Déclaration de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur la coopération entre la France et le Mexique sur la mise en œuvre de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mexique, et sur les problèmes liés à la loi Helms - Burton, Mexico le 24 mai 1996.

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Circonstance : Voyage de M. de Charette au Mexique du 22 au 24 mai 1996 - réunion de la Commission mixte franco-mexicaine à Mexico le 24

Texte intégral

Discours à la cérémonie de clôture de la commission mixte

Monsieur le ministre,
Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les présidents de commission,
Mesdames, Messieurs,

Au moment où s’achève la réunion de notre commission mixte, laissez-moi tout d’abord vous dire ma satisfaction pour la façon tout à fait exemplaire dont nos travaux ont été préparés et se sont déroulés.

Je suis convaincu en effet que les conclusions auxquelles nous sommes parvenus vont permettre d’aller de l’avant et de réaliser de nouveaux progrès dans les différents domaines de la coopération franco-mexicaine.

L’importance et la qualité de la délégation qui m’accompagne pendant ces journées que je passe à Mexico (des collègues parlementaires, des chefs d’entreprise en grand nombre, et bien entendu une importante délégation de hauts-fonctionnaires français) vous indiquent combien la France attache d’importance au renforcement et à l’approfondissement de ses relations avec le Mexique, qu’il s’agit de nos échanges politiques, culturels ou économiques.

Le Mexique est pour la France, en Amérique latine et dans le monde un partenaire privilégié, et elle est tout à fait décidée à faire de sa relation déjà ancienne avec votre pays un modèle de coopération, fondé sur l’égalité, la réciprocité et la durée, respectueux de l’identité de chacune de nos deux nations.

Ma visite à Mexico aura été particulièrement dense : j’aurai l’honneur, tout à l’heure, d’être reçu par le président de la République M. Zedillo. Vous m’avez, Monsieur le ministre des affaires étrangères, accueilli avec chaleur et amitié, et j’ai eu le grand plaisir à vous voir il y a quelques mois à Paris et à vous revoir aujourd’hui à Mexico. J’ai eu des entretiens avec plusieurs ministres du Gouvernement mexicain ; j’ai eu des contacts avec les milieux d’affaires mexicains ; hier j’ai posé la première pierre du centre d’information sur la France contemporaine ; sa mise en chantier s’insère dans le cadre d’une restructuration du dispositif culturel français à Mexico et manifeste notre volonté de le renforcer et de le moderniser, grâce à l’apport des nouvelles technologies.

Mais devant vous, ce matin, je veux surtout m’attacher à souligner les points essentiels des conclusions auxquelles sont parvenus les différents groupes de travail de la commission mixte, qui vont dans quelques instants vous faire part de leur propre bilan.

1) Dans le domaine de la coopération politique, tout d’abord, je me réjouis de constater qu’il existe, entre les deux parties, une grande convergence dans l’appréciation qu’elles portent sur la situation internationale et sur les objectifs qu’elles poursuivent pour renforcer la paix et la sécurité, que ce soit dans un cadre multilatéral ou au niveau national.

Comme nous, vous refusez la perspective d’un monde unipolaire, vous êtes fiers de votre histoire, de votre culture et vous êtes attachés au respect de votre identité et de votre indépendance. Comme nous, vous souhaitez un monde plus sûr. Ceci nous conduit à nous opposer à la prolifération des armes de destruction massive et à jouer un rôle actif pour la conclusion d’un traité d’interdiction totale des essais nucléaires sur la base de l’option zéro.

Comme nous, vous êtes attachés au respect des règles multilatérales en matière de commerce international. Nous avons d’ailleurs décidé de créer ensemble, entre la France et le Mexique, un groupe de travail conjoint pour réfléchir ensemble aux initiatives pour réagir aux violations de ces règles, résultant notamment de l’application de la loi Helms-Burton.

Je me réjouis également du résultat qui se dégage de nos discussions en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants. Nous allons d’ailleurs signer, dans un instant, une lettre d’intention qui témoigne de notre volonté de renforcer notre coopération dans ce domaine.

Sur tous ces sujets, nous avons pris la décision de nous concerter d’une manière plus étroite et régulière dans le cadre de consultations politiques, au moins annuelles. C’est l’objet de l’avenant à l’accord-cadre de coopération que nous allons également signer tout à l’heure. D’autres initiatives illustrent la nouvelle qualité du dialogue que nous souhaitons entretenir avec le Mexique.

Je souligne, à cet égard, que j’ai renouvelé l’invitation faire par le président Chirac au président Zedillo de se rendre en France prochainement, et le principe d’une visite du président Chirac au Mexique a été évoqué.

2) Dans le domaine de la coopération culturelle, scientifique et technique, en second lieu, j’ai été très sensible à la forte attente que j’ai perçue chez nos interlocuteurs.

