Texte intégral
Europe 1 – lundi 17 août 1998
Q - Avec vous aura lieu, à Berlin, une grande manifestation, on pourrait dire même un manifeste culturel d'artistes et d'intellectuels en faveur de G. Schröder, candidat du Parti social démocrate au poste de Chancelier. Pourquoi cette manifestation dont vous avez eu l'initiative ? Parce que vous pensez que le Chancelier Kohl est un ennemi de la culture ?
- « Il faut d'abord que les choses soient claires. Evidemment, cette manifestation n'est pas organisée contre le Chancelier Kohl et personnellement, comme beaucoup d'autres Français, j'ai une grande admiration pour l'œuvre historique accomplie par le Chancelier ; à la fois l'unité allemande et la construction en Europe. Je n'oublie pas par ailleurs qu'il a été un ami loyal, fidèle et affectueux de F. Mitterrand. »
Q - Mais elle ne doit pas lui faire particulièrement plaisir ?
- « Je n'en suis pas sûr, mais en même temps les amitiés qui réunissent disons les grandes familles de pensée au-delà des frontières ont leur logique. J'appartiens à la grande famille de pensée des socialistes. Je suis militant socialiste, je suis militant de l'Europe aussi. Je crois que l'Europe cela veut dire quelque chose, et puis comme homme de culture j'ai pensé que la proposition de G. Schröder m'invitait à leur donner un petit coup de main. »
Q - C'est évidemment une première qu'un étranger, même s'il est Européen, prenne une telle initiative qui est quand même partisane dans une campagne électorale de l'autre coté du Rhin. Comment a-t-elle été reçue en Allemagne ?
- « Avec je crois curiosité, attention, et puis plutôt, je dois dire, une certaine sympathie. »
Q - On a quand même l'habitude de voir les artistes, les intellectuels se mobiliser quand quelque chose est en péril. Qu'est-ce qui serait en péril en Allemagne ?
- « Non, c'est autre chose. En Allemagne, il y a une moindre tradition qu'en France d'un engagement des intellectuels et des créateurs. Le phénomène s'était produit autour de W. Brandt. Et c'est la première fois, en effet, depuis une vingtaine d'années, depuis que W. Brandt a quitté la scène publique, qu'à nouveau se produit une certaine forme de mobilisation à laquelle d'autres amis, d'autres cultures - d'Italie, de France et d'ailleurs - viennent apporter leurs soutiens. »
Q - Curieusement dans le cabinet fantôme, disons, de G Schröder, l'homme qui doit occuper le poste de ministre de la Culture - d'ailleurs cela n'existait pas en Allemagne et on commence déjà à l'appeler le « Jack Lang allemand » - veut, entre autres, remettre en cause les subventions européennes qu'il juge trop favorables au cinéma français : l'effet boomerang de votre initiative ?
- « Il faut savoir ce que l'on veut. Personnellement, je suis très heureux que G. Schröder envisage en cas de victoire de nommer un ministre de la Culture auprès de lui. Ce sera une possibilité à l'Allemagne de donner une impulsion nouvelle à la vie culturelle dans ce pays et surtout d'encourager une politique européenne de la culture, de l'éducation et de la recherche. Et il n'est pas anormal qu'à partir de ce moment-là, l'Allemagne aussi dise qu'il faut que les institutions européennes nouvelles donnent un coup de main au cinéma allemand par exemple, qui a besoin, en effet, d'être soutenu et encouragé. »
Q - C'est-à-dire que vous pensez quand même, malgré tout le respect que vous lui devez, que H. Kohl a fait un peu son temps ?
