Interview de Mme Ségolène Royal, ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, sur les rejets toxiques (boues rouges) de l'usine de Gardanne en Méditerranée, la ratification par la Chine et les Etats-Unis des accords de Paris et l'élection présidentielle.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral

FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Tout de suite, Audrey CRESPO-MARA et son interview avec la ministre de l'Environnement, Ségolène ROYAL.
AUDREY CRESPO-MARA
Bonjour à tous. Bonjour Ségolène ROYAL.
SEGOLENE ROYAL
Bonjour.
AUDREY CRESPO-MARA
On vous a vu défier très ouvertement Manuel VALLS, au sujet des boues rouges déversées dans la Méditerranée. Vous demandez à ce que ces déchets toxiques soient interdits, le Premier ministre autorise l'entreprise à poursuivre son activité, il dit : « Je gouverne, je décide ». Est-ce que vous n'avez pas l'impression de ne servir à rien ?
SEGOLENE ROYAL
Non, au contraire, d'ailleurs à la fin du mois de septembre, l'entreprise qui a été mise en demeure, devra prouver qu'elle respecte les normes de non-pollution, et ce qui est en jeu aujourd'hui, et c'est mon rôle de ministre de l'Environnement, c'est d'accélérer le passage de l'ancienne industrie à la nouvelle industrie. C'en est terminé du temps où certains, où quelques-uns pouvaient s'enrichir, aux dépens de tous les autres, en polluant l'eau, en polluant l'air, en polluant la planète. Aujourd'hui il y a une prise de conscience majeure, tous les jours ce gouvernement est au travail pour faire en sorte que la pollution recule, que la transition énergétique s'accélère, et d'ailleurs nous sommes le premier pays au monde à avoir voté, une loi de transition énergétique qui monte en puissance sur les énergies propres.
AUDREY CRESPO-MARA
Sur ces boues rouges, on a eu l'impression d'un blocage, et on s'est demandé : est-ce qu'il y a un manque de volonté politique partagé ou est-ce que c'est le lobbying industriel qui est surpuissant ?
SEGOLENE ROYAL
Bien sûr que ce lobby est surpuissant, et en même temps, ma conviction profonde c'est que la nouvelle économie, celle qui protège les ressources naturelles, est créatrice d'emploi, et beaucoup plus que l'ancienne économie. Donc il faut accélérer cette mutation. C'est difficile, il faut changer de normes, de règles, de valeurs, c'est mon rôle et c'est pour ça que je pousse en avant, même quand c'est difficile, l'émergence de cette nouvelle économie. Regardez sur cet exemple des boues rouges, les boues rouges ça détruit l'emploi touristique, ça détruit l'emploi lié aux pêcheurs, donc la nouvelle économie, elle s'appuie sur les valeurs de protection de l'environnement. C'est la croissance verte. Alors, c'est difficile pour les anciennes industries, regardez, nous fermons les mines de charbon, aujourd'hui les grands groupes industriels et les grands groupes financiers arrêtent d'investir dans les industries sales, pour investir dans les industries propres, et c'est ça qui est très important aujourd'hui, et jamais aucun gouvernement qui, pendant 50 ans cette histoire était passée sous silence, regardez, sur les boues rouges. Aujourd'hui, enfin, ça arrive, et moi je crois que la vérité, la transparence, la démocratie, l'accès à la connaissance pour les citoyens, c'est aussi une valeur de défense de l'environnement.
AUDREY CRESPO-MARA
Votre actualité, c'est aussi la COP21.
SEGOLENE ROYAL
Oui
AUDREY CRESPO-MARA
Les deux pays les plus pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, viennent de ratifier les Accords de Paris. Ça y est, le monde est sauvé ?