En matière d’enseignement et de diffusion du français, je souhaite remercier la partie mexicaine de son effort en faveur de l’enseignement de la langue française et l’assurer de toute notre coopération pour la formation des professeurs de français.

S’agissant de la coopération entre nos systèmes éducatifs nationaux respectifs, j’ai noté notre intérêt partagé pour un renforcement de la coopération interuniversitaire, et je me félicite des perspectives ouvertes dans ce domaine par la collaboration entre la Confédération de présidents des universités françaises et son homologue mexicaine.

J’ai été tout à fait sensible au fait que le ministre mexicain de l’éducation ait insisté auprès de moi pour que la France renforce son action dans le domaine de la coopération franco-mexicaine en matière éducative et universitaire. Et vous pouvez compter que ce sera pour nous une très grande priorité en conséquence de sa demande.

Dans le domaine artistique, la coopération entre nos deux pays, déjà très dense, doit encore se développer, et je me félicite de l’ampleur des programmes arrêtés et des projets en chantier pour les toutes prochaines années.

Ce n’est pas simplement contempler ce que nos prédécesseurs ont fait, c’est voir comment nous pouvons créer ensemble, mettre ensemble des artiste français et mexicains pour mettre en valeur la créativité d’aujourd’hui, très forte, aussi bien au Mexique, j’ai pu m’en rendre compte qu’en France, vous le savez.

Je relève avec intérêt la volonté des deux parties d’encourager la coopération entre nos télévisions publiques dans le cadre des coproductions et d’échanges de programmes.

Enfin, la coopération scientifique et technique entre nos deux pays se développe dans des domaines aussi variés que l’administration publique, la police, la justice, le développement urbain, la médecine, la santé, les télécommunications, les techniques de l’eau, l’environnement, les ressources naturelles… autant de sujets que sont susceptibles de déboucher sur des coopérations extrêmement fructueuses, des échanges d’expériences et certainement aussi des coopérations économiques.

En ce qui concerne la coopération économique et commerciale, les échanges auxquels ont procédé nos deux délégations ont montré que les relations économiques et commerciales entre la France et le Mexique, anciennes et profondes, ne soulèvent pas de difficultés majeures. Elles sont bonnes, mais elles sont à un niveau, de part et d’autre, insuffisant. Il faut donc les intensifier.

Nos échanges ont diminué l’an dernier. L’année 1996, je l’espère, sera meilleure, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire, ni les uns ni les autres, de cette situation. Il convient dont que nous nous attachions, de part et d’autre, à privilégier les moyens et les mécanismes qui vont nous permettre de relancer notre commerce bilatéral, et de redonner à nos relations commerciales toute leur force et toute leur vigueur.

La France, j’ai eu l’occasion de le dire hier à plusieurs reprises et notamment à l’occasion du dîner-débat qui a été organisé en présence du ministre Angel Gurria, a confiance dans le dynamisme du Mexique, et dans sa capacité dont il fait preuve d’une façon remarquable à faire face à la crise qui le frappe. Nous avons une totale confiance dans son esprit d’ouverture au marché, selon les règles du monde moderne. La France, elle aussi, est disposée à agri dans ce sens. Nous entendons, comme nous l’avons fait à plusieurs reprises dans le passé, continuer à aider le Mexique à mettre en œuvre ses projets de développement dans tous les secteurs de l’activité économique. Le champ de notre coopération est vaste et varié, il est immense. La vague de privatisations engagée par le Gouvernement mexicain s’élargit encore à des secteurs dans lesquels les entreprises françaises peuvent apporter une contribution.

Cette démarche concerne bien entendu des grandes entreprises que vous connaissez, avec lesquelles vous avez souvent de nombreuses expériences, mais cela concerne aussi le réseau très dense, exceptionnellement riche, de petites et moyennes entreprises françaises auxquelles je veux faciliter de toutes les manières possibles l’accès au marché mexicain. Je rappelle par ailleurs que la France et le Mexique ont entamé une négociation concernant un accord de protection et de promotion réciproques des investissements.

Comme l’a dit à l’instant le ministre Angel Gurria, c’est un sujet très important. Très important notamment pour nos petites et moyennes entreprises afin de leur apporter les sécurités et les assurances, je dirais la tranquillité d’esprit dont elles peuvent avoir besoin et qu’il est par conséquent de notre intérêt commun de faciliter. Je souhaite vivement que les discussions sur ce point puissent aboutir dans un délai rapide.

Nous avons bien entendu abordé la question des rapports entre le Mexique et l’Union européenne. À deux reprises, aujourd’hui et hier, le ministre Angel Gurria a rappelé le rôle tout à fait particulier et important que la France a joué pour un partenariat avec le Gouvernement mexicain, lancé le chantier nouveau par renforcement des relations entre l’Europe et le Mexique.

