Texte intégral
PATRICK COHEN
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
PATRICK COHEN
Des insultes, des éclats de voix, un amendement signé par près de 130 députés PS refusé par le gouvernement, des demandes de démission du Premier ministre, je ne sais pas si l'on a connu déjà un tel climat au sein de votre groupe parlementaire hier ? Pourquoi une telle violence et surtout, sur le fond, pourquoi une telle intransigeance de la part de Manuel VALLS et de votre gouvernement sur la loi Travail ?
STÉPHANE LE FOLL
D'abord je voudrais rappeler que l'intransigeance elle n'est dès le départ pas du côté du gouvernement et de Manuel VALLS, moi je me souviens des premières manifestations et des premières positions des frondeurs comme on les appelle qui ont été là aussi eux extrêmement intransigeants puisqu'il y a eu des propositions d'amendement qui allaient plus loin que celle qui a été discutée hier qui ont été à l'époque complètement refusées par les frondeurs, je me souviens de cette matinée à Matignon où à leur sortie je rappelle que Christophe SIRUGUE sur cette question des branches ou des entreprises...
ATRICK COHENP
Le rapporteur du texte à l'Assemblée !
STEPHANE LE FOLL
Voilà, le rapporteur du texte, avait fait des propositions pour que les branches soient soit ou à priori ou a posteriori des accords d'entreprise, ça avait été refusé. Au nom de quoi ? Au nom du fait que, comme le demandait d'ailleurs la CGT et FO, il fallait retirer tout le texte, on part sur cette base-là ; et ensuite toute la discussion elle évolue, et d'ailleurs ce texte évolue, on ne peut pas dire que là-dessus il n'y a pas eu des changements entre le premier qui a été présenté, même celui qui a été discuté en première lecture, celui qui va au Sénat, celui qui revient, il y a des évolutions, et il y en avait encore là.
PATRICK COHEN
Mais là hier il s'agissait d'accepter, de pouvoir trouver éventuellement un compromis qui permettait d'échapper à un deuxième 49.3 ?
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais... Oui c'est ce qui a été dit et présenté comme étant l'hypothèse. Est-ce qu'elle était certaine ? Je n'en sais rien ! Aujourd'hui les frondeurs disant : « mais bien sûr que si, on était prêts à retirer 500 amendements qu'on avait déposés sur plein d'autres articles que celui de l'article 2 ».
PATRICK COHEN
Oui. Mais vous parlez des frondeurs, moi je vous parle de cet amendement qui garantissait un niveau de rémunération des heures supplémentaires, amendement signé par 123 députés socialistes ?
STEPHANE LE FOLL
Oui. Mais la question qui est posée, si vous voulez aller jusqu'au bout, pourquoi un 49.3 ? C'est parce que 50 députés de gauche, dont une trentaine ou une quarantaine socialistes, s'ils ne souhaitent pas voter la loi ou des articles de la loi, avec la droite ça fait une majorité contre la majorité, c'est ça le sujet, c'est pour ça qu'il y a un 49.3.
PATRICK COHEN
Oui.
STEPHANE LE FOLL
C'est l'alliance d'une partie de la gauche avec la droite qui fait son rôle et qui joue son rôle d'opposition.
PATRICK COHEN
Ah ! C'est une alliance, c'est une partie de la gauche qui fait une alliance dans les débats ?
STEPHANE LE FOLL
Mais bien sûr. Le vote au bout du compte, quand vous êtes... vous avez une loi qui...
PATRICK COHEN
Ils n'ont pas mêlé leurs voix de fait ?
STEPHANE LE FOLL
Non, mais ils ne les mêlent pas, mais le résultat est là, le 49.3, c'est simplement pour dire : « si on s'engage dans le débat parlementaire avec 50 députés qui nous manquent sur notre gauche et sur notre majorité et que la droite vote avec eux, eh bien ça y est, on a perdu ».
PATRICK COHEN
Stéphane LE FOLL, je reviens à cet amendement
STEPHANE LE FOLL
Oui.
