Texte intégral
Madame la ministre, très chère Nicole, monsieur le préfet, monsieur le président du Conseil régional, monsieur le président du Conseil général, mesdames messieurs les parlementaires, mesdames messieurs les élus, mesdames messieurs.
Je suis ravie d'être ici parmi vous pour inaugurer le Musée Basque et de l'histoire de Bayonne, auquel les Bayonnais et tous les Basques sont très attachés. Je voudrais, si vous me le permettez, commencer par remercier sincèrement les artistes qui nous ont accueillis sur le pas de la porte. Les choristes, le danseur et les musiciens. Cette pluridisciplinarité artistique de l'accueil est bien une de mes préoccupations et je suis heureuse, ici au Pays Basque, que des artistes mettent leur ferveur et leur talent en commun, à un moment qui est très symbolique, qui est celui de l'accueil.
Nous sommes réunis en effet aujourd'hui dans cette ancienne maison, la maison Dagourette, où le musée ouvrit ses portes dès 1922, mais après plus de 60 ans d'existence, c'était je crois en 1989, il devint évident qu'il fallait engager le chantier de sa rénovation. Et durant douze années, qui à vous entendre vous ont paru bien longues, jusqu'à aujourd'hui, les architectes, les scientifiques, les artistes, grâce à la volonté conjointe des collectivités locales et de l'Etat, ont réussi le pari d'une véritable renaissance. Une renaissance qui n'est pas une simple reconstitution mais qui est aussi l'offre d'un outil de culture absolument remarquable pour le présent et pour l'avenir.
Ce travail difficile, qui a conduit à repenser le projet architectural, scientifique et culturel, permet de proposer aujourd'hui un nouveau lieu de mémoire et d'interprétation. Je veux saluer très sincèrement le parti adopté, tourné vers l'analyse des parcours et des influences qui, tout au long de l'histoire, ont traversé la société basque. Je me réjouis de cette invitation à la réflexion, à l'interrogation qui évite une contemplation convenue, nostalgique, comme suspendue dans le temps et tournée vers le passé.
Ce résultat, nous le devons évidemment à l'exceptionnelle richesse de la collection de ce musée. Et, vous le savez peut-être, la collection est le cur même de la conception du musée telle que je la défends dans la nouvelle loi sur les musées qui a été soumise à l'Assemblée nationale peu avant l'été et que je présenterai au Sénat le 23 octobre prochain, sous l'il attentif de votre nouveau sénateur. Votre collection en effet est riche de cent mille objets, dont deux mille sont visibles en permanence. Ils nous offrent le reflet authentique de la culture basque dans toute sa diversité paysanne et urbaine. Et nous sommes ainsi plongés au cur des traditions basques dans l'histoire sociale, économique et culturelle de Bayonne et de sa région. Je veux donc souligner le remarquable programme conçu et mené à bien par Olivier Ribeton, que je tiens vraiment à saluer, conservateur de ce musée. Je crois que nous le félicitons tous, vous l'avez tous fait, je tiens à joindre mes félicitations aux vôtres.
Permettez-moi de citer en particulier le kiosque sonore conçu par Beniat Hachiari, je vous demande d'avance pardon de mon ignorance sur le prononcé des patronymes basques mais peut-être en saurais-je plus à la fin de cette visite. Ce kiosque sonore qui conjugue le magnifique héritage chanté du pays basque et la création contemporaine, pour illustrer justement le choix que vous avez fait de la connaissance et de la modernité. Cette reconstruction a été remarquablement servie par le talent de tous les artistes qui y ont contribué, les architectes, les muséographes, le veux citer Bernard Voinchet, Bernard Althabegoity et Zette Casalas.
