Texte intégral
Monsieur le Vice-Président,
Ma chère Collègue,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux d'être présent parmi vous dans le cadre de ce colloque organisé à l'occasion du 10e EUROCHALLENGE.
Vous avez choisi pour cette réunion un thème important " commerce mondial, quels réseaux pour quelles entreprises ", qui est au coeur de mon action. C'est pourquoi je serais particulièrement intéressé à connaître vos conclusions, conclusions qu'on me transmettra car je ne pourrai malheureusement rester parmi vous tout au long de cette matinée.
Je voudrais au préalable dire quelques mots sur notre commerce extérieur et les grandes lignes de l'action que j'entends mener.
Les chiffres du commerce extérieur sont excellents (102 milliards d'excédent sur les 7 premiers mois). Cet excédent est au moins en partie structurel. Il apporte une contribution sensible à la croissance et à l'emploi. Mais cela étant dit, il faut aller au-delà de ce simple constat.
Les chiffres ne doivent pas conduire pour autant à un optimisme excessif.
Nous gardons plusieurs handicaps. J'en retiens trois :
Premièrement, nos parts de marchés dans les pays émergents sont trop faibles.
Plus on s'éloigne de France, plus la croissance est forte, et pourtant plus on s'éloigne, plus notre présence est faible, tant en investissements qu'en exportations. Nous sommes peu présents sur les marchés qui pèsent de plus en plus lourd dans le commerce mondial.
Deuxièmement nos PME ne sont pas assez internationalisées.
C'est vrai, les différences avec nos principaux partenaires ne sont pas aussi caricaturales qu'on a pu le dire. Lorsqu'elles ont la taille nécessaire, et lorsqu'elles sont sur les bons créneaux, nos PME réussissent à l'international aussi bien que celles de nos partenaires.
Aujourd'hui, nos PME assurent directement ou indirectement près de 40 % de nos exportations , c'est à la fois beaucoup et pas assez. Elles ne sont pas toutes égales à l'exportation et nous avons un vivier encore très important de PME qui n'exportent pas assez. Les performances à l'exportation sont largement fonction de leur taille.
Mais précisément elles n'ont pas toujours la bonne taille - la taille moyenne de nos PME est plus faible que celle des PME allemandes, par exemple - et elles ne sont pas nécessairement sur les bons secteurs.
Ce sont des différences qui peuvent peser lourd à moyen terme, parce que la réduction des barrières aux échanges et les nouvelles techniques de communication conduisent à donner aux PME un rôle croissant dans les échanges.
Enfin, nous n'avons pas assez investi au cours des dernières années, en France comme à l'étranger.
Qui plus est, nous accumulons du retard dans les domaines des nouvelles technologies. Il est difficile de ne pas craindre que ces retards ne se traduiront pas par une progression insuffisante de la productivité de nos entreprises.
Les axes d'action que je privilégie sont au coeur de cette problématique qui rejoint tout à fait le thème de votre colloque :
premièrement, Il faut renforcer le rôle des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La compétitivité repose de plus en plus sur l'usage et l'intégration dans les processus de l'entreprise des technologies de l'information.
J'accorde un intérêt particulier au renforcement de l'information économique diffusée sur Internet. Le commerce électronique sur Internet permet en effet d'accéder au marché mondial avec des coûts de distribution plus faibles, qu'il s'agisse de prestations physiques ou de prestations intellectuelles. Je souhaite que nos PME en profitent pleinement pour leur développement international.
C'est un grand chantier qui s'ouvre.
J'ai demandé par ailleurs que les entreprises qui veulent nous interroger directement puissent avoir des réponses rapides à leurs problèmes concrets via le WEB.
Deuxièmement, et c'est étroitement lié au point précédent, le dispositif public d'appui aux entreprises exportatrices devra être amélioré dans le sens de la rationalisation et de la simplification.
Des moyens financiers importants sont déjà engagés par les pouvoirs publics dans ce domaine (État, collectivités locales). Mais les dispositifs d'appui sont nombreux, mal coordonnés, et souvent peu lisibles pour les entreprises. La priorité sera de renforcer la fonction de prestataire de services d'information assurée par ces dispositifs, et le suivi des prestations offertes.
Ce qui importe, c'est moins les questions de structure que de faire en sorte que tous ces acteurs dispersés travaillent ensemble, dans la même direction. Des expériences ont été menées depuis le début de l'année ; nous examinerons leurs résultats, et nous tâcherons, s'ils sont positifs, d'en étendre les principes.
Il faut établir en commun des objectifs à moyen terme et déterminer qui fait quoi, qui prospecte et établit un premier contact avec les PME, qui établit un diagnostic export, qui l'oriente, qui apporte l'information ciblée sur les marchés à prospecter.