PATRICK COHEN
Il a été porté par Olivier FAURE, qui n'est pas un gauchiste échevelé, vous le connaissez bien Olivier FAURE...
STÉPHANE LE FOLL
Oui, oui, très bien.
PATRICK COHEN
Il a été votre adjoint pendant sept ans au cabinet de François HOLLANDE ?
STÉPHANE LE FOLL
Oui. Mais Olivier FAURE a présenté cet amendement, en disant : « je propose une solution qui résout le problème de la divergence qui existe sur le fond entre nous sur le texte », est-ce que c'était sûr ? Où est-ce que ça été discuté ?
PATRICK COHEN
Bon, donc il s'est trompé.
STÉPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas qu'il s'est trompé, il a peut-être eu une... c'était de bonne volonté ce qu'il a voulu faire, mais, au bout du compte, personne n'était sûr de rien, il n'y a eu aucune négociation là-dessus et même le rapporteur, quand même le rapporteur Christophe SIRUGUE qui avait fait des propositions - je vous le rappelle, il n'a même pas été appelé.
PATRICK COHEN
Comment interprétez-vous ces déchirements, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Donc, on va calmer les choses.
PATRICK COHEN
Est-ce que ça veut dire que certains misent déjà sur l'échec de François HOLLANDE l'an prochain ?
STEPHANE LE FOLL
Oui, oh...
PATRICK COHEN
Ils se projettent dans l'après 2017 ?
STEPHANE LE FOLL
Oh !l y a sûrement plein de choses qui se passent derrière tout ça, entre ceux qui misent sur les primaires, ceux qui visent l'après 2017, ceux qui sont en 2017. Moi je voudrais simplement rappeler une chose et le dire dailleurs à tous ceux qui ont des doutes, la Présidentielle va se jouer sur un point en tout cas - il y en aura sûrement d'autres mais il y aura des nouveaux droits, en quelque sorte il y a une carte des nouveaux droits qui sera issue de ce quinquennat, le CPA le Compte Personnel d'Activités personne n'en parle dans la loi, on parle que de ce qui va... soi-disant les débats sur l'article 2, mais il y a un compte personnel avec la pénibilité dedans ; la question du tiers-payant, la question du remboursement complet de l'IVG pour toutes les femmes, tous ces droits, toutes ces garanties ça sera la carte du quinquennat de François HOLLANDE et en face, je le dis - parce que je voudrais quand même que chacun ait ça en tête puisqu'on a l'impression que le débat il n'existe qu'entre nous, mais non, il y aura en face de nous, en face de nous et pour les Français un choix à faire entre ceux qui proposent cette carte des droits et ceux qui veulent supprimer ces droits. Nicolas SARKOZY a été très clair, compte pénibilité par exemple pour la retraite c'est terminé, bon, eh bien chacun aura son choix à faire. Voilà l'enjeu de ce futur débat très important pour les Français !
PATRICK COHEN
Et dans ce paysage présidentiel un candidat potentiel de moins à gauche, Nicolas HULOT qui renonce, un commentaire ?
STEPHANE LE FOLL
Un commentaire, pas de commentaire, c'est une décision qui lui appartient, j'ai vu qu'il l'avait prise en ayant réfléchi à ce qu'était l'engagement dans une campagne présidentielle, ce que ça pouvait représenter et qui n'a pas souhaité s'engager. Moi je respecte la décision de Nicolas HULOT, je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
PATRICK COHEN
Allez-vous, Stéphane LE FOLL, vous obstinez à imposer votre directeur de cabinet Philippe MAUGAIN à la tête de l'INRA, l'Institut de la Recherche Agronomique ?
STEPHANE LE FOLL
Au travers de la question que vous posez, la question amène déjà un jugement...
PATRICK COHEN
L'obstination, le terme obstination né de la résistance des chercheurs de l'INRA qui pétitionnent, qui résistent, le président du conseil scientifique a mis sa décision dans la balance, enfin...
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais pourquoi il l'a mise, est-ce que c'est parce que... Attendez, alors là vous mélangez trop souvent...
PATRICK COHEN
Non, non.
