Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous présentez actuellement une loi à l'Assemblée nationale, intitulée : agriculture et alimentation, vous l'avez présentée ainsi dans le dernier numéro du Journal du Dimanche, je vous cite, Stéphane TRAVERT : « nous allons inverser la construction du prix en partant du coût de revient des agriculteurs. C'est une révolution », dites-vous. Donc on sait depuis longtemps que les producteurs se plaignent de ne pas être payés au juste prix, donc que si vous partez de ce prix-là, ça veut dire qu'en bout de chaîne, les prix vont augmenter pour les consommateurs ?
STEPHANE TRAVERT
Non, pas forcément
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah, formidable, j'adore ça !
STEPHANE TRAVERT
Non, parce que, aujourd'hui, nous faisons
JEAN-MICHEL APHATIE
Les agriculteurs seront mieux payés ?
STEPHANE TRAVERT
Les agriculteurs seront mieux payés parce qu'on va partir
JEAN-MICHEL APHATIE
Et qui va mieux les payer ?
STEPHANE TRAVERT
On va partir de leur prix de revient, et ils ne vendront plus à perte, c'est ça que l'on cherche à avoir, ne plus vendre à perte, faire en sorte qu'ils aient un revenu pour qu'ils puissent investir, et produire une alimentation de meilleure qualité
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça, ça se comprend, mais qui va payer ça ?
STEPHANE TRAVERT
Mais ce que l'on a voulu faire à travers les états généraux
JEAN-MICHEL APHATIE
Qui va payer l'augmentation ?
STEPHANE TRAVERT
C'est mieux répartir la valeur et créer de la valeur
JEAN-MICHEL APHATIE
Qui va payer l'augmentation ?
STEPHANE TRAVERT
Et mieux la répartir. C'est la répartir entre les transformateurs et les distributeurs. Et chacun va devoir faire un choix, parce que tout le monde s'est engagé, à travers les états généraux, et tout le monde l'a dit, la main sur le coeur : il faut cesser cette guerre des prix les plus bas. Il faut cesser cette guerre des prix qui entraîne tout vers le bas. Et donc
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc les prix vont augmenter ?
STEPHANE TRAVERT
Non, parce que nous allons rééquilibrer les prix avec les distributeurs, les transformateurs et les producteurs, pour faire en sorte que le panier moyen du consommateur ne subisse pas une inflation trop importante, bien évidemment.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous n'aurez pas les moyens de vérifier ça, c'est le marché qui va jouer son jeu
STEPHANE TRAVERT
Il y a le marché, vous l'avez dit, mais il y aura moyen de vérifier les choses, puisque nous souhaitons à travers un certain nombre de dispositifs, que nous mettons dans la loi, la contractualisation, l'inversion de la construction du prix, des outils comme le seuil de revente à perte, qui vont permettre de rééquilibrer les marges, et ces marges qui, aujourd'hui, ne profitent pas aux producteurs, et qui vont permettre, mécaniquement, de lisser les prix, et puis, à partir du moment où nous souhaitons aussi une alimentation de meilleure qualité, nos consommateurs, nos concitoyens, ils sont prêts aussi parfois à payer quelques centimes de plus pour acheter un produit dont ils savent qu'ils vont rémunérer à la fois leurs producteurs, mais aussi rémunérer leurs territoires, parce que les agriculteurs sur un territoire donné, eh bien, ça fait fonctionner aussi des entreprises de l'agroalimentaire, ce sont des emplois, c'est de l'aménagement du territoire. Et dans la ruralité, je peux vous dire que ce sont des éléments très importants de notre vie quotidienne
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est un peu une pensée magique, c'est-à-dire, on va payer davantage les agriculteurs
STEPHANE TRAVERT
Pas pensée magique
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais ça ne va rien vous coûter à vous, consommateurs.
STEPHANE TRAVERT
C'est un pari que
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est un peu une pensée ah, un pari ?
STEPHANE TRAVERT
C'est un très grand pari que nous faisons, mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah, si c'est un pari, c'est déjà plus aléatoire
STEPHANE TRAVERT
Mais regardez le nombre de choses qui ont été essayées depuis des années, à chaque fois, c'est l'agriculteur qui se retrouve en difficulté, et le consommateur, quelque part, il y perd aussi, puisque, il a perdu en qualité alimentaire, il a perdu dans les choix, et aujourd'hui, nous souhaitons remonter vers le haut, faire cette montée en gamme, que nous appelons de nos voeux, pour à la fois servir le revenu des agriculteurs, servir la qualité alimentaire pour les consommateurs, et faire en sorte que, eh bien, il n'y ait pas d'inflation tarifaire.
