Texte intégral
L’enjeu vital des élections de 1997
Au-delà des craintes sérieuses que pouvait avoir Chirac relativement à l’aboutissement des « Affaires » et à la montée en puissance du FN qui, en tout état de cause menaçaient la majorité de débâcle en 98, la vraie raison de ce hold-up électoral était d’obtenir à l’esbroufe un chèque en blanc pour 5 ans afin de parfaire une politique européenne qui, à travers l’euro, la monnaie unique, allait soumettre la France à l’Europe de Maastricht. Or, pour tenir les critères de convergence, il fallait de nouveaux tours de vis fiscaux de nouvelles restrictions sociales, de plus en plus de chômage. D’où la décision de brusquer l’élection.
Pour la plupart d’entre eux, les Français n’ont pas compris la gravité de l’enjeu, mais par instinct se sont dérobés à l’étreinte tartuffesque du chef de l’Etat.
En fait, quand Chirac disait vouloir donner la parole au peuple, il agissait pour la lui retirer sur le sujet principal, pendant 5 ans.
En battant la majorité sortante, en donnant 15 % au FN, le pays, par instinct et par réflexe salvateur, a refusé à Chirac le blanc-seing. En fait, il a voté contre la monnaie unique, contre l’euro, contre Maastricht.
Ce que les Français ne savent pas, ce qu’ils doivent savoir, ce qu’ils doivent croire parce que les patriotes ne cessent de le leur dire, c’est que la Patrie est en danger ! Qu’elle est en guerre sans le savoir et que ses chefs l’assourdissent et l’aveuglent pour qu’elle ne se défende pas.
Cette guerre, c’est la guerre économique et culturelle, formes nouvelles de la volonté de conquête que mène le pouvoir des Etats-Unis contre la France, l’Europe et même le monde.
Parmi les signes révélateurs de cette situation que relève dans son livre Le syndrome de l’Ortolan, Arnaud-Aaron Upinsky, figurait le virulent article antifrançais paru sous la signature de Robert Chen dans le New York Times et beaucoup plus intéressant encore, le testament posthume de François Mitterrand révélé par Georges-Marc Benamou. Je le cite : « Cet aveu qu’il n’a pas pu faire à la face du monde est la déclaration politique la plus importante qu’ait faite François Mitterrand durant ses deux septennats ».
Nous sommes en guerre
La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique.
Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort… apparemment.
Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde…
C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort.
Notons que le même type de guerre faite depuis la fin de la guerre du Golfe en Irak, avec notre complicité, a, sans tirer un seul coup de feu, tué près d’un million d’enfants, morts de faim, de misère, faute de soins.
De retour, il y a trois jours, la délégation humanitaire d’Irak conduite par ma femme et madame Lussan confirme que l’horrible crime contre l’humanité continue de jour en jour.
Si le gouvernement français, n’est pas, comme nous l’affirmons, servilement à la botte des Etats-Unis, qu’attend-il pour envoyer à Bagdad les médicaments et les vivres que les Etats-Unis bloquent depuis 7 ans, en pleine paix, aux frontières de ce fier et courageux pays.
Sur ce testament, comme sur la situation en Irak et bien d’autres, la presse fait un silence écrasant.
Cette guerre est une guerre de représentation, une guerre de l’information, pratiquant systématiquement l’inversion des valeurs morales aussi bien que sémantiques.
Avant le référendum, on avait dit aux Français que l’Europe de Maastricht, c’était le seul moyen de faire jeu égal avec les Etats-Unis. Faux. La mondialisation a vu le triomphe des Etats-Unis, de leur système économique, social, culturel.
Depuis 92, 10,5 millions d’emplois ont été créés aux États-Unis.
Pendant ce temps, la France et l’Europe se sont enfoncées dans la récession.
En 92, Mitterrand avait promis 5 millions de chômeurs en moins en Europe. En 97, il y en a 5 millions de plus.
Depuis 1960, l’Europe stagne lamentablement. Les 15 pays représentent 8 % des échanges économiques dans le monde. La part des EU a été multiplié par 5.
En France, le chômage a augmenté de 20 % depuis le Traité de Maastricht, ainsi que la violence, la corruption, la fiscalité. Rappelons le bilan de la législature :
Chômage : + 500 000
Immigration : + 400 000
Dette publique : + 1 300 milliards
Dette des entreprises publiques : 600 Mds
dette de la sécurité sociale : + 200 Mds
Insécurité : + 4,5 millions de crimes et délits
RMI : franchissement de la barre 1 million
Un chiffre révélateur. Le classement par l’« Institue Management Development » de Lausanne :
En 93, la France était au 12e rang de la compétitivité mondiale.
En 95, elle est au 17e rang.
En 96, au 20e rang.
Les Etats-Unis sont au 1er rang.