STÉPHANE LE FOLL
Si, si. J'ai entendu hier soir ce que vous avez dit ou hier matin plutôt sur la réunion de Lille, il y avait 50 ou 70 personnes qui effectivement manifestaient, mais enfin il n'y avait pas plus que ça non plus. Donc, là, de quoi il s'agit ? Il s'agit de la présidence de l'INRA, un institut de recherches public...
PATRICK COHEN
Oui, qui dépend de votre ministère.
STÉPHANE LE FOLL
Qui dépend de mon ministère et du ministère de la Recherche, qui a 8.000 salariés agents fonctionnaires, 2.000 chercheurs, 6.000 ingénieurs et techniciens, voilà, et il s'agit de savoir comment on donne à l'INRA les capacités de poursuivre le travail qui a été fait...
PATRICK COHEN
Il y a un président là
STÉPHANE LE FOLL
Mais surtout de changer aussi, de faire en sorte qu'on ait une ambition pour l'INRA. On me reproche souvent l'agro-écologie, sur le stockage du carbone j'ai énormément de reproches sur ces questions-là, sur l'INRA moi je souhaite que la transparence, les procédures soient respectées. Quelles sont les procédures, parce que c'est quand même ça dont-il s'agit, c'est ça la question, il y a une commission d'experts, elle a rendu un avis, je le dis pour la première fois cet avis sera transmis aux commissions du Parlement qui ont à juger des deux candidatures et chacun fera son choix en toute transparence ; et qu'on arrête de dire que je m'obstine, je m'obstine à quoi ? Est-ce que j'ai eu un mot à dire...
PATRICK COHEN
A renvoyer l'actuel président, qui est candidat à sa succession, qui a donc démérité j'imagine à vos yeux, François HOUILLER ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non, il n'a aucunement démérité. Puisque c'est, je vous le rappelle quand même, quand je suis arrivé c'est moi qui ait aussi accepté et nommé François HOUILLER, donc je ne suis pas là pour faire un procès à quiconque, je suis là pour...
PATRICK COHEN
Non, mais c'est pour recaser votre directeur de cabinet peut-être. Voilà, c'est ça le soupçon.
STEPHANE LE FOLL
Mais comment vous parlez, monsieur COHEN, recaser, mon directeur de cabinet vous savez il a été dans un cabinet de Lionel JOSPIN, il a été directeur de la Région Ile-de-France, il a été directeur de l'INAO, il a été aussi directeur général des Pêches au ministère de l'Agriculture, il a 30 ans...
PATRICK COHEN
Mais il n'a pas de doctorat !
STEPHANE LE FOLL
Il a 30 ans d'expérience, il est ingénieur général des eaux et forêts, il a un DEA et vous êtes en train de me dire que ce directeur de cabinet il n'aurait parce qu'il est directeur de cabinet il n'aurait pas le droit de candidater ?
PATRICK COHEN
Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les chercheurs de l'INRA qui s'expriment...
STEPHANE LE FOLL
Non, non...
PATRICK COHEN
Et le résident du conseil scientifique.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais... eh bien combien de chercheurs... et quant au président du conseil scientifique, s'il a démissionné, ce n'est pas parce qu'il est aujourd'hui opposé à la procédure c'est parce qu'il a lui-même été embarqué dans des signatures et moi je ne sais pas personne ne sait pourquoi aujourd'hui il a démissionné, et surtout pas moi. Donc moi je dis une chose, il y a une procédure, elle ira jusqu'au bout et dans la transparence ; et je rappelle que la note des experts qui ont jugé les deux candidats sur leurs projets sera transmise aux deux commissions du Parlement au Sénat et à l'Assemblée et c'est les députés et les sénateurs qui jugeront, donc il n'y a pas autre chose qu'une volonté de faire les choses dans la transparence et dans la rigueur.