JEAN-MICHEL APHATIE
On va revenir sur certains aspects de la loi que vous évoquez. On constate actuellement dans l'actualité une remise en cause des pratiques agricoles, et une remise en cause de manière diverse d'ailleurs, l'actrice Sophie MARCEAU a été l'une de celles qui, cette semaine, a produit une vidéo assez spectaculaire, elle parle d'un élevage de poules qui est dans les Côtes d'Armor, 180.000 poules enfermées, elles ne voient jamais le jour. Et Sophie MARCEAU dénonce ce type d'agriculture. On l'écoute.
SOPHIE MARCEAU, ACTRICE
Dans ces cages surpeuplées, les poules sont privées de comportements essentiels, comme explorer leur environnement, gratter le sol, étendre leurs ailes, tout simplement. Nous comptons sur vous pour mettre fin à ce supplice, vécu chaque année par trente-trois millions de poules pondeuses. Nous devons agir, car nous ne pouvons plus tolérer d'être complices de la maltraitance des animaux, contraire à nos valeurs, à notre éthique et au respect du vivant.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ministre de l'Agriculture, vous trouvez ça ridicule ou important ?
STEPHANE TRAVERT
Moi, j'ai beaucoup de respect pour Sophie MARCEAU, pour sa personne
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais son message ?
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle
STEPHANE TRAVERT
Sa personne et son talent
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, ça, ça, ça, ce qu'elle dit
STEPHANE TRAVERT
Ce qu'elle dit, moi, je suis pour qu'on le sanctionne les pratiques qui remettent en cause le bien-être animal
JEAN-MICHEL APHATIE
Ces élevages
STEPHANE TRAVERT
Et donc, c'est ce que nous voulons faire, sanctionner, mais accompagner aussi les éleveurs pour s'organiser, et vous savez, moi, je fais confiance
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez sanctionner les éleveurs des Côtes d'Armor, l'exploitation de 180.000 poules, vous allez sanctionner les exploitants ?
STEPHANE TRAVERT
Eh bien, si une faute est avérée, il doit y avoir des sanctions
JEAN-MICHEL APHATIE
Et là, tel qu'il est, le
STEPHANE TRAVERT
Mais vous savez, la filière
JEAN-MICHEL APHATIE
Tel qu'il est, là, cet élevage
STEPHANE TRAVERT
La filière avicole a déjà fait de gros progrès, en 2012
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, non, non
STEPHANE TRAVERT
Si Monsieur APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est trop facile, ça
STEPHANE TRAVERT
Non, en 2012
JEAN-MICHEL APHATIE
Je vous parle de cet élevage précis. 180.000 poules enfermées, il faut le fermer ou pas ?
STEPHANE TRAVERT
Mais il faut regarder pourquoi nous nous sommes retrouvés dans cette situation, dans cet élevage, en particulier
BRUCE TOUSSAINT
Vous demandez une enquête ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a des contrôles. Il doit y avoir des contrôles
BRUCE TOUSSAINT
Vous demandez une enquête administrative ou
STEPHANE TRAVERT
Il doit y avoir des contrôles qui doivent être faits, d'ailleurs, dans le projet de loi que nous portons, nous permettons aux associations de pouvoir se porter parties-civiles en cas d'atteinte à la maltraitance animale
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que c'est une maltraitance cet élevage-là ?
STEPHANE TRAVERT
Mais si on considère, quand on regarde ces images
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que c'est, pour vous, est-ce que c'est de la maltraitance ?
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que c'est de la maltraitance ?
STEPHANE TRAVERT
Mais ces images sont effroyables, bien évidemment
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que vous diriez que c'est de la maltraitance ?
STEPHANE TRAVERT
Toutes celles et ceux qui les regardent vont considérer que c'est épouvantable et qu'il faut changer les choses, or, les choses, elles vont changer, puisque
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que c'est de la maltraitance, ça ?
STEPHANE TRAVERT
Les choses, elles vont changer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que c'est de la maltraitance ça ?