Nous sommes maintenant entrés dans une phase nouvelle de négociation de cet accord lui-même. Je voudrais d’abord remercier le ministre mexicain des affaires étrangères pour les propos qu’il a tenus, qui m’ont été d’autant plus droit au cœur que j’avais ressenti à vrai dire quelques injustices dans tel ou tel commentaire, que j’avais pu lire ici, là ou ailleurs, et qui ne correspondait ni de près, ni de loin à une partie de la moindre vérité.

Je voudrais à cette occasion confirmer aux autorités mexicaines que de notre côté, nous suivons de façon extrêmement attentive les négociations qui vont s’ouvrir entre l’Europe et le Mexique.

Vous connaissez tous ici les subtilités de la diplomatie européenne, qui l’emporte sur toute autre subtilité en raison de la complexité des structures européennes, avec la commission qui a compétence pour négocier.

Cette structure si spécifique, quant à l’Union européenne, fait que les discussions demandent un talent particulier, une pratique et une expérience spéciales, il faut bien le reconnaître.

Mais soyez assurés que dans ce cas, la France ne se tiendra pas assise sur sa chaise en attendant que les négociations avancent. Elle contribuera par une vigilance constante, à faire en sorte que le calendrier des discussions soit court, et bien sûr, elle sera l’avocat d’un renforcement important des relations, à la fois politiques et économiques entre le Mexique et l’Europe.

Depuis 1994, date à laquelle cette initiative a été lancée ici-même, Monsieur le ministre avec mon prédécesseur, nous pensons qu’en effet les relations de la France avec le Mexique sont pour nous des relations stratégiques, c’est-à-dire essentielles, déterminantes dans notre diplomatie et bien entendu, nous pensons que ces relations entre le Mexique et l’Europe ont la même importance.

Je comprends qu’elles soient importantes pour vous, parce que l’Europe est le premier marché du monde. Parce que l’Europe est une puissance en devenir. Parce que bientôt, il y aura une monnaie européenne qui sera une monnaie de toute première importance dans la vie financière internationale. Elle sera l’autre monnaie du monde. Mais vous devez être convaincu que de notre point de vue, du point de vue européen, le Mexique est un partenaire de taille mondiale qui a pour nous une importance tout à fait essentielle.

Les engagements communs que nous avons réaffirmés, Mesdames et Messieurs, Monsieur le ministre, les projets que nous allons mettre en œuvre puis développer vont ainsi permettre à notre coopération de prendre un élan nouveau, c’est ce que je souhaite. C’est ce que nous souhaitons ensemble, je le crois : donner un élan nouveau, non seulement à l’amitié franco-mexicaine, mais aussi à la coopération politique, économique et culturelle entre nos deux pays.

Permettez-moi, en terminant, Monsieur le ministre, Mesdames et Messieurs, mes chers amis, de souhaiter succès à la coopération franco-mexicaine à laquelle nous venons d’insuffler, aujourd’hui, une vigueur nouvelle.

Merci donc à tous ceux qui du côté mexicain ou français ont contribué au succès de cette première réunion de la commission générale franco-mexicaine, et je me réjouis de suivre attentivement les travaux de mise en œuvre des décisions que nous allons prendre.


Point de presse à l’issue de la commission mixte franco-mexicaine

Q. : (Concernant la loi Helms-Burton/les représailles de chaque pays) …

R. : Ce que nous avons conclu avec le ministre Gurria, c’est de construire ensemble un groupe de travail au niveau diplomatique pour examiner les conséquences de ce texte.

J’ai eu l’occasion de dire à plusieurs reprises depuis hier, et Angel Gurria aussi, qu’il nous paraissait dangereux qu’un pays, pour des considérations qui lui sont propres, puisse être conduit à remettre en cause les règles de la vie commerciale internationale, telles quelles sont dictées par l’Organisation mondiale du commerce.

Et nous avons pensé qu’il était très important d’en débattre entre nous, parce que cette question naturellement est très importante pour nos deux pays, comme elle l’est certainement pour d’autres. Et naturellement nous n’excluons pas du tout que cette concertation bilatérale puisse déboucher sur d’autres initiatives.

Q. : Il est évident que vous, ministre français des affaires étrangères, n’allez pas donner votre avis sur la manière dont le Gouvernement mexicain résout le conflit dans l’État de Chiapas…

R. : En effet.

Q. : Néanmoins, jusqu’où y a-t-il une méfiance dans votre pays à ce propos ? Apparemment, bien que ce soit très éloigné de la réalité, il semblerait que c’était un des facteurs importants pour l’apparente réticence du Gouvernement français dans la signature de l’accord entre le Mexique et l’Union européenne ?