PATRICK COHEN
D'autres questions pour vous Stéphane LE FOLL dans quelques minutes avec les auditeurs de France inter, des questions agricoles aussi, on pourra parler des abattoirs le sujet revient régulièrement dans l'actualité et du comportement de certains abattoirs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 juillet 2016
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
PATRICK COHEN
Des insultes, des éclats de voix, un amendement signé par près de 130 députés PS refusé par le gouvernement, des demandes de démission du Premier ministre, je ne sais pas si l'on a connu déjà un tel climat au sein de votre groupe parlementaire hier ? Pourquoi une telle violence et surtout, sur le fond, pourquoi une telle intransigeance de la part de Manuel VALLS et de votre gouvernement sur la loi Travail ?
STÉPHANE LE FOLL
D'abord je voudrais rappeler que l'intransigeance elle n'est dès le départ pas du côté du gouvernement et de Manuel VALLS, moi je me souviens des premières manifestations et des premières positions des frondeurs comme on les appelle qui ont été là aussi eux extrêmement intransigeants puisqu'il y a eu des propositions d'amendement qui allaient plus loin que celle qui a été discutée hier qui ont été à l'époque complètement refusées par les frondeurs, je me souviens de cette matinée à Matignon où à leur sortie je rappelle que Christophe SIRUGUE sur cette question des branches ou des entreprises...
ATRICK COHENP
Le rapporteur du texte à l'Assemblée !
STEPHANE LE FOLL
Voilà, le rapporteur du texte, avait fait des propositions pour que les branches soient soit ou à priori ou a posteriori des accords d'entreprise, ça avait été refusé. Au nom de quoi ? Au nom du fait que, comme le demandait d'ailleurs la CGT et FO, il fallait retirer tout le texte, on part sur cette base-là ; et ensuite toute la discussion elle évolue, et d'ailleurs ce texte évolue, on ne peut pas dire que là-dessus il n'y a pas eu des changements entre le premier qui a été présenté, même celui qui a été discuté en première lecture, celui qui va au Sénat, celui qui revient, il y a des évolutions, et il y en avait encore là.
PATRICK COHEN
Mais là hier il s'agissait d'accepter, de pouvoir trouver éventuellement un compromis qui permettait d'échapper à un deuxième 49.3 ?
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais... Oui c'est ce qui a été dit et présenté comme étant l'hypothèse. Est-ce qu'elle était certaine ? Je n'en sais rien ! Aujourd'hui les frondeurs disant : « mais bien sûr que si, on était prêts à retirer 500 amendements qu'on avait déposés sur plein d'autres articles que celui de l'article 2 ».
PATRICK COHEN
Oui. Mais vous parlez des frondeurs, moi je vous parle de cet amendement qui garantissait un niveau de rémunération des heures supplémentaires, amendement signé par 123 députés socialistes ?
STEPHANE LE FOLL
Oui. Mais la question qui est posée, si vous voulez aller jusqu'au bout, pourquoi un 49.3 ? C'est parce que 50 députés de gauche, dont une trentaine ou une quarantaine socialistes, s'ils ne souhaitent pas voter la loi ou des articles de la loi, avec la droite ça fait une majorité contre la majorité, c'est ça le sujet, c'est pour ça qu'il y a un 49.3.
PATRICK COHEN
Oui.
STEPHANE LE FOLL
C'est l'alliance d'une partie de la gauche avec la droite qui fait son rôle et qui joue son rôle d'opposition.
PATRICK COHEN
Ah ! C'est une alliance, c'est une partie de la gauche qui fait une alliance dans les débats ?
STEPHANE LE FOLL
Mais bien sûr. Le vote au bout du compte, quand vous êtes... vous avez une loi qui...
PATRICK COHEN
Ils n'ont pas mêlé leurs voix de fait ?
STEPHANE LE FOLL
Non, mais ils ne les mêlent pas, mais le résultat est là, le 49.3, c'est simplement pour dire : « si on s'engage dans le débat parlementaire avec 50 députés qui nous manquent sur notre gauche et sur notre majorité et que la droite vote avec eux, eh bien ça y est, on a perdu ».
PATRICK COHEN
Stéphane LE FOLL, je reviens à cet amendement
STEPHANE LE FOLL
Oui.