Il y a trois mois, Maurice Allais, prix Nobel écrivait : « Jamais la France ne s’est trouvée, en temps de paix, dans une situation aussi tragique qu’aujourd’hui avec un sous-emploi. »
Rappelons aussi :
- L’affaire Daewo où le gouvernement était prêt à céder Thomson multimédia au groupe coréen ;
- L’échec de la candidature européenne au commandement de l’OTAN à Naples ;
- L’échec de la France en Afrique centrale face à la diplomatie américaine, notamment au Rwanda et au Zaïre ;
- L’abandon de notre indépendance de défense nucléaire ;
- La politique du franc cher qui nous fait payer la réunification allemande et l’essor américain ;
- L’impuissance en Bosnie.
La vérité, c’est que les Etats-Unis d’Europe, ce sont les États-Unis en Europe.
En 1992, Mitterrand disait : « L’Europe, c’est la paix. » C’est faux. Cette Europe-là, c’est la guerre, une guerre que nous aurons perdue faute de l‘avoir prévue, faute de l’avoir livrée, faute de l’avoir gagnée.
Dans cette guerre, l’arme essentielle est l’information ou plutôt la désinformation comme nous pouvons nous en rendra compte à nos dépens.
En bref, la mondialisation n’est que l’américanisation, le règne du Dieu dollar.
La démocratie sans frontières n’est que l’empire américain et la langue officielle de l’Europe, l’anglais.
Ce que répète inlassablement le Front national, c’est que ce qui est en cause, au-delà de l’identité culturelle des nations, c’est leur indépendance, leur liberté, leur sécurité.
De plus en plus d’Europe, c’est de moins en moins de France. Quand l’Europe sera, la France ne sera plus.
Et cela, nous ne l’accepterons jamais.
Il est temps, ne seraient-ils qu’une poignée, que des hommes libres conquièrent le droit de parler au Parlement :
- de parler pour la France, au nom des Français menacés de servitude et qui ne le savent pas ;
- de parler librement sans contrainte et sans censure, comme ont le droit de le faire dans toutes les cités et toutes les républiques de l’histoire les hommes libres.
Que s’est-il produit entre le moment où, à Cochin, Jacques Chirac dénonçait « le parti de l’étranger à l’œuvre, avec sa voix paisible et rassurante et l’engourdissement qui précède la peine de mort » et aujourd’hui, où la France est dirigée par le clone de François Mitterrand.
Un système bloqué, la démocratie paralysée
Tous les Français ont pu se rendre compte que le système représentatif français est en panne mais en échec par les manœuvres politiciennes de l’Etablissement.
Napoléon : « Tout gouvernement vit de son principe. » A contrario, on pourrait dire qu’il meurt de ne pas le respecter.
Le scrutin majoritaire à 2 tours et le découpage manipulé par M. Pasqua, aux ordres de Jacques Chirac en 86.
Ce système, quand il n’est pas délibérément faussé, a pour objectif d’amener à l’Assemblée une représentation la plus exacte possible des courants populaires, des oppositions, des conflits d’intérêts, sublimés, élevés à un niveau pacifié pour les résoudre au mieux de l’intérêt commun.
C’est la volonté populaire qui fonde les institutions. Sans elle, pas de république, pas de démocratie. En effet, l’article 3 de la Constitution dispose qu’« aucune section du peuple, ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ».
L’égalité est aussi l’un des principes fondamentaux de la République. Or, où est l’égalité quand, avec 9 % des voix, les communistes peuvent avoir 25 députés et, avec 16 %, le Front national n’en aurait aucun.
Cela, les citoyens ne le comprennent pas et ne l’acceptent pas.
Les hommes du système disent : « Ce n’est pas de notre faut, c’est le système de scrutin qui en est responsable ».
C’est faux, puisque tous s’efforcent d’empêcher que le Front national ait un seul député et sont prêts pour l’obtenir aux alliances les plus anormales comme celles du Front (dit) républicain.
Ce ne sont pas les idées qui les réunissent, alors quoi ? Les compromissions, les affaires, ou alors quelles accointances secrètes, quelles appartenances cachées ?
La Nation a besoin de tous ses enfants, la politique de toutes ses composantes. Il faut à un bateau une proue et une poupe.
Ils n’avancent pas sur le côté autrement qu’en dérive.
En politique, il en va de même ; sans ses éléments de pointe, ses courants novateurs, le corps politique n’avance pas. A force de privilégier les forces conservatrices à droite comme à gauche, on finit par tourner en rond dans la même gamelle.
Le Front national est sans cesse défiguré, caricaturé, diffamé. Il est pourtant incontournable. Il n’a jamais dit qu’il construisait seul l’avenir mais il affirme que non seulement l’avenir ne peut se faire sans lui, mais qu’il sera l’élément principal et moteur de la recomposition politique de la politique française.
