Texte intégral
Dans une interview exclusive accordée à LA CROIX, Denis Kessler le répète : "le MEDEF ne passe pas son temps à durcir ou à adoucir sa position à l'égard du gouvernement". En revanche, poursuit le vice-président délégué du MEDEF, "dans le domaine social, nos interlocuteurs principaux devraient être les représentants des salariés". Il s'agit là de " démocratie sociale ", dont Denis Kessler donne d'ailleurs la définition : "par la négociation, on définit des règles contractuelles ou conventionnelles ; au niveau de l'entreprise, de la branche ou, le cas échéant, au niveau interprofessionnel qui permettent ensuite de gérer les rapports sociaux".
Aujourd'hui, insiste-t-il, "nous considérons qu'il faut respecter cette sphère de la démocratie sociale". Interrogé par le quotidien sur les interventions gouvernementales dans le dialogue entre les partenaires sociaux, le vice-président délégué du MEDEF dénonce cette façon de faire. En effet, "la meilleure façon d'affaiblir durablement le dialogue social, c'est d'y intervenir sans cesse". Ainsi donc, "la loi érode le dialogue et surtout pervertit les rôles respectifs". Conséquence : avec la loi, "on transforme en un dialogue politique ce qui devrait rester un dialogue social". Aujourd'hui, "le moment est venu de préciser clairement ce qui ressort des partenaires sociaux", d'une part et, d'autre part, "de tracer la frontière entre démocratie politique et démocratie sociale ", afin d'" encourager cette dernière, l'élargir même, et pour cela éviter que l'Etat n'intervienne trop". Bref, pour le président de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances, "l'entreprise ne doit plus être l'objet de débats partisans". Et Denis Kessler persiste et signe : "lorsque l'Etat interfère trop dans le domaine réservé des partenaires sociaux, cela se traduit toujours par des difficultés dont les conséquences peuvent être graves". Quant au "recours permanent à la loi", il entraîne "une déresponsabilisation des partenaires sociaux que l'on évoque ensuite pour justifier une nouvelle législation".
Interrogé plus particulièrement sur les 35 heures, Denis Kessler met une nouvelle fois en garde les pouvoirs publics : "si une seconde loi venait invalider des accords signés par les employeurs et les syndicats, cela poserait un problème historique". Et là, il "avoue" ne pas savoir "quel serait alors l'avenir de la négociation sociale en France". Aujourd'hui, "les partenaires sociaux se sont engagés" et "contester leur signature serait très grave". En outre, dénonce-t-il encore, "agiter la menace législative en permanence, c'est exprimer la défiance des pouvoirs publics" non seulement "vis-à-vis des entreprises" mais aussi "de l'ensemble des partenaires sociaux".
Autre thème d'actualité abordé par LA CROIX : la présence du MEDEF à la Cnam. L'organisation patronale "attend le plan stratégique" de Gilles Johanet, le directeur de la Cnam, lequel a déclaré "que des économies importantes étaient possibles et que la gestion pouvait être améliorée". C'est donc à "la Cnam de convaincre qu'elle est capable de redresser durablement la situation". Mais "si elle n'y parvient pas", Denis Kessler prévient que "le MEDEF prendra ses responsabilités".
Toujours en matière sociale, Denis Kessler répète les "positions extrêmement claires" du MEDEF sur les retraites : "les ponctions faites sur le revenu des actifs ont dépassé ce qui est souhaitable". C'est pourquoi, l'avenue Pierre-1er de Serbie "s'oppose à une augmentation des prélèvements sur le revenu des actifs". C'est même là "un problème de justice entre les générations" car "nous n'avons pas le droit de faire supporter aux générations montantes une charge supplémentaire". Denis Kessler plaide donc pour que l'on agisse "sur les autres paramètres de ces régimes" qu'il s'agisse "des âges de cessation d'activité, calcul des droits, ou de la revalorisation des pensions". Mais il faudra surtout que "soient mis en place dans les meilleurs délais des fonds de pension, des formes d'épargne-retraite". Et, " peu importe le nom ", ces fonds devront permettre "aux actifs d'aujourd'hui de compléter dans les meilleures conditions leur retraite dans quinze, vingt ou trente ans".