Qu'ils en soient très vivement remerciés. Cette réussite destine le musée basque à être à nouveau un pôle de référence dont une des missions principales sera d'animer le réseau des partenaires culturels et scientifiques pour continuer d'approfondir l'étude de tout le domaine basque et de le mettre à la portée du plus large public. Vous avez insisté sur cette notion de réseau. Elle est au cur de la politique culturelle que je mène à partir de mon ministère, elle est je crois aussi au cur de la préoccupation de toutes les collectivités territoriales qui s'assemblent sur un territoire, parfois à l'intérieur de structures de coopération intercommunale ou simplement dans le côtoiement de leur territoire et qui ont toutes aujourd'hui, me semble-t-il, le souci que leurs investissements, parfois engagés en solo, participent à une politique en réseau parce que c'est le meilleur moyen intellectuel, artistique, démocratique, de valoriser cet investissement considérable qui est fait depuis plusieurs décennies par l'Etat mais aussi par le plus grand nombre des collectivités territoriales.
Je suis donc très heureuse que vous ayez choisi pour cette maison cette vocation de réseau. Les expositions, dont certaines sont déjà dans les mémoires, comme celle consacrée aux juifs de Bayonne, ou encore à la pelote basque, mais aussi les publications seront les parties visibles, publiques, de ce travail en profondeur qui devra profiter, et j'y insiste, aux jeunes générations grâce au service éducatif que vous avez constitué. La présence de ces services éducatifs et culturels est également un élément constitutif du projet de loi que je défends actuellement devant le Parlement pour l'ensemble de nos musées, quelle que soit leur spécificité. Il est clair que les musées d'histoire et de société sont sans doute parmi les meilleurs outils de ce travail culturel.
Ce musée qui depuis son ouverture au public, le 23 juin dernier, connaît un très grand succès puisque, vous l'avez rappelé, il y a déjà eu plus de 30 000 visiteurs, mérite donc toute l'admiration et le soutien de mon ministère. Et je suis satisfaite que nous ayons pu aider ce projet de façon importante puisque la contribution de l'Etat a dépassé 30 % d'investissement total pour atteindre 25 MF, accompagné solidement par l'engagement de la ville et l'engagement des deux grandes collectivités territoriales, le Conseil général et le Conseil régional. Rien en effet n'aurait été possible sans l'engagement de la ville de Bayonne et celui des autres collectivités territoriales, et celle aussi de l'Union Européenne.
Je tiens à vous remercier tous de ce choix et à vous féliciter de cet engagement. Les équipements culturels aujourd'hui, nous le savons, sont des éléments structurants de l'aménagement de notre territoire et ils ne peuvent donc rester enfermés dans les limites de telle ou telle collectivité. D'ailleurs le public apporterait constamment un démenti à cet enfermement dans des frontières trop étroites puisque, j'en suis sûre, ce sont les habitants de votre ville, de votre communauté d'agglomérations, de votre département et de toute votre région qui se sentiront les premiers concernés par un musée comme celui-ci.
Ce musée est donc le fruit d'une volonté commune qui, en valorisant l'identité basque, construit un projet au service de l'ensemble d'un territoire et de ses habitants. L'effort entrepris ici par les partenaires publics depuis plusieurs années est vraiment, je le crois, à la hauteur de cette ambition et des attentes nouvelles de nos concitoyens. L'Etat, depuis 1997, grâce au schéma de développement, puis plus récemment avec la signature en décembre dernier, de la convention spécifique, prend toute sa part dans ce projet, de manière très significative, et j'ai envie de dire avec un engagement sincère. Dans le domaine culturel, la démarche mise en uvre est exemplaire. Au total, au-delà des crédits ordinaires, ce sont plus de 85 MF supplémentaires qui auront été investis par le ministère de la Culture en faveur, à l'appui, du développement de la culture basque.