STEPHANE TRAVERT
Mais sur des images comme celles-là, on peut considérer que ça peut être apparent à de la maltraitance
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous, vous le considérez comme ça, vous ?
STEPHANE TRAVERT
Mais je ne connais pas l'élevage en question, je ne le connais pas dans sa configuration complète. De quelle manière ces vidéos ont été tournées. Moi, je travaille avec la filière, je sais que la filière, elle est tournée vers des démarches de progrès, vers ce qui va faire que les animaux souffriront beaucoup moins, faire en sorte que demain, dans les élevages de poules, nous puissions petit à petit supprimer les cages, mais il va falloir accompagner la filière pour faire cela
JEAN-MICHEL APHATIE
On peut avoir du mal à croire que le ministre de l'Agriculture ne connaît pas ce type d'élevage, 180.000 poules, qui suscite de la polémique
STEPHANE TRAVERT
Non, mais je vous parle de cet élevage, mais ce type d'élevages
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, qui suscite de la polémique
STEPHANE TRAVERT
Bien évidemment que je les connais, mais vous savez que depuis 2012
JEAN-MICHEL APHATIE
Et ils vous choquent ou pas, ces élevages ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a déjà eu des
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce qu'ils vous choquent, moi, cest ça la question, est-ce que, quand vous voyez ça, vous vous dites : c'est quand même dégueulasse ?
STEPHANE TRAVERT
Mais bien sûr que c'est choquant, bien évidemment que c'est choquant de voir des images comme celles-là. Mais pour pouvoir diligenter une enquête
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas des images, mais des élevages comme ceux-là
STEPHANE TRAVERT
Il faut avoir connaissance de l'intégralité des éléments, comment est constitué cet élevage, est-ce qu'il a eu un contrôle ces derniers temps, comment est-ce qu'il est noté par les
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne le savez pas, ça ?
STEPHANE TRAVERT
Par les services
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne le savez pas ?
STEPHANE TRAVERT
Ce sont des choses sur lesquelles nous sommes en train de travailler, bien évidemment.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes un peu pris de court par ce type d'offensive des gens
STEPHANE TRAVERT
Non, je ne suis pas pris de court, mais ce que je veux vous dire, cest que
JEAN-MICHEL APHATIE
Des gens qui mettent leur notoriété au service de ces combats ?
STEPHANE TRAVERT
Non, mais, ce que je veux vous dire, c'est que, on a un travail à faire avec la filière, et que les choses, elles ne se font pas d'un claquement de doigts, et qu'il faut sanctionner ces pratiques, qui font subir des maltraitances aux animaux. Et donc nous allons évoluer petit à petit, puisque, avec la filière, il y a des démarches de progrès qu'ils nous ont proposées, pour faire en sorte que, à l'horizon sur lequel nous sommes en train de travailler, nous puissions avoir des élevages alternatifs à la cage, et que, au fur et à mesure que les investissements se feront, nous reviendrons, soit à des élevages au sol ou à des élevages en plein air, lorsque c'est possible. Mais nous devons trouver tous les systèmes possibles alternatifs à la cage, pour éviter ce genre d'images.
BRUCE TOUSSAINT
Mais rien de précis sur cet élevage précis ?
STEPHANE TRAVERT
Mais à ce stade, non, je n'ai rien de précis sur cet élevage précis
BRUCE TOUSSAINT
Non, c'est ce qu'on a compris
JEAN-MICHEL APHATIE
180.000 poules, ce n'est pas un petit élevage
STEPHANE TRAVERT
Mais dès que j'aurai des éléments, je pourrai vous les donner, bien évidemment
BRUCE TOUSSAINT
Vous restez avec nous, Stéphane TRAVERT, il est 08h41, voici l'essentiel de l'info.
/// Journal ///
Stéphane TRAVERT, le ministre de l'Agriculture, est l'invité de France Info ce matin. Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez retrouver sur votre chemin pendant la discussion parlementaire votre vieil ami le glyphosate, cet herbicide réputé cancérigène selon certaines études, des députés de La République En Marche veulent déposer un amendement visant son interdiction. Pour en parler avec vous, Stéphane TRAVERT, je voudrais que l'on parte du tweet qu'avait édité Emmanuel MACRON, président de la République, le 27 novembre 2007, il était donc élu, c'est pour ça que je souligne sa fonction, j'ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France, dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard, dans trois ans, alors le 27 novembre 2020, le glyphosate sera-t-il interdit en France ?
