Texte intégral
Les mesures que le gouvernement socialiste de M. Jospin vient d’édicter à l’encontre des familles françaises nous paraissent suffisamment alarmantes pour que nous prenions la liberté de nous adresser directement à l’opinion.
Plafonnement des allocations familiales, diminution de moitié de l’allocation de garde d’enfants à domicile, baisse de moitié de la réduction d’impôt pour les emplois familiaux, suppression de l’avantage fiscal dont bénéficiaient les veufs et veuves retraités ayant élevé des enfants : sous couvert de « justice sociale » et de « solidarité accrue », c’est en réalité une véritable machine de guerre que les socialistes lancent contre la famille.
Mme Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité, n’hésite d’ailleurs pas à déclarer que « l’objet essentiel, ce n’est pas une politique nataliste ». De son côté, Mme Guigou, ministre de la Justice, qui se dit favorable à la création du CUCS, contrat d’union civile et sociale qui lierait deux personnes (deux homosexuels, par exemple…) et leur permettrait de bénéficier, à quelques exceptions près, des mêmes droits que les couples mariés, affirme sans détour : « On ne peut résumer l’union entre deux personnes à la seule institution du mariage. »
Malgré leurs habits neufs, les socialistes n’ont donc pas changé. En pénalisant un certain nombre de familles, ils poursuivent un objectif, non pas social, comme ils le prétendent, mais idéologique. Pour mieux socialiser les esprits, ils veulent disposer des individus, de la naissance à la mort, donc soustraire le plus tôt possible nos enfants à leur milieu familial.
C’est en effet dans cet ultime espace de liberté que parents et enfants, à l’abri des ravages du « politiquement correct », expriment sans crainte leurs goûts, leurs idées, leurs convictions et leurs préférences.
C’est encore dans la chaleur du foyer familial que se transmettent les valeurs qui, au fil des siècles, ont forgé le caractère français et que se perpétuent les traditions qui ont fait de notre peuple une nation respectée, admirée et enviée.
Source inépuisable de réconfort pour ceux de ses membres qui souffrent, la famille étend aussi son aile protectrice sur les siens. Qui, en effet, peut, mieux qu’un père ou une mère, défendre ses enfants contre la violence et la délinquance ou les mettre en garde contre les méfaits de la drogue ?
Cependant, d’autres dangers, non moins redoutables que les menées socialistes, menacent la famille française.
Gardienne de notre identité, expression vivante et toujours renouvelée de la spécificité française, la famille se dresse aussi comme une pierre d’achoppement sur la route du mondialisme, lequel s’emploie à niveler les particularismes et à uniformiser la planète pour mieux asseoir sa domination.
Pour une politique nataliste
Enfin, la famille française subit de plein fouet la présence sur notre sol d’une population immigrée innombrable. Alors que le chômage a atteint un niveau dramatique, on exige de nos familles qu’elles partagent – on se demande en vertu de quelle iniquité – les allocations qui leur sont dues avec des étrangers de passage chez nous. Les nouvelles lois vont créer une situation encore plus révoltante, puisque de nombreuses familles françaises n’auront plus droit aux allocations familiales pour élever des enfants français, tandis que les familles immigrées continueront d’en bénéficier au profit de petits étrangers !
Non seulement, il est possible de renverser le courant et d’abolir les mesures intolérables prises par les gouvernants actuels, mais le Front national veut aller plus loin en initiant une politique nataliste d’envergure.
Elle aurait pour objet de donner à tous les moyens de fonder, d’entretenir et d’agrandir les familles : revenu parental pour les mères ou les pères de famille désireux de se consacrer à plein temps à l’éducation de leurs enfants, appartements assez grands pour accueillir les familles nombreuses, facilités pour en devenir propriétaires, libre choix de l’école, sécurité des enfants assurée, priorité absolue pour obtenir un logement, un emploi, une aide financière, etc. En un mot, nous pensons qu’il est nécessaire et urgent de conduire sans complexes une politique fondée sur la préférence nationale et familiale.
La famille constitue pour nous une priorité nationale et j’aime à penser que l’immense majorité des Français partage ce sentiment vital pour l’avenir de notre société.