- « Je ne dis pas cela. D'ailleurs, il a même accompli des actes culturels importants. Je pense à Arte que nous avons réussi avec F. Mitterrand et H. Kohl à faire naître par son soutien et des ministres présidents des Länder. Non, je ne dis pas cela. Je crois qu'aujourd'hui l'Europe à besoin d'un coup de jeune, l'Allemagne a besoin, je le crois aussi - mais les Allemands le diront - d'un renouvellement et cela fait partie de la vie. Nous l'avons vécu, ici en France, à différents moments. Et puis surtout ce qui est important : si le SPD gagne dans ce pays, cela veut dire que beaucoup de choses basculent : la social-démocratie européenne devient l'épine dorsale de l'Europe ; la social-démocratie devient le moteur de l'Europe - et c'est important pour l'année prochaine avec la campagne de renouvellement du Parlement européen, et le renouvellement de la Commission européenne. Donc, c'est une chance à saisir pour la relance d'une Europe aujourd'hui un peu grippée, un peu bloquée. A la fois la machine institutionnelle qui ne marche pas très bien ; surtout une vision d'un destin de l'Europe à réviser complètement, en particulier concevoir une politique davantage tournée vers l'imaginaire, l'éducation, la recherche et la culture qui, à nos yeux sont à la fois source de prospérité économique pour demain - quand vous pensez que les Américains investissent beaucoup dans ces domaines et que l'Europe a tendance à les négliger - ; et d'autre part et surtout la possibilité de donner à l'Europe un soubassement politique en mobilisant les jeunes Européens autour d'une Europe nouvelle. »
Q - Qui avez-vous réussi à arracher des vacances en plein mois d'août ?
- « Il faut dire que nos amis allemands ne m'ont pas facilité la charge en choisissant le 19 août. Et je remercie les intellectuels et les créateurs de rompre leur congés d'été ou leurs travaux pour se joindre à nous. Je ne veux pas les citer tous mais c'est à la fois des hommes comme B.-H. Levy, M. Tournier, V. Forester qui fait un malheur en Allemagne. Nous avons dû choisir ceux qui étaient les plus connus en Allemagne. E. Wiesel qui s'arrache aussi de son repos américain, et il ne faut pas oublier tous les Allemands de premier plan qui seront là. »
Q - Est-ce que si F. Mitterand avait été là, il aurait essayé de vous dissuader de cette initiative ?
- « Sûrement pas. »
Q - Ah bon ! Il ne vous aurait peut-être pas encouragé, compte tenu... Le téléphone aurait sonné non, avec la Chancellerie ?
- « F. Mitterand comme je pense, j'en suis sûr d'ailleurs, les dirigeants socialistes français actuels, savent bien qu'il faut à la fois avoir des relations d'Etats à Etats et des relations de peuples à peuples, de partis à partis, d'intellectuels à intellectuels. C'est sur ce double plan que l'on fait avancer les choses. »
Q - Allons un peu sur l'actualité du jour : Hollywood s'était mobilisé aussi pour son Président qui, on le sait, est harcelé, par ce procureur indépendant mais qui a l'air aussi militant. Est-ce que vous vous sentez solidaire ou au moins en sympathie avec l'épreuve que traverse Clinton ?
– « Tout à fait. On croit rêver ! C'est presque hallucinant : le sexe du Président américain qui devient le centre du monde. Je dirais que je me sens en sympathie parce que la démocratie est, à mes yeux, en cause sur deux plans. L'équilibre des pouvoirs : quand un des pouvoirs, en l'occurrence judiciaire, abuse, la démocratie n'est pas en bonne santé. Et ce gouvernement des juges, ce procureur indépendant sans contre-pouvoir conduit une procédure de type inquisitorial qui fait froid dans le dos. Et puis, deuxièmement, atteinte à la vie privée : c'est l'un des droits fondamentaux. Les désirs, la vie intérieure, les sentiments, c'est l'affaire de chacun. L'appétit de vie de Clinton, c'est son affaire à lui, pas celle de l'opinion, des juges, de l'Etat. »
Q - S'il le faut et s'il vous le demande, iriez-vous jusqu'à lui envoyer quelques artistes, intellectuels européens pour le soutenir ?
