Texte intégral
Mesdames, Messieurs, chers amis, la campagne électorale a commencé depuis moins de 15 jours, à la suite de la dissolution brusquée de l’Assemblée nationale.
Nous arrivons maintenant, me semble-t-il, à un moment clé de cette campagne, à un moment où les Françaises et les Français veulent y voir clair dans les programmes et les propositions des différentes formations politiques, et justement au moment où nous présentons « nos engagements pour la France ».
La dissolution a été une manœuvre politique. Elle a été ressentie comme telle par une très grande majorité de Français. J. Chirac, une fois de plus, a fait le contraire de ce qu’il avait promis. Il avait dit : « je ne ferais pas de dissolution de confort ». Il a fait une dissolution de convenances, une dissolution tactique. Cette décision était faite, à l’évidence, pour désarçonner l’opposition, creuser d’entrée de jeu un avantage irrémédiable entre le RPR (le RPR surtout) et l’UDF d’un côté et les formations du changement de l’autre.
Il n’en est rien. Aujourd’hui la décision n’est pas faite dans l’esprit des Français.
Les données de sondages montrent ces derniers temps – et je voudrais insister et faire cet appel en direction notamment des grandes chaînes de télévision – que les résultats des votes apparaissent en siège et non pas en pourcentage. Cela ne permet pas aux Français de mesurer clairement l’écart qui existe aujourd’hui entre les uns et les autres. Les pourcentages accordés aux formations politiques au premier tour décrivent, avec la marge d’erreur de sondage, ce que sont les intentions des Français quand on les sonde. Les calculs de résultats du deuxième tour, en sièges, sont des constructions hypothétiques, des modèles mathématiques, de projections politiques qui ne peuvent pas aujourd’hui être dotés de la même précision. Qu’on les donne, c’est normal. Mais il faut également, à chaque fois, donner les intentions de vote en direction des principales formations politiques.
Cette dissolution brusquée a été faite également pour désorienter les Français, pour escamoter le moment où, au terme normal d’une législature, ils auraient porté jugement sur le bilan. Cela a en partie réussi. Si une campagne de petites phrases devait dominer l’élection législative, si elle se substitue au débat d’idées nécessaire à la démocratie, les Français ne seront pas mis en position de choisir. Le scepticisme l’emporterait, il servirait les Conservateurs. Notre responsabilité est donc considérable dans cette campagne.
La droite se livre en effet à une série d’escamotages. Elle a escamoté la fin de la législature et par là même son ancienne majorité. Elle a escamoté son bilan, (5 mots dans ses propositions d’il y a quelques jours). Elle a escamoté son programme (5 à 6 pages rédigées hâtivement de propositions souvent peu précises, comme la baisse des impôts, ou parfois même tirées outrageusement de notre programme. Elle est parfois même en train de nous suggérer qu’elle escamoterait l’ancien Premier ministre. Elle escamote même aujourd’hui ses amis du Parti conservateur qui viennent de se faire étriller en Grande-Bretagne. En réalité, elle ne veut pas d’un débat d’élections, elle veut une opération de reconduction.
Nous devons donc faire aux Françaises et aux Français des propositions précises et claires. Nous devons prendre des engagements devant eux. Nous devons proposer un contrat à nos concitoyens reposant sur le respect d’engagements précis. C’est ce que nous faisons avec le document présenté aujourd’hui.
Avant de vous en parler davantage, je veux évoquer un événement qui s’est passé hier, ou cette nuit, au soir du 1er mai. Quel symbole pour nous ! La débâcle des Conservateurs et du triomphe des Travaillistes en Grande-Bretagne. Comme les Anglais le soulignaient cette nuit, et particulièrement les observateurs, c’est une vraie victoire des Travaillistes qui a été remportée, et pas seulement un rejet, un écrasement des Conservateurs. C’est un grand succès pour la Gauche européenne. C’est une vraie défaite pour la Droite en Europe. Rien ne pourra escamoter ce fait. Rien ne peut, quels que soient les commentaires, faire oublier que ce sont les amis de M. Juppé et de M. Chirac, qui viennent de se faire battre durement en Grande-Bretagne, et que ce sont les amis des Socialistes français qui viennent de remporter un triomphe éclatant.
À cela doivent s’ajouter quelques constats.