J'ai le plaisir aujourd'hui, en réponse en particulier à monsieur le président du Conseil général, de vous confirmer mon accord et mon soutien pour la création à Bayonne d'une annexe des archives départementales pour la constitution d'un vaste plan consacré aux archives. Outre le musée basque, je veux insister également sur l'importance de plusieurs autres réalisations. L'existence d'institutions de référence nationale sur le plan culturel, comme le Ballet de Biarritz, dirigé par Thierry Malandain, la Scène nationale de Bayonne et du Sud Aquitaine avec à sa tête Dominique Burucoa, mais aussi le Conservatoire national de la région, animé par Xavier Delette, ici à Bayonne, témoignent bien de la dimension nationale de cette politique. Le soutien apporté au patrimoine, à la lecture publique ou à d'autres actions en milieu rural, prend en compte la spécificité de cette région, pour aider les associations du terrain, dont l'institut culturel basque est un indispensable fédérateur, sous la direction de Eguy Txomin.
Cette politique est en effet le fruit d'une réelle prise de conscience, pas si ancienne finalement, à l'égard de l'aménagement du territoire et des cultures régionales, et du rôle moteur de celles-ci dans l'aménagement et dans, je dirais, à la fois la diversité culturelle et l'égalité des chances d'accès à la culture sur l'ensemble de notre territoire. Cette politique est le résultat de l'intérêt croissant que portent nos concitoyens à leur histoire, à leur identité, à leur langue régionale, sans les détacher en rien de leur appartenance à la République. Cette nécessité d'une reconnaissance des identités est d'autant plus nécessaire dans une société où nous avons parfois du mal à comprendre et à accepter la globalisation d'un monde où l'économie et la technologie règnent souvent comme des valeurs exclusives.
Je rejoins monsieur le président du Conseil régional lorsqu'il nous rappelle à juste raison que le développement économique, la coopération industrielle avec les régions voisines, sont des éléments importants de la vitalité de notre pays. Je rejoins aussi la conviction exprimée par monsieur le maire de Bayonne que le sens de tout cela ne peut pas nous être apporté exclusivement par le développement économique et qu'en revanche la culture nourrit non seulement notre mémoire collective, mais l'ensemble de nos projets. Le gouvernement de Lionel Jospin a pris plusieurs décisions importantes.
La signature de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en mai 1999, qui a voulu marquer la volonté de valoriser un patrimoine riche, diversifié et parfois menacé. De ce point de vue ces présences sonores à l'intérieur du musée me paraissent une excellente initiative. Cela ne suffit sans doute pas à la découverte et à l'apprentissage de la langue mais c'est un gain de proximité qui, je suis sûre, créera l'envie chez les visiteurs de musées qui ne seraient pas encore convaincus de l'importance de leur langue régionale, cela créera un appétit, et un appétit auquel il faudra ensuite se donner les moyens de répondre. Sachez que au sein du ministère de la Culture, la Délégation générale à la langue française va voir ses missions élargies, aux langues de France et que de nouveaux moyens seront consacrés. Ici, au pays Basque, le soutien au volet linguistique de la Convention illustre bien notre volonté commune de faire vivre ensemble les langues de France.
Je souhaite que cet engagement pour la diversité culturelle, qui est au cur de la politique que nous menons, favorise les échanges, les confrontations entre les acteurs culturels, entre les créateurs de tous horizons. Cette démarche d'échange est une des réponses que doivent soutenir nos politiques publiques. Dans cette période troublée inquiétante, je suis convaincue que les valeurs que porte la culture forment le socle et les chances d'unité qui doivent nous aider à construire collectivement la République de la diversité et de la solidarité.
A tous les acteurs de cette très belle rénovation, de cette réussite muséale et culturelle, je voudrais pour conclure adresser de nouveau mes plus vives félicitations.
Je forme tous mes vux de succès au nouveau Musée basque de l'histoire de Bayonne, qu'il soit habité, approprié par tous les habitants de cette ville, de cette région, mais aussi par tous ceux qui en France veulent justement découvrir les diverses couleurs de notre pays. Et pour conclure je voudrais citer les propos que le premier ministre, Lionel Jospin, tenait la semaine dernière à Perpignan. Il disait : " Pour moi la République ce n'est pas une République abstraite, c'est une République vivante, de saveurs, de couleurs, d'actions que je veux faire vivre. " Eh bien je crois que ce musée est une très belle traduction de cette ambition que nous partageons tous.