- « Figurez-vous qu'avec quelques amis, nous y pensons ces jours derniers. Si véritablement l'affaire tournait mal, je crois que ça deviendrait en effet une question internationale. Si l'affaire s'aggravait, je pense qu'il faudrait essayer d'encourager un mouvement international. J'espère que nous n'en sommes pas là, mais je me félicite qu'en Amérique les meilleurs artistes créateurs et intellectuels se soient mobilisés autour de B. Clinton. »
Q - L'assouplissement des critères d'intégration et de reconnaissance des sans-papiers : est-ce un geste d'inflexion de la politique gouvernementale ? Est-ce que ça vous réjouit ?
- « Personnellement, je suis très heureux. Je me réjouis que le Gouvernement, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur aient, en choisissant M. Galabert, étudié une interprétation, un assouplissement des critères pour finalement, si j'ai bien compris, retenir le critère des critères, celui de la bonne insertion. C'est le bon sens qui l'a emporté, l'esprit d'humanité aussi. Vraiment, c'est une bonne nouvelle. »
France Inter - lundi 17 août 1998
(A propos de l'affaire Monica Lewinsky)
- « La vraie démocratie, décrite par Montesquieu et Tocqueville à partir de l'exemple américain, est un système fondé sur l'équilibre des pouvoirs, pouvoir législatif, pouvoir exécutif, pouvoir judiciaire. Or aujourd'hui, on assiste en Amérique à une rupture de cet équilibre puisque certains juges s'érigent en censeur du pouvoir politique, prennent le pouvoir, et utilisent des méthodes qui ici même en Europe sont inimaginables. Un système totalitaire commence lorsque l'on s'immisce dans la vie privée des personnes. Les régimes de dictature ne respectent pas la vie privée, font des fiches sur vos fréquentations, vos relations, vos amours, vos connaissances. Je considère personnellement que la façon dont certains magistrats américains s'immiscent dans la vie personnelle de Clinton est une forme d'oppression et une atteinte au régime démocratique équilibré. »
Le Monde : 19 août 1998
La confiance rétablie, la croissance repartie, l'espoir au rendez-vous. Ne boudons pas notre plaisir et savourons cet instant de grâce. La politique d'équilibre et de sagesse conduite avec talent par le gouvernement Jospin a rassuré la nation, élargi l'assise populaire de la gauche et redonné ardeur et optimisme au pays.
L'espérance appelle l'espérance. Nombreux sont ceux qui, confiants dans leur gouvernement, attendent que son capitaine, fort de ce premier succès, s'en serve comme d'un levier d'un changement encore plus profond et oriente clairement notre action vers le cap de l'audace.
L'audace consiste d'abord à reléguer au magasin des accessoires ce cliché éculé ; l'étatisme serait de gauche, la libération de l'économie serait de droite. Le gouvernement actuel a esquissé un New Deal idéologique en pilotant la privatisation - osons ce vilain mot ! - de plusieurs compagnies nationales. Sans tambour ni trompette, mais avec détermination et efficacité. Ces cessions d'actifs ne sont en soi ni de droite ni de gauche. Ce sont leurs modalités (clandestines ou transparentes) ou leurs finalités (simple bouche-trou des finances publiques ou source de dynamique économique) qui en définissent la coloration politique.
Un Etat libéré de ses scléroses et de ses boulets, de ses déficits et de ses dettes, donnera toutes ses chances à la création trop souvent bridée de richesses économiques. Telle est l'une des missions de la gauche contemporaine : faire émerger ce que Denis Olivennes appelle une « économie solidaire de marché ».
Encore faut-il, à la différence de 1983, assumer franchement et clairement cette métamorphose intellectuelle, appeler un chat un chat, et en finir avec la pratique schizophrénique du double langage : le discours enflammé des congrès (« plus à gauche que moi, tu meurs ») et le discours rigoureux de l'action gouvernementale (« plus pragmatique que moi, tu ne fait pas mieux »).