STEPHANE TRAVERT
D'abord, il y a une précision que je voudrais apporter, résumer tout le travail que nous venons de faire avec les agriculteurs dans le cadre des états généraux avec les associations de consommateurs, avec tous les acteurs des filières, résumer ça uniquement à la question du glyphosate, je trouve ça dommage, parce que c'est un projet qui vise à redonner aussi du revenu aux agriculteurs et à faire en sorte que nos concitoyens mangent une alimentation de meilleure qualité, mais sur cette question, parce que je ne vais pas l'éluder, mais, l'interdiction du glyphosate n'a jamais figuré dans le projet de loi aujourd'hui, il existe un amendement qui avait été déposé par un député .
JEAN-MICHEL APHATIE
Déposé en commission, refusé
STEPHANE TRAVERT
Qui avait été
JEAN-MICHEL APHATIE
Il va revenir en séance
STEPHANE TRAVERT
Qui avait été refusé, et la ligne du président
JEAN-MICHEL APHATIE
On va en parler
STEPHANE TRAVERT
Elle est claire et elle tient en deux 2 phrases et vous les avez rappelées, c'est : mobilisation de la recherche, des instituts techniques pour se passer du glyphosate dans les trois ans et qu'il n'y aura pas d'interdiction sans solution pour les agriculteurs
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que ça sera fait ? Ah, ce n'est pas ce qu'il dit
STEPHANE TRAVERT
Et nous avons produit
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas ce qu'il dit, dans son tweet, non, excusez-moi, excusez-moi, ce n'est pas tout à fait ce qu'il dit dans son tweet. Est-ce que le 27 novembre 2020, le glyphosate sera interdit en France ?
STEPHANE TRAVERT
Quoi qu'il arrive, mais Monsieur, on ne résume pas la position d'un gouvernement à un tweet, il y a une volonté du président, il y a une volonté du président
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est le tweet aussi du président
STEPHANE TRAVERT
C'est celui du président, mais, et justement
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est lui qui fixe la date, ce n'est pas nous !
STEPHANE TRAVERT
C'est cette parole, c'est cette parole qui est importante
JEAN-MICHEL APHATIE
Et est-ce qu'elle sera respectée, c'est ça la question ?
STEPHANE TRAVERT
Mais bien sûr qu'elle sera respectée
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc le 27 novembre 2020, le glyphosate ne sera plus utilisé en France ?
STEPHANE TRAVERT
Vous le savez, je rappelle le cadre, vous avez un cadre européen qui fixe une ré-autorisation à 5 ans. La France a souhaité prendre les devants, la France a souhaité pouvoir faire en sorte que dans les trois ans, nous puissions en sortir, je ne suis pas scientifique, et moi, je souhaite que la science, les instituts de recherche puissent travailler pour que dans les trois ans, on trouve des solutions
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous n'êtes pas certain en fait
STEPHANE TRAVERT
Mais ce qu'on nous dit
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous n'êtes pas certain en fait
STEPHANE TRAVERT
Mais les gens se mettent au travail, et puis, vous savez, ça fait des années aussi que, on a commencé à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires chez les agriculteurs, et nous avons mis en place un plan, un plan de réduction des produits phytosanitaires avec mes collègues Agnès BUZYN, Nicolas HULOT et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique VIDAL. Et c'est sur ce plan que nous allons travailler justement pour sortir de ces impasses et trouver des solutions
JEAN-MICHEL APHATIE
Nous, nous n'avons pas d'opinion, mais le président de la République avait donné un cadre très strict, c'est lui qui a choisi de le faire
STEPHANE TRAVERT
Eh bien, ce cadre, il sera
JEAN-MICHEL APHATIE
Dans trois ans, a-t-il dit, il n'y aura plus de glyphosate
STEPHANE TRAVERT
Ce cadre, il devra être respecté
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous avez l'air de dire que c'est plus compliqué que ça K ?
