Interview de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, avec Sud Radio le 21 novembre 2018, sur la contestation concernant le prix des carburants.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral


CECILE DE MENIBUS
Merci d'être avec nous dans « Le grand matin Sud Radio ». Ce matin, Patrick ROGER reçoit Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
PATRICK ROGER
Bonjour Jean-Baptiste LEMOYNE.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Bonjour.
PATRICK ROGER
Vous êtes rentré hier d'un déplacement en Belgique, je le disais tout à l'heure, aux côtés d'Emmanuel MACRON. Il est dans quel état d'esprit le chef de l'Etat ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Vous savez, le président de la République, il était effectivement à la rencontre de nos voisins belges, une importante communauté française, 250 000 Français établis en Belgique, on a beaucoup de liens économiques, et donc c'était un moment particulièrement important, aussi de l'optimisme par rapport à cette construction européenne dont on voit combien elle est importante pour ensemble marquer des points.
PATRICK ROGER
Oui, mais est-ce que c'est facile de faire passer cette dose d'optimisme pour construire ensemble, alors que pendant ce temps-là, sur son territoire, on se déchire ensemble si je puis dire ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Mais, vous savez, justement je crois que, et pour voyager énormément pour la France, je peux dire une chose, c'est que le regard sur la France, partout dans le monde, il a considérablement changé.
PATRICK ROGER
Depuis ce week-end ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Mais depuis 18 mois, parce que notre pays…
PATRICK ROGER
Oui, mais depuis ce week-end il a changé, non ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Attendez, attendez, et comme le regard sur la France a changé à l'étranger, je pense que nous-mêmes, Français, nous devrions aussi changer le regard que nous portons sur nous-mêmes. Parce qu'on est toujours dans une logique un petit peu, eh bien un peu dépressive, à se dire « ça va pas », etc., mais je peux vous dire qu'on a de considérables atouts. Regardez, en un an le chômage a baissé de 0,5 point, nous on essaie de rendre du pouvoir d'achat, puisque c'est ça le sujet, en baissant…
PATRICK ROGER
Ah ben tout le monde ne voit pas la même chose !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Attendez, en supprimant des cotisations sociales sur les fiches des salariés, fiches de paie, et donc la réalité c'est quoi ? S'il y a de la grogne, s'il y a de la colère, c'est parce que tout simplement on paie le résultat de 10 ans, 15 ans, d'assommoir fiscal. La vérité c'est quoi ? C'est que le gouvernement SARKOZY – Fillon, les gouvernements Hollande, ils ont tous les deux augmenté massivement les impôts, de l'ordre de 30 milliards d'euros en 2011- 2012, partagé entre les deux la facture, et les Français eh ben ils paient plein pot ça depuis des années. Et nous…
PATRICK ROGER
Oui, mais comme vous le dites, vous êtes là quand même aux affaires maintenant depuis 18 mois, ce n'est pas depuis 18 jours, donc vous pouvez agir, non ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui mais c'est pour ça que par exemple, le budget qui a été voté hier, moins 6 milliards d'impôts sur les ménages. Donc on le fait, mais c'est vrai qu'entre le moment où on le fait et le moment où c'est perçu, c'est ressenti et que ça infuse sur l'ensemble du territoire, ça fera un peu de temps.
PATRICK ROGER
C'est comme la météo, quoi, il y a le froid et il y a le ressenti.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Donc très clairement, et pour reprendre…
PATRICK ROGER
La météo, le ressenti de la météo est très froid quand même, pour beaucoup de Français en ce moment. Non ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Pour reprendre une image, celle qui est sur les euros. La Semeuse, c'est ça, eh bien on sème, et à un moment, vous allez voir, ça va lever et ce sont les Français qui récolteront naturellement le produit de tous ces efforts.