Merci à tous ceux qui permettent qu'existe cette réalisation.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 2 janvier 2002)
Je suis ravie d'être ici parmi vous pour inaugurer le Musée Basque et de l'histoire de Bayonne, auquel les Bayonnais et tous les Basques sont très attachés. Je voudrais, si vous me le permettez, commencer par remercier sincèrement les artistes qui nous ont accueillis sur le pas de la porte. Les choristes, le danseur et les musiciens. Cette pluridisciplinarité artistique de l'accueil est bien une de mes préoccupations et je suis heureuse, ici au Pays Basque, que des artistes mettent leur ferveur et leur talent en commun, à un moment qui est très symbolique, qui est celui de l'accueil.
Nous sommes réunis en effet aujourd'hui dans cette ancienne maison, la maison Dagourette, où le musée ouvrit ses portes dès 1922, mais après plus de 60 ans d'existence, c'était je crois en 1989, il devint évident qu'il fallait engager le chantier de sa rénovation. Et durant douze années, qui à vous entendre vous ont paru bien longues, jusqu'à aujourd'hui, les architectes, les scientifiques, les artistes, grâce à la volonté conjointe des collectivités locales et de l'Etat, ont réussi le pari d'une véritable renaissance. Une renaissance qui n'est pas une simple reconstitution mais qui est aussi l'offre d'un outil de culture absolument remarquable pour le présent et pour l'avenir.
Ce travail difficile, qui a conduit à repenser le projet architectural, scientifique et culturel, permet de proposer aujourd'hui un nouveau lieu de mémoire et d'interprétation. Je veux saluer très sincèrement le parti adopté, tourné vers l'analyse des parcours et des influences qui, tout au long de l'histoire, ont traversé la société basque. Je me réjouis de cette invitation à la réflexion, à l'interrogation qui évite une contemplation convenue, nostalgique, comme suspendue dans le temps et tournée vers le passé.
Ce résultat, nous le devons évidemment à l'exceptionnelle richesse de la collection de ce musée. Et, vous le savez peut-être, la collection est le cur même de la conception du musée telle que je la défends dans la nouvelle loi sur les musées qui a été soumise à l'Assemblée nationale peu avant l'été et que je présenterai au Sénat le 23 octobre prochain, sous l'il attentif de votre nouveau sénateur. Votre collection en effet est riche de cent mille objets, dont deux mille sont visibles en permanence. Ils nous offrent le reflet authentique de la culture basque dans toute sa diversité paysanne et urbaine. Et nous sommes ainsi plongés au cur des traditions basques dans l'histoire sociale, économique et culturelle de Bayonne et de sa région. Je veux donc souligner le remarquable programme conçu et mené à bien par Olivier Ribeton, que je tiens vraiment à saluer, conservateur de ce musée. Je crois que nous le félicitons tous, vous l'avez tous fait, je tiens à joindre mes félicitations aux vôtres.
Permettez-moi de citer en particulier le kiosque sonore conçu par Beniat Hachiari, je vous demande d'avance pardon de mon ignorance sur le prononcé des patronymes basques mais peut-être en saurais-je plus à la fin de cette visite. Ce kiosque sonore qui conjugue le magnifique héritage chanté du pays basque et la création contemporaine, pour illustrer justement le choix que vous avez fait de la connaissance et de la modernité. Cette reconstruction a été remarquablement servie par le talent de tous les artistes qui y ont contribué, les architectes, les muséographes, le veux citer Bernard Voinchet, Bernard Althabegoity et Zette Casalas.
