Interview de M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, dans "le Parisien" le 15 décembre 1998, sur le plan de relance industrielle pour le Havre et sur l'avenir des Ateliers et Chantiers du Havre.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - La contre-expertise sur les ACH vient d'être rendue publique. Remet-elle en cause la décision du gouvernement ?

Christian Pierret, secrétaire d'État à l'Industrie :
– À la lecture de ce document, je m'aperçois qu'il y a une grande convergence entre les analyses du gouvernement, fondées sur le rapport Piketti et celles d'Arthur Andersen qui a réalisé cette nouvelle étude. Les deux documents font état de la situation critique de l'entreprise.

Q - Qu'allez-vous faire ?

– L'État va encore signer un chèque de 140 MF pour faire face aux salaires et aux échéances de l'entreprise au mois de décembre. Mais cette situation ne peut plus durer. Nous allons demander aux actionnaires de participer financièrement à l'effort d'achèvement des bateaux en cours de construction. Le gouvernement s'est engagé à payer jusqu'au mois de mars (NDLR : date de livraison du premier chimiquier), mais il ne le fera pas seul. Les actionnaires ont su toucher les dividendes des jours fastes, aujourd'hui, ils doivent aussi régler la note.

Q - Demain, les salariés des ACH sont dans les rues de Paris. Que peuvent-ils encore espérer ?

– Nous avons exposé, hier matin, chez le Premier ministre, aux députés communiste Daniel Paul et socialiste Paul Dhaille un programme pour revivifier le tissu industriel de Basse-Seine et du Havre. Plusieurs milliards d'investissements seront réalisés dans les prochaines années.
En outre, nous allons mettre en place des mesures spécifiques pour les ACH en trouvant des nouvelles activités à implanter sur le site et, parallèlement, nous développerons un plan d'accompagnement social lourd.