PATRICK ROGER
Alors, est-ce que ce sont tous les Français ? Est-ce qu'il n'y a pas une France d'en bas justement qui est un petit peu plus méprisée ? C'est la question d'ailleurs que l'on pose ce matin à nos auditeurs, et ils disent que oui à 90 %, qu'on a une France d'en haut qui nous méprise un petit peu, la fameuse France périphérique. Vous, vous êtes élu des territoires, vous la connaissez…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ruraux.
PATRICK ROGER
... oui, c'est ça. Vous n'avez pas ce sentiment, quand même ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Vous savez, justement, moi j'étais de ceux, j'étais élu indépendant au Sénat, je me suis engagé derrière Emmanuel MACRON parce qu'il avait également cette même indépendance vis-à-vis d'un certain nombre de partis, de structures, et aujourd'hui, au Parlement, je peux vous dire, on a renouvelé, la grande majorité des députés, ils sont venus justement de la société civile, c'est des gens qui, comme beaucoup de ces Gilets jaunes, étaient engagés dans leur entreprise, dans le monde associatif, et donc je peux vous dire que l'on a vraiment un personnel politique qui a totalement changé, qui est issu de la vraie vie, et donc c'est pareil au gouvernement, la moitié des gens n'ont jamais fait de politique, on vient là parce qu'on apporte des compétences, une expertise, et donc on a cet ADN citoyen, et donc très clairement eh bien on est en train de porter, je crois, une volonté de faire différemment de la politique. Et donc moi je dis à tous ces gens-là : mais quelque part engagez-vous aussi dans vos collectivités, etc.
PATRICK ROGER
Ah ben ils s'engagent, ils s'engagent, mais ils s'engagent sur un autre mouvement !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui, mais ce que je veux dire, ce qu'il faut, c'est s'engager positivement !
PATRICK ROGER
Non mais attendez, attendez, vous ne pouvez pas reprocher à ces gens de s'engager, vous-même, et vous le savez, Emmanuel MACRON a lancé un mouvement, lui aussi, qui était apolitique.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui mais s'engager c'est quoi ? C'est prendre des responsabilités. Regardez, dans une commune, moi j'ai été maire, je suis conseiller municipal…
PATRICK ROGER
Attendez attendez, alors vous dites aux Gilets jaunes qu'ils ne prennent pas de responsabilité quand ils vont sur le terrain manifester, avec des blocages ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non mais ce qui compte, ce qui compte, ce n'est pas seulement de râler, c'est de pouvoir…
PATRICK ROGER
Mais ils ne font pas que râler, puisqu'ils sont sur le terrain !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Mais c'est de pouvoir... Ce qu'il faut, c'est prendre des responsabilités, vraiment s'engager pour sa collectivité, pour son territoire, et je peux vous dire que quand, eh bien vous assumez la charge effectivement, d'une collectivité, vous voyez aussi les contraintes, la complexité, et que tout ne se fait pas d'un claquement de doigts.
PATRICK ROGER
Vous avez vu, justement, un maire sur deux envisage de ne pas se représenter, pourtant ils sont engagés quand même ces petits maires, donc qu'est-ce qui ne va pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que les maires, je l'ai été, sont vraiment les piliers de la République, les Hussards de la République. Vous savez, dans une commune de 500 habitants, le maire, dès qu'il y a un problème, c'est lui qu'on appelle, et lui il n'a pas non plus, il n'a pas 12 000 personnes qui travaillent à ses côtés. Donc, très clairement, ce sont ceux qui font vivre le lien social, qui sont là pour répondre à toutes les détresses, et donc je crois qu'il faut les estimer énormément et surtout leur donner les moyens. C'est pour ça que pour la première fois…
PATRICK ROGER
Oui, mais leur donner les moyens, on a sucré la taxe d'habitation !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non, on l'a compensée, c'est-à-dire que…
PATRICK ROGER
Ah ben non, pour l'instant ce n'est pas compensé !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ah si si si si si.
