Texte intégral
Monsieur le Président
Mesdames, Messieurs les délégués
Témoin de la volonté de diversifier les actions en faveur de la sauvegarde du patrimoine non protégé, la Fondation du patrimoine est une première dans un pays où par tradition, les aides à la restauration pour les propriétaires ont presque toujours émané, jusqu'à présent des collectivités publiques, même s'il convient de saluer dans ce domaine le travail significatif des associations de protection et de sauvegarde et de quelques grand mécènes pour des édifices prestigieux.
Les missions de la Fondation, dont l’existence originale est due au vote de la loi du 2 juillet 1996, se situent dans un contexte particulier ou l'élargissement de la notion de Patrimoine va de pair avec un engouement de plus en plus vif du public pour son environnement construit. En témoigne le succès croissant des journées du Patrimoine. J'ai moi-même souhaité que la Fondation réunisse en juillet 1997 son premier conseil d'administration avec la ferme volonté que notre Patrimoine national bénéficie de cette initiative.
La tâche est d’importance : aussi, Etat et Fondation doivent-ils chacun dans son domaine respectif, travailler en parfaite complémentarité.
Dans les derniers mois la Fondation sous votre impulsion. Monsieur le Président, a fait la preuve de sa capacité à s’organiser, d'abord au niveau régional, puis progressivement, je crois, dans les départements afin d'être au plus près de l’attente des citoyens intéressés à ce projet.
De son côté, l'Etat dispose de structures efficaces, d'experts, tant dans les régions (Directions régionales des affaires culturelles avec les conservations régionales des monuments historiques) que dans les départements (Service départementaux de l’architecture et du patrimoine). Il est donc impératif qu'une information réciproque circule entre tous afin de conjuguer les énergies nouvelles et les pratiques techniques déjà acquises.
Certains d'entre vous ont déjà rencontrés les directeurs régionaux des affaires culturelles, les conservateurs régionaux des monuments historiques les premiers échanges ont eu lieu également avec les architectes des bâtiments de France. C'est le cas notamment dans les départements de la région Midi-Pyrénées.
Je vous encourage vivement à coordonner votre action en faveur du patrimoine de proximité avec les services déconcentrés du ministère mais de travailler aussi en partenariat avec toutes les associations patrimoniales existantes, souvent solidement ancrées dans le tissu local. J'ai incité de la même manière les services déconcentrés à une efficace collaboration avec la Fondation, et leur ai demandée une collaboration sans faille avec la Fondation comme dans tout le secteur patrimonial.
Il est impératif d’apporter un soin tout particulier à la qualité des opérations entreprises, toute erreur dans ce domaine pouvant entraîner des conséquences irréversibles.
Si l’assistance technique des services départementaux de l'architecture et du patrimoine est primordiale, le choix d’entreprises et d'artisans hautement qualifiés est incontournable ; le travail de la Fondation du patrimoine doit contribuer au maintien et au développement dans leur diversité des savoir-faire techniques, fondement essentiel mais malheureusement menacé de notre culture nationale. L'expérience menée à Saint-André-de-Vézines dans l'Aveyron a été sur ce plan, je crois, tout à fait concluante.
Il n’en demeure pas moins que la Fondation du patrimoine doit garder l’entière maîtrise de son action, lui conférant, sous réserve bien sûr, du respect des dispositions réglementaires, la souplesse et l’efficacité qui doivent la caractériser.
Enfin, il est utile de noter que le mécanisme de labellisation, auquel contribueront les architectes des Bâtiments de France, ouvrira une possibilité de déduction fiscale pour les propriétaires jusqu'alors réservée au domaine des monuments historiques protégés.
Je suis heureuse Monsieur le Président, de constater aujourd’hui que grâce à votre dynamisme et à votre force de conviction, la Fondation est en ordre de marche. Je vous en félicite vivement, je félicite aussi chacun d'entre vous, délégués, qui vous engagez dans cette mission de quasi service public – en tous cas d'intérêt général.
Je vous souhaite, nous souhaite, et surtout à notre Patrimoine national, le succès de votre action.