Texte intégral
Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
1997 a été pour moi une année exceptionnelle avec le plus bel excédent jamais atteint de notre commerce extérieur. 1998 malgré les turbulences asiatiques et les risques qu’affronte le Brésil devrait enregistrer des résultats comparables.
Cependant, il y a des nuages avec la crise qui se propage dans de nombreux pays émergents. Cela implique de redoubler nos efforts.
Comme vous l’avez indiqué, Monsieur le Président, les PME-PMI contribuent, pour une part croissante, à notre remarquable excédent commercial : elles assurent, en moyenne, près de 40 % des exportations françaises, et détiennent une place privilégiée dans certains secteurs d’activité comme l’agro-alimentaire, les biens de consommation courante et les services.
Vous avez raison, Monsieur le Président, malgré l’importance de ces chiffres, il reste beaucoup à faire.
Oui, toutes les PME ne sont pas égales face à l’export : si 25 000 d’entre elles sont bien engagées à l’international et réalisent l’essentiel des ventes des PME françaises à l’étranger. En revanche, 120 000 entreprises, parmi les PME-PMI, ne comptent que pour 3 % des exportations.
Elles ont encore des difficultés à envisager une présence durable, notamment dans les pays émergents, et les risques pour elles sont importants : en raison de leur taille modeste et de problèmes de financement qu’elles pourraient rencontrer.
C’est pourquoi mon principal objectif est qu’un effort constant doit être poursuivi en vue de soutenir le développement international des PME-PMI.
C’est le sens de mon action.
Il m’apparaît en premier lieu que le potentiel de développement au sein de la zone euro, en particulier, doit être mieux exploité.
La perspective de la monnaie unique est, en particulier pour les PME, l’occasion d’explorer les possibilités de développement chez nos 10 partenaires.
J’ai donc choisi de réorienter nos priorités vers l’Union. Il nous faut retrouver le chemin des marchés les plus sûrs ou ceux dont le potentiel de développement est réel. Aujourd’hui nos assurances vont vers le continent américain, l’Europe centrale sans oublier des pays comme la Turquie.
En second lieu, je me suis fixé comme objectif prioritaire la mobilisation du dispositif d’appui public en faveur des PME.
La réforme en cours du dispositif d’appui public au commerce extérieur s’inscrit pleinement dans cet objectif. J’ai demandé au directeur général du C.F.C.E., M. GARDERE, que cet organisme de soutien se consacre à sa mission principale à savoir : la collecte, le traitement et la discussion des informations sur les marchés étrangers dont nos entreprises ont besoin pour développer leur présence hors de nos frontières.
Par ailleurs, afin d’assurer la rationalisation et une meilleure lisibilité du dispositif d’appui, j’ai prévu d’accélérer le rapprochement du CFCE et du CFME-ACTIM.
Pour l’avenir vis-à-vis de ces deux organismes, j’ai deux priorités :
- Le regroupement de ces deux organismes sur un site commun : le processus est lancé mais il faut s’adapter à l’état du marché immobilier ;
- Le lancement d’une campagne d’information grâce à la mise en place d’un numéro téléphonique unique. Les sondages que j’ai fait réaliser montrent en effet que ces organismes sont très mal connus mais très appréciés quand on les utilise. Il faut donc que les entreprises y aient recours plus souvent, le service public n’en sera que meilleur.
J’ai aussi mobilisé les directions régionales du Commerce extérieur qui vont entamer, dans le cadre d’expériences pilotes dans quatre régions, une procédure de détection systématique de PME potentiellement exportatrices afin de les conseiller à mettre au point une stratégie export. Un véritable suivi de ces PME sera ensuite effectué en liaison avec les PEE concernés.
Autre axe de mon action, il faut renforcer le rôle des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
La compétitivité repose de plus en plus sur l’usage et l’intégration dans le processus de l’entreprise des technologies de l’information.
J’accorde un intérêt particulier au renforcement de l’information économique diffusée sur Internet. Le commerce électronique sur Internet permet en effet d’accéder au marché mondial avec des coûts de distribution plus faibles, qu’il s’agisse de prestations physiques ou de prestations intellectuelles.
Dans le cadre de l’action résolue du Premier ministre pour les technologies de l’information, j’ai voulu que le secrétariat d’État au Commerce extérieur ait une action multiple et complète.
