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Le Figaro : Le rapport Turpin détaille l'Inventaire du Centre de stockage de la Manche (CSM), ainsi que son impact sur l'environnement, mais ne vient-il pas un peu tard ?
Corinne Lepage : Les élus et le public se posaient des questions sur le CSM. Le gouvernement souhaitait une expertise indépendante et claire, qu'il avait décidé de rendre publique, d'où la création de cette commission. Ce rapport est tout à fait objectif. Il était important de savoir ce qu'il faut faire du CSM afin de protéger au mieux nos descendants, et pour cela, il n'est pas trop tard.
Le Figaro : Allez-vous tenir compte des différentes mesures proposées par le rapport ?
Corinne Lepage : Oui, le gouvernement a décidé de retenir les propositions de la commission Turpin. Le rapport montre que l'enlèvement des déchets n'est raisonnable, ni techniquement ni financièrement.
Le CSM existe, il faut faire avec. Je suis favorable à la pose d'une couverture plus large du site qui ne sera, définitive et techniquement au point que dans cinq ans. Il faudra pour cela lancer une nouvelle enquête d'utilité publique. Je soutiens également la recommandation de créer une commission locale de surveillance qui pourra bien informer le public et donner des avis sur l'avenir du CSM.
Le Figaro : Les associations locales et écologiques n'ont-elles pas eu un rôle déterminant dans la recherche d'information sur La Hague ?
Corinne Lepage : Certes, mais il est essentiel que l'État de son côté, sollicite des instances indépendantes et diffuse largement leurs recommandations. La sûreté nucléaire est partagée entre le ministère de l'Industrie et celui de l'Environnement. Mon rôle, tel que je le conçois, est justement de promouvoir la transparence et le dialogue. Ce rapport témoigne de celte volonté, nous ne cachons rien.