dire que tout à la fois on respecte la République, ses fondamentaux, et qu'on est aussi respectueux de chacune des religions, en privé. Eh bien moi, à chaque fois je me suis
GUY BIRENBAUM
Enfin là, c'est très très public comme privé, là, si je puis me permettre.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, mais vous savez, moi, lorsqu'il y a des cérémonies importantes, je vais même à des messes, je vais aussi, c'est très beau et parfois un peu long ,à des cérémonies de chrétiens orthodoxes, lorsqu'il y a des structures représentatives du monde musulman, j'y vais aussi, et donc je suis très heureux d'y aller ce soir, c'est ça justement la laïcité, tel qu'un républicain doit l'assumer, c'est-à-dire clair par rapport à la gestion de l'Etat, clair par rapport aux valeurs que l'Etat porte, et aussi très très très respectueux et même en empathie, moi je suis en empathie avec les différentes communautés qui apportent énormément à la République et en particulier nos amis juifs.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Vincent PLACE, il reste très peu de temps. Question courte, réponse courte si possible. Vous êtes plus HOLLANDE ou MACRON pour 2017 ? J'ai vu qu'il montait son club il cherche des soutiens. Allez, lancez-vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Moi je suis pour ce qui est le plus efficace et le plus juste et le plus institutionnel
GUY BIRENBAUM
A tous les coups, la langue de bois revient.
JEAN-VINCENT PLACE
Non, non non, je vais vous dire, c'est pas langue de bois, et puis
FABIENNE SINTES
On va le refaire. Qui est le plus efficace de François HOLLANDE ou de Emmanuel MACRON ?
JEAN-VINCENT PLACE
C'est évidemment de soutenir le président de la République qui travaille bien pour notre pays, et qui est très respecté dans le monde entier.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien c'est clair.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 8 mars 2016