Il s’agit d’accompagner le développement international des entreprises afin qu’elles bénéficient des opportunités nouvelles apportées pour l’exportation par les technologies de l’information.
A cette fin, avec le concours des partenaires du Commerce extérieur, nous délivrons un label du commerce extérieur (« Les Exportateurs sur la Toile ») aux sites Internet des entreprises, sous la condition qu’ils soient adaptés aux besoins de l’usage de cet outil pour l’exportation.
L’utilisation optimale des nouvelles technologies de l’information concerne également mes services, qui doivent les utiliser pour mieux diffuser l’information économique aux entreprises.
Un site Internet du Commerce extérieur, qui fédère les 160 sites Internet des postes d’expansion économique vient d’être ouvert afin notamment que les entreprises puissent nous interroger par messagerie, dans un objectif de réduction des délais de réponse.
Enfin, j’ai veillé à ce qu’un effort financier significatif continue à être consenti en faveur des PME-PMI.
Je citerais l’assurance prospection, qui garantit les frais de prospection à l’étranger, c’est l’outil principal à la disposition des PME pour amorcer leur développement international.
Un budget de 265 MF est prévu pour cette aide très appréciée des entreprises.
Nous allons également renforcer les aides de contrat de plan État-régions qui sont des aides de proximité pour déclencher le réflexe international des PME-PMI.
Enfin, afin de faciliter l’internationalisation de nos PME, nous avons décidé la mise en place d’un fonds de garantie pour les apports en fonds propres et les prêts consentis aux filiales étrangères de nos PME. Une dotation importante de 300 MF est prévue pour ce fonds pour les deux prochaines années.
Ce qui est important ici c’est que nous avons substitué un système de capital risque très moderne légitimant le soutien du système bancaire aux entreprises sur la base d’une évaluation du risque par l’État et par un opérateur financier dont le choix interviendra avant la fin de l’année à un système d’aide direct à l’investissement.
Ce fond de garantie est une innovation qui jouera principalement aux bénéfices des PME. Il existe en effet une corrélation très forte entre les efforts d’implantation des entreprises françaises à l’étranger et l’évolution du courant des échanges commerciaux.
Je ne veux pas revenir en détail sur l’ensemble de notre dispositif, Jean-François STOLL vous l’a écrit en détail tout à l’heure.
Monsieur le Président, vous nous aviez dit tout à l’heure que le budget du commerce extérieur était peut-être insuffisant. Je voudrais vous rassurer à ce propos.
L’essentiel des crédits du commerce extérieur sont des crédits évaluatifs et ils apparaissent donc sur les lignes budgétaires à titre indicatif.
Les moyens mobilisés pour aider nos entreprises à affronter les marchés étrangers sont le plus souvent des avances remboursables.
Ce sont des soldes d’opération réalisés et évalués à partir de l’exercice de 1997. Cette année de référence, vous le savez bien, est, un pic, une réussite dans l’histoire de nos échanges extérieurs. L’essentiel de la baisse des crédits alloués en 1999 par rapport au budget de l’an dernier tient en effet à la baisse des dons et prêts du trésor.
La réforme des protocoles, mise en place avec Dominique Strauss-Kahn, modernise les procédures en les simplifiant tout en maintenant les dotations budgétaires.
Les prêts du Trésor prennent en compte la suppression des enveloppes pays au profit d’enveloppes projets dont le montant total a été arrêté à 1 550 MF en autorisations de programmes.
Sur ce sujet, il faut éviter toutes les caricatures. Les besoins en protocoles financiers des entreprises ont beaucoup baissé ces dernières années. Si cela reste un mode important d’interventions pour l’obtention de marchés publics dans quelques pays émergents, la Turquie ou l’Égypte par exemple, cette situation est de moins en moins générale.
Je dois vous dire que je serais très attentif à ce qu’un plus grand nombre de PME bénéficie de cette procédure.
Enfin, vous venez de me présenter deux idées : celle d’une avance de trésorerie dans le cadre de l’assurance prospection et celle d’une plus grande couverture de l’assurance foire. Elles me semblent intéressantes et je vais demander à mes services de les faire étudier.
Enfin, je voudrais vous rassurer concernant la loi sur le volontariat civil qui remplacera les CSNE. Elle sera présentée au Parlement dans les plus brefs délais. Je viens d’en obtenir l’assurance du Cabinet du Premier ministre.