Texte intégral
Le Figaro : 5 janvier 1995
Le Figaro Économie : Quel bilan peut-on tirer aujourd'hui un an après la dévaluation du franc CFA ?
Bernard Debré : La dévaluation était absolument indispensable et contrairement à ce qu'on pense, il ne s'est pas agi d'un lâchage de la part de la France. Les organisations internationales – le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale – avaient déserté et les pays concernés étaient en train de sombrer économiquement. Il fallait donc prendre des mesures pour les réintégrer dans l'économie mondiale.
Cette dévaluation a permis aux organisations internationales, avec la France, de décaisser aux alentours de 16 milliards de francs pour aider les pays de la zone franc à s'en sortir. Ça leur a aussi permis de restructurer leur économie et d'essayer de réduire leur dette intérieure et extérieure. Le bilan n'est donc pas mauvais : il y a eu une augmentation des liquidités pour ces pays ; ils ont développé leur commerce car ils peuvent désormais vendre leurs produits qui sont devenus compétitifs.
Il y a eu bien sûr aussi des effets négatifs : cette mesure les a appauvris : les investissements sont devenus difficiles car il faut acheter à l'extérieur et ça coûte deux fois plus cher. Enfin, cela a mis en péril quelquefois leur organisation sociale.
Le Figaro Économie : En ce qui concerne les investissements, il semble que ce soit une priorité de l'aide de Paris aux pays de la zone CFA, avec, notamment, le lancement d'emprunts obligataires qui devraient permettre d'éponger l'épargne en vue de la réinvestir…
Bernard Debré : Il existe désormais surtout la possibilité pour les entreprises d'emprunter à des taux avoisinant 11 % alors que les taux du marché tournent autour de 18 %. Cela leur permettra de redémarrer. Mais ces pays ont surtout compris qu'il fallait développer l'intégration régionale.
L'idée d'intégration régionale a longtemps été liée à la colonisation. Or, lorsque ces pays ont acquis leur indépendance, ils se sont affirmés et se sont trouvés confrontés à un certain nombre de difficultés. On s'est aperçu qu'il fallait revenir à l'intégration régionale pour des raisons relativement simples.
Le Figaro Économie : Quelles sont les raisons majeures de cette nécessité ?
Bernard Debré : Par exemple, en ce qui concerne leur consommation intérieure, ces pays sont interdépendants, notamment pour le mil, le riz etc. Le commerce entre pays proches d'une même région est donc une nécessité absolue.
Deuxièmement, quand on implantait des grandes entreprises, voire des universités par pays en Afrique, cela devenait surréaliste. Ce qu'il faut en fait, ce sont des entreprises et des universités régionales. Il faut donc, comme pour les pays européens, que les pays d'Afrique s'associent, qu'ils commercent et qu'ils se musclent les uns avec les autres. Je ne dis pas qu'il faut qu'ils aient des productions spécifiques car cela pourrait être dangereux mais il faut une certaine complémentarité. Cela passe par une organisation politique, militaire, économique et douanière.
Le Figaro Économie : Cela n'existe-t-il pas déjà ?
Bernard Debré : Il existe une coopération politique mais il faut la renforcer. Il faut que cela se fasse sur une base volontaire mais ces pays doivent continuer d'harmoniser leurs systèmes politiques. C'est d'autant plus important que nombre d'entre eux s'orientent franchement vers la démocratie.
Au plan économique, cela est encore plus évident. Ils sont dans la zone franc, qu'il s'agisse de l'Afrique de l'Ouest ou de l'Afrique centrale. Mais il faut une meilleure complémentarité économique. Au niveau des banques, par exemple, il faut qu'ils soient plus intégrés qu'ils ne le sont actuellement.
Au plan militaire, on parle de la force armée interafricaine, mais il existe différentes options. Et il ne serait pas mauvais que ces pays intègrent dans leurs discussions la notion de force armée régionale. C'est une option et il faut souligner qu'ils ne sont pas tous d'accord sur cette idée.
