Déclaration de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement des transports et du logement, sur l'aménagement du secteur Arche de la Défense et sa transformation en établissement public d'aménagement, Nanterre, le 9 mai 2000.

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Circonstance : Signature du protocole entre l'Etat et la ville de Nanterre sur l'aménagement du secteur Arche de la défense-Seine, à Nanterre, le 9 mai 2000

Texte intégral

Monsieur le Préfet,
Madame la Députée-Maire,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Général,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

C'est avec beaucoup de plaisir, Madame la députée-maire, chère Jacqueline, que j'ai répondu favorablement à votre invitation de présider cette cérémonie de signature du protocole entre l'État et la Ville de Nanterre sur l'aménagement du secteur Arche de la Défense-Seine.
Plaisir tout d'abord, de constater que les relations souvent tendues, parfois conflictuelles entre la ville, siège de la Préfecture des Hauts de Seine et l'État, historiquement très présent avec son bras séculier qu'est l'EPAD, sont enfin apaisées. Mieux, le protocole que Monsieur le Préfet et vous, Madame la députée-maire, allez signer dans quelques instants repose sur une approche partenariale fondée sur la confiance et bâtie sur une perspective , sur un avenir partagés.
Le chemin a été long, cahoteux pour arriver à cet accord. Il ne donne que plus de force à l'accord finalement intervenu.
Qu'on ne se méprenne pas. L'initiative prise par l'État en 1958 de créer sur partie des trois communes de Puteaux, Courbevoie et Nanterre une grande opération a dominante tertiaire a été, on le voit bien aujourd'hui, particulièrement pertinente. Qui oserait raisonnablement contester l'apport considérable qu'a apporté la Défense à l'île-de-France et au pays tout entier ? Qui oserait remettre en cause le rôle déterminant qu'a joué l'État dans cette opération de notoriété internationale, source de richesse économique mais aussi lieu de novation urbaine et architecturale ?

Ces quelques quarante années n'ont pas toujours été calmes: succession de cycles économiques, parfois brutaux ; succession aussi d'alternance politique. Mais, jamais, ce grand projet d'intérêt national n'a été remis en cause. Toujours, dans les périodes les plus difficiles, l'État a répondu présent. Je sais aussi que dans des périodes, disons plus favorables, l'État a parfois regardé d'un peu près la trésorerie de son établissement public et a, comment dirais-je, subi à la tentation. Mais n'oublions pas, que dans d'autres moments plus défavorables, son soutien n'a jamais manqué.
Le résultat est là. La Défense, quartier d'affaires, est une belle, une très belle signature. Elle reflète bien l'image d'une région, d'un pays forts, puissants, présents dans la compétition internationale et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Je voudrais, en ce moment, saluer toutes celles et tous ceux qui ont bâti cette uvre -uvre, dans tous les sens du terme-. Ils peuvent en être fiers. Merci donc au personnel et aux dirigeants qui ont montré à tout instant leur compétence, leur qualité de concepteurs, d'aménageurs, de gestionnaires. Qu'ils en soient vivement remerciés, tous. Quelque soit le rôle qu'ils ont joué, en fonction de leur responsabilité, il a été déterminant dans cette uvre collective. Je voudrais aussi y associer les collectivités locales qui ont, pendant cette longue période, eu parfois le sentiment de n'être que peu ou mal écoutés, qui ont eu à gérer des situations difficiles notamment vis-à-vis de leurs administrés. Cette uvre est, aussi, bien évidemment la leur. Permettez-moi, chère Jacqueline, de rendre à cet instant, hommage à un des pionniers de cette aventure, Monsieur SUDMONT, qui pendant de longues années a su, comme vous le faites, défendre avec passion et force, dans un contexte difficile, les intérêts de la population nanterrienne.
Une époque se termine. Une autre s'ouvre. Vous m'avez fait part très vite, après ma prise de fonctions, de votre position sur l'évolution de ce secteur de Nanterre entre l'Arche et la Seine.
J'ai compris vos motivations légitimes qui vous ont conduit à refuser, avec le soutien de l'ensemble des nanterriennes et des nanterriens, la position prise par le Gouvernement, à l'été 1990, de lancer une phase, disons particulièrement dense, et ce dans le même contexte institutionnel.
J'ai immédiatement partagé votre sentiment et j'ai demandé à un haut fonctionnaire de conduire, dans la concertation la plus large, une réflexion non seulement sur l'avenir de ce secteur urbain stratégique, mais aussi sur les voies et moyens financiers et institutionnels pour y parvenir.
Je me réjouis que cette concertation ai pu aboutir jusque y compris sur les modalités concrètes, objet même du protocole qui va être signé aujourd'hui.

