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Mis en place en 1994, le Fonds d'innovation culturel publie son premier bilan. Avec 370 actions aidées et plus de 387 MF mobilisés, le FIC confirme aujourd'hui sa vocation de laboratoire d'idées, au plus près des réalités du terrain.
Comment augmenter les capacités d'intervention du ministère dans les domaines prioritaires que sont l'aménagement culturel du territoire, la recherche de nouveaux publics et la formation professionnelle ?
C'est pour répondre à cette question que j'ai mis en place le Fonds d'innovation culturel en 1994, reprenant l'idée mise en œuvre par Jacques Duhamel en 1972, en l'adaptant à la période actuelle : un Fonds, doté de 100 MF par an, pour favoriser l'émergence d'idées nouvelles, de nouveaux lieux et de nouvelles méthodes de gestion de la culture.
Le bilan est prometteur : en 1994, le FIC a aidé 370 actions, mobilisant plus de 387 MF. Mais plus qu'un impact économique, il a encouragé un partenariat sur le terrain. Il a pleinement joué son rôle d'accélérateur de décisions comme pour les 157 projets d'équipements de proximité (cafés-musiques, librairies, petits lieux musicaux, etc…) qui ont été instruits par les directions régionales des affaires culturelles et aidés dans les 6 mois.
En deux ans, le FIC est apparu progressivement comme un véritable laboratoire d'idées, au plus près des réalités du terrain. Les exemples sont nombreux à en témoigner : l'exposition Artifices à Saint-Denis ou l'Expérimentation du Nouveau dans un laboratoire de Marseille associant nouvelles technologies et art contemporain ; les 10 musées de Franche-Comté qui économisent leurs moyens à l'occasion d'une exposition montrant les avantages de la mise en réseaux ; la lecture simultanée dans cent soixante villes par trois cent vingt comédiens de textes de la résistance Charlotte Delbo.
Mais, surtout, il a retenu les projets s'adressant à des publics éloignés des pratiques et des lieux habituels de culture – dans les « boutiques de lecture » de l'Abbé Pierre ou « les Ateliers Sida » à Toulouse, ceux qui sensibilisent de jeunes publics à la lecture, à l'opéra, au patrimoine ou à l'écriture, et, dans le domaine des équipements notamment, gardé un souci constant d'aménagement du territoire.
Aujourd'hui, au-delà d'une définition de l'innovation culturelle qui transparaît bien à travers ces exemples, la véritable question est devenue : « Comment l'innovation culturelle peut-elle accélérer la sortie de crise ? ».
La réponse se trouve dans la multitude et la diversité des projets du FIC aujourd'hui en œuvre, du mastère multimédia commun aux ingénieurs des Télécoms et aux élèves des Beaux-Arts, à la formation aux métiers du dessin animé pour le marché de l'Océan Indien à la Réunion, en passant par le spectacle Hip Hop Phèdre donné dans les communes rurales du Nord-Pas-de-Calais et les expériences de services culturels de proximité comme les 60 cafés-musiques.
Innover doit être l'un des moteurs de la politique du ministère, de tous ses services et établissements et celui qui mobilise le plus fortement ses partenaires habituels, celui qui lui permettra d'aller toujours plus avant dans l'accomplissement de ses missions fondamentales.
Innover non pas pour innover à tout prix, mais pour faire que, plus que jamais, la culture joue pleinement son rôle : restaurer le sentiment d'appartenance à une même communauté de pensée, et aider à lutter contre toutes les formes d'exclusion.