Texte intégral
Monsieur le Gouverneur des Invalides,
Monsieur le président de l'Association de Défense et de Mémoire des Victimes de l'attentat du musée du Bardo à Tunis, cher Serge MAYET,
Mesdames et Messieurs,
Etre à vos côtés aujourd'hui, pour cette cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du musée du Bardo, qui a lieu deux ans jour pour jour après ce terrible attentat, est pour moi plus qu'un symbole. Le 18 mars 2015, l'horreur touchait le coeur de Tunis. Il y a deux ans, la haine aveugle frappait des innocents. 22 personnes, dont 4 Français : Christophe TINOIS, Jean-Claude TISSIER et Nadine FLAMENT, Huguette DUPEU. Beaucoup d'autres dont plusieurs d'entre vous ont été blessés. Je veux aujourd'hui rendre hommage à toutes les victimes de cet attentat, et en particulier à vous qui êtes présents aujourd'hui. Je veux vous renouveler l'expression de mon soutien, qui va aussi aux victimes qui n'ont pas pu être présentes aujourd'hui. La Nation tout entière est à vos côtés. Je veux le réaffirmer aujourd'hui devant vous.
Mesdames et messieurs, la menace terroriste est diffuse, sournoise. Dans son infinie lâcheté, le terrorisme peut frapper partout, tout le monde, à n'importe quel moment. Le 18 mars 2015, les victimes étaient françaises, italiennes, japonaises, tunisiennes, colombiennes, sud-africaines, espagnoles, belges, russes, britanniques, allemandes. Parce que le terrorisme ne connaît pas de frontières, il nous faut sans relâche, de concert, oeuvrer, penser, lutter et accompagner cette Histoire, pour mieux protéger les peuples. Face à la folie criminelle islamiste, l'universalité de la douleur ne trouvera d'apaisement que dans la fraternité au sein des Nations et entre les Nations.
Le 18 mars 2015, deux assassins ont plongé la Tunisie et la communauté internationale dans l'horreur, l'effroi, la stupeur.
En s'attaquant au coeur de la démocratie tunisienne, son Parlement, les islamistes voulurent fragiliser une jeune démocratie. Ils voulurent aussi meurtrir un peuple qui, après avoir lutté pour son émancipation lors du printemps arabe, construit son avenir sur les valeurs de Paix, de Liberté et de Progrès.
Repoussés du Parlement, les terroristes décidèrent alors de s'attaquer à un autre symbole de ce qu'ils haïssent tout autant : l'Histoire, l'Art, l'ouverture à l'Autre. Ils dirigèrent leur funeste dessein contre les visiteurs du musée du Bardo.
C'est dans ce musée, où se trouve plusieurs joyaux de la civilisation méditerranéenne - statues de dieux puniques, fresque de Dionysos, manuscrit du Coran du VIIème siècle - comme autant de témoignages d'un héritage riche et aux multiples influences, que 22 personnes périrent sous les balles des terroristes, 21 touristes et un agent de sécurité. 45 personnes furent blessées et 39 en état de choc. Aujourd'hui, j'ai une pensée émue pour eux.
Malraux disait que « le musée est un des lieux qui donnent la plus haute idée de l'Homme ». En surgissant au sein du musée du Bardo, c'est donc l'Humanité tout entière que les terroristes ont voulu atteindre. Mais c'est l'Humanité tout entière qui se dressa et se dresse aujourd'hui face à eux.
Le 29 mars 2015, le Président de la République française se recueillait au côté du président de la Tunisie Béji Caïd Essebsi dans les rues de Tunis. Aujourd'hui, cette cérémonie d'hommage, deux ans après les événements, fait vivre nos disparus, celles et ceux qui désormais nous manquent. Elle donne également l'occasion aux rescapés de se retrouver et de se souvenir. La mémoire ce n'est pas seulement célébrer nos morts et rendre hommage aux vivants. C'est aussi nous unir et épauler ceux dont la vie est bouleversée.