STEPHANE TRAVERT
Mais ce cadre, il devra être respecté, mais nous l'avons toujours dit, pas d'interdiction sans solution, parce que nous ne pouvons pas les agriculteurs au pied du mur
BRUCE TOUSSAINT
Ce qu'on comprend, pardon de vous couper, mais ce qu'on comprend en effet, en vous entendant ce matin, c'est que s'il n'y a pas de solutions scientifiques, il faudra peut-être
JEAN-MICHEL APHATIE
Continuer
BRUCE TOUSSAINT
Repousser un petit peu cette est-ce que c'est cela ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, mais moi, je me place dans l'hypothèse où nous trouvons les solutions. Et on va travailler. Mais nous avons déjà lancé ce travail
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais c'est difficile visiblement
STEPHANE TRAVERT
Mais faisons confiance à la science
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est difficile visiblement
STEPHANE TRAVERT
Mais oui, ce n'est pas facile, parce que, comme je vous le dis, il n'y a pas de solutions clés en main, c'est le changement des pratiques agronomiques, c'est de la formation, c'est travailler avec de nouvelles utilisations, c'est travailler avec l'agriculture connectée, ce sont des éléments qui sont éminemment importants pour nous.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'amendement va revenir ?
STEPHANE TRAVERT
Bien sûr
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne souhaitez pas qu'il soit introduit dans la loi ?
STEPHANE TRAVERT
Mais aujourd'hui, il n'est pas nécessaire que ce soit dans la loi dès lors où nous prenons des engagements, dès lors où nous avons un plan sur les produits phytopharmaceutiques qui est en place
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc pas dans la loi.
STEPHANE TRAVERT
Et puis, la position du gouvernement, elle est claire, et sur ce sujet
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous avez noté que votre collègue Nicolas HULOT soutient, alors, il ne l'a pas dit publiquement, de toute façon, il ne dit plus grand-chose publiquement mais, il soutient l'amendement déposé par les députés de La République En Marche, vous l'avez noté, ça ?
STEPHANE TRAVERT
Vous savez, la position, elle a été arrêtée, moi, à travers ce projet de loi, ce projet de loi, c'est celui de tout le gouvernement, et moi, je tiens la ligne du gouvernement, et moi, je suis solidaire pour deux, voire pour trois, dans ce gouvernement
JEAN-MICHEL APHATIE
Et donc c'est Nicolas HULOT qui ne l'est pas ?
STEPHANE TRAVERT
Et moi, ici, je tiens la position que nous avons construite, ensemble, collectivement au sein du gouvernement, nous travaillons pour réduire l'usage des produits phytosanitaires, nous travaillons pour nous passer du glyphosate dans les trois ans, et nous sommes mobilisés pour le faire, et nous allons continuer dans ce sens
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous vous opposerez, puisque c'est la ligne du gouvernement à l'introduction de l'amendement dans la loi
STEPHANE TRAVERT
Il y aura un débat
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous vous y opposerez ?
STEPHANE TRAVERT
Mais aujourd'hui, nous ne donnerons pas un avis favorable, bien évidemment.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et Nicolas HULOT ne sera pas content.
STEPHANE TRAVERT
Mais aujourd'hui, vous savez, c'est la position du gouvernement qui importe, et la position collective du gouvernement, et moi, j'incarne cette position du gouvernement, et là-dessus, mon collègue l'a rappelé hier de façon très claire, c'est la parole et la position du gouvernement qui importent, donc nous sommes tournés, de toute façon, sur le même objectif, et nous sommes sur la même ligne, et c'est tant mieux.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous l'avez bien dit, mais de manière un peu plus diplomatique que ne l'est la réalité, vous avez vu la mésaventure qui est arrivée à la députée Delphine BATHO. Elle a rédigé un amendement sur le glyphosate, alors c'était au mois de mars, elle a fait une erreur dans l'amendement, et sa grande surprise, c'est d'avoir vu que l'UIPP, l'Union des Industries de la Protection des Plantes, avait fait du lobbying avec la version de l'amendement qui contenait la faute, donc il y a eu espionnage, il y a eu renseignements indus des industriels de la part de on ne sait pas qui d'ailleurs, mais à propos donc du travail d'un parlementaire, Delphine BATHO, en l'occurrence, qui était assez émue de sa mésaventure, c'est-à-dire de l'espionnage en fait dont elle a été victime au micro de RMC.
DELPHINE BATHO, DEPUTE DES DEUX-SEVRES, BFM TV (HIER)
Les représentants d'intérêt, autrement dit, les lobbies, sont normalement soumis à des règles de loyauté par rapport au débat parlementaire, et que ce type d'agissement est tout à fait inacceptable.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est inacceptable ce type d'agissement, quelqu'un qui, à l'intérieur de l'Assemblée, on n'a pas trouvé qui, l'Assemblée a mené l'enquête, mais elle n'a pas trouvé, quelqu'un qui renseigne les industriels ?