Avec tous ceux qui sont préoccupés de leur avenir et celui de leurs enfants, préoccupés de l’avenir de la France, de sa souveraineté, de son indépendance, de son identité. Et nous savons que ces préoccupations et ces inquiétudes ne sont pas seulement celles des électeurs du Front national. Dans tous les milieux, mais encore tenus par la chape de plomb de la pensée unique, il y a des hommes qui commencent à parler, des hommes qui commencent à écrire. Les titres des derniers livres sortis : celui de monsieur Jelen, qui n’est pas spécialement un de nos amis, est titré « la France éclatée ». Celui de monsieur Barreau, qui était naguère le responsable de l’immigration en France, titre son livre « La France va-t-elle disparaître ? ».
Une citation de Max Gallo
Et je voudrais vous lire – parce que je l’ai beaucoup aimée – la phrase d’un écrivain de talent mais qui est un écrivain de gauche ou en tous les cas, qui passe, ou qui passait pour être de gauche. Il s’agit de Max Gallo :
« Je ne veux pas d’une figuration virtuelle du passé national. Je suis du côté de Sénanque et de Versailles, du côté de Jeanne et de Louis XIV, de Robespierre et de Napoléon, de Moulin et de De Gaulle et j’assume Thiers, Céline et Brassillach. Je ne souhaite pas que mon fils recherche un travail en mobil-home dans une Europe où l’euro serait la seule identité. Suis-je un conservateur ? Suis-je un vieux croyant ? L’avenir pour moi s’appelle France ! »
Eh bien, Monsieur Gallo, beaucoup de nationaux pensent comme vous. Et pensent qu’il est grand temps que les Français authentiques, ceux qui sentent cet attachement sacré à leur Patrie, prennent l’initiative de se regarder, de se rencontrer et de se parler avant d’agir ensemble !
Alors il faut, peut-être, très vite analyser les résultats du premier tour des élections. Ils sont pleins de charme ! Nous avons, si souvent, bu le calice quelques fois jusqu’à la lie, que maintenant, que le vase est d’hydromel, n’est-ce-pas ? nous pouvons nous en régaler.
C’était un tir, … presque parfait – nous y avons été aidé par la Providence – mais obtenir que le FN passât la barre des 15 %, alors que le parti communiste avait 9 %, malgré la formidable propagande médiatique dont il a bénéficié à longueur de journée (les banlieusards se croyaient dans leurs jardins, en voyant en permanence le nain de jardin à la télévision), que le RPR et l’UDF à eux deux, plus leurs satellites : 31 % ! l’UDF derrière le Front national… Et le PS, grand élan de la gauche, passant à peine, la barre du quart des électeurs s’étant exprimés. Et puis, Monsieur de Villiers, à moins de 3 % …) pour les avoir ! Là où nous sommes en mesure de nous maintenir, nous devons obtenir plus de voix qu’au premier tour montrer que nous sommes capables de rallier d’autres Français à notre position. Au deuxième tour, le mot d’ordre : c’est le Front national bien évidemment !
Nous continuerons la lutte sur tous les fronts. Contre Maastricht. Contre le chômage. Contre l’immigration. Contre l’insécurité. Contre le fiscalisme. Contre l’illettrisme. Contre le désordre moral. Contre la faiblesse de l’Etat. Contre la dilution des valeurs de notre pays.
Quels sens ont les valeurs de tel ou tel mouvement, quand on les apporte en cadeaux à monsieur Mancel et à un certain nombre de gens poursuivis devant les tribunaux.
Nos valeurs sont certes, d’abord celles de la Nation, elles sont aussi celles de la république, elles sont celles de notre civilisation, elles sont celles de notre histoire, de notre passé avec nos héros, nos martyrs, nos combattants, nos travailleurs, avec tous ceux qui ont fait ce pays et qui ont la volonté de le garder, grand et respecté.
On ne fera pas taire des millions de Français, qui seront plus nombreux parce que nous serons capables de les rassembler. Et nous l’avons montré en 25 ans d’existence. Nous avons démontré que nous avions la prévoyance, la lucidité, la ténacité, le courage, la persévérance, le dévouement.
Nous ne sommes pas des monstres de qualité, nous sommes des femmes et des hommes comme vous et comme tant d’autres. Mais nous, nous savons ce que nous voulons.
Nous savons où nous allons et nous savons comment nous allons faire.
Qui d’entre nous oserait regarder ses enfants dans les yeux en leur expliquant qu’ils n’ont plus de pays, que le France a disparu, qu’elle a été cédée contre un certain nombre de milliards d’euros et quelques prébendes politiques ? Qui d’entre nous oserait aller au cimetière le jour de la Toussaint et des morts, et passer devant les tombes de nos ancêtres, de nos aïeux, de nos parents qui sont couchés là, dans la terre de France, notre terre et notre France.
Alors sans haine, mais sans crainte, sans faiblesse non plus, avec le cœur plein d'espoir, l'esprit clair et l'âme légère, nous allons marcher au combat comme hier pour la France et pour les Français.
Vive le Front national et vive la France !