Les douanes devraient également faire l'objet d'une réflexion plus approfondie. Actuellement, les systèmes douaniers dans certaines parties de l'Afrique sont peu performants.
Enfin, il faut instaurer un droit des affaires. Une grande législation a été proposée mais elle n'a pas encore été signée par tous les pays concernés. Une législation commune est pourtant nécessaire. Il faudrait même des cours régionales qui seraient en mesure d'arbitrer.
Le Figaro Économie : Pensez-vous que l'intégration régionale représente une chance réelle pour l'Afrique ?
Bernard Debré : Oui, dans la mesure où cela permettra à ces pays de creuser, de cimenter leurs spécificités et leurs complémentarités régionales. Il y a la grande région d'Afrique de l'ouest, l'Afrique centrale et l'Afrique des grands lacs. Je laisse à dessein à part un certain nombre de pays anglophones encore que certains d'entre eux devront se poser la même question un jour s'ils veulent devenir plus performants.
La Tribune Desfossés : 10 janvier 1995
La Tribune : Sur les quatorze pays de la zone franc, sept ne remplissent plus aujourd'hui, un an après la dévaluation de 50 % du franc CFA, les encagements pris auprès du FMI et de la Banque mondiale. Un sur deux. Ce bilan vous satisfait-il ?
Bernard Debré : Il faut d'abord faire un bilan global, puis reprendre l'analyse pays par pays. En 1993, les institutions internationales n'étaient plus là ; elles sont revenues et ont mis sur la table, pour éponger les arriérés, les dettes extérieure et intérieure, 16 milliards de francs français, ce qui est énorme. La France, elle-même, a mis sur la table 4,5 milliards. Par ailleurs, la dévaluation a permis de restructurer les économies intérieures. Vous dites, c'est vrai, que tous les pays n'ont pas marché au même pas. Ce n'est pas un problème insurmontable. Quand vous prenez les pays qui sont un peu éloignés des injonctions, ou des indications, du FMI et de la Banque mondiale, vous vous apercevez qu'un certain nombre vont pouvoir réintégrer le rang. Pourquoi sont-ils en retard ? Parce qu'il y a eu des problèmes politiques, parce qu'il y a des problèmes de restructuration qu'ils n'ont pas entreprises à temps. Dans les pays hors normes, par exemple le Cameroun, puisque la Banque mondiale et le FMI ont froncé les sourcils…
La Tribune : … La France n'a-t-elle pas aussi froncé les sourcils ?
Bernard Debré : Je ne crois pas que ce soit le terme : nous n'avons pas à froncer les sourcils, nous avons à nous conformer à ce que proposent le Fonds et la Banque, et nous avons aussi, en raison de nos liens plus privilégiés, plus humains et moins théoriques qu'eux, à aider un peu plus l'Afrique. Regardez le Cameroun : on dit qu'il est hors normes. Les rentrées fiscales de ce pays étaient, en juillet, de 12 milliards de francs ; en novembre elles sont de 45 milliards de francs. C'est très important ! Tout n'est pas fait : il faut de la privatisation, il faut une diminution du secteur public non productif et il faut une modification, vraisemblablement, de la Constitution pour améliorer les privatisations. Une fois cela fait, le Cameroun sera retourné dans les normes.
La Tribune : Les bailleurs de fonds internationaux font aujourd'hui une distinction par zones entre les bons et les mauvais élèves : quatre pays d'Afrique centrale sur six sont sur la liste rouge (NDLR : Tchad, Congo, République centrafricaine et Cameroun)…
Bernard Debré : … Je ne suis pas d'accord pour faire cette distinction par zone, car il ne peut pas y avoir deux vitesses dans la zone franc, comme il ne peut pas y avoir une deuxième dévaluation. Une deuxième dévaluation serait la mort de la zone franc. Ce serait extrêmement dangereux. Nous avons intérêt à ce que l'Afrique aille bien, puisque c'est notre troisième client. Il ne faut pas de deuxième dévaluation et il ne faut pas de différences entre l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest.
