Déclaration de M. Jean Arthuis, ministre de l'économie et des finances, sur les progrès du traitement de l'information statistique publique depuis 50 ans et sur l'évolution des méthodes et des instruments de l'INSEE, Paris le 21 mai 1996.

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Circonstance : Inauguration de l'exposition "50 ans d'INSEE" à Bercy le 21 mai 1996

Texte intégral

Mesdames,
Messieurs,

C'est pour moi un très grand plaisir que d'inaugurer cette exposition consacrée aux cinquante ans de l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques.

D'abord parce que, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à l'ensemble du personnel de l'INSEE lors de la commémoration de cet anniversaire le 2 mai, je suis personnellement très attaché à une information économique et sociale fiable et impartiale : la transparence, la sincérité et la rigueur des comptes et des statistiques sont indispensables au bon fonctionnement de l'Etat et de la démocratie.

Ensuite parce que c'est une fierté pour l'ensemble de notre ministère de voir comment, en son sein, un organisme créé à partir de bases relativement restreintes a pu se développer, s'adapter et devenir une référence. Certes les progrès de l'INSEE doivent beaucoup aux efforts de son personnel, ainsi qu'à l'intérêt du monde extérieur pour ses travaux ; mais j'ai la faiblesse de penser que son développement est également dû à l'appui du Ministère de !'Économie et des Finances auquel l'Institut appartient depuis sa création.

Cette exposition était nécessaire car plusieurs des particularités qui font la richesse de l'INSEE sont le résultat de son histoire. Ainsi l'insertion régionale de l'INSEE, son potentiel d'études, ses écoles et ses structures de recherche de haut niveau résultent d'initiatives heureuses prises aux cours des dernières décennies. En visitant cette exposition, chacun pourra mesurer le chemin parcouru par l'INSEE depuis cinquante ans, et apprécier les efforts déployés pour assurer la place de l'Institut dans l'administration et la société, pour asseoir sa réputation de compétence et d'impartialité.

Cette exposition souligne également la capacité de l'INSEE à faire évoluer au fil du temps ses méthodes et ses instruments, tout en préservant ses valeurs de rigueur scientifique et d'ouverture sur le monde. Mieux qu'un long discours, cette remontée à travers le temps permet de mesurer l'ampleur et la rapidité des progrès accomplis dans le traitement de l'information statistique publique. Ainsi, cette exposition est une illustration du profond mouvement de modernisation qui anime en permanence l'ensemble des directions du Ministère de l'Économie et des Finances.

Cette modernisation a pour première conséquence une amélioration constante des conditions de travail des agents. Les vieilles machines exposées ici nous touchent par la démonstration qu'elles font de l'ingéniosité de leurs inventeurs. Mais il ne faut pas oublier qu'elles étaient peu aisées à manier et parfois bruyantes. Sur ces deux plans, si l'on compare au travail actuel sur micro-ordinateur, les progrès sont considérables. Mais les gains en confort ne sont peut-être pas l'essentiel. Plus important encore est le recul des tâches répétitives et la mise en place d'un véritable enrichissement du travail qui motive et responsabilise les agents. C'est là une évolution à laquelle j'attache la plus grande importance, et qu'il convient de poursuivre.

La modernisation, c'est aussi l'accroissement de l'efficacité, dont les machines exposées ici offrent un témoignage saisissant. L'efficacité, pour un Institut de statistique, c'est de fournir une information toujours plus rapide et toujours plus fiable à l'ensemble des acteurs de la Nation : aux pouvoirs publics bien sûr, mais aussi aux entreprises, qui ont un besoin croissant de connaître et d'anticiper les évolutions économiques, et à l'ensemble de ceux qui réfléchissent à l'avenir de notre société ou qui s'intéressent à ses transformations.

Être efficace, c'est aussi pour l'INSEE être capable de mieux répondre aux nouvelles demandes qui se sont fait jour : demande des décideurs, et d'abord des entreprises, de statistiques comparables sur les différents pays de l'Union Européenne ; demande des collectivités territoriales d'une meilleure connaissance des données locales. L'efficacité dans l'élaboration de statistique, aussi bien locale que nationale, passe aujourd'hui par un accroissement de l'exploitation des données administratives : cette exploitation est moins coûteuse que le lancement de nouvelles enquêtes, et permet de ne pas accroître la charge des répondants.

L'efficacité, c'est enfin, tout simplement, une nécessité, compte tenu de la situation globale de nos finances publiques. Comme l'a bien montré le débat d'orientation budgétaire qui s'est tenu la semaine dernière à l'Assemblée Nationale, et qui va débuter demain au Sénat, la réduction des déficits par la maîtrise de dépenses constitue un impératif. Cela implique une limitation durable des dépenses courantes des administrations et une gestion encore plus rigoureuse de leur budget : c'est en réduisant leurs coûts et en redéployant leurs moyens que les administrations retrouveront une véritable capacité d'initiative et d'action. C'est vrai bien sûr pour les Ministère dits « dépensiers ». C'est vrai aussi pour les services de ce Ministère, qui doivent être à cet égard exemplaires.

Je suis confiant en l'avenir, et sûr que nous allons continuer de progresser : les personnels de l'INSEE, comme tous ceux de l'administration du Ministère de l'Économie et des Finances, ont maintes fois démontré leur capacité à répondre aux changements et à tirer tous les avantages des progrès de l'informatique. L'excellent niveau de formation professionnelle de tous les agents en est une des clés.

Pour conclure, je ne peux que vous inviter à parcourir vous-même ce voyage passionnant à travers l'histoire de la statistique et de l'INSEE. Que tous ceux qui ont contribué à l'organisation de cette exposition trouvent dans mes propres un témoignage de reconnaissance.