SEGOLENE ROYAL
Oui, c'est une très grande nouvelle, qui aurait pu penser cela, même l'année dernière ? Personne n'aurait pu penser que les deux pays les plus grands pollueurs, adhèrent à l'accord de Paris, c'est-à-dire décident de dire : « Oui nous polluons », et « Oui, nous allons arrêter de polluer », et là aussi construire ensemble la nouvelle industrie, la nouvelle économie. Donc c'est le monde entier qui est entrainé. L'Europe a été à l'avant-garde, je m'active pour qu'aujourd'hui l'Europe adhère, c'est plus difficile, parce qu'il faut que les 28 Etats se mettent d'accord tous ensemble, mais nous sommes en bonne voie. Je réunis demain tous les ambassadeurs de l'Union européenne, pour leur dire que maintenant ça y est, il faut qu'au mois d'octobre l'Europe ratifie avant la fin de l'année, ce qui sera un exploit. Jamais un accord international n'a été ratifié, n'est entré en application aussi rapidement, d'habitude il faut plusieurs années, mais je crois que là, la France avec la crédibilité que nous avons acquise sur la politique environnementale, sur l'excellence environnementale, a pu entrainer les pays du monde.
AUDREY CRESPO-MARA
C'est un succès pour vous, c'est un succès aussi pour François HOLLANDE, qui en a bien besoin, une très grande majorité de français le rejettent. Pourquoi, vous, vous continuez à le défendre ?
SEGOLENE ROYAL
Mais parce que je défends la France, je défends l'action que nous conduisons, je suis à la tâche.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous n'en doutez pas.
SEGOLENE ROYAL
Je crois que pour un responsable politique, il n'y a pas plus belle mission que d'être au gouvernement d'un pays comme la France, qui est la cinquième puissance industrielle économique du monde, et qui dans les sujets que nous évoquons à l'instant montre, ouvre la voie du futur, ouvre la voie de l'espérance, ouvre la voie de l'espoir, et c'est pour ça qu'il faut tenir bon, parce que beaucoup de choses bonnes sont faites, il n'est pas question de baisser les bras, au contraire, il faut engranger les résultats, et par exemple tout à l'heure, je vais annoncer une nouvelle étape sur la transition énergétique, avec l'énergie solaire, qui est très attendue par les industriels, 1 350 mégawats d'installations solaires sur les bâtiments, et la France aura installé 6 000 mégawats, là, au cours des deux dernières années, c'est-à-dire autant que les installations existantes. Nous avons doublé les équipements en matière d'énergies renouvelables, c'est 2 milliards d'investissements et c'est plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Et ça, ça fait plaisir quand on fait de la politique, avec des résultats.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc, vous ne pensez pas que le bilan de François HOLLANDE est un peu juste, pour pouvoir croire qu'il soit réélu, éventuellement en 2017.
SEGOLENE ROYAL
Mais vous savez, bon, je comprends que vous me posiez cette question-là, mais personne n'a envie...
AUDREY CRESPO-MARA
Parce qu'on est à huit mois de l'élection.
SEGOLENE ROYAL
Oui, mais on n'est pas dans ces logiques. Pour l'instant il y a un travail de partis, qui organisent des primaires, c'est le rôle des partis, et puis il y a...
AUDREY CRESPO-MARA
Qui parasitent un peu le travail du gouvernement, d'ailleurs.
SEGOLENE ROYAL
Mais, vous savez, rien ne me parasite, dès lors que je suis au clair sur la tâche que j'ai à conduire, que la France est attendue sur les sujets que nous évoquons.
AUDREY CRESPO-MARA
Et donc vous pensez que le bilan n'est pas trop juste, pour que François HOLLANDE puisse espérer être réélu.
SEGOLENE ROYAL
Mais vous savez, le bilan il sera fait le moment venu, lorsque les électeurs se prononceront.
AUDREY CRESPO-MARA
Il y a dix ans, vous remportiez les primaires du Parti socialiste, est-ce que dix ans plus tard vous n'avez pas envie d'y retourner ?
SEGOLENE ROYAL
J'ai déjà répondu à cette question-là...
AUDREY CRESPO-MARA
Donc c'est non, définitivement ?
