Déclaration de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement des transports et du logement, sur les projets d'infrastructures concernant Lyon (développement de l'aéroport de Satolas, tramway, amélioration du transport des marchandises par chemin de fer en traversée de Lyon, contournement autoroutier), Lyon le 23 octobre 1998.

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Texte intégral

Mesdames, Messieurs,

Le Maire de Lyon, Président de la Communauté urbaine et le Président du Conseil général, avaient souhaité que nous puissions nous rencontrer pour évoquer les grands dossiers d'infrastructures de transport de l'agglomération lyonnaise.
Une telle rencontre m'a paru tout à fait utile d'une part, en raison de l'importance de la place de Lyon sur le territoire national et sur les grands courants de trafic, d'autre part parce que nous entrons dans la période d'élaboration des schémas de services de transport, voyageurs et marchandises et de la directive territoriale d'aménagement de l'aire urbaine de Lyon, des documents de planification, et des contrats de plan, documents de programmation...
A l'issue de cette réunion qui s'est tenue dans une atmosphère très constructive, je peux vous préciser mes positions sur les quatre dossiers qui ont été traités.

I- L'AEROPORT DE SATOLAS.

J'attache la plus grande importance au développement de cette plateforme qui présente un atout régional, national et international considérable.
L'avant-projet de plan de masse est le document par lequel l’État détermine l'évolution à terme des plateformes aéroportuaires (surface, nombre et fonctions des pistes).
Un nouvel avant-projet a fait l'objet d'une concertation approfondie dans les départements du Rhône, de l'Isère et de l'Ain, de l'été 1996 à l’été 1997, et est en cours d'examen interministériel.
La Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement a commandé à la DATAR, une expertise sur les besoins de construction à terme de nouvelles pistes, compte tenu des perspectives de croissance du trafic de l'aéroport. Ce rapport devrait être remis prochainement.
Après avoir eu connaissance de cette expertise et après avoir reçu à mon cabinet les associations et les élus concernés, je prendrai ma décision qui devrait intervenir avant la fin de l'année 1998.
A la suite de cette décision qui précisera les perspectives de développement de l'aéroport, je demanderai au Préfet d'engager l'élaboration d'une charte contenant les engagements des différents acteurs du transport aérien et partenaires de l'aéroport pour maîtriser les nuisances engendrées par le trafic aérien. Sera également examiné l'ensemble des mesures susceptibles de mieux inscrire l'aéroport dans son environnement physique, économique et social. Des premiers résultats concrets devraient être obtenus en 1999. J'ai bien noté l'insistance des associations et des élus sur la limitation du trafic de nuit. Sans recourir à une solution de couvre feu, il me semble que des progrès substantiels peuvent être atteints. Ceci devrait trouver sa place dans la discussion de la charte.

II - LE FINANCEMENT DU TRAMWAY.

J'avais pris en considération le 30 mars dernier, le projet de deux lignes de tramway. Le Préfet du Rhône a prononcé l'utilité publique le 17 septembre 1998. J'ai signé hier une lettre au Président du SYTRAL lui notifiant le montant de la subvention qu'apportera l’État, soit 400 millions de Francs.

III - L'AMELIORATION DU SERVICE FRET DANS LA TRAVERSEE DE LYON.

Un meilleur écoulement du trafic ferroviaire dans la région lyonnaise est un enjeu essentiel à la fois pour améliorer la situation existante et pour permettre le développement du fret ferroviaire sur l'axe de la vallée du Rhône.
Il convient d'examiner les actions concrètes qui doivent être engagées dans le nœud ferroviaire lyonnais, dans le cadre du prochain contrat de plan et aussi de rechercher une solution durable à ce problème.
J'ai donc demandé à Réseau Ferré de France de poursuivre rapidement en concertation avec la SNCF et avec les collectivités locales concernées, les études nécessaires et notamment celle d'un projet de contournement fret de l'agglomération lyonnaise qui aurait vocation à s'inscrire dans le schéma de service collectif relatif au transport des marchandises.

IV - LE CONTOURNEMENT AUTOROUTIER DE LYON.

Un grand contournement de Lyon est indispensable pour, désengorger l'agglomération de Lyon du trafic de transit Nord-Sud, permettre d'atteindre les objectifs de réduction de la circulation automobile en ville et des nuisances correspondantes, et améliorer la sécurité sur les voies rapides urbaines de l'agglomération.
S'il existe aujourd'hui deux voies rapides ayant des fonctions de rocade à l'est, aucune voie de ce type n'existe à l'ouest de l'axe A6 - A7. Les études menées à ce jour ont également fait apparaître qu'une solution de grand contournement ouest était la plus efficace pour enlever le trafic de transit nord-sud de l'agglomération.
Le débat mené en 1997 n'a pas permis de conclure définitivement, notamment parce que des incertitudes existaient sur les conditions de raccordement du contournement ouest, sur A7 au sud.
Des études complémentaires ont été menées par mes services sur les différentes questions posées.
En conséquence, je vais demander au Préfet de Région de reprendre la consultation sur la base du résultat de ces études, en l'élargissant aux départements de l'Ain, de l'Isère, de la Loire et de l'Ardèche qui sont concernés, directement ou indirectement, aux choix à venir.
Cette dernière phase de consultation devra se dérouler entre janvier et mars 1999, de façon à ce qu'une décision puisse être prise par le Gouvernement dans le cadre de l'élaboration des schémas de service.