Mesdames et Messieurs, depuis un an, j'ai voulu faire de mon secrétariat d'État un ministère de l'humain. Un ministère qui, au contact et au service des victimes, agit de manière immédiatement tangible pour les accompagner sur le chemin de la résilience. La main que nous tendons aux victimes est une main sereine et ferme qui aide à se relever et à se reconstruire.
Cette cérémonie fait partie du chemin vers la résilience. Elle permet en outre d'affirmer que toutes les victimes françaises du terrorisme, peu importe le lieu de l'attentat, ont le droit à la même considération, à la même attention. Chaque victime, directe, indirecte, meurtrie dans sa chair ou dans son âme doit être accompagnée. Cela vaut bien sûr pour vous comme pour toutes les victimes d'attentats. Je veux vous assurer que votre voix est entendue, que vos besoins sont compris.
Mesdames et messieurs, nous allons dans quelques instants avec le président de l'association AVMB, Monsieur Serge Mayet, dévoiler la plaque commémorative et nous allons nous recueillir en mémoire des personnes disparues le 18 mars 2015.
Avant cela, je veux conclure en rappelant que face au terrorisme, nous avons le devoir collectif de vouloir mieux, d'imaginer davantage, de penser encore, d'agir toujours. Nous avons le devoir de savoir répondre aux enjeux des temps présents et futurs. Je veux encore vous dire à quel point c'est en faisant front face à l'adversité, en nous unissant pour plus de coopération et toujours en persévérant, que nous triompherons de la haine.
Et en ce 18 mars 2017, je suis tentée de reprendre un proverbe afghan : « Ils peuvent tuer toutes les hirondelles, ils n'empêcheront pas la venue du printemps. ». Mesdames et Messieurs, pensons à ces hommes et ces femmes qui nous ont quittés trop tôt et n'oublions jamais de nous souvenir.
Source http://www.gouvernement.fr, le 22 mars 2017
Monsieur le président de l'Association de Défense et de Mémoire des Victimes de l'attentat du musée du Bardo à Tunis, cher Serge MAYET,
Mesdames et Messieurs,
Etre à vos côtés aujourd'hui, pour cette cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du musée du Bardo, qui a lieu deux ans jour pour jour après ce terrible attentat, est pour moi plus qu'un symbole. Le 18 mars 2015, l'horreur touchait le coeur de Tunis. Il y a deux ans, la haine aveugle frappait des innocents. 22 personnes, dont 4 Français : Christophe TINOIS, Jean-Claude TISSIER et Nadine FLAMENT, Huguette DUPEU. Beaucoup d'autres dont plusieurs d'entre vous ont été blessés. Je veux aujourd'hui rendre hommage à toutes les victimes de cet attentat, et en particulier à vous qui êtes présents aujourd'hui. Je veux vous renouveler l'expression de mon soutien, qui va aussi aux victimes qui n'ont pas pu être présentes aujourd'hui. La Nation tout entière est à vos côtés. Je veux le réaffirmer aujourd'hui devant vous.
Mesdames et messieurs, la menace terroriste est diffuse, sournoise. Dans son infinie lâcheté, le terrorisme peut frapper partout, tout le monde, à n'importe quel moment. Le 18 mars 2015, les victimes étaient françaises, italiennes, japonaises, tunisiennes, colombiennes, sud-africaines, espagnoles, belges, russes, britanniques, allemandes. Parce que le terrorisme ne connaît pas de frontières, il nous faut sans relâche, de concert, oeuvrer, penser, lutter et accompagner cette Histoire, pour mieux protéger les peuples. Face à la folie criminelle islamiste, l'universalité de la douleur ne trouvera d'apaisement que dans la fraternité au sein des Nations et entre les Nations.
Le 18 mars 2015, deux assassins ont plongé la Tunisie et la communauté internationale dans l'horreur, l'effroi, la stupeur.