Pour aider les PME à profiter davantage des opportunités offertes par les foires et salons, j'ai obtenu une augmentation de 30 % du budget du CFME-ACTIM consacré à ce poste.
Le réseau des postes d'expansion économique a été modernisé et professionnalisé. Des correspondants PME ont été nommés dans les 166 postes d'expansion économique. Le catalogue de nos prestations a été revu pour offrir un service plus personnalisé, adapté à la demande des entreprises. Même si nous ne souhaitons pas nous substituer au marché, je veux que dans le domaine du commerce extérieur l'État soit en mesure d'accompagner l'entreprise depuis sa région d'origine jusqu'au lieu de ses exportations ou de son implantation à l'étranger.
S'agissant des organismes d'appui, une étude portant sur l'état d'avancement de la réforme du CFCE va m'être tout prochainement remise.
Vous le voyez, notre méthode, sur ce sujet comme sur les autres, est de progresser avec mesure, en analysant de manière approfondie les différentes options qui existent. Derrière les structures, il y a des hommes et des femmes, qui travaillent avec dévouement, et il y a des missions, qu'il faut définir précisément.
En conclusion, nous partageons tous ici les mêmes objectifs même si nos moyens sont différents.
Votre initiative, qui s'appuie en partie sur le réseau public, comme en témoigne la présence de M. Jacques de Lajugie, est davantage d'ordre privé, ce qui dans ma bouche n'a rien de péjoratif, d'autant plus que vous avez su tisser des liens multiples avec des partenaires publics.
Ce qui doit tous nous guider, c'est l'efficacité.
Il faut que les missions que vous organisez soient suivies des retombées attendues par les entreprises en termes de contrats et d'implantations. L'évaluation des résultats à court et moyen terme doit être une priorité, comme elle l'est également pour les actions menées par les pouvoirs publics.
La seconde obligation est évidemment celle de la transparence. Si les entreprises dont vous soutenez les efforts obtiennent des aides publiques, celles-ci doivent, évidemment, leur être attribuées, au vu des chances de succès de leurs projets.
C'est pourquoi un meilleur rapprochement entre EUROCHALLENGE, les conseils régionaux et les DRCE me semble tout à fait souhaitable.
Dans beaucoup de domaines aujourd'hui, la coopération entre le public et le privé est la condition absolue de la réussite.
Je vous souhaite donc bonne chance pour vos travaux aujourd'hui et pour ceux que vous mènerez en France et à l'étranger avec mon administration.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 2 août 2002)
Ma chère Collègue,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux d'être présent parmi vous dans le cadre de ce colloque organisé à l'occasion du 10e EUROCHALLENGE.
Vous avez choisi pour cette réunion un thème important " commerce mondial, quels réseaux pour quelles entreprises ", qui est au coeur de mon action. C'est pourquoi je serais particulièrement intéressé à connaître vos conclusions, conclusions qu'on me transmettra car je ne pourrai malheureusement rester parmi vous tout au long de cette matinée.
Je voudrais au préalable dire quelques mots sur notre commerce extérieur et les grandes lignes de l'action que j'entends mener.
Les chiffres du commerce extérieur sont excellents (102 milliards d'excédent sur les 7 premiers mois). Cet excédent est au moins en partie structurel. Il apporte une contribution sensible à la croissance et à l'emploi. Mais cela étant dit, il faut aller au-delà de ce simple constat.
Les chiffres ne doivent pas conduire pour autant à un optimisme excessif.
Nous gardons plusieurs handicaps. J'en retiens trois :
Premièrement, nos parts de marchés dans les pays émergents sont trop faibles.
Plus on s'éloigne de France, plus la croissance est forte, et pourtant plus on s'éloigne, plus notre présence est faible, tant en investissements qu'en exportations. Nous sommes peu présents sur les marchés qui pèsent de plus en plus lourd dans le commerce mondial.
Deuxièmement nos PME ne sont pas assez internationalisées.
C'est vrai, les différences avec nos principaux partenaires ne sont pas aussi caricaturales qu'on a pu le dire. Lorsqu'elles ont la taille nécessaire, et lorsqu'elles sont sur les bons créneaux, nos PME réussissent à l'international aussi bien que celles de nos partenaires.
Aujourd'hui, nos PME assurent directement ou indirectement près de 40 % de nos exportations , c'est à la fois beaucoup et pas assez. Elles ne sont pas toutes égales à l'exportation et nous avons un vivier encore très important de PME qui n'exportent pas assez. Les performances à l'exportation sont largement fonction de leur taille.
Mais précisément elles n'ont pas toujours la bonne taille - la taille moyenne de nos PME est plus faible que celle des PME allemandes, par exemple - et elles ne sont pas nécessairement sur les bons secteurs.
Ce sont des différences qui peuvent peser lourd à moyen terme, parce que la réduction des barrières aux échanges et les nouvelles techniques de communication conduisent à donner aux PME un rôle croissant dans les échanges.
