Texte intégral
1) Grève des médecins : le gouvernement doit-il prendre en main les négociations ?
La sécurité sociale, et notamment la médecine de ville, n'est pas gérée par le Gouvernement, mais par les partenaires sociaux, à travers la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. C'est dans ce cadre que la négociation doit trouver sa place. Elle est enfin engagée et des propositions ont été faites, notamment sur l'indispensable revalorisation des actes médicaux. Il est d'ailleurs dommage que l'une des principales organisations de médecins ait refusé de participer à la discussion avec la CNAM. Ce n'est pas la meilleure démarche pour aboutir. Il reste que le Gouvernement doit lui aussi prendre ses responsabilités en reconnaissant le rôle majeur des généralistes dans le système de santé, en favorisant l'installation de médecins dans les zones qui en manquent, en permettant une meilleure organisation des gardes et en supprimant les sanctions qui avaient été introduites par le plan Juppé.
2) Le PS doit adopter son projet samedi. Mais ceux de DSK et de Fabius sont en train de lui voler la vedette. N'est-ce pas un échec pour la direction du PS et Martine Aubry ?
Je ne vais pas me plaindre du débat au sein du Parti socialiste ni déplorer la présence de personnalités de talent dans nos rangs. Martine Aubry a su, par un travail méthodique et intelligent, faire la synthèse de nos propositions. Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius viennent d'apporter leurs contributions avant l'adoption définitive de notre projet. C'est le signe d'un parti vivant. Maintenant, ne réduisons pas notre travail aux seules expressions de tel ou tel. La gauche du Parti mais aussi un grand nombre de nos fédérations, par leurs amendements, ont enrichi notre texte. Et je veille à ce que nos objectifs de plein emploi, de leur sûreté pour tous et de solidarité soient partagés non seulement par les militants mais par les Français.
3) Tout le monde sait que Lionel Jospin sera candidat. Ne serait-il pas temps qu'il se déclare vraiment et que la campagne commence enfin ?
Il y a en effet de grandes chances pour que Lionel Jospin soit candidat à l'élection présidentielle. Et lui-même s'est exprimé sans hypocrisie sur ce sujet. Je crois comprendre, sans avoir d'information particulière, que Jacques Chirac y réfléchit aussi sérieusement. Mais, nous sommes encore loin de l'échéance dont le dénouement est prévu le 5 mai. Les Français ne sont pas encore eux-mêmes dans la passion électorale. Le Premier ministre a donc raison de continuer à occuper l'ensemble de son temps au service des Français et à régler, dans la responsabilité et la clarté, les problèmes du pays. Comment jugerait-on ses décisions et ses choix s'il était déjà dans la campagne ? Et que penserait-on d'une attitude de candidat permanent ? Mieux vaut laisser cela à d'autres.
4) Vous attaquez souvent Jacques Chirac avec virulence. Ne craignez-vous pas le risque d'une campagne trop vile, avec des attaques personnelles ?
Je me garde de porter atteinte à la fonction et d'attaquer la personne. Et, quand j'entends Alain Juppé utiliser des formules comme celle " d'apothicaire trotskiste " pour parler de son successeur à Matignon, je me dis que j'ai raison de ne pas tomber à ce niveau. En revanche, je revendique le droit dans une démocratie de demander à Jacques Chirac ce qu'il a fait de son long mandat, de ses promesses oubliées, de sa parole donnée et aussitôt reprise, et même de la fonction présidentielle qui sort abaissée et diminuée de ce septennat raté.
5) Votre nom revient souvent dans la liste des favoris pour Matignon. Estimez-vous que vous feriez un bon Premier ministre (de Lionel Jospin bien sûr) ?
La course aux postes de Premier ministre qui est engagée à Droite, avant même que les Français ne se soient exprimés à l'occasion des deux grands rendez-vous électoraux de 2002, est suffisamment consternante pour l'image de la politique pour convaincre la Gauche que l'esprit d'équipe et le désintéressement personnel sont les meilleurs arguments que les socialistes peuvent présenter. Pour ce qui me concerne, j'ai la chance et l'honneur d'être Premier secrétaire du PS, c'est une responsabilité si enviable qu'elle suffit largement à mon bonheur.
6) Le Premier ministre et candidat probable peut-il faire campagne au milieu d'un cortège permanent de revendications catégorielles et de mouvements sociaux ?
Quand le temps de la campagne sera venu, il faudra faire place au seul débat public sur l'avenir de la France. Chacun devra donc comprendre qu'aussi légitimes soient certaines revendications, elles ne pourront s'exprimer de la même façon. Au risque, sinon, de laisser penser que les candidats, en situation de responsabilité, décideraient pour des raisons essentiellement électorales, ou que ceux qui portent ces mouvements voudraient utiliser à d'autres fins ces éventuels mécontentements. Que penserait-on en effet d'une générosité prodiguée en période électorale ? Et comment jugerait-on des revendications qui s'adresseraient en fait à un seul candidat ?
