Texte intégral
Que tous ceux qui le peuvent embauchent !
Tel est l'appel, aujourd'hui, que nous vous adressons. Avec le vœu pressant que nous soyons entendus. Pourquoi ?
Pour des raisons d'abord de simple "économie". Nous avons un intérêt majeur à ce qu'elle redémarre, à ce que notre expansion reprenne au plus tôt. La survie de nos entreprises en dépend, donc la nôtre.
Le gouvernement a pris les mesures qu'il était en son pouvoir de prendre. Elles vont dans le bon sens ; mais s'il peut donner une impulsion, il n’est pas tout puissant. Il ne peut rien tout seul. Il a besoin que son initiative soit relayée. Ce qui ne peut se faire qu’avec notre concours. II dépend de la somme de nos efforts qu'il réussisse ou non. En quoi nous sommes déterminants. Nous pouvons faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Du bon ou du mauvais. Nous en avons mandat.
Que se passerait-il en cas d'échec ? Loin de se résorber, le chômage s’étendrait, et qui frapperait-il le plus fortement ? Les jeunes. Or un sur quatre est déjà sans emploi. Seront-ils demain plus nombreux encore ? Si plus aucun débouché ne s’offre à eux, si toutes les voies leur fait l’effet de ne plus s’achever pour eux qu’en cul de sac, ils se rebelleront, se révolteront ; et qui pourra, ce jour-là, leur donner tort ? Il risque d’y avoir du grabuge.
Un nouveau clivage apparaît : entre ceux qui, bénéficiant d’un emploi – ce sera bientôt un privilège -, mènent une existence sans autre souci que le tout-venant, le quotidien, et ceux – à quelque porte qu’ils aient frappé – qui n’ont pas obtenu de travail et vivent de subsides, d’allocations sans que cette assistance les retienne de se sentir à l’abandon, au sans rebut. Une cassure est à redouter ; et qui sait si ces laissé pour compte, ces "exclus" ne se lanceront pas un jour à l’assaut de ceux qu’ils tiendront pour des favorisés, des nantis ?
Embaucher, par les temps qui courent ne se fait pas d’un trait de plume. Il faut du courage. Un chef d’entreprise ne peut pas ne pas tenir compte de son bilan, de ses rentrées, de ses commandes. Il peut paraître paradoxal que nous demandions à quiconque en a la moindre possibilité – nous aussi nous faisons l’acte de foi - de donner du travail sous quelque forme que se soit à un jeune. L'enjeu est d'éviter à notre société une rupture, génératrice de conflits, d’affrontements, de descentes dans les rue pourquoi pas ? D’où notre supplique. Peut-être nous demandons vous l'impossible mais il est des cas où l'impossible, on le dit, n’est surtout pas français. Un devoir prime tout autre : épargner à notre pays le désordre.
Embauchez dès à présent si faire ce peut. C'est aujourd'hui le prix à payer pour sauvegarder l'équilibre social et donc la paix civile.
Lucien Rebuffel, Président de la CGPME