SEGOLENE ROYAL
Non, ce n'est pas du tout ce que j'envisage, et puis de toute façon, vous savez, je crois que les Français veulent que l'on soit à la tâche. Certains s'occupent des échéances électorales, je l'ai dit, c'est le rôle des partis politiques, mais quand on gouverne, on est à la tâche, on est concentré, on donne tout ce que l'on peut, c'est ce que je fais dans ce ministère qui représente énormément de travail, j'ai deux lois à mettre en application, la belle loi sur la biodiversité, avec la création de l'agence, la belle loi sur la transition énergétique, des territoires à énergie positive qui sont en mouvement, plus toute la prévention des risques naturels, la lutte contre la pollution et bientôt aussi la grande conférence internationale sur l'océan, qui est le nouveau défi, c'est l'économie bleue, c'est le nouveau défi du siècle qui vient.
AUDREY CRESPO-MARA
Alors, je comprends que vous parliez effectivement de votre action en ce moment. Au gouvernement, vous êtes l'une des rares, au gouvernement, qui n'a pas adoré détester Emmanuel MACRON, parti depuis peu. Est-ce que c'est parce qu'il subit les mêmes attaques au sein du Parti socialiste, que vous aviez subies en 2007, ou est-ce que c'est parce qu'il incarne une nouvelle volonté politique, d'une démocratie participative, qui fait penser à vous aussi à l'époque, démocratie directe, une forme de liberté ?
SEGOLENE ROYAL
Je dirais que c'est un principe de comportement. Je ne vois pas l'intérêt d'aller critiquer les uns et les autres, de dénigrer les uns ou les autres. Chacun trace sa voie comme il l'entend.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais il vous correspond un peu, non ?
SEGOLENE ROYAL
Je ne sais pas, on verra, je veux dire, il suit sa voie, je ne vais pas me... faire des questions de personnes ou évaluer untel ou untel, mais c'est une question de principe de comportement, je ne vois pas l'intérêt de critiquer sur le plan personnel, les uns ou les autres.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous pensez qu'il a un avenir politique certain ? Vous souhaitez qu'il se présente en 2017 ?
SEGOLENE ROYAL
Je ne me pose pas la question, ça, ça lui appartient, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est le rôle des partis politiques. Le moment de l'élection présidentielle viendra, je ne me projette absolument pas dans cette échéance, je verrai ce que je ferai à ce moment là, mais vous savez, je pense que ce n'est pas une question de personne, pour savoir qui on soutient ou qui on ne soutient pas, on regarde aussi les projets, on regarde les valeurs, on regarde la vision de l'avenir que les uns ou les autres peuvent avoir, et en fonction de cela, on décide qui on peut soutenir et qui on peut aider dans l'intérêt général du pays.
AUDREY CRESPO-MARA
Il y a dix ans, vous étiez la première femme au second tour des élections présidentielles. La deuxième, ça risque d'être Marine LE PEN. Est-ce que ça vous inquiète ?
SEGOLENE ROYAL
D'abord, une aux Etats-Unis d'Amérique.
AUDREY CRESPO-MARA
Oui oui, en France, en France.
SEGOLENE ROYAL
Qui j'espère arrivera aux responsabilités. Là aussi, pardon de vous faire ces réponses, mais les échéances présidentielles, pour l'instant, ne sont pas dans ma préoccupation.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais face à ça, vous ne vous inquiétez pas que Marine LE PEN puisse arriver au second tour ?
SEGOLENE ROYAL
Moi je pense qu'il ne faut jamais être inquiet en politique, il faut combattre, il faut défendre ses valeurs, il faut avoir des résultats, il faut faire reculer le chômage, il faut tracer le cap de l'avenir, il faut redonner une espérance, il faut redonner un désir d'avenir, c'est ça la politique. Ça ne sert à rien d'avoir peur, au contraire, il faut aller au combat sur les valeurs auxquelles ont croit, et qui sont bonnes pour les Français, qui sont bonnes pour le pays.
