Interviews de M. Jean-Pierre Raffarin, ministre des PME du commerce et de l'artisanat, à Europe 1 le 25 mars 1996, RMC le 4 avril 1996 et "Le Figaro" le 23 avril 1996, sur l'élection à la présidence de l'UDF, la rénovation de l'UDF et le rôle de Valéry Giscard d'Estaing.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - Emission Forum RMC Le Figaro - Europe 1 - Le Figaro - RMC

Texte intégral

Date : lundi 25 mars 1996
Source : Europe 1/Édition du Matin

O. de Rincquesen : V. Giscard d’Estaing doit-il se déclarer ?

J.-P. Raffarin : Je crois qu’il doit éclairer le choix de l’UDF, il doit dire ce qu’il attend de l’organisation de l’UDF, de sa rénovation. Il doit aussi définir une vision d’avenir. On a besoin de Giscard dans l’avenir de l’UDF. De nombreux conseillers nationaux sont aujourd’hui un peu choqués par l’acharnement anti-Giscard de certains. Il sera plus facile de lui succéder que de vraiment le remplacer.

O. de Rincquesen : Doit-il dire à qui va sa préférence pour lui succéder à la présidence de l’UDF ?

J.-P. Raffarin : Il doit définir le profil de ce que doit être le prochain président de l’UDF, mais surtout pour quelle ligne politique : la place de l’UDF, dans la majorité, les propositions de l’UDF pour la France. Également, quel processus démocratique, quelle rénovation pour l’UDF.

O. de Rincquesen : C’est plutôt Madelin ?

J.-P. Raffarin : Ça ressemble assez à Madelin. ! Tous les giscardiens ne sont pas tous au PPDF, mais tous les PPDF sont fidèles à Giscard et le PPDF a choisi Madelin.

O. de Rincquesen : Vous-même serez « madeliniste » par défaut ?

J.-P. Raffarin : Je suis giscardien et je suis très attentif au choix que va prononcer Giscard. Il est clair qu’avec Madelin, notamment pour tout ce qu’il a fait pour les entreprises, pour les travailleurs indépendants, je suis fidèle à son action passée et je partage ses projets d’avenir.

O. de Rincquesen : S’agissant de l’emploi, comment le ministre du Commerce peut-il participer à cette action quant on voit que 43 % des alimentations de proximité ont disparu en dix ans et que la grande surface a tué le petit commerce ?

J.-P. Raffarin : C’est vrai qu’aujourd’hui les grandes surfaces ont déséquilibré notre paysage commercial. C’est pour cela que le Gouvernement a engagé une action de rééquilibrage forte avec deux textes actuellement en discussion au Parlement : d’une part l’urbanisme commercial et, d’autre part, la concurrence. Il faut mobiliser tout le territoire pour défendre l’activité économique. Ce qui me frappe sur tous ces sujets, c’est qu’au fond l’avenir du commerce, l’artisanat des PME, c’est le même sujet que l’aménagement du territoire. Quand le commerce fonctionne, le territoire respire ; quand le commerce est asphyxié le territoire connaît la désertification. Il faut donc mobiliser. C’est ce que nous faisons aujourd’hui à Poitiers avec plus de mille maires qui sont rassemblés pour mobiliser, autour de l’association « 1 000 villages », un certain nombre d’actions pour mobiliser des moyens, créer des services, des activités de commerce dans les villes de petites dimension. Le Gouvernement va encourager ces initiatives.

O. de Rincquesen : Comment peut-on maintenir une boulangerie quand la grande surface vendra de la baguette à 1 franc ? Comment maintenir une station-service alors que la grande surface vendra le carburant 40 centimes moins cher ?

