Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la nécessaire revalorisation de l'apprentissage, notamment dans les métiers de l'artisanat, au Sénat le 16 janvier 2002.

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Circonstance : Remise de la galette par la Fédération des artisans pâtissiers de Paris et de l'Ile-de-France, au Sénat le 16 janvier 2002

Texte intégral

Monsieur le Président de la Fédération des pâtissiers, traiteurs, glaciers, confiseurs de Paris et de l'Ile-de-France
Mes chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Aujourd'hui, nous sommes réunis pour tirer les rois comme il est de tradition dans notre vieux pays révolutionnaire. C'est une bien sympathique coutume qui se révèle être en même temps un grand moment culinaire grâce au talent dont vous faites preuve en réalisant cette magnifique galette des rois qui ferait pâlir de jalousie plus d'un monarque.
Merci à vous tous, chers artisans pâtissiers de Paris et de la région parisienne et à vous cher Président Yves Devaux qui, pour la deuxième fois, venez nous remettre ce splendide gâteau. Mes collègues et moi-même, aussi gourmands que gourmets, y sommes très sensibles.
Nous connaissons le souci que vous avez de réaliser cette oeuvre en suivant scrupuleusement la charte " qualité " que vos adhérents s'engagent à respecter. Les matériaux utilisés sont nobles et reflètent la richesse de notre territoire : beurre de Charente, farine de blé, sucre raffiné de Seine-et-Marne. Les Sénateurs de ces départements apprécieront.
Au-delà, c'est notre Assemblée toute entière qui vous rend hommage et qui vous soutient dans votre combat pour la défense d'un savoir-faire ancestral qui magnifie les produits de notre beau pays.
Vous venez de dire, Monsieur le Président, que votre Fédération avait placé l'année 2002 sous le thème de l'apprentissage. Vous connaissez l'attachement indéfectible du Sénat à cette formation en alternance où connaissances théoriques et réalisations concrètes s'acquièrent de pair.
Je connais, malheureusement, les difficultés de recrutement que vos professions connaissent. Pourtant, quel savoir-faire magnifique ! En effet, si la cuisine s'est hissée au rang des arts, elle le doit, pour une large part, au métier que vous exercez, que vous soyez pâtissiers, traiteurs, glaciers ou confiseurs.
Nous devons aider les mentalités à évoluer et mettre fin à cette pseudo culture de l'élitisme qui conduit encore aujourd'hui de nombreux responsables à regarder les métiers de l'artisanat avec condescendance. Ce sont pourtant de beaux et de bons métiers qui doivent être valorisés.
Je tiens à ce que vous sachiez que vous pouvez compter sur notre Assemblée pour vous aider dans ce combat. Le récent colloque sur l'apprentissage, qui s'est tenu au Palais du Luxembourg en juin dernier, a été l'occasion d'échanges fructueux entre apprentis et artisans formateurs et a permis de réaffirmer la modernité de ce type de formation, véritable vecteur du développement local.
Ces premières rencontres sénatoriales de l'apprentissage seront, n'en doutez pas, suivies de bien d'autres qui permettront de préparer l'artisanat du troisième millénaire et de faire de l'apprentissage une filière d'excellence grâce à une meilleure concertation et une plus grande coopération entre les différents acteurs concernés.
Bien que, selon Brillat-Savarin, la gourmandise soit ennemie des excès, faisons nôtre la phrase d'Oscar Wilde : " on ne résiste à la tentation qu'en y succombant " et dévorons donc cette splendide galette !
(Source http://www.senat.fr, le 21 janvier 2002)