PATRICK COHEN
Il a été porté par Olivier FAURE, qui n'est pas un gauchiste échevelé, vous le connaissez bien Olivier FAURE...
STÉPHANE LE FOLL
Oui, oui, très bien.
PATRICK COHEN
Il a été votre adjoint pendant sept ans au cabinet de François HOLLANDE ?
STÉPHANE LE FOLL
Oui. Mais Olivier FAURE a présenté cet amendement, en disant : « je propose une solution qui résout le problème de la divergence qui existe sur le fond entre nous sur le texte », est-ce que c'était sûr ? Où est-ce que ça été discuté ?
PATRICK COHEN
Bon, donc il s'est trompé.
STÉPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas qu'il s'est trompé, il a peut-être eu une... c'était de bonne volonté ce qu'il a voulu faire, mais, au bout du compte, personne n'était sûr de rien, il n'y a eu aucune négociation là-dessus et même le rapporteur, quand même le rapporteur Christophe SIRUGUE qui avait fait des propositions - je vous le rappelle, il n'a même pas été appelé.
PATRICK COHEN
Comment interprétez-vous ces déchirements, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Donc, on va calmer les choses.
PATRICK COHEN
Est-ce que ça veut dire que certains misent déjà sur l'échec de François HOLLANDE l'an prochain ?
STEPHANE LE FOLL
Oui, oh...
PATRICK COHEN
Ils se projettent dans l'après 2017 ?
STEPHANE LE FOLL
Oh !l y a sûrement plein de choses qui se passent derrière tout ça, entre ceux qui misent sur les primaires, ceux qui visent l'après 2017, ceux qui sont en 2017. Moi je voudrais simplement rappeler une chose et le dire dailleurs à tous ceux qui ont des doutes, la Présidentielle va se jouer sur un point en tout cas - il y en aura sûrement d'autres mais il y aura des nouveaux droits, en quelque sorte il y a une carte des nouveaux droits qui sera issue de ce quinquennat, le CPA le Compte Personnel d'Activités personne n'en parle dans la loi, on parle que de ce qui va... soi-disant les débats sur l'article 2, mais il y a un compte personnel avec la pénibilité dedans ; la question du tiers-payant, la question du remboursement complet de l'IVG pour toutes les femmes, tous ces droits, toutes ces garanties ça sera la carte du quinquennat de François HOLLANDE et en face, je le dis - parce que je voudrais quand même que chacun ait ça en tête puisqu'on a l'impression que le débat il n'existe qu'entre nous, mais non, il y aura en face de nous, en face de nous et pour les Français un choix à faire entre ceux qui proposent cette carte des droits et ceux qui veulent supprimer ces droits. Nicolas SARKOZY a été très clair, compte pénibilité par exemple pour la retraite c'est terminé, bon, eh bien chacun aura son choix à faire. Voilà l'enjeu de ce futur débat très important pour les Français !
PATRICK COHEN
Et dans ce paysage présidentiel un candidat potentiel de moins à gauche, Nicolas HULOT qui renonce, un commentaire ?
STEPHANE LE FOLL
Un commentaire, pas de commentaire, c'est une décision qui lui appartient, j'ai vu qu'il l'avait prise en ayant réfléchi à ce qu'était l'engagement dans une campagne présidentielle, ce que ça pouvait représenter et qui n'a pas souhaité s'engager. Moi je respecte la décision de Nicolas HULOT, je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
PATRICK COHEN
Allez-vous, Stéphane LE FOLL, vous obstinez à imposer votre directeur de cabinet Philippe MAUGAIN à la tête de l'INRA, l'Institut de la Recherche Agronomique ?
STEPHANE LE FOLL
Au travers de la question que vous posez, la question amène déjà un jugement...
PATRICK COHEN
L'obstination, le terme obstination né de la résistance des chercheurs de l'INRA qui pétitionnent, qui résistent, le président du conseil scientifique a mis sa décision dans la balance, enfin...
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais pourquoi il l'a mise, est-ce que c'est parce que... Attendez, alors là vous mélangez trop souvent...
PATRICK COHEN
Non, non.