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 13 février 2002)
La sécurité sociale, et notamment la médecine de ville, n'est pas gérée par le Gouvernement, mais par les partenaires sociaux, à travers la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. C'est dans ce cadre que la négociation doit trouver sa place. Elle est enfin engagée et des propositions ont été faites, notamment sur l'indispensable revalorisation des actes médicaux. Il est d'ailleurs dommage que l'une des principales organisations de médecins ait refusé de participer à la discussion avec la CNAM. Ce n'est pas la meilleure démarche pour aboutir. Il reste que le Gouvernement doit lui aussi prendre ses responsabilités en reconnaissant le rôle majeur des généralistes dans le système de santé, en favorisant l'installation de médecins dans les zones qui en manquent, en permettant une meilleure organisation des gardes et en supprimant les sanctions qui avaient été introduites par le plan Juppé.
2) Le PS doit adopter son projet samedi. Mais ceux de DSK et de Fabius sont en train de lui voler la vedette. N'est-ce pas un échec pour la direction du PS et Martine Aubry ?
Je ne vais pas me plaindre du débat au sein du Parti socialiste ni déplorer la présence de personnalités de talent dans nos rangs. Martine Aubry a su, par un travail méthodique et intelligent, faire la synthèse de nos propositions. Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius viennent d'apporter leurs contributions avant l'adoption définitive de notre projet. C'est le signe d'un parti vivant. Maintenant, ne réduisons pas notre travail aux seules expressions de tel ou tel. La gauche du Parti mais aussi un grand nombre de nos fédérations, par leurs amendements, ont enrichi notre texte. Et je veille à ce que nos objectifs de plein emploi, de leur sûreté pour tous et de solidarité soient partagés non seulement par les militants mais par les Français.
3) Tout le monde sait que Lionel Jospin sera candidat. Ne serait-il pas temps qu'il se déclare vraiment et que la campagne commence enfin ?
Il y a en effet de grandes chances pour que Lionel Jospin soit candidat à l'élection présidentielle. Et lui-même s'est exprimé sans hypocrisie sur ce sujet. Je crois comprendre, sans avoir d'information particulière, que Jacques Chirac y réfléchit aussi sérieusement. Mais, nous sommes encore loin de l'échéance dont le dénouement est prévu le 5 mai. Les Français ne sont pas encore eux-mêmes dans la passion électorale. Le Premier ministre a donc raison de continuer à occuper l'ensemble de son temps au service des Français et à régler, dans la responsabilité et la clarté, les problèmes du pays. Comment jugerait-on ses décisions et ses choix s'il était déjà dans la campagne ? Et que penserait-on d'une attitude de candidat permanent ? Mieux vaut laisser cela à d'autres.
4) Vous attaquez souvent Jacques Chirac avec virulence. Ne craignez-vous pas le risque d'une campagne trop vile, avec des attaques personnelles ?
Je me garde de porter atteinte à la fonction et d'attaquer la personne. Et, quand j'entends Alain Juppé utiliser des formules comme celle " d'apothicaire trotskiste " pour parler de son successeur à Matignon, je me dis que j'ai raison de ne pas tomber à ce niveau. En revanche, je revendique le droit dans une démocratie de demander à Jacques Chirac ce qu'il a fait de son long mandat, de ses promesses oubliées, de sa parole donnée et aussitôt reprise, et même de la fonction présidentielle qui sort abaissée et diminuée de ce septennat raté.
5) Votre nom revient souvent dans la liste des favoris pour Matignon. Estimez-vous que vous feriez un bon Premier ministre (de Lionel Jospin bien sûr) ?
La course aux postes de Premier ministre qui est engagée à Droite, avant même que les Français ne se soient exprimés à l'occasion des deux grands rendez-vous électoraux de 2002, est suffisamment consternante pour l'image de la politique pour convaincre la Gauche que l'esprit d'équipe et le désintéressement personnel sont les meilleurs arguments que les socialistes peuvent présenter. Pour ce qui me concerne, j'ai la chance et l'honneur d'être Premier secrétaire du PS, c'est une responsabilité si enviable qu'elle suffit largement à mon bonheur.
6) Le Premier ministre et candidat probable peut-il faire campagne au milieu d'un cortège permanent de revendications catégorielles et de mouvements sociaux ?
Quand le temps de la campagne sera venu, il faudra faire place au seul débat public sur l'avenir de la France. Chacun devra donc comprendre qu'aussi légitimes soient certaines revendications, elles ne pourront s'exprimer de la même façon. Au risque, sinon, de laisser penser que les candidats, en situation de responsabilité, décideraient pour des raisons essentiellement électorales, ou que ceux qui portent ces mouvements voudraient utiliser à d'autres fins ces éventuels mécontentements. Que penserait-on en effet d'une générosité prodiguée en période électorale ? Et comment jugerait-on des revendications qui s'adresseraient en fait à un seul candidat ?
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 13 février 2002)