STEPHANE TRAVERT
Mon cabinet s'est rapproché du cabinet du président de RUGY pour connaître aussi le fin mot de cette histoire. Et une enquête est en cours
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, l'enquête, François de RUGY a dit hier que l'enquête n'avait rien donné et qu'ils étaient incapables de dire d'où avait été
STEPHANE TRAVERT
Oui, eh bien, qu'il était difficile de trouver les
JEAN-MICHEL APHATIE
L'enquête est terminée !
STEPHANE TRAVERT
Oui, oui, mais c'est difficile de trouver les éléments
JEAN-MICHEL APHATIE
L'enquête est terminée
STEPHANE TRAVERT
Mais je trouve ça aussi choquant, lorsque vous êtes parlementaire, vous êtes libre, vous avez ce droit d'amendement, et vous êtes libre de déposer des amendements, il est curieux de retrouver des amendements comme cela dans la nature, et moi, je
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous l'avez dit aux industriels ? Parce que vous êtes en contact avec l'UIPP, vous les connaissez, ces gens-là ?
STEPHANE TRAVERT
Mais vous rigolez ou quoi ? !
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, quoi ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne suis jamais en contact avec l'UIPP !
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais ils ne viennent pas dans votre ministère vous voir ?
STEPHANE TRAVERT
Mais attendez, ça commence à bien faire
JEAN-MICHEL APHATIE
Ils ne viennent pas vous voir dans votre ministère !
STEPHANE TRAVERT
Mais ça commence à bien faire, Monsieur APHATIE. Cela fait des semaines et des semaines qu'on m'insulte à longueur de journée en disant que je suis aux mains des lobbies
BRUCE TOUSSAINT
Ce qui n'est pas le cas ce matin, on vous a juste posé une question
STEPHANE TRAVERT
Qu'est-ce que ce sont les lobbies, c'est quoi les lobbies ? Est-ce que c'est la FNSEA, est-ce que c'est la coordination rurale, est-ce que c'est la confédération paysanne qui sont des organisations syndicales, est-ce qu'on considère que la CGT aujourd'hui, ce sont des lobbies ou Force ouvrière lorsqu'ils vont au ministère du Travail ? Moi, je dis que ça commence à bien faire, et les petits marquis de l'écologie, ceux qui ont mis l'écologie politique par terre depuis 10 ans, ceux qui ont fait en sorte que rien n'avance dans le domaine de l'écologie, je vais vous dire, avec Nicolas HULOT dans ce gouvernement, nous avons fait bien plus pour l'écologie en un an dans ce gouvernement que celles et ceux qui se répandent sur les plateaux pour dire que nous sommes aux mains des lobbies, je ne suis pas aux mains des lobbies, je ne reçois jamais les lobbies, et je vais vous dire, lorsque j'étais parlementaire, jamais, je ne les ai reçus, parce que je n'ai aucun intérêt avec eux. Regardez d'où je viens ! Regardez où je vis, regardez comment s'est construit, je dirais, mon parcours politique, eh bien, vous comprendrez que je n'ai aucun intérêt à voir moi, je m'appuie sur le droit. Je suis ministre de l'Agriculture, je travaille pour l'intérêt général, je suis la ligne du gouvernement, et toutes ces démarches et tout ce qui aujourd'hui circulent sur le réseau est insultant, diffamant, et je me réserve le droit d'y apporter des suites, parce que je trouve ça scandaleux
JEAN-MICHEL APHATIE
Des suites judiciaires
STEPHANE TRAVERT
C'est mettre en cause ma probité, c'est mettre en cause le travail que nous menons collectivement au sein du gouvernement.
/// Journal ///
BRUCE TOUSSAINT
Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture, qui vient à l'instant, sur France Info, de pousser, on peut dire, un coup de gueule.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, contre les Marquis de l'écologie que l'on n'a pas nommés, mais, les petits Marquis.
BRUCE TOUSSAINT
Voilà, contre ceux qui l'accusent d'être lié aux éventuels lobbies. Voilà.
STEPHANE TRAVERT
Oui, mais parce que je ne me laisserai pas faire.