Enfin, Denis Kessler avance les "solutions" pour faire entrer la France dans le XXIè siècle : "oui, nous pouvons réduire le poids de la fiscalité. Oui, nous pouvons procéder à la réforme de l'Etat", mais aussi "restaurer un dialogue social efficace, redonner du tonus à l'investissement, réformer l'école et la rapprocher de l'entreprise" et enfin "promouvoir l'emploi et éradiquer la pauvreté".
(source http://www.medef.fr, le 13 février 2001)
Aujourd'hui, insiste-t-il, "nous considérons qu'il faut respecter cette sphère de la démocratie sociale". Interrogé par le quotidien sur les interventions gouvernementales dans le dialogue entre les partenaires sociaux, le vice-président délégué du MEDEF dénonce cette façon de faire. En effet, "la meilleure façon d'affaiblir durablement le dialogue social, c'est d'y intervenir sans cesse". Ainsi donc, "la loi érode le dialogue et surtout pervertit les rôles respectifs". Conséquence : avec la loi, "on transforme en un dialogue politique ce qui devrait rester un dialogue social". Aujourd'hui, "le moment est venu de préciser clairement ce qui ressort des partenaires sociaux", d'une part et, d'autre part, "de tracer la frontière entre démocratie politique et démocratie sociale ", afin d'" encourager cette dernière, l'élargir même, et pour cela éviter que l'Etat n'intervienne trop". Bref, pour le président de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances, "l'entreprise ne doit plus être l'objet de débats partisans". Et Denis Kessler persiste et signe : "lorsque l'Etat interfère trop dans le domaine réservé des partenaires sociaux, cela se traduit toujours par des difficultés dont les conséquences peuvent être graves". Quant au "recours permanent à la loi", il entraîne "une déresponsabilisation des partenaires sociaux que l'on évoque ensuite pour justifier une nouvelle législation".
Interrogé plus particulièrement sur les 35 heures, Denis Kessler met une nouvelle fois en garde les pouvoirs publics : "si une seconde loi venait invalider des accords signés par les employeurs et les syndicats, cela poserait un problème historique". Et là, il "avoue" ne pas savoir "quel serait alors l'avenir de la négociation sociale en France". Aujourd'hui, "les partenaires sociaux se sont engagés" et "contester leur signature serait très grave". En outre, dénonce-t-il encore, "agiter la menace législative en permanence, c'est exprimer la défiance des pouvoirs publics" non seulement "vis-à-vis des entreprises" mais aussi "de l'ensemble des partenaires sociaux".
Autre thème d'actualité abordé par LA CROIX : la présence du MEDEF à la Cnam. L'organisation patronale "attend le plan stratégique" de Gilles Johanet, le directeur de la Cnam, lequel a déclaré "que des économies importantes étaient possibles et que la gestion pouvait être améliorée". C'est donc à "la Cnam de convaincre qu'elle est capable de redresser durablement la situation". Mais "si elle n'y parvient pas", Denis Kessler prévient que "le MEDEF prendra ses responsabilités".
Toujours en matière sociale, Denis Kessler répète les "positions extrêmement claires" du MEDEF sur les retraites : "les ponctions faites sur le revenu des actifs ont dépassé ce qui est souhaitable". C'est pourquoi, l'avenue Pierre-1er de Serbie "s'oppose à une augmentation des prélèvements sur le revenu des actifs". C'est même là "un problème de justice entre les générations" car "nous n'avons pas le droit de faire supporter aux générations montantes une charge supplémentaire". Denis Kessler plaide donc pour que l'on agisse "sur les autres paramètres de ces régimes" qu'il s'agisse "des âges de cessation d'activité, calcul des droits, ou de la revalorisation des pensions". Mais il faudra surtout que "soient mis en place dans les meilleurs délais des fonds de pension, des formes d'épargne-retraite". Et, " peu importe le nom ", ces fonds devront permettre "aux actifs d'aujourd'hui de compléter dans les meilleures conditions leur retraite dans quinze, vingt ou trente ans".
Enfin, Denis Kessler avance les "solutions" pour faire entrer la France dans le XXIè siècle : "oui, nous pouvons réduire le poids de la fiscalité. Oui, nous pouvons procéder à la réforme de l'Etat", mais aussi "restaurer un dialogue social efficace, redonner du tonus à l'investissement, réformer l'école et la rapprocher de l'entreprise" et enfin "promouvoir l'emploi et éradiquer la pauvreté".
(source http://www.medef.fr, le 13 février 2001)