PATRICK ROGER
Ah non non non, il y a des promesses…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non non, totalement, ah non mais, alors là, non mais... C'est-à-dire que ce qui se passe, c'est quoi ? C'est que…
PATRICK ROGER
Ils n'ont pas vu la couleur encore pour l'instant.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
C'est que les administrés paient un tiers de moins, ça c'est du pouvoir d'achat d'ailleurs, mais que ce tiers de moins, eh bien c'est l'Etat qui fait un chèque à la commune pour lui compenser. Donc il n'y a pas de pertes pour la commune, mais en revanche, il y a un allègement d'imposition…
PATRICK ROGER
On se demande à quoi ça sert finalement.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Eh bien si, il y a un allègement d'imposition pour le contribuable, et donc, ce qui est important…
PATRICK ROGER
Mais il y a toujours quand même des charges, donc quelque part il faut retrouver, l'Etat doit retrouver de l'argent pour en…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui mais l'Etat, il fait un travail considérable pour baisser sa propre dépense. Je suis bien placé, au Quai d'Orsay je peux vous dire que l'on est chargé de dépenser vraiment toujours moins, de faire toujours mieux, et donc quand on fait en sorte que un euro dépensé soit toujours plus efficace.
PATRICK ROGER
Jean-Baptiste LEMOYNE, est-ce qu'il faut rencontrer des les Gilets jaunes, organiser des tables rondes et rencontrer aussi d'autres acteurs ? Est-ce que ce n'est pas le moment d'enclencher en fait ce mouvement ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non mais je crois que de façon générale, il faut garder ce qui fait la spécificité de notre mouvement En Marche, c'est issu justement du monde citoyen, issus de la vraie vie, et donc c'est continuer à avoir cette éthique de continuellement être en écoute. Moi, vous savez, le 11 novembre j'étais au pied mon monument aux morts, à Vallery, dans l'Yonne, les gens ils me disent les choses, sans filtre, je veux dire, c'est ça d'être élu local aussi, c'est de pouvoir avoir cet échange continuellement.
PATRICK ROGER
Non, mais vous seriez favorable... Il y a certains députés de la majorité qui avancent cette idée, pourquoi pas organiser des tables rondes, localement, avec des acteurs ; vous y seriez favorable ou pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Vous avez, d'ores et déjà, j'ai vu un certain nombre de parlementaires, je vois Thomas MESNIER, par exemple, a reçu des délégations. Naturellement il faut être en écoute, mais il faut aussi expliquer pourquoi un certain nombre de mesures sont prises, parce que, attendez, en matière d'énergie, le gasoil, je veux dire, on a une dépendance énergétique folle, qui d'ailleurs creuse notre déficit commercial, et donc il est important aussi de sortir de ce modèle-là, d'aller vers un autre modèle. Là aussi je prends un exemple très terrain, les bornes électriques, elles se déploient aussi en milieu rural. Une commune sur trois dans l'Yonne est équipée en bornes électriques, et les gens commencent à réfléchir, d'autant plus qu'on met…
PATRICK ROGER
Ah ben non, mais vous êtes un département modèle, parce que ce n'est pas le cas partout.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
D'autant plus qu'on met en place, avec... c'est le gouvernement, des aides qui sont vraiment boostées, pour faire en sorte d'acquérir à prix moindre ces véhicules.
PATRICK ROGER
On sent qu'il y a une volonté quand même de nouer peut-être le dialogue avec les acteurs du mouvement des Gilets jaunes. Il y a une volonté. Oui ou non Jean-Baptiste LEMOYNE ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ce que je veux dire, c'est que…
PATRICK ROGER
Ah bon mais, répondez oui non !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je vous écoute ! Un, il faut toujours écouter, et deux, il faut aussi que l'écoute soit dans les deux sens. On écoute, mais qu'on soit aussi écoutés, c'est-à-dire qu'on puisse expliquer que c'est parce que ça fait 20 ans que les décisions n'ont pas été prises, qu'aujourd'hui eh bien effectivement la marche est un peu plus haute en matière de fiscalité environnementale.
