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J'étais ce mardi 27 septembre à Cayenne en Guyane, pour signer un protocole de préfiguration de projet urbain. Il s'agit de la première étape dans le projet de renouvellement urbain que met en place le gouvernement pour améliorer la vie des Guyanais.
Concrètement, il s'agit de faire face à deux défis essentiels qui frappent le territoire.
Le premier est lié à la problématique démographique. La Guyane est une terre de jeunesse et d'immigration : presque la moitié de la population a moins de trente ans. A ce rythme, la population doublera d'ici 2050, passant de 240 000 habitants actuellement à plus de 500 000. Chaque année, près de 3000 logements devraient être construits pour faire face à la demande et répondre aux constructions informelles qui se multiplient.
Le second concerne la qualité du logement. Beaucoup trop de logements, presque 16 000, sont insalubres. Les rénover, c'est permettre à chacun de vivre dans des conditions décentes.
La communauté de communes de Cayenne, avec près de 120 000 habitants, concentre près de 50% de la population de Guyane. C'est ce qui explique le choix d'un investissement lourd pour y rénover des logements anciens et en construire de nouveaux. Le quartier centre-ville / marché deviendrait partie « maritime et portuaire » de Cayenne avec une vocation économique, marchande et touristique autour des produits de la mer.
Au-delà de Cayenne, deux autres projets sont en cours à Matoury et à Kourou, deux villes dont la population a explosé en trois décennies. Il s'agira de développer ces centres secondaires pour mieux faire face à l'afflux de populations, et y faciliter l'activité économique. Avec près de 25% de la population au chômage et un revenu moyen de 15 000 euros par an, développer l'économie de ces villes doit être une priorité.
Enfin, il est actuellement envisagé d'étendre le dispositif à la ville de Saint-Laurent-Du-Maroni.
Avec une population passant de 7000 habitants à 50 000 entre 1980 et 2014, et un revenu de 9000 euros par an contre 23 000 en métropole, le taux de chômage y est de 48%. Les partenaires de l'ANRU ont validé un montant de 408 k de subventions ANRU au titre du protocole de préfiguration de Cayenne (sur un investissement total de 701 000 ).
source http://www.patrickkanner.fr, le 6 octobre 2016