Texte intégral
« Ayant pris connaissance, dans les colonnes de « l'Humanité », de la réaction que la lecture du décret du 17 août relatif à l'aide aux quotidiens nationaux, à faibles ressources publicitaires vous avait inspirée, il me paraît utile de vous apporter quelques précisions.
L'instauration d'une deuxième section permet d'intégrer de nouveaux bénéficiaires, dont les caractéristiques éditoriales et les conditions d'exploitation correspondent bien aux caractéristiques générales du Fonds mais qui en étaient jusqu'alors exclus en raison de leur très faible prix de vente. Tel est le cas par exemple de certains titres d'information politique et générale à destination des jeunes. Outre que cette mesure me paraît répondre à des considérations d'équité à l'égard de ces nouveaux bénéficiaires, il me semble que la prise en main, par les plus jeunes, de formules de publications quotidiennes conçues pour répondre à leurs attentes spécifiques ne peut que développer, pour l'avenir, leur goût d'adultes pour la presse écrite.
Pour autant, je suis attentive à, ce qu'une telle initiative ne constitue pas un facteur de déstabilisation pour les publications qui remplissent les conditions d'éligibilité à la première section du Fonds. Cette dernière se verra donc attribuer en 1998 une dotation très nettement supérieure au seuil plancher de 85 % fixé par le décret. Et les titres bénéficiaires de la première section devraient donc bénéficier, de façon très, substantielle, de la revalorisation de 20 % qui a porté à 18 millions de francs pour 1998 le montant total des crédits consacrés à l'aide aux quotidiens nationaux à faibles ressources publicitaires.
Plus, globalement, j’aurai l'occasion de présenter aux cours des prochaines semaines les orientations retenues par le Gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999, en matière de presse, ainsi que les modalités d'organisation, du Fonds de modernisation de la presse quotidienne, qui sera mis en place avant la fin de l'année 1998. Ces deux échéances confirmeront le soutien que le Gouvernement entend apporter à la presse écrite, de façon générale, et plus particulièrement à la presse d'information générale et politique »
Nous apprécions positivement que, dans sa réponse, Madame la Ministre assure que pour 1998, le décret n'aura pas pour conséquence de réduire les sommes auxquelles peuvent prétendre les titres bénéficiaires car la dotation de ce fonds sera nettement supérieure au seuil plancher de 85 %. Il n'en reste pas moins que ce seuil de 85 % est maintenant inscrit dans le décret et sera soumis chaque année aux aléas de la loi de finances.
Rappelons aussi que notre demande de doublement de ce fonds s'appuie sur le fait que son financement repose sur une taxe sur les ressources de la publicité télévisée qui rapporte dans les caisses de L’État trois fois plus que les sommes distribuées aux journaux bénéficiaires.
« L'Humanité », avec l'ensemble de la presse d'information politique et générale, attend avec intérêt les orientations et les précisions annoncées par Madame la Ministre pour les « prochaines semaines » démontrant « le soutien que le Gouvernement entend apporter à la presse écrite ».