PATRICK ROGER
Deux questions rapides. FO Transports va se joindre au mouvement, craintes d'une nouvelle ampleur ou pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que c'est un mouvement assez isolé, inversement la Fédération des transports routiers a dit qu'elle se désolidarisait d'un certain nombre d'actions, donc voilà.
PATRICK ROGER
Risque d'infiltration aussi par l'ultragauche, vigilance, il peut y avoir des débordements ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Par définition, ce type de rassemblements peut aussi attirer un certain nombre de petits groupes qui veulent mettre le bazar, donc naturellement vigilance, y compris, je dis aux organisateurs, pour ne pas se faire récupérer. On a vu d'ailleurs un certain nombre de représentants de partis politiques n'ayant pas réussi à convaincre les Français, manifestement, faire la course à l'échalote, de « j'aurai le gilet plus jaune que toi », sauf que je crois que personne n'est dupe.
PATRICK ROGER
Oui, d'où la prudence quand même du gouvernement, pas de manifestation samedi place de la Concorde à Paris. On ne veut quand même pas museler ce mouvement.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non mais ça, c'est des décisions qui n'ont pas été prises encore…
PATRICK ROGER
Ah ben pour l'instant c'est interdit, ce qu'a dit Christophe CASTANER.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non, mais ce que je veux dire, c'est que les décisions sont prises en temps utiles. Ce qu'on a pu constater, c'est que quand des manifestations n'étaient pas déclarées, et ça a été le cas pour un grand nombre d'entre elles ce week-end, alors que nous avions appelé à la déclaration pour le bon déroulement, eh bien on a vu qu'il y a eu des incidents, hélas une dame vous l'avez vu, qui est décédée, et donc il est important que tout...
PATRICK ROGER
Il y a eu un motard hier aussi.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
... ça se fasse de façon très encadrée, dans des règles, en respectant simplement la sûreté et la sécurité. Parce que, attendez, 400 blessés, près de 100 gendarmes et policiers blessés, c'est quand même très important, plus que ce qu'il y a eu quand Notre-Dame-des-Landes a été évacuée, donc je crois qu'il est important que l'on ait tout ça en tête.
PATRICK ROGER
Vous n'êtes pas opposé, quand même, samedi, à ce mouvement à Paris, un rassemblement.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ecoutez, c'est le ministre de l'Intérieur qui appréciera, en fonction des garanties qui seront mises par les organisateurs.
PATRICK ROGER
Alors hier, donc on le disait, vous étiez en Belgique, vous êtes rentré hier matin. Emmanuel MACRON, en début de semaine, a de nouveaux dénoncé le péril nationaliste. Est-ce que c'est la bonne voie de travailler vraiment sur ce clivage ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Le fait est que l'Europe, on le voit, un certain nombre de pays sont soumis à cette tentation de repli, de vouloir se recroqueviller juste sur leur propre pays, sauf que l'Europe, par rapport à la Chine, par rapport aux Etats-Unis, si on n'est plus 27, 28, mais qu'on ne pèse plus qu'un, que chaque pays s'en va, c'est juste, on est des confettis, on est des confettis dans le monde. Il vaut mieux être, vraiment peser…
PATRICK ROGER
Peut-être moins nombreux, mais plus solides aussi.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
De fait on sera à 27 et plus 28, mais je peux vous dire qu'on est une véritable puissance, si on s'assume comme telle, parce qu'on est plusieurs centaines de millions, parce que je crois qu'il y a de la créativité, il faut qu'on puisse aussi s'affirmer comme tels.
PATRICK ROGER
Mais vous avez quand même une crainte d'une scission européenne, avec on le sait déjà la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Europe centrale. On est à l'aube d'une…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ce qui se passe en Grande-Bretagne, va inciter peut-être à... va faire réfléchir plus d'un dirigeant, parce que on voit combien c'est difficile pour eux. Ils sont un peu en voie de décrochage économique, parce que naturellement cette situation de Brexit inquiète.