BRUCE TOUSSAINT
Mais on a compris votre
STEPHANE TRAVERT
Il est hors de question que je me laisse faire, surtout par ces gens-là.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous vous êtes laissé faire trop longtemps.
STEPHANE TRAVERT
Mais, j'ai laissé les choses dire, parce que l'on est en responsabilités. Moi je travaille, on est dans l'action, mais à un moment, trop c'est trop, et il est inadmissible que l'on puisse porter des propos comme ceux-là, donc il est temps de rétablir les choses, aussi.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous aurez sans doute quelques réponses dans les jours qui viennent, on suivra ça.
STEPHANE TRAVERT
Je les attends.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ministre de l'Agriculture, on peut dire que vous êtes ministre de la ruralité. On peut le dire ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, bien sûr.
JEAN-MICHEL APHATIE
On peut le dire.
STEPHANE TRAVERT
Bien sûr.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors, c'est quelque fois au nom de la réalité que la proposition du Premier ministre de limiter les routes à... la vitesse sur les routes, dans les départements à 80 km/h, elle n'est pas comprise, et par exemple, il y en a un qui est pas tout à fait d'accord et que le Premier ministre, mais il ne veut pas trop le dire, mais il le dit, un peu quand même, c'est le ministre de l'Intérieur Gérard COLLOMB, qui, questionné, a sorti son joker. On l'écoute.
JOURNALISTE
Question routière sur les 80 km/h. J'aimerais bien avoir votre position.
GERARD COLLOMB
Je prends un joker sur la question suivante, et je passe directement aux radars embarqués.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors vous, est-ce que vous prenez un joker ou pas ?
STEPHANE TRAVERT
Non, jamais.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah. Vous
STEPHANE TRAVERT
Pour la bonne et simple raison, c'est que, voilà, comme je vous l'ai dit, moi je suis solidaire des décisions qui sont prises dans ce gouvernement par le président de la République et le Premier ministre, et moi je viens d'un département rural, avec une densité routière qui est très importante, et je peux vous dire que j'en ai un peu assez de du décompte macabre des dimanches matin où l'on a des accidents la nuit à cause de la vitesse et de l'alcool. Donc à un travail à faire
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais le ministre de l'Intérieur ne dit pas qu'il est contre, d'ailleurs, parce qu'il a eu l'occasion de préciser sa position
STEPHANE TRAVERT
Non, il veut pouvoir aménager les choses en fonction des situations.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il dit : il faudrait qu'on se rapproche des départements.
STEPHANE TRAVERT
Mais ça n'empêche pas de travailler avec les territoires, pour regarder comment est-ce que nous pouvons faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Si, ça empêche, puisque le Premier ministre, lui, veut une décision nationale.
STEPHANE TRAVERT
Oui, il y aura une généralisation, il y aura une généralisation, mais à partir
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne pouvez pas faire la synthèse entre les deux, là.
STEPHANE TRAVERT
Non non non, mais il y aura une généralisation du 80 km/h.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes obligé de choisir.
STEPHANE TRAVERT
Moi je sais que, le Premier ministre le constate également, que c'est une décision qui est impopulaire, et bien évidemment, lorsque l'on rentre sur nos territoires, nous sommes interpellés sur ce sujet, mais la vie des gens compte beaucoup plus, là-dessus que les 2 minutes que l'on peut perdre le matin pour se rendre à son travail.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous faites de la politique depuis un certain temps, vous avez une analyse, vous êtes capable de décortiquer les mots que les uns et les autres emploient et donc on voudrait solliciter votre intelligence, Stéphane TRAVERT
STEPHANE TRAVERT
C'est gentil !
JEAN-MICHEL APHATIE
... pour que vous nous expliquiez le sens de cette déclaration signée Emmanuel MACRON.
EMMANUEL MACRON DISCOURS SUR LES BANLIEUES MARDI 22 MAI
Je ne vais pas vous faire un plan, parce que quelque part, ça n'aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers, s'échangent l'un un rapport et l'autre disant : on a remis un plan, je l'ai découvert. Ce n'est pas vrai, ça ne marche plus comme ça.
JEAN-MICHEL APHATIE
« Deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers, ne peuvent pas parler de la banlieue ». Ça vous a choqué ?
STEPHANE TRAVERT
Non.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous l'expliquez comment ? Ça veut dire quoi des mâles blancs ?
