Article de M. Philippe Douste-Blazy, président du groupe parlementaire UDF à l'Assemblée nationale, dans "Démocratie Info" du 13 mars 1999, sur l'adoption du Taité d'Amsterdam, intitulé "Amsterdam Un pas de plus".

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Média : Démocratie Info

Texte intégral

Sans avoir la vision du traité de Rome, ni le souffle du traité de Maastricht, le traité d’Amsterdam constitue néanmoins une avancée importante sur le chemin de la construction européenne.
Préparé par une majorité de gauche, il a été négocié par le gouvernement d'Alain Juppé, Hervé de Charette étant alors ministre des Affaires étrangères, sous l'autorité du président de la République Jacques Chirac. Et c'est le Conseil européen d'Amsterdam qui a décidé, au mois de juin 1997, d'en adopter le texte, associant au président Chirac le nouveau gouvernement Jospin. Autant de preuves qui démontrent à quel point l'enjeu européen dépasse le traditionnel clivage gauche/droite.
Après le vote de l'Assemblée intervenu le 3 mars dernier, le Sénat devrait bientôt, à son tour, autoriser le président de la République à ratifier le traité.
En progressant dans les domaines de la sécurité et de l’emploi, le traité d’Amsterdam a symbolisé la volonté des États membres de réorienter l’Union vers les préoccupations quotidiennes des peuples.
C'est ainsi que, dans un souci d’efficacité et de cohérence, les politiques d'immigration, de contrôles frontaliers, de droit d'asile et de coopération judiciaire en matière civile, qui relevaient jusque-là de la simple coopération gauche/droite intergouvernementale, deviennent des matières communautaires.
Dans le même temps, et pour la première fois, l'emploi fait l'objet d'un titre spécifique qui ouvre la voie vers une coordination des politiques nationales.
A nos yeux, le traité d'Amsterdam doit être le dernier traité européen. Il constitue une étape intermédiaire entre la réalisation de l'euro et de l'Union économique et monétaire, prévue par le traité de Maastricht, et l'avènement de l'Europe politique que nous appelons de nos voeux, dont l'acte constitutif sera la Constitution européenne, élaborée par une Assemblée constituante et adoptée par les peuples de l'Union.