Texte intégral
Je vous remercie de m'accueillir, en ouverture de vos journées.
Je voulais commencer par vous féliciter.
Depuis 7 ans, vous uvrez au quotidien, pour le décloisonnement des acteurs, de l'information et de la prise en charge des personnes en perte d'autonomie s'effectuent de la manière la plus efficiente possible. En cela, vous êtes précurseurs.
Le Gouvernement a parfaitement intégré cette dimension avant-gardiste et c'est pourquoi je suis contente de pouvoir m'exprimer devant vous aujourd'hui.
Vous le savez, nos concitoyens, nos concitoyennes vieillissent, inexorablement. Mais cela ne veut pas dire pour autant que c'est une mauvaise nouvelle. Non, c'est même une chance, à certains égards. Et notamment pour faire de nos sociétés des environnements ouverts à toutes et à tous et prenant soin de tout le monde. Quel que soit son degré d'autonomie, quel que soit son handicap.
La Méthode d'action pour l'Intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'Autonomie (MAIA) est, de ce point de vue, un exemple probant.
Né avec le plan Alzheimer (2008-2012), ce dispositif avait initialement pour objectif de faciliter la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Mais, dès 2011, la méthode a été élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans en perte d'autonomie. Pour une raison très simple : ce maillage a prouvé son efficacité. Je rappelle d'ailleurs qu'il s'appuie sur les dispositifs préexistants concernant les personnes âgées.
Aujourd'hui, vous le savez, suite à la loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement, la MAIA est devenue la « Méthode d'action pour l'Intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'Autonomie ».
Le but de cette méthode : coordonner l'ensemble des professionnels autour de multiples enjeux et réalités. Pour qu'il n'existe pas de rupture dans la prise en charge. Pour apporter la meilleure réponse, au meilleur moment.
Ce dispositif répond à un besoin indispensable de lisibilité et de décloisonnement des différents acteurs intervenant dans le champ de la perte d'autonomie. Et permettait à toutes celles et ceux le voulant et le pouvant, de continuer à vivre à leur domicile.
Je tiens d'ailleurs à saluer l'action des gestionnaires de cas, dont le rôle est d'effectuer un suivi intensif au long cours, pour les situations les plus complexes. Interlocuteurs directs des personnes âgées, du médecin traitant et des professionnels intervenant à domicile, ils sont un élément indispensable de la réussite de cette méthode novatrice. Pour apporter la meilleure réponse, au meilleur moment.
Pour cela, il a fallu que les différents professionnels mettent en commun leurs savoirs, leurs informations, leurs intelligences humaines et professionnelles. Qu'ils s'écoutent et qu'ils soient entendus, par les différents acteurs, publics ou privés.
A tous les niveaux, il devient indispensable de passer d'une logique de prise en charge d'actes sanitaires et d'aides successifs et souvent cloisonnés, à une logique d'intégration des intervenants et des interventions. Tant dans les domaines de la prévention, que dans celui du soin ou de l'accompagnement social et médico-social.
Les premières expérimentations, conduites dès 2009, ont été généralisées en 2011.
Organiser une meilleure articulation entre structures de soins, professionnels libéraux et structures médico-sociales : voilà le défi auquel nous étions confrontés, sur les différents territoires.
que a été élargie aux personnes jeunes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Fin 2015, on comptait 302 dispositifs, répartis sur tout le territoire national avec plus de 6 communes sur 10 déjà couvertes. L'année 2016 verra se déployer 50 autres. L'objectif étant de mailler l'ensemble du territoire à horizon 2017.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : chacun à notre niveau, nous travaillons pour faire en sorte que toutes celles et ceux qui le désirent puissent vivre à leur domicile, le plus longtemps et dans les meilleures conditions possibles.
* Du national au local
Mais cela n'est possible qu'à partir du moment où les dispositifs sont co-pensés, coconstruits. Si le gouvernement impulse, crée et donne les moyens, il doit s'appuyer sur les différents niveaux, du régional au local.
C'est le cas de ces dispositifs, pilotés aux 3 échelons.
- Au niveau national, ce rôle est assuré par la Caisse Nationale Solidarité Autonomie (CNSA).
- Les Agences Régionales de Santé (ARS), sont, pour leur part, responsables du déploiement des MAIA) sur leurs territoires.