La politique qui vient d’être condamnée sévèrement en Grande-Bretagne est la politique que nous prépare la droite française.
Si le projet de Tony Blair, comme on l’entend murmurer, était si peu différent de la politique conservatrice, la différence se serait faite à la marge et il ne se serait pas produit, dans ce pays et vieux pays qu’est la Grande-Bretagne, un tel raz-de-marée. Certes il y a l’usure du pouvoir des Conservateurs en Grande-Bretagne mais il est patent aussi de constater qu’en 18 ans, la droite britannique n’a pas su prendre les mesures sociales minimum. Elle a cru construire l’économie et elle a surtout détruit le tissu social. C’est cette destruction du tissu social qui vient d’être rejetée et condamnée par les travailleurs et par l’électorat britannique. Certains observateurs dans ce pays évoquaient ainsi l’échec des Conservateurs au-delà de l’usure. « Ils étaient sans idées, ils étaient divisés et ils n’avaient pas tenu leurs engagements vis-à-vis du peuple » mais n’est-ce pas là le portrait même de la situation de la droite française ?
Pour ceux qui insistent à l’envi sur le « caractère libéral » d’un certain nombre de propositions des travaillistes, je voudrais prendre simplement 5 mesures du programme de Tony Blair :
- instaurer tout simplement un salaire minimum en Grande-Bretagne parce que celui-ci n’existe plus ;
- signer la Charte sociale européenne parce que M. Major avait refusé de la signer ;
- lancer un programme contre le chômage des jeunes – cela nous rappelle quelque chose – financé par une taxe sur les entreprises privatisées ;
- priorité à l’éducation et à la formation des enseignants ;
- priorité à la santé.
Ce n’est pas un programme de droite qui s’exprime à travers ces 5 mesures essentielles !
Sans doute l’histoire de nos deux pays est différente. Sans doute Tony Blair hérite d’une situation beaucoup plus dégradée que celle que nous avons-nous-mêmes à affronter en raison de ce que nous avons fait des années précédentes : dans le domaine économique, social, culturel, éducatif, de la recherche, dans les grandes réformes administratives, dans les réformes des mœurs ; ce socle que nous avons, pendant dix ans, construit et qui malgré les erreurs et les dérives, a été décrié mais qui fait encore la base d’un certain consensus en France et que les tensions sociales sont moins fortes qu’en Grande-Bretagne. Oui, l’histoire de nos deux pays est différente, mais on voit bien qu’entre les travaillistes britanniques et les socialistes français, c’est un même idéal qu’ils ont en commun. J’ai naturellement, adressé mes félicitations à Tony Blair. Je crois que, d’une certaine façon, nos amis britanniques nous ouvrent le chemin, même si les deux peuples s’expriment naturellement librement. Pour changer d’avenir, les Britanniques ont changé de majorité, il nous faut faire de même.
L’Assemblée nationale que nous allons élire pour cinq ans va faire franchir l’an 2000, à la France : nous sommes à moins de mille jours de l’an 2000. C’est vrai que le monde dans lequel nous vivons est en pleine mutation. Il n’est pas question de nier ce mouvement de transformation, mais la question qui nous est posée, aux responsables politiques et au peuple français, c’est de savoir, tout simplement comment on vit cette mutation, comment on la conduit. Le monde ne doit pas désormais être un avion sans pilote et même si cette situation présente des risques ou des dangers, elle ne doit pas être brutale, elle ne doit pas être destructrice, elle ne justifie en rien la régression dans notre mode de vie et nos acquis comme le prétend la Droite. Il faut tâcher de maîtriser cette mutation, non seulement en continuant à protéger les Français, parce que c’est ainsi qu’ils l’accepteront et qu’ils la vivront le mieux, mais aussi en travaillant à transformer la société en forgeant de nouveaux modèles de vie économique, politique, social, en élaborant un nouveau modèle de société, en bâtissant une société moderne.
Mais qu’est-ce qu’être moderne aujourd’hui ? Est-ce être moderne que de se référer, sous prétexte d’adaptation, aux règles d’or du capitalisme dur dont l’exemple vient surtout des nouveaux pays en voie de développement engagés dans l’aventure industrielle ? Est-ce être moderne que de s’inspirer d’une doctrine issue des balbutiements du capitalisme, de la doctrine économique libérale ? Est-ce être moderne que de s’inspirer des politiques ultra-libérales conduite par M. Reagan et Mme Thatcher et qui ont été successivement défaites par Bill Clinton d’abord, puis Tony Blair ensuite ? Je ne le crois pas.