STEPHANE TRAVERT
Moi, ce que j'explique, c'est que, à un moment
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand on est mâle et blanc, on ne peut pas s'exprimer sur les banlieues ?
STEPHANE TRAVERT
Mais tout le monde a vocation à pouvoir s'exprimer sur les banlieues.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais alors, pourquoi il dit ça, Emmanuel MACRON ?
STEPHANE TRAVERT
Mais je crois que le président de la République a voulu dire que ça fait 40 ans que l'on s'occupe des banlieues, dans des bureaux calfeutrés et que rien n'a changé, finalement, et que les choses ont continué, c'est-à-dire que l'on a distribué des subventions, mais aujourd'hui on s'aperçoit que la vie dans les quartiers elle est difficile pour nos concitoyens, et que, aujourd'hui, eh bien pour pouvoir travailler
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais qui doit s'en occuper ? Des pas mâles, pas blancs ?
STEPHANE TRAVERT
... eh bien il faut travailler ensemble, c'est toute la communauté qui doit y travailler.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce propos a surpris, quand même. « Mâle blanc », ce propos a paru un peu communautariste à beaucoup. Pas à vous ?
STEPHANE TRAVERT
Pas communautariste.
JEAN-MICHEL APHATIE
Etonnant, mal compris.
STEPHANE TRAVERT
Mais parce que c'est la réalité. Les plans banlieue ont toujours été travaillés dans le secret d'un ministère et sans donner les résultats escomptés. Il y a des expérimentations ça et là qui ont pu fonctionner, mais de tout temps, cela fait 30 ans que la politique de la ville est un échec dans ce pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Si Jean-Louis BORLOO vous entendait, si Jean-Louis BORLOO vous entendait dire : c'est dans le secret d'un ministère qu'il a fabriqué ces plans, il ne serait pas tout à fait d'accord.
STEPHANE TRAVERT
Mais peut-être, mais ce que je veux dire, c'est que lorsque l'on constate le résultat, on le voit sous nos yeux, des problèmes d'insécurité, des problèmes d'accès à l'éducation, on doit retravailler, redonner de la vie dans ces quartiers, ne pas opposer à l'urbain et le rural, faire en sorte que dans les quartiers, on puisse garantir l'accès aux soins, l'accès à la sécurité des concitoyens, faire de la mixité sociale, créer les conditions du vivre ensemble dans ces quartiers.
JEAN-MICHEL APHATIE
Entre mâles blancs et mâles pas blancs.
STEPHANE TRAVERT
Entre les Françaises et les Français et tous nos concitoyens. C'est ça.
JEAN-MICHEL APHATIE
Voilà, c'est ça.
STEPHANE TRAVERT
C'est la République.
JEAN-MICHEL APHATIE
On est d'accord. Vous avez vu le retour de François HOLLANDE ? Vous avez lu son livre ?
STEPHANE TRAVERT
Non, je n'ai pas lu son livre.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes membre du Parti socialiste, vous étiez membre du Parti socialiste.
STEPHANE TRAVERT
J'étais membre du Parti socialiste, ça ne vous a pas échappé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous n'avez pas lu son livre ?
STEPHANE TRAVERT
Je n'ai pas lu son livre, je n'ai pas le temps, enfin
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah, vous n'avez pas le temps. Je peux vous croire.
STEPHANE TRAVERT
J'ai d'autres livres à lire en ce moment.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous avez vu qu'il fait un retour fracassant.
STEPHANE TRAVERT
Oui, mais il est toujours
JEAN-MICHEL APHATIE
Et puis en retour, le président des très riches, ça a fait mal.
STEPHANE TRAVERT
Mais, entre faire un retour et être... On pourrait lui faire le reproche qu'il avait fait lui-même à Nicolas SARKOZY, c'est-à-dire qu'il s'était ému à l'époque, en 2012, où Nicolas SARKOZY était revenu assez vite sur le devant de la scène, et que cela pouvait gêner ou entraver de son action, et je crois qu'il n'est jamais bon de faire la même chose, donc aujourd'hui il vend son livre, c'est très bien et il rencontre beaucoup de gens, mais nous, nous sommes dans l'action, nous sommes au travail et pas dans le commentaire.
BRUCE TOUSSAINT
Merci beaucoup Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Merci.
BRUCE TOUSSAINT
Très bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 mai 2018