Cette mise à neuf de la pensée et de l'action n'est qu'un modeste préalable. Elle est au service d'un idéal de gauche autrement plus difficile à atteindre : bousculer l'ordre des choses, mettre le pays en mouvement.
Et d'abord, le recul des inégalités. Pour vitales et courageuses qu'elles soient, les premières réformes ne peuvent à elles seules ébranler les hiérarchies sociales. Le moment est venu de s'attaquer avec la dernière énergie aux trois blocs d'inégalités qui, tel le granit, paraissent inexorablement résister à la volonté des gouvernements : les inégalités devant les conditions de vie, les inégalités devant l'éducation, les inégalités devant l'emploi.
Les inégalités devant les conditions de vie sont le visage quotidien de l'injustice. Dans nos quartiers, la situation s'est tellement dégradée que ni la loi sur l'exclusion ni la reconstitution d'un ministère de la ville - mesures pourtant nécessaires - ne guérira le mal. Ce ne sont pas quelques adjoints de sécurité supplémentaires qui juguleront la délinquance, ni l'empilement des crédits au logement (Palulos et PLA) qui humanisera le cadre de vie ni le ripolinage des zones d'éducation prioritaires (ZEP) qui sortira les jeunes de l'impasse. A situation exceptionnelle, méthode exceptionnelle. Un mot d'ordre : la déghettoïsation ; un principe d'efficacité : l'unité d'action. Un commissaire de la République à la ville dans chaque département devrait être doté ainsi des pleins pouvoirs pour reconstruire, réaménager, refonder, revivifier. Arracher ces quartiers à la désespérance : ce sont les « grands travaux » d'aujourd'hui.
Les inégalités devant l'éducation sont plus criantes que jamais. Trop de jeunes sont laissés sur le carreau sans filet de rattrapage. Certes, par ses propos décapants, le ministre de l'éducation a secoué les conservatismes. On ne peut que s'en réjouir. Malheureusement, sur le terrain, le paysage scolaire ou universitaire reste à peu près inchangé, à l'exception de la bouffée d'oxygène des emplois-jeunes et du plan social étudiant. La fabrique à sélectionner les héritiers et à écarter les autres continue à tourner à plein régime. Comme en 1988, le combat contre l'échec scolaire doit redevenir la priorité des priorités. De simples colmatages ne peuvent suffire. L'égalité des chances est à réinventer : substituer l'esprit d'initiative à la consommation passive, encourager le travail d'équipe plutôt que la compétition individuelle, et surtout restaurer l'unité du savoir, aujourd'hui fragmenté et saucissonné en une multitude de disciplines concurrentes.
Le gouvernement a rallumé la machine à créer des emplois. Le retour de la croissance, les emplois-jeunes, un climat favorable aux investissements et à la consommation ont permis un premier recul du chômage. Mais d'autres traitements de choc sont nécessaires si nous voulons vraiment enrayer le mal.
Ne nous voilons pas la face. Si les 35 heures sont une conquête sociale, elles ne seront créatrices d'emplois que marginalement. D'autres pistes méritent d'être explorées : l'allégement massif des charges sur le travail non qualifié, l'aide à la création d'entreprises, la conversion des indemnités de chômage en encouragements positifs à l'insertion dans la vie actives, et surtout une stratégie offensive de la croissance. L'audace, aujourd'hui, c'est de tout faire pour ramener le nombre des chômeurs sous la barre des 2 millions avant le terme de la législature.
Mais, pour terrasser ces trois blocs d'inégalités, les mesures techniques ne peuvent suffire. Seule la mobilisation puissante du pays - ses intelligences, ses talents, ses coeurs, ses énergies - permettra de briser les résistances au changement. Trop d'hommes politiques ont oublié ce que le Mondial leur a révélé : le désir d'aventures collectives. La France donne le meilleur d'elle-même chaque fois qu'elle s'assigne un grand dessein de civilisation. A la gauche de retrouver pleinement son autre vocation historique : mettre le pays en mouvement. Trois chantiers peuvent nourrir notre imaginaire commun : la démocratie, la jeunesse, l'Europe.