- C'est le pilote qui, au niveau local, impulse et accompagne le déploiement du dispositif.
Cette méthode d'action est une réponse au nécessaire bon fonctionnement des politiques publiques, au plus près des réalités de chaque territoire. Elle permet de relier les différents niveaux d'intervention. Tant sur le plan des missions que de sur l'organisation ou le financement. Tout en fédérant les interventions d'acteurs des secteurs sanitaire, social et médico-social.
* Les innovations de la loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement et de la loi de modernisation du système de santé
Simplifier et organiser la continuité du parcours d'aide et de soins des personnes âgées de plus de 60 ans en perte d'autonomie : voilà l'innovation de la MAIA. Vous le savez, cettedéfinition du dispositif a été adoptée dans la loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV).
Vous le savez, la loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement a également apporté une autre innovation : la possibilité d'échanger des informations personnelles entre professionnels de santé et non professionnels.
Je le sais, ces dispositions étaient très attendues des professionnels. Dorénavant, dès lors qu'un professionnel de santé ou non participe au dispositif, les autres professionnels seront considérés comme appartenant à l'équipe de soins et pourront échanger et partager des informations concernant une même personne. Des informations strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins, ou à son suivi social ou médico-social.
La personne, pour sa part, est informée de son droit d'exercer son opposition au partage ou à l'échange d'informations la concernant.
Ces nouvelles dispositions sont très importantes et protègent la personne concernée, en lui laissant la liberté d'accepter ou de refuser ce partage. Elles facilitent également une coordination et une vision d'ensemble indispensables à une meilleure prise en charge, tant dans la réactivité que dans le diagnostic et les réponses apportées.
Cette politique publique, qui se décline au plus près des personnes et en fonction des territoires, permet, de fait, d'éviter les ruptures de prises en charge et de privilégier la notion de Parcours.
C'est pourquoi, pour répondre au mieux et adapter le dispositif, un processus d'évaluation a été lancé dès décembre 2015. En prenant en compte leur efficience, en fonction des différents territoires sur lesquels sont déployés les MAIA toujours dans un esprit de co-construction et de concertation, le comité de pilotage réunit des acteurs nationaux, des représentants des Agences de Santé Régionale (ARS), de conseils départementaux, et de pilotes MAIA. Avec un but : tirer les enseignements de ces années et apporter des évolutions nécessaires pour renforcer leur efficacité et la bonne mise en uvre dans les différents territoires. La question du pilotage est également évaluée, aux niveaux national, régional et local.
D'ici fin 2016, nous aurons les résultats de cette évaluation grandeur nature. Le cas échéant, ils nourriront la révision du cahier des charges national des MAIA prévue en 2017.
Cette méthode de concertation et de co-construction de nos politiques publiques, me semble la meilleure. Elle permet ainsi de prendre en compte les personnes et leurs choix. Elle permet également de coordonner le travail des différents acteurs, en le fluidifiant et en en faisant un travail concerté. Elle permet enfin de mutualiser les informations, les moyens et les actions.
Aujourd'hui, encore plus qu'hier, nous devons croire à l'intégration, qui prouve son efficacité, dans des domaines divers. Mais avec un point commun : la prise en compte et la remise au centre de l'humain. Qu'il soit citoyen ou professionnel.
Je tiens à vous rassurer et à vous réaffirmer une chose essentielle : chaque dispositif apporte sa pierre à l'édifice. Chacun a sa place : Personnes âgées en risque de perte d'autonomie (PAERPA), Plateforme territoriale d'appui (PTA), et Méthode d'action pour l'intégration des services d'aides et de soins dans le champ de l'autonomie (MAIA). Et nous gagnerons toutes et tous à travailler de concert, au-delà de la simple coordination.
Je crois sincèrement qu'à travers, d'une part, la modernisation de notre système de santé, et d'autre part, la loi d'adaptation de la société au vieillissement, nous sommes en train d'accomplir, tous ensemble, une petite révolution. Qui ne bénéficiera pas qu'aux anciens. Mais à toute la société.
Je vous remercie et vous souhaite, pour ces journées dont c'est la 7ème édition, des échanges riches et constructifs.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 13 mai 2016