J.-P. Raffarin : La grande surface ne pourra plus vendre la baguette à 1 franc avec les textes que nous sommes en train de discuter au Parlement. Nous allons faire en sorte qu’il y ait un nouveau rééquilibrage et nous avons aujourd’hui la possibilité d’aider, dans les villages de France, à l’installation de commerces multiservices, avec de l’alimentaire. Nous avons bâti, aujourd’hui, 750 multiservices dans toute la France, avec des prestations, avec le tabac, avec le journal, avec d’autres prestations que celles strictement alimentaires. Je crois vraiment qu’il est possible de rééquilibrer. On a dit que c’était impossible, qu’il fallait laisser aller les choses. Mais la logique des grandes surfaces nous conduirait trop loin vers de très grands hangars avec des produits de plus en plus étrangers. Il faut rééquilibrer le commerce. Je ne suis pas hostile à la modernisation de la grande distribution mais je souhaite qu’on rééquilibre et notamment au bénéfice du commerce rural.

O. de Rincquesen : Ce n’est pas très libéral par rapport à Madelin.

J.-P. Raffarin : Oui, c’est libéral. Le droit est là pour protéger le faible, rééquilibrer. Je crois que si on laisse les abus, les excès, le faible est dans la difficulté. Nous ne voulons pas réglemente le commerce, nous ne voulons pas administrer le commerce. Nous voulons simplement corriger les abus car il y a trop d’excès.

O. de Rincquesen : C’est un gisement de combien d’emplois dans votre esprit ?

J.-P. Raffarin : Pour l’artisanat, c’est un gisement de 100 000 emplois par an. Nous avons un programme bâti avec l’ensemble des professionnels de l’artisanat avec un objectif de 300 000 emplois dans les trois ans. En ce qui concerne le commerce, il y a eu beaucoup de destructions. Le commerce peut redevenir créateur d’emplois, notamment en jouant la carte de l’aménagement du territoire, en jouant la carte des centres-villes. Il faut repartir à la conquête commerciale de ces endroits. C’est une action très importante que nous avons engagée sous l’autorité d’A. Juppé.

O. de Rincquesen : Sur la région, vous proposez de créer 7 à 8 000 emplois avec un programme régional d’insertion ?

J.-P. Raffarin : On n’en a pas beaucoup parlé, mais c’était un événement très important lors du sommet social, en décembre, à Matignon, autour d’A. Juppé, que de faire de l’emploi des jeunes la priorité. C’est vrai que le chômage des jeunes est le vrai cancer social de notre société. C’est là où les deux septennats précédents ont particulièrement échoué. Il nous faut donc mobiliser toutes les énergies, pas seulement nationales, mais également locales, pour l’emploi des jeunes. Le sommet social a décidé d’engager des programmes régionaux d’insertion. A. Juppé a fixé un objectif d’ici la fin de l’année prochaine avec 250 000 jeunes. Je décline, en tant que président de région : 250 000 jeunes au niveau national, c’est environ 7 500 à 8 000 jeunes en Poitou-Charentes. Je propose à l’État, en tant que président de région, un programme régional d’insertion. Je mets environ quarante millions de francs pour créer 2 500 activités pour les jeunes. Je demande à l’État d’en faire autant, et aux collectivités territoriales, aux maires, aux départements, aux villes aussi. M. Monory vient de lancer une opération avec 600 jeunes pour les aider à partir pour l’étranger, pour soutenir certaines initiatives. Nous mobilisons ainsi dans un partenariat qu’on peut appeler « Jeunes 2 000 », comme il y avait « Universités 2 000 », en conjuguant les efforts de partenaires sociaux, des collectivités territoriales et de l’État, pour participer à cette mobilisation nationale qui n’est pas seulement parisienne mais qui doit se faire sur le territoire.

O. de Rincquesen : P. Seguin vous a « piqué » la vedette la semaine dernière en ouvrant la voie…

J.-P. Raffarin : Il y a des grandes personnalités, telle Seguin, qui raisonnent sur l’emploi, mais ce que j’entends trop souvent, c’est l’appel au national. Le national doit faire un certain nombre de choses. Par exemple : l’allégement des charges sur les bas salaires, c’est une orientation nationale, 40 milliards dans le budget. Ce qu’a fait A. Juppé est très important. Cette action nationale doit être complétée par une action territoriale de mobilisation du terrain pour les jeunes.