Le rajeunissement de notre maison commune - la République - fait l'objet de premières réformes : inscription automatique sur les listes électorales des jeunes de dix-huit ans, limitation du cumul des mandats, la parité hommes-femmes. Sans méconnaître l'encombrement du calendrier parlementaire, on aimerait une démarche plus alerte. Pourquoi, par exemple, tarder à redonner ses lettres de noblesse au Parlement et à mieux protéger les droits des citoyens face aux arbitraires ? Des mesures simples y contribueraient : droit de saisine directe du Conseil constitutionnel par les justiciables, création de la fonction de « protecteur des droits des citoyens », nomination d'un médiateur des enfants.
Plus largement, notre démocratie a besoin d'une respiration nouvelle. Les grands débats de société doivent retrouver leur place au cœur de la cité : les drogues, l'euthanasie, la bioéthique, l'environnement et la vie en couple, la société est plus en avance qu'on ne le croit sur ses élites. Par une maïeutique collective, nos concitoyens doivent se saisir de ces enjeux et devenir les coauteurs de leur destin commun. Longtemps wagon de queue de la démocratie en Europe, la France pourrait en être l'une des locomotives.
La gauche contemporaine, la gauche de l'innovation, que j'appelle de tous mes vœux, doit aussi retrouver le chemin de la jeunesse. Cette génération a particulièrement souffert de la crise, Avec la baisse du chômage des moins de vingt-cinq ans, la route de l'avenir ne lui est plus barrée. Elle attend désormais un souffle, un message. Elle ne demande qu'à se passionner, à se transcender, à inventer et à bâtir. Il appartient à l'Etat d'irriguer ces terres fécondes et de générer une floraison d'initiatives et d'utopies concrètes : de la culture au sport, de la solidarité à l'environnement, des droits de l'homme à l'éducation, des nouvelles technologies à la création d'entreprise. C'est moins une question d'argent que d'état d'esprit : la volonté de déplacer les montagnes du scepticisme, l'aptitude à nouer un dialogue direct et sans complaisance avec les nouvelles générations, la capacité à soulever les enthousiasmes.
L'énergie de la jeunesse peut aussi se cristalliser autour de grand projet emblématique. Malheureusement, aucun évènement fort ne se profile à l'horizon. Après, le triomphe du Mondial, la France a le devoir de s'inventer d'autres fêtes partagées, d'autres rendez-vous, d'autres réalisations phares.
Un troisième chantier offre aux forces de l'avenir une nouvelle frontière spirituelle : l'Europe. Non pas évidemment cette Europe en panne d'idées, et à ce point grisailleuse qu'elle se confond avec le mur. Mais une Europe proche, familière, concrète.
Voici que l'année 1999 donne une chance de rebondir : le renouvellement du Parlement et de la Commission européenne. Si le SPD l'emporte en Allemagne en septembre, la social-démocratie européenne sera la clef de voûte de notre architecture politique. Occasion ou jamais de sortir de l'impasse d'Amsterdam. L'Europe du futur sera une Europe de l'imagination et de la jeunesse ou elle ne sera pas. Face à une Amérique sans cesse en renouveau, l'Europe n'a pas d'autre choix : innover ou décliner.
Une inflexion de cap s'impose donc : libérer au plus vite les forces de création économique et intellectuelle pour vaincre l'inégalité. Il faut partout donner sa chance à la chance. La France croit de nouveau en elle, les Français espèrent de nouveau en leur gouvernement. Les prudents objecteront qu'il faut du temps pour transformer en profondeur. Raison de plus pour ne pas perdre une minute.