En s'attaquant au coeur de la démocratie tunisienne, son Parlement, les islamistes voulurent fragiliser une jeune démocratie. Ils voulurent aussi meurtrir un peuple qui, après avoir lutté pour son émancipation lors du printemps arabe, construit son avenir sur les valeurs de Paix, de Liberté et de Progrès.
Repoussés du Parlement, les terroristes décidèrent alors de s'attaquer à un autre symbole de ce qu'ils haïssent tout autant : l'Histoire, l'Art, l'ouverture à l'Autre. Ils dirigèrent leur funeste dessein contre les visiteurs du musée du Bardo.
C'est dans ce musée, où se trouve plusieurs joyaux de la civilisation méditerranéenne - statues de dieux puniques, fresque de Dionysos, manuscrit du Coran du VIIème siècle - comme autant de témoignages d'un héritage riche et aux multiples influences, que 22 personnes périrent sous les balles des terroristes, 21 touristes et un agent de sécurité. 45 personnes furent blessées et 39 en état de choc. Aujourd'hui, j'ai une pensée émue pour eux.
Malraux disait que « le musée est un des lieux qui donnent la plus haute idée de l'Homme ». En surgissant au sein du musée du Bardo, c'est donc l'Humanité tout entière que les terroristes ont voulu atteindre. Mais c'est l'Humanité tout entière qui se dressa et se dresse aujourd'hui face à eux.
Le 29 mars 2015, le Président de la République française se recueillait au côté du président de la Tunisie Béji Caïd Essebsi dans les rues de Tunis. Aujourd'hui, cette cérémonie d'hommage, deux ans après les événements, fait vivre nos disparus, celles et ceux qui désormais nous manquent. Elle donne également l'occasion aux rescapés de se retrouver et de se souvenir. La mémoire ce n'est pas seulement célébrer nos morts et rendre hommage aux vivants. C'est aussi nous unir et épauler ceux dont la vie est bouleversée.
Mesdames et Messieurs, depuis un an, j'ai voulu faire de mon secrétariat d'État un ministère de l'humain. Un ministère qui, au contact et au service des victimes, agit de manière immédiatement tangible pour les accompagner sur le chemin de la résilience. La main que nous tendons aux victimes est une main sereine et ferme qui aide à se relever et à se reconstruire.
Cette cérémonie fait partie du chemin vers la résilience. Elle permet en outre d'affirmer que toutes les victimes françaises du terrorisme, peu importe le lieu de l'attentat, ont le droit à la même considération, à la même attention. Chaque victime, directe, indirecte, meurtrie dans sa chair ou dans son âme doit être accompagnée. Cela vaut bien sûr pour vous comme pour toutes les victimes d'attentats. Je veux vous assurer que votre voix est entendue, que vos besoins sont compris.
Mesdames et messieurs, nous allons dans quelques instants avec le président de l'association AVMB, Monsieur Serge Mayet, dévoiler la plaque commémorative et nous allons nous recueillir en mémoire des personnes disparues le 18 mars 2015.
Avant cela, je veux conclure en rappelant que face au terrorisme, nous avons le devoir collectif de vouloir mieux, d'imaginer davantage, de penser encore, d'agir toujours. Nous avons le devoir de savoir répondre aux enjeux des temps présents et futurs. Je veux encore vous dire à quel point c'est en faisant front face à l'adversité, en nous unissant pour plus de coopération et toujours en persévérant, que nous triompherons de la haine.
Et en ce 18 mars 2017, je suis tentée de reprendre un proverbe afghan : « Ils peuvent tuer toutes les hirondelles, ils n'empêcheront pas la venue du printemps. ». Mesdames et Messieurs, pensons à ces hommes et ces femmes qui nous ont quittés trop tôt et n'oublions jamais de nous souvenir.
Source http://www.gouvernement.fr, le 22 mars 2017