Être moderne, comme disait Roland Barthe, c’est savoir ce qui n’est plus possible. Être moderne, ce n’est pas simplement constater des évolutions scientifiques, technologiques dans les modes de production, dans des formes d’organisation, être modernes, c’est penser l’avenir, c’est-à-dire donner la priorité, comme nous l’avons fait et comme nous le referions, à l’éducation, à la recherche, à l’emploi pour les jeunes. Être moderne, c’est favoriser la création et l’initiative (veiller à la culture, investir dans les nouvelles technologies, aider à la prise de risque pour les petites et moyennes entreprises). Être moderne, c’est moderniser les relations sociales : on n’ira pas vers le XXIe siècle en réinventant les relations sociales du XIXe ! Être moderne, c’est pratiquer le dialogue et l’on sourit lorsqu’on voit la droite se rassembler, il y a deux jours, avec M. Balladur pour célébrer le trentième anniversaire des lois sur la participation qui n’ont jamais débouché d’ailleurs sur d’autres choses que quelques principes. Lorsqu’on pense à la façon dont le pouvoir à traiter le mouvement social de novembre-décembre, ou plus récemment encore le mouvement des chefs de clinique et des internes, ou quand on voit comment sont traités les conflits sociaux, on a de quoi s’étonner de cette présentation de la modernité. Être moderne, c’est mieux associer les salariés dans l’entreprise face aux décisions des pouvoirs patronaux. Être moderne, c’est moderniser la politique, rompre avec le style de pouvoir autoritaire actuel, raccourcir les mandats des élus, réduire fermement le cumul des mandats et des fonctions, donner aux femmes la place qui leur revient dans la vie publique, bien sûr, mais aussi partout et dans tous les domaines. Nous commençons à le faire en présentant dans ces élections législatives, 30 % de femmes parmi nos candidats. Être moderne, c’est cesser d’intervenir dans la justice pour lui rendre son indépendance. Être moderne, c’est refuser de voir se défaire la France de l’intérieur par l’affaissement de son modèle, de l’extérieur si elle ne défendait pas avec suffisamment de fermeté ses intérêts.
Préserver la cohésion sociale, c’est assurer la cohésion nationale.
La droite accepte l’écartèlement des revenus, des conditions de vie, des possibilités de se projeter dans l’avenir. À ce jeu, certains gagnent, beaucoup suivent mais souvent la difficulté et l’angoisse au cœur. De plus en plus nombreux sont ceux qui perdent et qui se désespèrent.
La gauche que je souhaite veut au contraire rassembler, relever ceux qui ont chuté dans la course, ne pas freiner ceux qui vont plus vite, mais entraîner le plus grand nombre à un rythme qui soit par eux maîtriser.
Ce qui est vrai pour notre pays l’est pour l’Europe tout entière. C’est ce que viennent de signifier à leur façon les électeurs britanniques.
La monnaie unique, oui mais pas aux dépens de l’économie.
L’économie, oui mais pas aux dépens du social.
Les équilibres budgétaires, monétaires ou de la balance extérieure, oui, mais pas aux dépens de la croissance et de l’emploi.
L’ouverture, oui, mais pas aux dépens de la défense des intérêts légitimes de la France dans l’Europe et de l’Europe dans le monde.
Décider des conditions, des modalités de la transformation du monde ou d’un pays, c’est cela vraiment la mission du politique, sinon, pourquoi assumer ces responsabilités ? Changeons d’avenir disons-nous, changeons d’avenir pas simplement par rapport à la situation d’aujourd’hui, mais aussi par rapport à la droite et à l’avenir qu’elle nous prépare. Il nous faut, en effet, un autre avenir. C’est le sens de nos engagements.
Dans le document de 16 pages que nous présentons aujourd’hui aux Français s’esquissent les termes novateurs d’un contrat avec vous, avec les Françaises et avec les Français. Il résulte, du travail de réflexion que nous avons mené et que j’ai conduit avec les socialistes depuis deux ans. Il est une synthèse de ce que nous croyons juste et utile pour le pays. Changeons la politique économique et sociale, changeons la vie quotidienne des Français, changeons l’Europe changeons notre démocratie.