Enfin, nous n'avons pas assez investi au cours des dernières années, en France comme à l'étranger.
Qui plus est, nous accumulons du retard dans les domaines des nouvelles technologies. Il est difficile de ne pas craindre que ces retards ne se traduiront pas par une progression insuffisante de la productivité de nos entreprises.
Les axes d'action que je privilégie sont au coeur de cette problématique qui rejoint tout à fait le thème de votre colloque :
premièrement, Il faut renforcer le rôle des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La compétitivité repose de plus en plus sur l'usage et l'intégration dans les processus de l'entreprise des technologies de l'information.
J'accorde un intérêt particulier au renforcement de l'information économique diffusée sur Internet. Le commerce électronique sur Internet permet en effet d'accéder au marché mondial avec des coûts de distribution plus faibles, qu'il s'agisse de prestations physiques ou de prestations intellectuelles. Je souhaite que nos PME en profitent pleinement pour leur développement international.
C'est un grand chantier qui s'ouvre.
J'ai demandé par ailleurs que les entreprises qui veulent nous interroger directement puissent avoir des réponses rapides à leurs problèmes concrets via le WEB.
Deuxièmement, et c'est étroitement lié au point précédent, le dispositif public d'appui aux entreprises exportatrices devra être amélioré dans le sens de la rationalisation et de la simplification.
Des moyens financiers importants sont déjà engagés par les pouvoirs publics dans ce domaine (État, collectivités locales). Mais les dispositifs d'appui sont nombreux, mal coordonnés, et souvent peu lisibles pour les entreprises. La priorité sera de renforcer la fonction de prestataire de services d'information assurée par ces dispositifs, et le suivi des prestations offertes.
Ce qui importe, c'est moins les questions de structure que de faire en sorte que tous ces acteurs dispersés travaillent ensemble, dans la même direction. Des expériences ont été menées depuis le début de l'année ; nous examinerons leurs résultats, et nous tâcherons, s'ils sont positifs, d'en étendre les principes.
Il faut établir en commun des objectifs à moyen terme et déterminer qui fait quoi, qui prospecte et établit un premier contact avec les PME, qui établit un diagnostic export, qui l'oriente, qui apporte l'information ciblée sur les marchés à prospecter.
Pour aider les PME à profiter davantage des opportunités offertes par les foires et salons, j'ai obtenu une augmentation de 30 % du budget du CFME-ACTIM consacré à ce poste.
Le réseau des postes d'expansion économique a été modernisé et professionnalisé. Des correspondants PME ont été nommés dans les 166 postes d'expansion économique. Le catalogue de nos prestations a été revu pour offrir un service plus personnalisé, adapté à la demande des entreprises. Même si nous ne souhaitons pas nous substituer au marché, je veux que dans le domaine du commerce extérieur l'État soit en mesure d'accompagner l'entreprise depuis sa région d'origine jusqu'au lieu de ses exportations ou de son implantation à l'étranger.
S'agissant des organismes d'appui, une étude portant sur l'état d'avancement de la réforme du CFCE va m'être tout prochainement remise.
Vous le voyez, notre méthode, sur ce sujet comme sur les autres, est de progresser avec mesure, en analysant de manière approfondie les différentes options qui existent. Derrière les structures, il y a des hommes et des femmes, qui travaillent avec dévouement, et il y a des missions, qu'il faut définir précisément.
En conclusion, nous partageons tous ici les mêmes objectifs même si nos moyens sont différents.
Votre initiative, qui s'appuie en partie sur le réseau public, comme en témoigne la présence de M. Jacques de Lajugie, est davantage d'ordre privé, ce qui dans ma bouche n'a rien de péjoratif, d'autant plus que vous avez su tisser des liens multiples avec des partenaires publics.
Ce qui doit tous nous guider, c'est l'efficacité.
Il faut que les missions que vous organisez soient suivies des retombées attendues par les entreprises en termes de contrats et d'implantations. L'évaluation des résultats à court et moyen terme doit être une priorité, comme elle l'est également pour les actions menées par les pouvoirs publics.
La seconde obligation est évidemment celle de la transparence. Si les entreprises dont vous soutenez les efforts obtiennent des aides publiques, celles-ci doivent, évidemment, leur être attribuées, au vu des chances de succès de leurs projets.
C'est pourquoi un meilleur rapprochement entre EUROCHALLENGE, les conseils régionaux et les DRCE me semble tout à fait souhaitable.
Dans beaucoup de domaines aujourd'hui, la coopération entre le public et le privé est la condition absolue de la réussite.
Je vous souhaite donc bonne chance pour vos travaux aujourd'hui et pour ceux que vous mènerez en France et à l'étranger avec mon administration.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 2 août 2002)