Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs, Chers amis,
Je voudrais vous dire le plaisir qui est le mien de vous accueillir à l'Assemblée nationale à l'occasion du 90e anniversaire de la Fédération nationale des coopératives HLM. Le Parlement, qui est la maison de la démocratie, est heureux de s'ouvrir à vous qui, à travers de l'engagement militant, associatif ou professionnel, participez à la vie et à l'équilibre de la société tout entière. Bienvenue à tous ; merci à Jean-Louis Dumont, d'avoir pensé cette rencontre.
Le logement est un des enjeux de l'avenir. Il nous appartient de faire preuve pour les classes moyennes et modestes, pour les plus démunis aussi, de solidarité et d'inventivité. Vos buts sont clairs. Loger chacun et du mieux qu'on le peut, s'assurer que de faibles revenus ou même une absence de ressources ne conduit pas une famille à être privée de toit, c'est-à-dire d'intégration dans la cité, de repères dans la société.
Si les choses ont changé, elles n'ont pas évolué autant que les uns et les autres nous le souhaiterions. Les besoins demeurent, en termes quantitatifs certes, mais aussi en termes d'adaptation de l'offre de logement social à la demande des habitants, à la notion d'environnement, de confort de vie et de sûreté. Souvent périphériques, les logements locatifs ne sont pas toujours où on les souhaiterait, alors que les centres-villes comportent souvent des bureaux vides. Ils sont également souvent trop concentrés et assez anciens, alors que les friches industrielles ou des zones d'activité moribondes offrent des espaces nouveaux pour peu qu'on considère avec intelligence leur réhabilitation. Le parc social n'est pas un parc d'attente qui pourrait se satisfaire de sa tristesse ou de sa vétusté. Vous l'avez parfaitement compris, vous qui gérez un parc gouverné par ces principes simples qu'on souhaiterait mieux respectés par tous : mixité sociale, faible coût pour le locataire, qualité de l'habitat, partenariat avec les collectivités locales. Pourquoi n'y aurait-il pas pour vous aider, au niveau national et comme il y en a dans les transports ou l'éducation, des « emplois jeunes-logement » ? Les chantiers du quotidien sont immenses.
Le désir de propriété, que la déclaration de 1789 reconnaissait à tout citoyen, n'est toujours pas facile à satisfaire. Pour bien des foyers, l'accession reste un chemin semé de déceptions et de dangers. Il est urgent de mettre un pied des dispositifs de sécurisation pour l'accession à la propriété, qui permettent aux foyers modestes de s'engager dans cette voie sans risquer de tout perdre. Je sais le soutien qu'apportent à cette ambition les sociétés coopératives HLM. De premiers pas ont été accomplis. Je songe à l'exonération de TVA sur les terrains à bâtir pour les particuliers. Je sais que vous souhaitez aller plus loin. Il faudra de plus en plus, accompagner les accédants sur le plan social et humain, développer des formules originales de location-accession avec un filet de sécurité en cas de besoin. Pour continuer, nous avons besoin d'imagination et de moyens.
D'une manière plus générale, l'effort public en faveur du logement est plus que jamais justifié. Emploi, famille, logement, tout est lié. Le logement relance l'emploi et préserve la famille. La famille a besoin d'un logement et d'emploi. L'emploi permet d'acquérir le logement et de nourrir la famille. Le Gouvernement a pris, depuis 18 mois, plusieurs décisions favorables, par exemple sur l'APL, sur les plafonds de ressources, sur le soutien aux travaux d'entretien et de grosses réparations. S'ouvrir aux faibles, favoriser la mixité, c'est l'objectif qui doit être poursuivi. Il y a en France deux millions de mal-logés. À 2 ans de l'an 2000, ce n'est pas le niveau qui devrait être celui de la cinquième puissance du monde. D'autres réformes sont donc encore nécessaires.
Parce que c'est votre rôle de militants du logement, parce que c'est votre philosophie et votre combat depuis l'origine, je sais que vous apportez et apporterez à cet effort une contribution décisive. C'est pourquoi je me réjouis de partager avec vous ce moment convivial autour d'un verre qui, en raison de notre proximité, est celui de l'amitié.