Voici les grands objectifs de notre projet pour le XXIe siècle. Chacun de ces objectifs, vous le verrez en le lisant, s’articule autour d’engagements clairs et fermes reposant sur des mesures concrètes. La cohérence est donnée, les Français peuvent voir clairement à quoi nous nous engageons et quels moyens nous prendrons pour agir.
Changeons la politique économique et sociale, parce que beaucoup part de là et passe par là. La machine économique et la société autour d’elle sont en panne aujourd’hui ou tournent au ralenti. Il faut remettre la France en marche, donner la priorité à l’emploi, notamment pour les jeunes, veiller au pouvoir d’achat, réduire le temps de travail, rendre l’impôt plus juste, mais aussi gagner la bataille de l’intelligence et encourager l’esprit d’entreprise. Nous veillerons à la fois à créer et à produire, mais nous gardons le souci de répartir plus justement.
Changeons la vie quotidienne des Français. Les propositions que nous faisons ne doivent pas seulement être définies d’en haut. Elles doivent monter de la réalité vécue, elles doivent répondre aux attentes quotidiennes des Françaises et des Français. Le logement, la protection sociale, la sécurité, l’éducation pour les enfants, l’immigration (maîtrisée mais en même temps respectée), le cadre de vie, la culture, l’agriculture, les services publics sont autant de questions de chaque jour, essentielles, auxquelles nous apportons des réponses avec des propositions concrètes.
Changeons l’Europe. La dérive libérale de l’Europe, la passivité dont elle fait preuve devant le chômage, la croissance faible, supportée, l’absence de transparence et de démocratie, la façon encore trop technocratique et comptable avec laquelle on va aujourd’hui, semble-t-il, à la monnaie unique, l’absence de volonté et d’ambition de la part de l’Union, contrairement aux propositions qui lui furent faites en un autre temps, tout cela est en train, à mon sens, de ruiner ou en tout cas de menacer l’idée européenne chez les peuples de l’Union et, en particulier, chez le nôtre.
Parce que je suis Européen, je ne me résigne pas à cette évolution. On ne fait pas l’Europe pour la diluer dans la mondialisation. On peut faire l’Europe sans défaire la France. Cela suppose non pas d’aller à la monnaie unique sans conditions et passivement, mais affirmer une démarche de conditionnalité positive pour poursuivre ou reprendre le dialogue avec nos partenaires (parmi lesquels une sorte de nouveau membre vient d’entrer, une Grande-Bretagne dirigée par des Britanniques plus ouvert et qui ont, sur certains points, une attitude qui n’est pas forcément très éloignée de la nôtre). C’est une attitude de bon sens et que beaucoup de Français peuvent partager. Cette action pour l’Europe implique aussi de négocier sérieusement l’élargissement de l’Europe. Jacques Chirac, dans chacun de ses déplacement, dans chacune des capitales des pays de l’Est qu’il visite, promet à ce pays, à cette capitale, à ce chef de gouvernement ou d’État, d’entrer avant l’an 2000 dans l’Union européenne, sans poser (comme il serait intellectuellement honnête et sérieusement responsable de le faire) la question de la transition. Nous, nous voulons négocier sérieusement cette transition, , parce que nous voulons veiller à la capacité des nouveaux adhérents d’assumer leurs nouvelles responsabilités mais aussi parce que nous voulons veiller à défendre les intérêts de nos régions et les intérêts de notre agriculture, qui ne doivent pas être bradés sur de trop passives négociations purement politiques.
Changeons notre démocratie. Il faut garantir l’indépendance de la justice. Récemment, le président de la République avait convié un certain nombre de magistrats à réfléchir, notamment, à l’indépendance entre le parquet et le pouvoir politique. Je note que cette question n’est pas présente dans la plate-forme du RPR et de l’UDF. Ce n’est pas un oubli, mais c’est sans doute un lapsus. Nous proposons que la justice soit indépendante du pouvoir politique : le Garde des Sceaux doit veiller au principe selon lequel la justice se rend sur l’ensemble du territoire, doit veiller à une politique pénale dans le cadre des lois faites par le législateur, il ne lui est plus possible d’intervenir directement dans des affaires, et notamment, bien sûr, dans des affaires politiques. Ce message est clair, cet engagement est net. L’ensemble des forces de gauche ou écologistes se reconnaissent d’ailleurs dans cet engagement. Ce n’est pas le cas de la droite.