O. de Rincquesen : Doit-il y avoir, comme le propose Chirac, « un modèle social européen » pour l’emploi ?

J.-P. Raffarin : Je crois que la France a des choses à dire sur ce sujet car nous avons besoin de protéger les acquis sociaux et de faire en sorte que le développement économique européen se fasse en protégeant l’ensemble de ce qui a été fait dans ce pays.


Date : jeudi 4 avril 1996
Source : RMC/Édition du matin

P. Lapousterle : On a toujours dit que les PME étaient un réservoir d’emplois pour la France, or le chômage augmente, la croissance n’est pas encore au rendez-vous. Voyez-vous poindre une éclaircie dans les affaires et donc de l’embauche prochaine ?

J.-P. Raffarin : Je suis optimiste, naturellement avec prudence, car dans la situation économique fragile que nous connaissons, il faut être vigilants. Nous avons cependant une amélioration réelle des chiffres de la consommation en janvier et en février. D’autre part tous les indicateurs sur le retour du moral des chefs d’entreprise sont positifs. Nous avons donc des signes de redémarrage de l’activité et notamment autour des PME et de l’artisanat. Il va de soi que nous avons aussi une préoccupation majeure qui est le problème de l’emploi des jeunes. Il nous faut là accélérer la mobilisation nationale. Celle du Gouvernement est forte, celle de toutes les collectivités territoriales doit également être engagée. C’est ce dont parlera le Premier ministre aujourd’hui dans les Ardennes. Pour la région que je préside, Poitou-Charentes, nous sommes prêts à signer un contrat avec l’État pour investir cinquante millions pour insérer tous les partenaires pour résoudre le chômage des jeunes qui est le cancer de notre société.

P. Lapousterle : Le Gouvernement compte-t-il donner un coup de pouce pour aider à ce que les affaires reprennent ?

J.-P. Raffarin : Oui, puisqu’avec le plan PME et les PME étant vraiment le moteur du développement économique, nous avons engagé des mesures stratégiques de développement. 80 % des 34 mesures du plan PME sont aujourd’hui en action. Nous avons été très vite dans la réalisation de ce plan. Il nous faut aller, sur d’autres sujets, également plus loin. Nous sommes en train de relancer la création de petites entreprises. Nous avons un problème majeur en matière de création d’entreprises : une entreprise sur deux meurt dans les trois ans. Nous voulons une nouvelle politique nationale de la création d’entreprises. Nous allons créer à la tête de cet effort national, un Conseil national de la création d’entreprises qui va rassembler tous les réseaux qui se mobilisent pour la création d’entreprises.

P. Lapousterle : Quand ?

J.-P. Raffarin : C’est pour les jours qui viennent. Avec le réseau « Entreprendre en France » qui a été fondé par les Chambres de commerce, avec les experts comptables, les avocats, tous ceux qui doivent accompagner la création d’entreprises. Avec ce Conseil national pour la création d’entreprises nous aurons l’outil pour, à la fois, qualifier la création, pour éviter tous ces échecs d’entreprises, car la création était mal préparée, et accompagner le créateur avec tous les experts, l’ensemble des partenaires, qui peuvent être, pour le créateur d’entreprise, les moyens du succès.

P. Lapousterle : N’y-a-t-il un problème politique ? Car un sondage Louis-Harris, publié ce matin, parle d’une rechute du Gouvernement qui perd encore 5 points ; il n’y a que 33 % des gens qui disent soutenir le Gouvernement dans le pays. N’est-ce pas un obstacle pour ce dernier que la réserve de l’opinion publique ?