Je ne reviendrai pas sur la philosophie du projet sauf à souligner la volonté partagée de faire autour de cet axe majeur, un lieu de vie équilibré, multifonctionnel associant habitat, bureaux, services, un lieu ouvert à toutes les catégories de la population, un lieu de couture urbaine dans un environnement trop fortement structuré.
Les atouts de ce secteur, sont considérables avec la présence du quartier d'affaire, du pôle universitaire, du centre administratif, le tout irrigué par un réseau de transports collectifs performant et qui sera renforcé.
Mais l'enjeu est grand. Aussi faut-il imaginer une valorisation de ces atouts tout en veillant à répondre aux aspirations de la population.
Deux préoccupations majeures ont guidé le choix partagé de l'État et de la collectivité : la réunification et l'identité.
La réunification est indispensable pour que les différents quartiers de Nanterre participent d'une même communauté urbaine.
L'identité de ce quartier dans la ville, compte tenu de sa spécifité propre, doit être affirmée pour la mise en valeur de ce site prestigieux.
Je me plais à souligner que les objectifs finalement retenus pour l'aménagement de l'Arche Seine traduisent de façon explicite ce que Louis Besson et moi-même avons voulu donner à la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain actuellement en discussion au Sénat.
Cohérence de l'aménagement, de l'urbanisme, de l'habitat et des déplacements dans une vision globale.
Renforcement des obligations de mixité fonctionnelle et sociale au regard de la nécessaire solidarité.
Primauté donnée au projet sur la procédure avec en outre le souci d'une approche réellement démocratique de ce grand problème de société que constitue l'avenir de nos villes.
Autre volet important de ce protocole que je dois souligner : l'approche partenariale entre l'État et la collectivité. S'il est clair que l'État ne peut décider seul de l'aménagement d'un secteur urbain, il ne peut, sur un secteur aussi sensible s'en désintéresser.
C'est pourquoi la formule finalement retenue d'un établissement public d'aménagement prenant le relais de l'EPAD avec un paritarisme entre l'État et les collectivités locales au premier rang desquelles la ville de Nanterre me paraît particulièrement judicieux.
C'est une véritable rupture avec les pratiques antérieures fondée sur une responsabilisation accrue et partagée des différents acteurs et qui répond, me semble-t-il totalement à l'enjeu et de ce projet Arche-Seine.
Enjeu qui ne concerne pas que l'État et la commune mais aussi bien évidemment la Région Île-de-France et le Département des Hauts de Seine et je voudrais saluer particulièrement la présence de Monsieur le Président PASQUA et de Madame Jocelyne RIOU, vice-présidente du Conseil Régional qui ont validé le dispositif que nous mettons en place et qui ont montré, tout au long des négociations mais aussi et de façon très concrète dans le cadre de l'élaboration du contrat de plan toute leur détermination pour que puisse se réaliser ce projet urbain stratégique dans les meilleures conditions.
Je ne mésestime pas les difficultés à venir. L'obligation de résultat que nous avons tous les uns et les autres, est une responsabilité écrasante et chacun sait que dans ce domaine délicat de l'aménagement, le chemin qui conduit à la réussite est peut-être orniéré.
Réjouissons-nous, aujourd'hui, de voir que les parents, cousins et amis se réjouissent de la naissance de ce bébé dans les meilleures conditions possibles et, j'en suis sûr, sous les meilleurs auspices
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 11 mai 2000)