R. : Madame, j’ai un grand plaisir à participer à cette conférence de presse, mais j’aimerais ne pas être obligé de répéter ce que j’ai déjà dit trois fois d’ailleurs, après Angel Gurria depuis 48 heures, sur les apparentes réticences, n’est-ce pas ? Et bien, il n’y avait pas d’apparence, et il n’y avait aucune résistance. Quant à la question ou rapport que vous avez paru devoir faire entre les apparences en question et des questions qui relèvent de la souveraineté intérieure du Mexique, alors franchement, je crois que vous êtes sur une fausse piste. Je vous le dis avec beaucoup de conviction : le Gouvernement français d’abord n’a pas l’habitude de se mêler des affaires intérieures des autres, a fortiori quand c’est un très bon ami comme le Mexique. Ensuite, vous me permettrez de dire que je fais une totale confiance aux autorités mexicaines dans ce domaine comme dans les autres.

Q. : La France tâchera d’accélérer le calendrier en vue de la négociation entre l’Union européenne et le Mexique. Y aura-t-il la possibilité de signer cet accord cette année ou quelles sont les possibilités selon la France ? Quelles sont les perspectives afin d’augmenter les échanges commerciaux, entre la France et le Mexique, qui ont diminué en 95 et risquent de ne pas être bons en 1996 ?

R. : Ce sont deux sujets différents, Madame. En ce qui concerne l’accord entre l’Union européenne et le Mexique, je vous rappelle que la compétence, donc la responsabilité pour la négociation de cet accord, revient à la commission européenne. Naturellement, celle-ci agit sur un mandat qui lui est donné par les ministres des affaires étrangères. C’est en réalité ce mandat qui a été discuté à Bruxelles il y a quinze jours maintenant, et qui avait suscité tant d’intérêt de votre part, ce que je comprends tout à fait. Alors à partir de là, quel temps peuvent prendre les négociations ? La vérité, je ne suis pas en état de vous le dire : le plus vite et le mieux. Mains naturellement entre la commission et les autorités mexicaines, il y a forcément un temps de discussion. Je crois qu’il est sans doute peut-être un peu optimiste de penser que cela peut être fait dans l’année, mais on peut aussi espérer y parvenir.

Mais naturellement l’Union européenne est aujourd’hui, après la décision qu’elle a prise, décidée à conduire ces négociations. Donc je crois qu’il y aura de part et d’autre la volonté de faire en sorte que ce processus soit conclu le plus rapidement possible.

S’agissant maintenant des relations économiques entre la France et le Mexique, il y a beaucoup de perspectives. D’abord il y a des projets d’investissements publics pour lesquels les entreprises françaises, qui sont d’ailleurs dans ma délégation, ont déjà élaboré des dossiers qui sont plus ou moins avancés.

Naturellement, nous faisons de notre côté tout notre possible pour que cela aboutisse dans les meilleurs délais. Mais du côté mexicain, il faut que les décisions se prennent, que les différentes autorités concernées, collectivités, ou entreprises publiques prennent ou non les initiatives de ces projets.

Ensuite, il y a tout ce qui relève des échanges commerciaux traditionnels, je veux dire de privé à privé. Et dans ce domaine j’ai été frappé à l’occasion du déjeuner-débat organisé hier, j’ai partagé avec Monsieur Gurria, de l’intérêt manifesté par les entreprises mexicaines.

De l’autre côté, nous allons entreprendre une démarche systématique pour encourager les entreprises françaises, les grandes mais aussi les entreprises de taille moyenne ou petite, à venir sur le marché mexicain pour investir ou simplement faire du commerce, dans tous les cas pour participer activement à la vie économique et au développement de l’économie du Mexique.

Nous le ferons par tous les canaux habituels, par toutes les voies habituelles, en utilisant nos services diplomatiques et économiques à l’étranger, et notamment ici au Mexique. Je suis arrivé ici accompagné du directeur des relations économiques extérieures, ce qui n’est pas si fréquent, et cela marque, me semble-t-il, l’importance que nous attachons à cela.

Les possibilités sont considérables. Elles sont naturellement liées à la reprise de l’économie mexicaine et au rythme de son développement, mais je crois qu’elles sont principalement liées au dynamisme, à beaucoup d’initiative dont font preuve les entreprises françaises. Et la tâche des gouvernants, dans les systèmes d’économie libérale dans lesquels, Dieu merci, nous nous trouvons le France et le Mexique, la tâche des gouvernants n’est pas de prendre des décisions dans ce domaine ; elle est de créer des conditions favorables. Et elle est de pousser ce mouvement, d’insister.

C’est ce que je ferai de retour à Paris. Ensuite naturellement, c’est aux entreprises, c’est au marché, c’est aux consommateurs. Et ici c’est aux consommateurs mexicains de montrer ce qu’ils veulent, et de prendre l’initiative.