Il faut moderniser notre vie politique. Il faut, comme je le disais tout à l’heure, limiter les cumuls des mandats. Il faut une représentation équitable des femmes dans la vie publique. Il faut donner un statut à l’opposition dans les différentes instances délibératives. Il faut sans doute réformer et rénover l’État, mais cela ne doit pas être un prétexte, comme le veut la droite, pour liquider les services publics, car les services publics, en France, sont une garantie de l’égalité entre les régions et surtout entre les citoyens.
Il faut renforcer la démocratie sociale. La démocratie ne doit pas s’arrêter aux portes des entreprises, même si, naturellement, les entreprises sont des lieux spécifiques ; ce ne sont pas des forums, ce sont des lieux de production, bien sûr. Mais néanmoins, le citoyen ne doit pas renoncer à être citoyen quand il passe la porte de l’usine ou du bureau. C’est pourquoi, afin de veiller au contrôle des licenciements, afin d’être sûr que les responsables d’entreprises justifient leurs décisions, nous proposons ce contrôle administratif, ce retour à l’autorisation pour licenciement. C’est pourquoi aussi nous ouvrons des droits nouveaux à l’information et à la participation aux décisions, en particulier en ce qui concerne les investissements.
Cette vision rénovée de la démocratie me conduit à insister, pour conclure, sur la méthode que nous proposons pour changer d’avenir ? Cette méthode, au fond, repose sur l’impulsion donnée par les pouvoirs publics et l’implication des citoyens et des acteurs de la vie économique et sociale. Sans un dessein véritable, sans une ambition forte, sans une volonté affirmée, les responsables politiques ne peuvent rien entreprendre. Sans une participation, sans un engagement, sans un contrôle de la part des citoyens, rien ne peut durer et réussir. Il y a le rôle de l’État, il y a la négociation avec les partenaires, il y a l’implication des Français dans la vie même de leur pays. C’est dans cet esprit que nous voulons, que je veux changer le style du pouvoir et la méthode de gouvernement.
Nous avons réfléchi et travaillé au cours des deux dernières années, et aujourd’hui nous avons la capacité de le montrer. Nous, nous respectons profondément les Français, nous ne les traitons pas avec désinvolture comme l’ont fait le RPR et l’UDF en concoctant, en hâte, parfois par emprunt, ces 5/6 pages dont on ne sait pas ce que c’est, un bilan ou un programme ! Non, nous ne traitons pas avec désinvolture l’exercice, essentiel à la vie démocratique, qui consiste à faire des propositions au pays et à prendre des engagements clairs devant nos concitoyens. Nos engagements, par leur cohérence, leur clarté et leur lisibilité, peuvent faire contraste dans cette campagne avec les propositions de la droite. Il nous faut donc utiliser cet effet contraste à plein. Ces engagements, ce sont les nôtres. Engagez-vous pleinement derrière ces engagements qui sont les nôtres. Saisissez-vous de ce programme pour aller discuter avec les Français. Il va être disponible à des millions d’exemplaires, pour vous, pour nos adhérents, pour les citoyens et les citoyennes qui nous accompagnent et nous soutiennent dans cette campagne, et pour les Français parce que c’est à eux qu’il est destiné. Ce cahier vert, ces engagements, nos engagements pour la France, cette volonté de changer d’avenir, tout est là maintenant et vous devez vous en servir comme d’un instrument de conviction dans la campagne qui vient. Soyons, avec lui, au cœur du grand débat de la campagne des élections législatives. C’est, à mon sens, la condition pour que les choses bougent dans les jours qui viennent.
La France doute. Redonnons-lui des principes et des objectifs autour desquels se rassembler et avancer. Proposons un nouvel humanisme économique. Proposons un nouveau contrat démocratique aux Français. Nous faisons avec eux le pari de la jeunesse et de l’avenir. Je crois qu’il reste 24 jours pour changer de majorité. Je crois que c’est possible.
Changeons de majorité pour changer de politique. C’est ainsi que nous changerons d’avenir !