La Tribune : Sans doute mais, concrètement, elles existent…
Bernard Debré : Elles existent, parce que, quand vous prenez les quatre pays hors normes, vous avez le Tchad, vous savez très bien qu'il y a des problèmes de démocratisation parce qu'il y a une rébellion ; il faut donner un peu plus de temps au Tchad ; en Centrafrique, il a fallu remettre un peu d'ordre et le président est en train d'essayer, avec notre appui, de remettre de l'ordre économique et structurel, un référendum vient d'avoir lieu...
La Tribune : … avec 90 % d'abstentions.
Bernard Debré : Mais c'est mieux que pas de référendum du tout ! Prenez le Cameroun : il est en train de revenir dans les normes ; prenez le Congo : il part sur les grandes réformes que le FMI et la Banque mondiale lui avaient demandé. J'ai la certitude, parce que c'est indispensable, que ces pays-là vont rentrer dans les normes. Nous allons essayer d'arrondir les angles ; nous sommes décidés à faire en sorte que les conseils du FMI et de la Banque mondiale soient suivis. Il y a une seule différence entre les organisations internationales : nous avons un côté plus humain, des relations personnelles. Quand la Banque mondiale dit « je ne peux pas décaisser parce qu'ils sont hors normes », nous allons les aider, à la condition qu'ils aillent dans la bonne direction.
J'ai eu une discussion avec le vice-président du FMI, et c'est le conseil qu'il m'a donné : « Nous, nous sommes rigoureux sur un certain nombre de dossiers, mais il y a une ambiguïté, c'est que plus nous sommes rigoureux et moins nous décaissons plus on creuse l'écart. » Donc, d'une part, ils vont transformer un peu leur doctrine : ils vont être un peu plus proches de la réalité du terrain. Et ils nous ont demandé aussi de faire un peu plus attention en accélérant les décaissements, en permettant des soudures un peu difficiles quand il y a absence de décaissement de la Banque mondiale. Nous pouvons le faire si cela va dans le bon sens. Nous allons donc aider les pays encore quelques mois et nous verrons que les pays vont entrer dans les normes…
La Tribune : Passons à l'Afrique de l'Ouest : en dehors de la Côte-d'Ivoire et de ses satellites économiques – Burkina et Mali –, l'ambiance n'est pas non plus excellente…
Bernard Debré : Oui, la Côte-d'Ivoire est la locomotive de l'Afrique de l'Ouest, pour l'instant. Le Sénégal s'est vu infliger quelques remarques du FMI. Mais nous avons une commission mixte la semaine prochaine, et Dakar est en train de faire les efforts nécessaires pour rentrer dans les normes. J'arrive de Dakar, nous avons décaissé une partie de ce que nous devions décaisser, diminué la dette extérieure du Sénégal de façon significative, la dette intérieure aussi, et nous sommes en train de voir avec eux les privatisations, pour accélérer encore nos décaissements. Le Sénégal s'en sortira très bien.
La Tribune : Les décaissements internationaux sont tout de même stoppés…
Bernard Debré : Oui, mais ils vont reprendre. Le FMI a la même conscience que nous ; nous travaillons en équipe et ne sommes pas là pour enfoncer les pays dans la crise ! Si les pays refusaient de privatiser, de mettre de l'ordre dans l'économie... Mais aucun ne refuse ! Simplement, les vitesses sont un peu différentes. On avait dit, après la dévaluation, qu'il y aurait une diminution du PNB de la zone franc, chiffrée à - 0,6 %. Or, en 1994, la progression du PNB a été de 2 % ! Et, en 1995, les prévisions sont de 5 % ! Autrement dit, nous sommes dans une situation meilleure que prévu. Il y a des pays qui marchent moins vite, il faut les aider à rejoindre le peloton de tête. Aucun n'est définitivement hors normes.
La Tribune : Vous paraîtrait-il utile d'adoucir la conditionnalité de l'aide internationale ?