J.-P. Raffarin : Non car nous sommes dans la période des réformes, des difficultés, nous sommes au charbon et il est clair, aujourd’hui, que nous avons un travail qui n’est pas facile. Remettre de l’ordre dans les finances publiques, ça ne rend pas forcément populaire. Il faut redresser pourtant les finances publiques de ce pays, il faut engager des réformes qui sont difficiles. Nous sommes au printemps et au printemps, on voit apparaître les premiers signes des beaux jours mais il faut encore du temps pour que le Gouvernement puisse, dans l’opinion, retrouver tout le succès qu’il mérite puisque son action dégagera des résultats positifs dès la fin de cette année, on le verra sur le terrain de l’emploi.

P. Lapousterle : Si c’est le printemps sur le calendrier, les impôts sont plus lourds qu’avant et le chômage est plus important qu’avant. C’est quand même un printemps lourd, il faut le reconnaître !

J.-P. Raffarin : Les impôts sont plus lourds mais nous avons fait des allégements très importants. Savez-vous que dans le budget 1996, par exemple, sur les charges sociales pour les entreprises, on a allégé de plus de 40 milliards ? Et je connais des collectivités territoriales qui ont bloqué leur taux d’imposition. Il y a donc des efforts qui sont faits et il faut généraliser ces efforts. Je crois vraiment que la politique des réformes est en train de porter ses fruits. Je suis sûr qu’à l’automne, nous verrons les résultats de l’action gouvernementale car après l’effort viendra le réconfort et le succès.

P. Lapousterle : L’UDF : deuxième groupe de la majorité, vous souteniez Madelin et c’est Léotard qui l’a emporté. Premier bureau politique hier à l’Assemblée. Etait-ce hier un bon ou un mauvais départ ?

J.-P. Raffarin : C’était encore un peu tendu puisqu’en effet, le Conseil national a élu un président et au bureau politique, Léotard a annoncé qu’il y aurait deux présidents : un président, F. Léotard, et un président, F. Bayrou. Madelin a dénoncé cette organisation qui n’est pas tout à fait conforme à ce qu’a souhaité le Conseil national. Il y a trois alliances fondamentales pour l’UDF : l’alliance des deux François – Bayrou et Léotard –, l’alliance des composantes en charge de la rénovation, et les discours. Maintenant, il faut passer aux actes. Ensuite, il y a l’alliance du renouveau, celle De Charrette et de Madelin, qui ont décidé d’agir ensemble. Ils pèsent, à eux deux, un bon tiers de l’UDF au niveau des cadres et beaucoup plus chez les militants car cette campagne a révélé que Madelin était l’homme qui monte. C’est clair que, dans l’UDF, c’est aujourd’hui un mouvement dont il faut tenir compte. Et puis il y a l’alliance des présidents, celle de Giscard et de Chirac car, au fond, pour diriger les grandes affaires du pays, la fin de cette querelle entre Chirac et Giscard a été la grande étape de l’élection présidentielle et nous en avons besoin pour l’avenir et je souhaite que cette coopération continue à bien fonctionner dans l’intérêt du pays.

P. Lapousterle : On ne l’a pas entendu parler d’un rôle pour Giscard, hier, au bureau politique ?

J.-P. Raffarin : V. Giscard d’Estaing n’a pas de rôle à jouer dans les appareils. Nous sommes aux machines. Giscard a un rôle à jouer dans le débat d’idées.

P. Lapousterle : Peut-il encore prétendre représenter l’UDF ?

J.-P. Raffarin : Il représente beaucoup plus que l’UDF, il représente la qualité présidentielle. Il est le seul ancien président de la République à avoir l’expérience et donc pour J. Chirac, c’est un partenaire de confiance.

P. Lapousterle : Est-il imaginable que vous fassiez un groupe à part à l’Assemblée nationale ?

J.-P. Raffarin : C’est une responsabilité qui revient aux parlementaires. Il n’y a pas une stratégie d’appareil de cette nature.

P. Lapousterle : Mais pour vous, serait-il bon que le courant que vous représentez soit un groupe à part à l’Assemblée nationale ?