Qu'ils en soient très vivement remerciés. Cette réussite destine le musée basque à être à nouveau un pôle de référence dont une des missions principales sera d'animer le réseau des partenaires culturels et scientifiques pour continuer d'approfondir l'étude de tout le domaine basque et de le mettre à la portée du plus large public. Vous avez insisté sur cette notion de réseau. Elle est au cur de la politique culturelle que je mène à partir de mon ministère, elle est je crois aussi au cur de la préoccupation de toutes les collectivités territoriales qui s'assemblent sur un territoire, parfois à l'intérieur de structures de coopération intercommunale ou simplement dans le côtoiement de leur territoire et qui ont toutes aujourd'hui, me semble-t-il, le souci que leurs investissements, parfois engagés en solo, participent à une politique en réseau parce que c'est le meilleur moyen intellectuel, artistique, démocratique, de valoriser cet investissement considérable qui est fait depuis plusieurs décennies par l'Etat mais aussi par le plus grand nombre des collectivités territoriales.
Je suis donc très heureuse que vous ayez choisi pour cette maison cette vocation de réseau. Les expositions, dont certaines sont déjà dans les mémoires, comme celle consacrée aux juifs de Bayonne, ou encore à la pelote basque, mais aussi les publications seront les parties visibles, publiques, de ce travail en profondeur qui devra profiter, et j'y insiste, aux jeunes générations grâce au service éducatif que vous avez constitué. La présence de ces services éducatifs et culturels est également un élément constitutif du projet de loi que je défends actuellement devant le Parlement pour l'ensemble de nos musées, quelle que soit leur spécificité. Il est clair que les musées d'histoire et de société sont sans doute parmi les meilleurs outils de ce travail culturel.
Ce musée qui depuis son ouverture au public, le 23 juin dernier, connaît un très grand succès puisque, vous l'avez rappelé, il y a déjà eu plus de 30 000 visiteurs, mérite donc toute l'admiration et le soutien de mon ministère. Et je suis satisfaite que nous ayons pu aider ce projet de façon importante puisque la contribution de l'Etat a dépassé 30 % d'investissement total pour atteindre 25 MF, accompagné solidement par l'engagement de la ville et l'engagement des deux grandes collectivités territoriales, le Conseil général et le Conseil régional. Rien en effet n'aurait été possible sans l'engagement de la ville de Bayonne et celui des autres collectivités territoriales, et celle aussi de l'Union Européenne.
Je tiens à vous remercier tous de ce choix et à vous féliciter de cet engagement. Les équipements culturels aujourd'hui, nous le savons, sont des éléments structurants de l'aménagement de notre territoire et ils ne peuvent donc rester enfermés dans les limites de telle ou telle collectivité. D'ailleurs le public apporterait constamment un démenti à cet enfermement dans des frontières trop étroites puisque, j'en suis sûre, ce sont les habitants de votre ville, de votre communauté d'agglomérations, de votre département et de toute votre région qui se sentiront les premiers concernés par un musée comme celui-ci.
Ce musée est donc le fruit d'une volonté commune qui, en valorisant l'identité basque, construit un projet au service de l'ensemble d'un territoire et de ses habitants. L'effort entrepris ici par les partenaires publics depuis plusieurs années est vraiment, je le crois, à la hauteur de cette ambition et des attentes nouvelles de nos concitoyens. L'Etat, depuis 1997, grâce au schéma de développement, puis plus récemment avec la signature en décembre dernier, de la convention spécifique, prend toute sa part dans ce projet, de manière très significative, et j'ai envie de dire avec un engagement sincère. Dans le domaine culturel, la démarche mise en uvre est exemplaire. Au total, au-delà des crédits ordinaires, ce sont plus de 85 MF supplémentaires qui auront été investis par le ministère de la Culture en faveur, à l'appui, du développement de la culture basque.
J'ai le plaisir aujourd'hui, en réponse en particulier à monsieur le président du Conseil général, de vous confirmer mon accord et mon soutien pour la création à Bayonne d'une annexe des archives départementales pour la constitution d'un vaste plan consacré aux archives. Outre le musée basque, je veux insister également sur l'importance de plusieurs autres réalisations. L'existence d'institutions de référence nationale sur le plan culturel, comme le Ballet de Biarritz, dirigé par Thierry Malandain, la Scène nationale de Bayonne et du Sud Aquitaine avec à sa tête Dominique Burucoa, mais aussi le Conservatoire national de la région, animé par Xavier Delette, ici à Bayonne, témoignent bien de la dimension nationale de cette politique. Le soutien apporté au patrimoine, à la lecture publique ou à d'autres actions en milieu rural, prend en compte la spécificité de cette région, pour aider les associations du terrain, dont l'institut culturel basque est un indispensable fédérateur, sous la direction de Eguy Txomin.