Bernard Debré : Pas « adoucir ». Mais quelquefois « anticiper » les problèmes. C'est ce que je m'emploie à faire, en toute amitié, avec un certain nombre de chefs d'État africains que je connais. Je suis allé les voir, en expliquant les problèmes : la France ne peut pas décaisser si les engagements vis-à-vis de la Banque mondiale et du FMI ne sont pas tenus. Nous les aidons à s'adapter, c'est tout.
La Tribune : Toutes les promesses financières faites par la France et les bailleurs de fonds internationaux, ont-elles été tenues, en matière d'aide à l'ajustement ?
Bernard Debré : La France a décaissé 95 % de ce qui était prévu pour l'Afrique de l'Ouest, un peu moins pour l'Afrique centrale – près de 60 %, mais le solde devrait être rattrapé dans les premiers mois, en fonction de nos accords avec le FMI. Nous sommes donc à peu près à jour, mais moins que les institutions internationales, qui, elles, ont décaissé globalement 95 % de ce qui était prévu.
La Tribune : Pourtant, le Président Mitterrand avait manifesté un vif agacement, lors du premier sommet franco-africain à Biarritz, vis-à-vis des retards de décaissement des institutions de Bretton Woods ?
Bernard Debré : Il avait tout à fait raison. Mais ils ont rattrapé leur retard. Désormais, c'est un peu nous qui avons pris du retard dans certains pays. C'était le cas pour le Gabon ; j'ai fait décaisser rapidement ce que l'on devait décaisser. Au Cameroun, on a encore un peu de retard, mais on est en train de le rattraper.
La Tribune : Donc, il n'y a plus de sujet d'animosité sur ce plan entre la France et les institutions internationales...
Bernard Debré : On aurait quand même mauvaise grâce à parler d'animosité, car, en 1993, les institutions de Bretton Woods n'étaient plus là du tout ! Il ne faut pas l'oublier ! On est en train de changer l'histoire ! Là, pour le passif intérieur et extérieur, elles viennent d'injecter 16,5 milliards de francs français ! C'est un effet sacrément bénéfique de la dévaluation !
J'aimerais quand même que l'on dise que la dévaluation n'est pas une fin en soi. Cela a été fait. Il faut la gérer ; la première année est plutôt favorable, au vu des chiffres de croissance. L'inflation a été maîtrisée – elle était aux alentours de 35 % en moyenne. Il faut désormais relance les économies. C'est indispensable. La dévaluation a redonné une compétitivité pour les produits à l'exportation. Il faut maintenant investir, donc auparavant éponger les dettes intérieures des États vis-à-vis des entreprises. Et il faut donner la possibilité d'emprunts en CFA à faible taux. C'est ce que l'on vient de faire, en donnant l'autorisation à la Caisse française de développement (CFD) de proposer des emprunts en CFA à un taux faible et très compétitif. Cela a été concrétisé il y a deux semaines. La CFD a décidé de commencer par 10 ou 15 milliards, dont environ la moitié sur la Côte-d'Ivoire, et de continuer s'il y avait une demande. Et il y en aura une, j'en suis persuadé.
La Tribune : On accuse les banques africaines de devenir des caisses d'épargne, tant le volume de leurs dépôts dépasse celui de leurs prêts. Comment faire pour qu'elles reprennent le risque de prêter de l'argent ?
Bernard Debré : Il faut que la confiance revienne ! C'est pour cela que nous avons donné les coups de pouce nécessaires. La banque ne prête pas d'argent à une entreprise surendettée. C'est une des raisons d'être des différentes aides que l'on donne : éponger les dettes existantes. À partir de ce moment, la banque peut être un peu moins frileuse. Maintenant, c'est la CFD qui cautionne, et les banques peuvent proposer des emprunts.
La Tribune : Les banques ne prennent donc plus aucun risque en accordant un prêt. Cette disparition de la prise de risque, qui pèse désormais sur les finances publiques françaises, vous paraît-elle saine ?
Bernard Debré : C'est indispensable. La France ne prend d'ailleurs pas de risque non plus, puisque l'on fait le pari de la réussite, du redémarrage des entreprises.