PATRICK ROGER
Jean-Baptiste LEMOYNE, le mot de la fin avec Cécile de MENIBUS.
CECILE DE MENIBUS
L'un de vos rôles au ministère de l'Europe et des affaires étrangères, c'est en particulier la diplomatie. Est-ce que vous trouvez que l'Elysée et Matignon, dans leurs différentes prises de parole, jouent de diplomatie envers les Gilets jaunes ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Alors, ce que je peux vous dire…
PATRICK ROGER
Réponse de diplomate.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que le Premier ministre, dès dimanche soir, il a été, et bien sûr un journal télévisé de grande audience, eh bien voilà, pour dire : j'écoute, j'entends. Donc effectivement, je crois que c'est important et ce n'est pas de la diplomatie d'ailleurs, c'est de l'attention, pour dire que l'on n'est pas aveugle, on ne se bouche pas les oreilles…
CECILE DE MENIBUS
Oui mais de dire : c'est comme ça et puis c'est tout, c'est de la diplomatie ou pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui, mais dire... Ce n'est pas « c'est comme ça et c'est tout », dire : voilà pourquoi un certain nombre de décisions ont été prises, et voilà comment, nous on est là pour vous accompagner dans cette transition. Encore une fois, on a déployé un certain nombre d'aides, que ce soit pour le changement des chaudières à fuel, que ce soit pour l'acquisition de véhicules, vous pouvez, vous savez, quasiment, si vous achetez un véhicule à 6 000 €, vous avez une aide de 5 000, on subventionne à 80 %, je veux dire, c'est la première fois qu'on voit ça, quand même.
PATRICK ROGER
Quand même, le premier des diplomates, pour poursuivre, d'un mot, Jean-Yves LE DRIAN dit : il faudrait lancer peut-être un laboratoire travaillant sur les inégalités. Vous êtes d'accord avec lui ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ce qui est sûr c'est que le sujet des inégalités, il est au coeur de toute la réflexion sur la mondialisation, parce que, on le voit, elle se creuse dans de nombreux pays, et c'est ça qui fait que les gens parfois se révoltent, ne comprennent pas et donc on doit lutter contre les inégalités, on le fait à la racine. Regardez, inégalités scolaires, on dédouble les classes en CP et CE1 dans de nombreuses zones d'éducation prioritaire pour donner leur chance à des enfants, parce qu'ils vont recevoir des cours dans des classes de 12 et pas des classes de 25, eh bien ça c'est lutter contre les inégalités à la racine.
CECILE DE MENIBUS
Et vous avez un invité surprise ce matin.
DANY MAURO, IMITANT ALAIN JUPPE
Oui, bonjour, c'est Alain JUPPE. Salut Jean-Bat ! Bon, youpi !
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ah, ravi de vous retrouver Monsieur le Premier ministre.
DANY MAURO, IMITANT ALAIN JUPPE
De même. Tu as fait tes classes au 4ème Bataillon de l'école militaire de Saint-Cyr, ce qui t'a permis de devenir un bon petit soldat En Marche…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Affirmatif Mon Colonel.
DANY MAURO, IMITANT ALAIN JUPPE
Voilà. Repos. Alors, voici ma question : au-delà du Service national universel qui va bientôt réhabilité, MACRON a une furieuse envie de mettre les Français au pas, mais en retour, que craint le plus le général MACRON ? Que les Français lui fassent le lit en portefeuille ou qu'ils lui passent la bite au cirage ? Métaphore, bien sûr, on va dire le torse au cirage, si tu préfères.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que dans un film, on disait : « Mais il n'y avait pas assez de cirage ».
DANY MAURO, IMITANT ALAIN JUPPE
Bonne réponse, Mon Colonel.
PATRICK ROGER
Merci. Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité ce matin de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 novembre 2018