Cette politique est en effet le fruit d'une réelle prise de conscience, pas si ancienne finalement, à l'égard de l'aménagement du territoire et des cultures régionales, et du rôle moteur de celles-ci dans l'aménagement et dans, je dirais, à la fois la diversité culturelle et l'égalité des chances d'accès à la culture sur l'ensemble de notre territoire. Cette politique est le résultat de l'intérêt croissant que portent nos concitoyens à leur histoire, à leur identité, à leur langue régionale, sans les détacher en rien de leur appartenance à la République. Cette nécessité d'une reconnaissance des identités est d'autant plus nécessaire dans une société où nous avons parfois du mal à comprendre et à accepter la globalisation d'un monde où l'économie et la technologie règnent souvent comme des valeurs exclusives.
Je rejoins monsieur le président du Conseil régional lorsqu'il nous rappelle à juste raison que le développement économique, la coopération industrielle avec les régions voisines, sont des éléments importants de la vitalité de notre pays. Je rejoins aussi la conviction exprimée par monsieur le maire de Bayonne que le sens de tout cela ne peut pas nous être apporté exclusivement par le développement économique et qu'en revanche la culture nourrit non seulement notre mémoire collective, mais l'ensemble de nos projets. Le gouvernement de Lionel Jospin a pris plusieurs décisions importantes.
La signature de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en mai 1999, qui a voulu marquer la volonté de valoriser un patrimoine riche, diversifié et parfois menacé. De ce point de vue ces présences sonores à l'intérieur du musée me paraissent une excellente initiative. Cela ne suffit sans doute pas à la découverte et à l'apprentissage de la langue mais c'est un gain de proximité qui, je suis sûre, créera l'envie chez les visiteurs de musées qui ne seraient pas encore convaincus de l'importance de leur langue régionale, cela créera un appétit, et un appétit auquel il faudra ensuite se donner les moyens de répondre. Sachez que au sein du ministère de la Culture, la Délégation générale à la langue française va voir ses missions élargies, aux langues de France et que de nouveaux moyens seront consacrés. Ici, au pays Basque, le soutien au volet linguistique de la Convention illustre bien notre volonté commune de faire vivre ensemble les langues de France.
Je souhaite que cet engagement pour la diversité culturelle, qui est au cur de la politique que nous menons, favorise les échanges, les confrontations entre les acteurs culturels, entre les créateurs de tous horizons. Cette démarche d'échange est une des réponses que doivent soutenir nos politiques publiques. Dans cette période troublée inquiétante, je suis convaincue que les valeurs que porte la culture forment le socle et les chances d'unité qui doivent nous aider à construire collectivement la République de la diversité et de la solidarité.
A tous les acteurs de cette très belle rénovation, de cette réussite muséale et culturelle, je voudrais pour conclure adresser de nouveau mes plus vives félicitations.
Je forme tous mes vux de succès au nouveau Musée basque de l'histoire de Bayonne, qu'il soit habité, approprié par tous les habitants de cette ville, de cette région, mais aussi par tous ceux qui en France veulent justement découvrir les diverses couleurs de notre pays. Et pour conclure je voudrais citer les propos que le premier ministre, Lionel Jospin, tenait la semaine dernière à Perpignan. Il disait : " Pour moi la République ce n'est pas une République abstraite, c'est une République vivante, de saveurs, de couleurs, d'actions que je veux faire vivre. " Eh bien je crois que ce musée est une très belle traduction de cette ambition que nous partageons tous.
Merci à tous ceux qui permettent qu'existe cette réalisation.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 2 janvier 2002)