AUDREY CRESPO-MARA
Nicolas SARKOZY mis en examen, le Parquet demande un procès. Est-ce que ça discrédite toute candidature ?
SEGOLENE ROYAL
Je crois qu'il faut laisser la justice agir. Il y a eu tellement d'interventionnisme dans le passé sur la justice. Aujourd'hui, avec ce gouvernement, la justice est libre, elle fait librement ses investigations, donc laissons-là travailler.
AUDREY CRESPO-MARA
Quand vous recevez ce genre de nouvelle, vous n'en pensez rien ? Vous n'avez aucun avis sur la question ?
SEGOLENE ROYAL
Non, je ne m'exprime pas là aussi par principe. Je crois qu'il y a une séparation des pouvoirs, vous savez, dans la République française, entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, et le pouvoir législatif, et donc il est bon que la justice puisse travailler sereinement et ne pas être instrumentalisée.
AUDREY CRESPO-MARA
A droite, une femme, elle aussi libre, elle aussi ministre de l'Ecologie, ex, cherche des derniers parrainages. Alors, l'argument numéro 1 que vous entendez, que j'entends, c'est : s'il n'y a pas NKM, il n'y a pas de femmes. Est-ce que ce n'est pas déprimant comme argument ?
SEGOLENE ROYAL
On verra ce qu'il en est, mais ça aussi c'est une question interne au parti de droite, c'est à eux de régler ce problème et d'être en cohérence là aussi entre les discours...
AUDREY CRESPO-MARA
Mais en tant que femme ?
SEGOLENE ROYAL
Mais de toute façon... mais les lois sont là. Il y aura des sanctions financières. La parité a été installée, là aussi j'ai beaucoup combattu pour cette parité qui est une excellente chose, et les partis politiques qui ne respectent pas la parité, sont sanctionnés financièrement, et donc ça sera le cas si...
AUDREY CRESPO-MARA
Mais qu'on en vienne à cet argument de la féminité, quand on est une femme compétente, intelligente, ça ne vous déprime pas ?
SEGOLENE ROYAL
Ça ne me choque pas, non.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous connaissez ça.
SEGOLENE ROYAL
Non, je pense que c'est beaucoup plus difficile pour les femmes, donc il faut en contrepartie qu'il y ait... la parité elle a été installée pour ça, c'est la reconnaissance, mais il y a encore beaucoup de travail à faire dans le monde du travail, dans l'égalité salariale, dans la lutte contre les violences faites aux femmes, il y a encore énormément de travail pour la place des femmes, dans la société française, parce qu'il y a encore énormément d'inégalités, de préjugés, avec toutes ces questions aussi occultes sur le harcèlement sexuel au travail, enfin, qui arrive à être émergé, à être combattu, et donc tout ce travail là doit continuer, et le fait que des femmes réussissent en politique, c'est aussi une vision pour les petites filles, de se dire : voilà, tout est possible aussi pour moi. Mais c'est vrai aussi dans les grandes entreprises, encore trop peu de femmes à la tête des grandes entreprises, trop peu de femmes dans certains milieux économiques et industriels, mais les choses avancent, elles avancent parce qu'il faut aussi une volonté de les faire avancer.
AUDREY CRESPO-MARA
Dans deux mois, vous l'évoquiez, une femme dirigera peut-être la première puissance mondiale, est-ce que vous vous demandez parfois ce qui se serait passé si vous aviez été élue présidente de la France ?
SEGOLENE ROYAL
C'est très difficile, vous savez, de refaire le film. En général, il ne vaut mieux pas refaire le film, parce qu'on vit dans les regrets ou dans l'amertume, ce n'est pas du tout mon tempérament, je crois qu'il faut toujours construire, regarder le côté positif des choses, et aujourd'hui j'accomplis un travail qui est absolument crucial, qui ne concerne pas seulement la France, mais aussi la planète toute entière, c'est un défi majeur à relever, je crois que ce travail je le fais bien, parce qu'on obtient des résultats, je suis au combat, avec mon expérience, avec ma volonté d'avancer, avec ma capacité à faire des rapports de force avec ceux qui voudraient continuer à faire comme avant, et c'est ce travail-là, dont je suis fière aujourd'hui.