La Tribune : Un an après, le problème des transferts de fonds de la zone franc vers la France, bloqués dans les semaines précédant la dévaluation, n'a toujours pas été réglé : les entreprises et les banques locales ont perdu 125 millions de francs au moins dans l'affaire. Où en est-on ?
Bernard Debré : Le problème demeure. J'espère qu'on arrivera à le résoudre. Nous n'avons pas un rôle premier dans cette affaire. Il y a eu, à la base, des « légèretés » : des banques primaires, des entreprises, des banques centrales, de tout le monde. Et tout le monde, à présent, se rejette les responsabilités. Les banques centrales disent qu'elles ne sont pas au courant. Des tribunaux ont été saisis, bien sûr… Il faut faire le compte exact des encours spéculatifs, et des encours réels. Quand il s'agit de la bonne marche des entreprises, il faut les aider. Mais, quand c'est spéculatif… Ils ont pris un risque et ils ont perdu !
La Tribune : Comment l'État français peut-il intervenir ?
Bernard Debré : Peut-être l'État français sera-t-il arbitre ? Nous avons intérêt à ce que ce différend soit résolu. Je préférerais, bien sûr, que cela se résolve sans nous... Il faut que ce soit résolu dans les trois mois qui viennent, d'une façon ou d'une autre.
La Tribune : Si l'on fait le calcul des remboursements d'arriérés dont la Banque mondiale a bénéficié et des nouveaux décaissements qu'elle a effectués, on aboutit à quelque chose de zéro… Les mauvaises langues disent que, comme d'habitude, la France rembourse la Banque…
Bernard Debré : Nous évitons qu'on le dise, et qu'on le fasse. Pourquoi ? Quand la Banque mondiale dit qu'elle ne décaisse pas, que la France doit décaisser, et qu'ainsi cela ira mieux, je réponds « si l'on décaisse, c'est pour vous rembourser ! » C'est un peu fort ! On l'a fait, d'autres également. Il ne faut pas s'amuser à ce jeu-là, qui devient ridicule. Il faut que les pays s'en sortent. Nous avons un devoir un peu plus important que les autres vis-à-vis des Africains, mais nous ne sommes pas dupes des demandes technocratiques d'un certain nombre : « Décaissez, décaissez ! »... Chacun doit mettre la main à la poche. On ne peut plus, comme avant, éponger les fins de mois, bien sûr ! Les conditionnalités sont extrêmement importantes, et acceptées par tous pour l'instant.
Mais ce que vous dites n'est pas faux. Il n'est pas sain que la France donne de l'argent aux pays pour qu'ils remboursent la Banque mondiale. Donc, nous continuerons à discuter avec la Banque mondiale pour qu'elle décaisse – ce qu'elle a fait, je vous le répète. Elle a décaissé de façon importante, même si le solde net est effectivement peu important. Nous remettons, dans le concert économique international tous les pays africains. C'est un beau résultat !
La Tribune : Certains se posent parfois cette question, qui peut paraître abrupte : en termes nets, mercantiles, que gagne la France à travers sa politique africaine ?
Bernard Debré : C'est très important. Les entreprises françaises qui travaillent en Afrique reçoivent plus que la France ne donne. Et la France aussi, globalement. De temps en temps, on met la main sur le cœur, et l'on parle d'humanisme, des liens ancestraux, de la francophonie, de notre passé. Cela compte, c'est vrai, c'est fondamental. Mais nous y avons aussi un intérêt. Non seulement pour l'instant, on gagne, mais en plus, si cela marche bien, on gagnera plus !
La Tribune : Une question personnelle : seriez-vous satisfait de demeurer à ce bureau en juin prochain ?
Bernard Debré : Cela dépend qui est élu (rires…) ! Si c'est Édouard Balladur, bien entendu ! Si on me le demande…
La Tribune : Vous aimeriez qu'on vous le demande ?
Bernard Debré : On me l'a peut-être déjà demandé…
La Tribune : Quelle est la date de la prochaine dévaluation du CFA ?
Bernard Debré : Je ne peux pas lire dans le marc de café après 2050 !