J.-P. Raffarin : Étant au Gouvernement, je ne suis plus parlementaire. C’est aux parlementaires à prendre cette décision. Ce qui est clair, c’est que je me réjouis de la démarche hier du président de l’UDF vis-à-vis d’A. Juppé. Ce qui est clair, c’est que l’UDF est dans la majorité, l’UDF ça a été un engagement de tous les partenaires, et sera loyale, active, auprès d’A. Juppé, auprès du Gouvernement.

P. Lapousterle : Pourtant, Léotard n’avait pas ménagé ses critiques à l’égard du Gouvernement et notamment dans sa composition et sur certaines actions importantes.

J.-P. Raffarin : C’est pour cela que sa nouvelle orientation politique, celle d’un soutien loyal à A. Juppé est très important pour nous. C’était un des objectifs que nous avions de faire de l’UDF un partenaire loyal dans la majorité. Comme le disait Giscard : « Un partenaire qui soutient et non pas un partenaire qui harcèle ». C’est l’orientation qui a été choisie et je m’en réjouis.

 

Date : 23 avril 1996
Source : Le Figaro

Le Figaro : Quelle sera l’attitude de la minorité au sein de l’UDF ?

Jean-Pierre Raffarin : Nous serons évidemment loyaux. Il n’y aura pas de guérilla. Nous ne faisons aucun procès d’intention à la nouvelle direction de l’UDF. La campagne électorale est finie, elle n’a d‘ailleurs pas changé grand-chose au rapport des forces internes, car nous étions dans le cadre d’une « démocratie préfabriquée », comme l’a dit Alain Madelin. Quoi qu’il en soit. L’UDF a un nouveau président, la balle est dans son camp. Nous supposons que François Léotard choisira de passer aux actes, et nous attendons de lui qu’il engage la rénovation de la confédération. Dans sa campagne, il a sans doute entendu les espoirs des militants de l’UDF.

Le Figaro : Concrètement, que proposez-vous ?

Jean-Pierre Raffarin : Nous sommes des démocrates, et nous voulons plus de démocratie à l’intérieur de l’UDF. Rendez-vous au prochain conseil national sur la réforme des statuts, nous mesurerons alors si la volonté de rénovation est authentique.

Concrètement, nous formulons trois propositions prioritaires. Nous demandons que le prochain président de l’UDF soit élu par l’ensemble des militants ; qu’un référendum soit organisé sur l’unification de l’UDF ; et que soit proposée la liberté de fusion pour les fédérations qui le souhaitent. Une bonne vingtaine d’entre elles y réfléchissent…

Il faut aller à la fusion de l’UDF le plus tôt possible, engager le processus avant l’été. La seule façon, pour François Léotard, de réussir son challenge, c’est d’engager le programme de rénovation de Valéry Giscard d’Estaing. S’il ne le fait pas, l’UDF s’immobilisera et les querelles seront de retour. Le PR est donc condamné à être le fer de lance de la fusion de l’UDF.

Le Figaro : Giscard n’a-t-il pas, si l’on peut dire, raté sa sortie ?

Jean-Pierre Raffarin : Valéry Giscard d’Estaing n’a pas prononcé à Lyon un discours de sortie, mais un discours de liberté retrouvée. Les attaques dont il a fait l’objet pendant la campagne sont inacceptables pour de nombreux parlementaires et militants. Heureusement, ses amis ne sont pas privés de lui. Ce sont ses successeurs qui ont voulu couper le cordon. Ils mesureront sans doute un jour qu’ils ont fait une erreur.

La légitimité de Giscard, au plan national, n’est pas venue des partis politiques mais de sa qualité « présidentielle ». Sa place dans le débat politique est liée à cela. Giscard est redevenu un homme libre, et à l’occasion des élections législatives et régionales de 1998, sur les grands sujets – la monnaie unique, l’emploi, la décentralisation –, la majorité aura besoin de Giscard. Si ce dernier ne veut plus jouer un rôle d’appareil, il veut rester disponible pour ses amis et ses idées.