AUDREY CRESPO-MARA
A partir de ce matin, nous avons décidé de poser une question, récurrente, la question off, mais devant les caméras.
- Jingle -
AUDREY CRESPO-MARA
C'est off. Vous aviez dit en 2011…
SEGOLENE ROYAL
Vous voulez dire que la caméra est coupée là ?
AUDREY CRESPO-MARA
Exactement. Personne ne nous regarde. En 2011, vous aviez dit : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose que François HOLLANDE aurait réalisée en trente ans de vie politique, une seule ? » Entre nous, est-ce que cinq ans après vous changeriez d'avis ?
SEGOLENE ROYAL
Non mais là, vous ressortez des phrases de campagne qui datent de la primaire.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous avez changé d'avis donc.
SEGOLENE ROYAL
Oui, bien sûr. Enfin, il ne faut pas jouer à ces petites phrases du passé. Ça fait partie…
AUDREY CRESPO-MARA
Vous les regrettez ?
SEGOLENE ROYAL
Je ne sais pas. Je ne revis pas dans le passé. Vous savez, il y avait très, très longtemps, ça fait plus de dix ans.
AUDREY CRESPO-MARA
C'était en 2011.
SEGOLENE ROYAL
Cette phrase-là, oui.
AUDREY CRESPO-MARA
Pendant la campagne.
SEGOLENE ROYAL
Oui. A l'époque, j'avais d'ailleurs contesté avoir tenu cette phrase mais ça fait partie du jeu aussi, du jeu médiatique.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous ne la pensiez pas, vous ne la pensez plus ?
SEGOLENE ROYAL
Non. Je ne pense même pas l'avoir prononcée.
AUDREY CRESPO-MARA
C'est vrai ?
SEGOLENE ROYAL
Oui, je pense.
AUDREY CRESPO-MARA
Manifestement François HOLLANDE ne vous a pas déçue. Vous êtes bien l'une des rares qu'il n'ait pas déçue. Vous ne vous attendiez pas à mieux, c'est ça ? Vous ne vous dites pas : « Tout ça pour ça » ?
SEGOLENE ROYAL
On peut toujours faire mieux figurez-vous. On peut toujours faire mieux, mais je pense qu'on a fait beaucoup et on fait encore beaucoup. Ce n'est pas terminé, le travail est là. Chaque jour qui passe est un jour qui doit être utilisé utilement pour la France.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous dites que vous avez un projet de transformation. Est-ce que ça veut dire que vous irez si François HOLLANDE n'y va pas ?
SEGOLENE ROYAL
Non, je viens de vous dire que ce n'est pas du tout dans mes perspectives.
AUDREY CRESPO-MARA
Vraiment pas ?
SEGOLENE ROYAL
On verra. Ce n'est pas du tout dans mes perspectives aujourd'hui. Vous voyez, toutes les questions qui nous propulsent vers une échéance électorale à un moment où les Français qui nous écoutent à l'instant se demandent finalement qu'est-ce qui va changer pour nous, on va bientôt débattre du prochain projet de loi de finances – il y aura d'ailleurs des décisions très intéressantes dans le domaine de l'écologie et de l'environnement – il y a la rentrée scolaire qui vient de se dérouler dans d'excellentes conditions. Je crois que c'est ça. Vous savez, c'est au jour le jour comment on améliore la vie quotidienne et comment est-ce qu'on propulse le pays vers ce que je décrivais tout à l'heure, vers une nouvelle économie qui crée des activités et des emplois. Dans le domaine de l'environnement, c'est cent mille emplois qui sont en jeu dans la transition énergétique et écologique. Ça, ça absorbe toute mon énergie positive et je pense avec des résultats.
AUDREY CRESPO-MARA
Merci beaucoup Ségolène ROYAL. Merci d'avoir été l'invitée de LCI.Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 septembre 2016