STÉPHANE LE FOLL
Si, si. J'ai entendu hier soir ce que vous avez dit ou hier matin plutôt sur la réunion de Lille, il y avait 50 ou 70 personnes qui effectivement manifestaient, mais enfin il n'y avait pas plus que ça non plus. Donc, là, de quoi il s'agit ? Il s'agit de la présidence de l'INRA, un institut de recherches public...
PATRICK COHEN
Oui, qui dépend de votre ministère.
STÉPHANE LE FOLL
Qui dépend de mon ministère et du ministère de la Recherche, qui a 8.000 salariés agents fonctionnaires, 2.000 chercheurs, 6.000 ingénieurs et techniciens, voilà, et il s'agit de savoir comment on donne à l'INRA les capacités de poursuivre le travail qui a été fait...
PATRICK COHEN
Il y a un président là
STÉPHANE LE FOLL
Mais surtout de changer aussi, de faire en sorte qu'on ait une ambition pour l'INRA. On me reproche souvent l'agro-écologie, sur le stockage du carbone j'ai énormément de reproches sur ces questions-là, sur l'INRA moi je souhaite que la transparence, les procédures soient respectées. Quelles sont les procédures, parce que c'est quand même ça dont-il s'agit, c'est ça la question, il y a une commission d'experts, elle a rendu un avis, je le dis pour la première fois cet avis sera transmis aux commissions du Parlement qui ont à juger des deux candidatures et chacun fera son choix en toute transparence ; et qu'on arrête de dire que je m'obstine, je m'obstine à quoi ? Est-ce que j'ai eu un mot à dire...
PATRICK COHEN
A renvoyer l'actuel président, qui est candidat à sa succession, qui a donc démérité j'imagine à vos yeux, François HOUILLER ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non, il n'a aucunement démérité. Puisque c'est, je vous le rappelle quand même, quand je suis arrivé c'est moi qui ait aussi accepté et nommé François HOUILLER, donc je ne suis pas là pour faire un procès à quiconque, je suis là pour...
PATRICK COHEN
Non, mais c'est pour recaser votre directeur de cabinet peut-être. Voilà, c'est ça le soupçon.
STEPHANE LE FOLL
Mais comment vous parlez, monsieur COHEN, recaser, mon directeur de cabinet vous savez il a été dans un cabinet de Lionel JOSPIN, il a été directeur de la Région Ile-de-France, il a été directeur de l'INAO, il a été aussi directeur général des Pêches au ministère de l'Agriculture, il a 30 ans...
PATRICK COHEN
Mais il n'a pas de doctorat !
STEPHANE LE FOLL
Il a 30 ans d'expérience, il est ingénieur général des eaux et forêts, il a un DEA et vous êtes en train de me dire que ce directeur de cabinet il n'aurait parce qu'il est directeur de cabinet il n'aurait pas le droit de candidater ?
PATRICK COHEN
Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les chercheurs de l'INRA qui s'expriment...
STEPHANE LE FOLL
Non, non...
PATRICK COHEN
Et le résident du conseil scientifique.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais... eh bien combien de chercheurs... et quant au président du conseil scientifique, s'il a démissionné, ce n'est pas parce qu'il est aujourd'hui opposé à la procédure c'est parce qu'il a lui-même été embarqué dans des signatures et moi je ne sais pas personne ne sait pourquoi aujourd'hui il a démissionné, et surtout pas moi. Donc moi je dis une chose, il y a une procédure, elle ira jusqu'au bout et dans la transparence ; et je rappelle que la note des experts qui ont jugé les deux candidats sur leurs projets sera transmise aux deux commissions du Parlement au Sénat et à l'Assemblée et c'est les députés et les sénateurs qui jugeront, donc il n'y a pas autre chose qu'une volonté de faire les choses dans la transparence et dans la rigueur.
PATRICK COHEN
D'autres questions pour vous Stéphane LE FOLL dans quelques minutes avec les auditeurs de France inter, des questions agricoles aussi, on pourra parler des abattoirs le sujet revient régulièrement dans l'actualité et du comportement de certains abattoirs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 juillet 2016